Ca me rappelle une histoire, arrivée en 1999. Je voyageais à Cuba avec une cousine et un ami français, et on avait loué une voiture pour faire Santiago La Havane. Mon grand ami cubain (la carta) nous accompagnait. On logeait dans une casa à Trinidad, 2 chambre, 1 pour ma cousine et moi, plus mon ami cubain sur un petit lit, et la seconde chambre pour notre ami français. Il y avait une vieille Peugeot 403, flambant neuve. Le proprio disait qu’elle avait plus de 2 millions de km, on ne l’a cru qu’à moitié, mais la voiture tournait comme une horloge suisse, et s’en servait beaucoup.
On devait apporter du courrier à un Cubain de la part d’une amie française. On est donc allé chez ce Cubain, qui en fait était un cousin de là où on logeait, et on a eu l’adresse grâce à lui. Il y avait ses parents, et sa fiancée. On discutait tranquillement, et mon ami cubain n’arrêtait pas de me dire que la fiancée du gars, et devant lui, était jolie et si ça ne m’intéressait pas. J’étais gêné par rapport au couple, mais eux en rigolait. “Pastllona” me disait-il en parlant d’elle. “Pastillona”, “la pastille”, celle qui enlève les maux.
L’amour, la drague, le sexe, n’ont aucun tabou. L’homme attribue toutes sortes de nom à sa compagne, mi flaca, mi gorda, mi fea, même si la femme n’a rien de tout ça, et trouvent le mot “mi pulga” (ma puce) très laid.
En discothèque, tu te fais draguer ouvertement par les gamines, les gays et les trans, les jineteras ou les gamines te lancent “recto - verso por 15 dolares”, et ça n’a rien de nouveau (au moins 4 ou 5 fois en 1995). T’es choqué ou presque les premières fois, après, tu discutes et plaisantes avec elles.
Il y a quelques années, un reportage était passé sur nos petits écrans, sur les trans à Cuba. Un mec, ou une fille, je ne sais comment dire, expliquait qu’elle montait souvent avec des touristes. Celle qui faisait le reportage demandait comment elle faisait si le gars voulait avoir une relation sexuelle, et elle disait qu’elle répondait qu’elle avait ses règles et qu’aujourd’hui, c’était juste délation. Je n’ose imaginer ceux qui l’ont reconnue.
Rare aujourd’hui, Cubains et voyageurs habitués, sont ceux outrés par les propos, les chansons, et par tout cela à Cuba.