Nous sommes partis un peu plus de trois semaines en Patagonie (Argentine, avec une incursion au Chili), du 25 janvier au 18 février 2018, pour un voyage à dominante randonnée.
L’itinéraire était le suivant :
Arrivée à Buenos Aires (vol Air France au départ de Paris) et départ pour El Calafate après changement d’aéroport
El Calafate (2 nuits), puis El Chalten (5 nuits), retour à El Calafate (3 nuits)
Puerto Natales au Chili pour le parc des Torres de Paine (5 nuits)
Retour à El Calafate puis Bariloche (4 nuits)
Etape à Cordoba (2 nuits) plutôt qu’à Buenos Aires et retour.
Nous n’avions pas prévu d’aller à Ushaia, préférant avoir quelques jours au chaud…
Nous étions trois, dont une de nos filles, qui se trouvait déjà sur place à El Calafate, et qui se déplaçait là-bas à vélo, vélo qui joua rapidement le rôle de quatrième voyageur !
Pour les déplacements :
Avion entre Buenos Aires, El Calafate, Bariloche, Cordoba et à nouveau Buenos Aires avec Aerolinas Argentinas (billets pris sur via internet depuis la France directement sur le site de la compagnie), sans aucun souci, et très sympa (ils ne nous ont rien demandé pour le transport du vélo). Par contre, impossible de faire le trajet Bariloche-Buenos Aires à un horaire compatible avec un départ pour Paris avec le vol Air France le même jour, ce qui a été une des raisons de notre étape à Cordoba, d‘où on peut rejoindre l’aéroport international de Buenos Aires dans la matinée.
Bus entre El Calafate et Puerto Natales (2 compagnies qui assurent ensemble 5 liaisons par jour, 6 heures de trajet en raison du très long passage de la frontière, qui prend une heure et demie).
Voitures de location à El Calafate (Hertz, sans problème. La voiture déjà bien fatiguée n’avait plus de raison d’être ménagée sur les pistes…), Puerto Natales (Recasur, loueur local, extrêmement sérieux, voiture neuve) et Bariloche (Localiza, loueur local, sans problème non plus, très relax).
Pour le logement, location d’appartements à chaque endroit. Nous avons particulièrement apprécié la qualité de l’accueil à El Calafate et celle du chauffage à Puerto Natales ! Car cela avait beau être le milieu de l’été, le climat patagonien n’a jamais baissé les bras. A Bariloche, nous étions dans la partie « peu touristique » de la ville, ce qui n’est pas sans intérêt. Ce n’est qu’à Cordoba que nous sommes moins bien tombés, l’appartement donnant sur un boulevard extrêmement bruyant du centre historique. Le centre historique est tout petit, mais il est entouré d’immeubles des années 1960-70 pas forcément bien entretenus. On nous a par ailleurs recommandé d’éviter le quartier la nuit.
Qu’avons-nous fait ?
Tout d’abord, en Patagonie, il vaut mieux avoir trop de temps plutôt qu’un calendrier serré. La météo est capricieuse, et il nous a fallu nous adapter, surtout côté chilien.
Au départ d’El Calafate, une balade de mise en jambes le long du Brazo Sur au départ de l’estancia Nibepo Aike (5 heures avec la pluie puis le grand soleil une demi-heure plus tard), l’incontournable glacier Perito Moreno, l’ascension du Cerro Cristal, avec un vent assez violent, la dernière partie un peu raide mais une vue superbe depuis le sommet, jusqu’aux Torre de Paine ; 3 heures pour monter et 2h30 pour redescendre.
Au départ d’El Chalten, il a fallu composer avec la météo. Les randonnées sont toutes à proximité et extrêmement bien balisées et aménagées. Certaines sont très fréquentées !
Nous avons d’abord fait la balade à la Laguna Torre et un peu plus loin (6 heures aller-retour), mais temps froid et bouché à l’arrivée, et le Cerro Torre n’a pas voulu se dévoiler. Au retour, par contre, nous avons vu le Fitz Roy.
Le lendemain, nous sommes allés à la Laguna de los Tres en partant de l’hosteria El Pilar. Très belle vue sur le Fitz Roy pendant toute la montée, qui s’est encapuchonné cinq minutes après notre arrivée à destination (4 heures de montée), la pluie arrivant quinze minutes plus tard… 3 bonnes heures pour redescendre sous une petite pluie, heureusement protégés par la forêt.
Le jour suivant, programme un peu moins chargé avec montée le long du Rio Electrico vers le camping, avec quelques vues sur la face nord du Fitz Roy. Le rio avait copieusement débordé suite aux pluies de la veille et de la nuit au point que le passage bien visible du chemin était inondé au départ. Nous sommes passés par une trace remontant à gauche au départ, trace plus ou moins marquée par des cairns et quelques marques de peinture, qui contourne la zone de débordement et qui rejoint le chemin principal au bout d’environ ¾ d’heure. Penser à mettre quelques cailloux pour retrouver l’embranchement au retour ! Belle randonnée paisible.
Ensuite, sans doute la plus belle randonnée du séjour avec la montée au belvédère du Plegue Tumbado, avec un temps exceptionnel, et une vue absolument magnifique sur le Cerro Torre et le Fitz Roy. Cela mérite amplement les trois heures nécessaires pour monter !
Côté chilien, la météo a été moins favorable.
Nous avions choisi de loger à Puerto Natales et prévu de monter deux fois au parc des Torres de Paine, une fois par l’arrivée est, l’autre fois par l’arrivée sud directe pour le lac Grey. Nous avions renoncé à un séjour dans le parc, en raison du tarif complètement exorbitant des hébergements, même les plus modestes. Mais la route sud est actuellement coupée (et sans doute pour longtemps), la rivière ayant débordé suite à un excès de fonte du glacier lié au réchauffement climatique. Conséquence, tout le trafic se concentre d’un côté, les nombreux bus et voitures faisant l’aller-retour sur la piste traversant le parc, qui n’a pas besoin de cela. Le jour où nous y sommes allés, il s’est mis à pleuvoir à midi, et le temps est resté bouché sur les Torres pendant plusieurs jours ensuite… Nous n’eûmes donc pas eu le courage d’y retourner vu la longueur du trajet (180 km jusqu’au lac Grey et autant au retour, dont une bonne partie de piste.
Nous avons donc modifié le programme et fait une rando du côté de la laguna Sofia, ce qui nous a permis d’apprécier la différence des paysages et des estancias par rapport au côté argentin. Une autre balade le long du côté sud du fjord de Ultima Esperanza, très beau malgré un vent glacial. Et bien sûr une journée pour la belle croisière en bateau aux glaciers avec un temps (enfin !) magnifique. Le site de Puerto Natales est magnifique sous le soleil avec les montagnes vers le Pacifique en arrière-plan.
Après le frigo de la Patagonie chilienne, nous sommes allés nous réchauffer à Bariloche. Là aussi, quelques bonnes randonnées sur les bons conseils du Club Andino : le refugio Lopez (3 heures pour monter) et le refugio Frey au départ de Cerro Catedral (très beau parcours, départ de la partie gauche du parking de la station, 4 heures pour monter). L’affluence (c’était la très haute saison) et l’encombrement des routes qui en résultait nous avaient dissuadés d’aller plus loin en voiture. Ce sera pour une autre fois !
A Cordoba, nous sommes passés en mode « culturel », avec la visite le matin de la Manzana Jesuistica, du musée d’histoire, et l’après-midi, de l’estancia jésuite d’Alta Gracia et de la maison d’enfance du Che qui n’est qu’à 20 minutes à pied de l’estancia (l’office de tourisme dans la tour de l’horloge est très accueillant). Pour se rendre à Alta Gracia, le bus part du quai 78 du terminal 2 de la gare des cars. Une heure de trajet, 3 bus / heure, environ 2 euros - avec 25 % d’inflation annuelle les prix en pesos ne veulent pas dire grand-chose). Pour le trajet aéroport-centre, l’aérobus, qui met 50 minutes, 2 bus / heure, coûte 2,40 euros. Il faut prendre une carte red bus au kiosque qui se trouve à droite du hall des arrivées. Les prix des visites sont dérisoires, sauf chez le Che !
En conclusion, un très beau voyage ! Le coût de la vie est moins élevé en Argentine qu’au Chili, et nous avons été très bien accueillis partout. Il n’y a aucune difficulté pratique sur place, et si nous devions donner un conseil, c’est bien de prévoir suffisamment de temps à chaque étape pour espérer avoir au moins une journée de beau temps.
(le FitzRoy à droite et le Cerro Torre à gauche)