Bonjour à tous ceux qui préparent leur voyage, ou qui retournent sur les forums pour livrer leur expérience. J’aimerais vous partager quelques impressions & conseils, de retour d’une traversée du pays.Je ne vais pas exposer les meilleurs côtés de notre voyage (vous les verrez bien tout seuls et puis tout le monde ne cherche pas la même chose), mais plutôt des ajustements d’ordre pratique par rapport à ce que j’avais lu dans des guides ou sur des forums avant de partir.
Quelques éléments de contexte- notre profil : couple trentenaire sans enfants- durée du séjour : 14 jours au total au Cambodge- itinéraire : Paris - Siem Reap - Phnom Penh - Sihanoukville - Paris, avec tous les transferts internes en bus Giant Ibis
Dans tout le pays : la conduiteLa conduite est pour le moins anarchique, mais les drivers de tuktuk ne vont pas très vite et connaissent les codes. Moyen de locomotion privilégié partout, parce qu’au-delà les amendes réputées pour les touristes qui louent des scooters, je ne pense pas qu’on aurait pu conduire sereinement… Certains expatriés prennent le coup de main, mais pour 15 jours sur place, autant ne pas s’imposer ce stress.
Les liaisons en bus entre les villesApparemment, Giant Ibis est la compagnie la plus recommandée, c’est celle qu’on avait choisie. Mais soyez prêts à passer des HEURES de tape-cul sur des routes en chantier, où 200km = 4h de trajet. Impossible de dormir tant la route est agitée. Dur à réaliser quand on n’a pas l’habitude de ce type de routes, c’est très très très long… On passe par des paysages très beaux, mais par ex. la liaison Siem Reap / Phnom Penh a duré 8h à cause de la route actuellement en travaux.
Les tuktuksVous n’aurez AUCUN mal à en trouver… Ils sont souvent 3 ou 4 à attendre devant chaque hôtel / bar / resto. Dès que les drivers voient des touristes se balader, ils proposent leurs services (au bout de quelques jours, on a cette musique en tête : “sir, lady, tuktuk ? tuktuk ? sir, lady, tuktuk ? tuktuk ?”).
Ne vous attendez pas à ce qu’ils connaissent toutes les adresses, ni même à ce qu’ils sachent lire un plan parfois. Sachez expliquer où vous allez en vous repérant avec des grands monuments ou des hôtels connus. En approchant de la destination, s’il ne la connait pas, il est possible que votre driver demande de l’aide à d’autres drivers. Ou qu’il attende de vous que vous lui indiquiez précisément où vous souhaitez aller.
La santéOn a lu avant de partir que les médicaments étaient à 90% de la contrebande. En réalité, dans les grandes villes, il y a des chaînes “U-Care” partout, où on peut acheter des médicaments de première nécessité (type Doliprane, Advil, etc). Il est évident que les petits boui-boui appelés “pharmacy” sont à éviter, mais c’est presque marqué dessus quand on voit le stockage des médocs en plein soleil.
L’eauEn mode parano les premiers jours, on se brossait les dents uniquement à l’eau en bouteille et on jetait systématiquement nos glaçons par terre, tout en commandant des plats sans crudités. Bon, en réalité, les problèmes sanitaires ne se posent que dans les gargottes et en dehors des grandes villes. La plupart des restos & cafés où les plats commencent à 2$ ont toujours été safe pour nous. Y compris les glaçons, et les crudités.
Mais encore une fois, c’est pratiquement marqué dessus : si vous voulez tester un endroit qui “fait local”, attention s’il n’y a personne aux heures de repas, il vaut mieux éviter de manger là. Préférez les bouiboui bondés, mais ne surestimez pas votre petit estomac européen Au moindre doute dans les gargottes, retour en mode parano. Si vous sentez un goût avarié, ne terminez pas (on a eu un petit souci avec une soupe à l’oeuf notamment).
Siem ReapLa ville en elle-même n’a pas énormément d’intérêt, elle est extrêmement touristique, notamment tout le quartier de “Pub Street” (= une rue avec des bars et des restaus pour touristes), envahi de touristes et loin de ce qu’on avait envie de voir. La plupart des marchés (night market & vieux marché) sont moins intéressants en termes de produits qu’à Phnom Penh. On y trouve principalement les mêmes tee-shirts que partout, les mêmes statuettes souvenir, etc. Le Wat Denmak, un peu excentré, est ce qui nous a le plus plu.
Les temples d’AngkorNous avons visité en 4 jours : Angkor Wat, Bakheng, le Bayon, la terrasse des éléphants, Ta Prohm, Pre Rup, Banteay Prei, Prasat Krol Ko, Ta Som, le Mébon Oriental, Banteay Srei.Juste un conseil : préparez-vous à voir davantage de touristes que vous n’en aviez jamais vu… Nous sommes partis en période dite “creuse”, et il y avait du monde absolument partout (surtout des groupes de retraités, probablement parce qu’on était hors vacances scolaires).
Egalement, si ce n’était pas prévu, pensez bien à prendre des vêtements couvrant vos épaules et vos genoux, car les foulards passés sur des débardeurs ne sont pas acceptés. Au pire, les mini-boutiques à la sortie des grands temples vendent ce type d’articles (tee-shirts couvrants, pantalons légers). Équipez-vous de chaussures plates confortables, car vous allez beaucoup marcher sur des pierres & des escaliers escarpés, mais pas nécessairement besoin de chaussures de randonnée comme j’ai pu lire ici ou là : pensez surtout à la chaleur, qui a été notre pire ennemi.
Les enfants vendant des guides, des cartes postales, etc à l’entrée des temples sont nombreux. Votre façon de gérer ces sollicitations permanentes est votre choix bien sûr. Je ne pense sincèrement pas qu’il y ait une bonne ou une mauvaise façon. De notre côté, nous avons préféré éviter d’encourager le travail des enfants en ne leur achetant rien. Même si c’est dur de résister et de se dire qu’un dollar pour nous ce n’est rien, et que ça pourrait leur faire leur journée… Très touchés par ces gosses obligés de travailler, nous nous sommes davantage renseignés : pour les aider, le mieux à faire serait de leur apporter du matériel scolaire (stylos, crayons, cahiers) ou sanitaire (brosses à dents, dentifrice, savons). Ou encore de participer à une association aidant à la réinsertion de ces enfants des rues. Chacun a une réaction différente devant cette situation, nous avons aussi vu des touristes énervés qui les faisaient déguerpir avec de grands gestes… Bref, à vous de voir comment vous voulez réagir. Sachez juste que vous serez très sollicités.
Phnom PenhDans le Lonely Planet, il est dit que Phnom Penh est une ville “dangereuse”, où il faut “éviter de porter un sac pour ne pas tenter le diable”. Ce type de conseil peut être extrêmement inquiétant lorsque l’on ne connait pas le pays et qu’on ne sait pas où on met les pieds. Pendant notre 1er trajet en tuktuk, nous nous accrochions à nos affaires comme des fous… En réalité :
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Nous avons trouvé l’ambiance plutôt bienveillante à notre égard (même si dans les quartiers non touristiques, on se fait rapidement repérer comme des touristes, pas d’animosité particulière).
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Evidemment, il faut éviter de montrer des $$$ par milliers… Mais ça s’appelle juste du bon sens et de la décence. On a vu des touristes sortant une liasse de billets de 100$ au marché : pas une super idée niveau sécurité, mais aussi et surtout parce que c’est presque insultant. Le salaire moyen au Cambodge est de 73$ / mois (source), alors qu’en France il est de 1 474 € : c’est un peu comme si vous achetiez des tomates avec un billet de 2000€…
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La mendicité & la pauvreté sont surtout visibles sur les quais du Mékong, notamment des enfants qui pointent du doigt votre assiette en disant “I’m hungry”, lorsque vous êtes attablés en terrasse. Ça fend le cœur mais on n’a pas vu ça ailleurs dans la ville.
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La négociation avec les tuktuks est plus dure que dans le reste du pays, mais les distances sont plus grandes que dans Siem Reap. Demandez à votre hôtel ou guesthouse combien est censé coûter un trajet précis, ça vous aidera à savoir si vous vous faites plumer ou pas.
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Lors de nos nombreuses balades de nuit à pied, nous sommes passés par des endroits glauques (de longues portions de rue en travaux sans lumières publiques, des mini-bidonvilles), mais jamais inquiétants. Je me suis baladée seule de nuit à certains moments, en évitant probablement les endroits réputés dangereux (apparemment certaines rues sont mal famées, mais vu que je n’ai rien compris aux numérotations des rues anarchiques, je ne saurais pas dire si je suis passée par là ou pas), et je n’ai vu dans les regards que de la curiosité, pas d’animosité.
SihanoukvilleAprès avoir longtemps hésité entre Sihanoukville & Kampot pour une fin de trajet “plage / détente / ne voir personne”, notre choix s’est porté sur un petit hôtel d’Otres 2 (au bout du bout du bout de Sihanoukville, environ 1.5km après Otres). Même si nous ne regrettons pas, vous méritez d’avoir quelques infos :- notre plage était réputée comme encore préservée de l’assaut touristique, et pourtant, de nombreux hôtels & guest-houses se trouvent là, tout est organisé en fonction du touriste uniquement, pas de vie “locale”.- du coup, on a été très sollicités par des vendeurs sur la plage : enfants vendant des bracelets, femmes proposant des langoustines grillées ou des massages. Comptez au moins 3 passages par heure.- plein de méduses dans l’eau : attention, soyez vigilants (me suis fait piquer)- un côté très rural mais du coup, très peu développé : l’eau douce dans notre hôtel sentait les égouts et était jaune… Bon celle-là, on n’a pas fait les fous en se brossant les dents avec. - quelques bestioles un peu flippantes, comme un Gecko Tokay dans la douche- une gestion des déchets inexistante : à marée basse, vous trouverez sur la plage de nombreux objets, du verre cassé, des sacs plastique, des ampoules… bref, gaffe à vos pieds, regardez où vous marchez.- et pour couronner le tout, de nombreux touristes en voyage sexuel, accompagnés d’une femme souvent très jeune (nous en avons eu un qui voulait sympathiser, grosse nausée).- à Otres, de faux moines qui vous mettent un bracelet au poignet, pratiquent quelques gestes supposés vous “bénir”, et réclament ensuite 2 ou 3$.- un tour à cheval est proposé à Otres : c’est beau, un cheval sur la plage… Sauf qu’ils les font aller au galop, et que les chevaux ne sont manifestement pas entrainés : on en a vu un se tordre la patte en plein galop sur la plage devant nous…- les prix globalement plus élevés qu’à SR ou PP (clopes, resto, eau)- davantage d’agressivité envers les touristes de la part des locaux (dans les rues)Ca c’était pour les côtés pas très cool.
Les trucs qu’on a aimés : - le tour des îles en bateau / snorkeling : vous avez accès à des petits paradis comme Koh Kteah, Koh Preus, Koh Chaluh, Koh Ru, Ko Ta Kiev… Magique.- le coucher de soleil sur Otres, magnifique- se réveiller devant la plage le matin (attention, la 1ère partie de la plage n’est pas constructible, votre hôtel “en dur” sera forcément derrière la 1ère rue)
N’hésitez pas si vous avez des questions ! Et n’ayez pas peur : mis à part tous ces petits détails, ne manquez pas l’essentiel, aller à la rencontre d’un autre pays