Souris grise à New-York - Terres inconnues en terrain connu.

Forum New York

PREAMBULE :

Ce carnet de voyage est très long.
Il est le résultat, en forme, avec des liens éclairants et des photos d’illustration, des notes que j’ai prises quotidiennement.

Merci d’attendre la fin de sa mise en ligne pour y apporter vos commentaires (page 11.05).

En respectant son intégrité, dans la continuité, vous en garantirez la lisibilité.
Comptant sur votre compréhension pour la charge de travail qu’il a représentée, je vous en souhaite une bonne lecture.

New-York se visite comme un puits sans fond, un tonneau des Danaïdes, le nombre Pi.

Quand on croit en avoir fait le tour et fermé le livre d’aventures, on réalise très vite qu’une nouvelle liste de possibles peut noircir les pages d’un nouveau projet.

Ce voyage printanier s’inscrit dans la continuité des précédents. Il s’est élaboré sur une dizaine de mois de recherches et de lectures diverses assurées quotidiennement.
La plus grosse difficulté fut de repérer des visites insolites, des promenades innovantes dans des secteurs où les touristes ne vont pas et dont, de fait, on parle peu dans les guides.

Pour m’aider, en sus de toutes les informations collectées sur internet, je me suis procuré des guides édités localement :
New-York Walks : See the city like a local (Editions Moon)
Walking Manhattan – Ellen Levitt (Editions Wilderness Press)
Walking Brooklyn – Adrienne Onofri (Editions Wilderness Press)
Walking Queens – Adrienne Onofri (Editions Wilderness Press)
The Bronx – The ultimate guide to New-York City’s beautiful borough - Lloyd Ultan & Shelley Olson (Editions Rutgers University Press)

A leur lecture, j’ai très vite été désappointée.
Ayant accumulé depuis ces dernières années des sorties hors sentiers battus que j’avais composées à ma manière à partir de photos ou d’article qui les présentaient, j’ai vite réalisé que ces ouvrages ne me proposaient rien de plus et que l’usage pratique que j’allais en faire se réduisait comme peau de chagrin.
Pour autant, je les recommande comme de très bons éclaireurs pour qui aimerait avoir cette démarche de s’aventurer hors des pistes répertoriées traditionnellement et empruntées par l’ensemble des visiteurs.

Ce travail de documentation quotidien a permis de bâtir un canevas de voyage.
J’ai édité des plans par quartiers, selon les besoins, et me suis servi de la carte papier Michelin de Manhattan pour pointer les adresses que je croisais au fil de mes lectures diverses.
Me fondant sur une liste d’envies un peu étayée, avec une évaluation des temps nécessaires pour la formaliser, tout en respectant un budget que j’essaie de ne jamais dépasser, j’ai estimé que trois semaines de séjour seraient suffisantes : du 20.04.18 au 11.05.18

Il fallait tout gérer avec une priorité : que ce soit agréable, distrayant, enrichissant et reposant.

Le séjour a été décidé au LIC Hotel de LIC (44-04 21st St - Long Island City) dans Queens.
La compagnie aérienne : Air France.
La chance m’a servi.
J’ai échappé au mouvement de grève et si mon vol de retour a été avancé ce le fut pour des questions logistiques seulement

Le 20.04 est réservé aux formalités du voyage, transfert vers l’aéroport de Roissy CDG et de l’aéroport de New-York JFK, passage de l’immigration aux bornes automatiques puisque ce n’est pas ma première utilisation d’ESTA, récupération des bagages très rapide, ceux-ci étant déjà débarrassés du tapis du carrousel, et direction l’airtrain pour récupérer le métro de la ligne E direct jusqu’à destination : 23rd St / Ely Ave.

Pour ceux qui seront amenés à faire ce parcours, je précise qu’il faut se mettre en tête de train et sortir côté 21st St à droite. De là, au coin de la rue, on aperçoit l’hôtel.

L’arrivée à l’hôtel ne pose aucun problème si ce n’est que le manque de sommeil commence à se faire sentir.
La chambre qui m’est attribuée à l’étage que j’avais demandé n’est pas celle que j’aurais souhaitée.
On me propose un changement pour le lendemain, option que je déclinerai ensuite, ayant passé une excellente nuit au calme, même si elle fut entrecoupée de réveils fréquents causés par le décalage horaire.

Le LIC hotel, a été présenté en 2017.
Je savais donc à quoi m’attendre, du moins, je le pensais.

21.04

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai constaté une baisse dans le niveau des prestations au petit déjeuner qui est servi tous les jours dès 6 h 30, horaire qui me correspondra tout au long du séjour.
S’appuyant sans doute sur sa bonne réputation du lancement, et arguant de la nécessité de faire des économies pour augmenter les profits, les laitages et fruits ont disparu du buffet.
J’ai réglé cette carence en faisant mes achats complémentaires au supermarché du coin, mais cela reste regrettable.

Il n’était pas 7h 30 que déjà j’étais en route pour me rendre à pied au Gantry State Park, accessible en quinze minutes à peine, pour y prendre le ferry qui m’a conduite, avec une correspondance, à Brooklyn pour ma première visite guidée, réservée en amont.
Le site était désert, d’un calme troublant qui seyait parfaitement à ma quête permanente de calme et de silence.

Chercher cette quiétude à New-York pourrait sembler utopique, illusoire, en contradiction avec l’identité de cette ville bouillonnante, mais c’est tout à fait possible et j’en ai fait et en ferai souvent l’expérience réussie.
Profitant de cette ambiance paisible, en avance sur l’heure de départ du ferry qui venait d’Astoria, j’ai descendu une partie du parc, où se croisaient de rares coureurs, pour voir l’avancée des travaux de la bibliothèque et en ai profité pour faire ma première escale technique.

A chaque fois que c’est possible, sachant que je ne peux que rarement compter sur les bons plans que l’on trouve à Manhattan pour se poser, j’utilise les sanitaires que je croise.
Les meilleurs plans, hors zones touristiques sont les playgrounds.
C’est toujours propre.
Me voici prête à monter à bord du bateau qui s’annonçait.
Pour ce faire, rien de plus simple.
Il suffit d’acheter à l’automate un billet de passage pour 2.75$.

La machine rend la monnaie, enfin, quand elle en a en réserve.
Il m’est arrivé à une autre occasion de ne récupérer que 2$ sur le billet de 5$ que j’avais glissé puisqu’il n’y avait plus de quarters disponibles.
Cela fait monter le ticket à 3$, ce qui reste un des meilleurs plans du voyage quand on sait que, avec un seul billet, on peut passer d’un ferry à l’autre en correspondance.
On a 90 minutes pour changer de bateau.
Le plan des lignes de navigation possibles présente les combinaisons multiples.
Il suffit de demander, une fois à bord, un transfert ticket, pour embarquer sur l’embarcation suivante.
La descente de l’East River fut un enchantement. La skyline de Manhattan était inondée de soleil.

Les buildings prenaient toute leur dimension spectaculaire. Le calme régnait à bord. Il n’y avait quasiment personne.
Il faisait frais, presque froid : la polaire et le coupe-vent n’étaient pas de trop.

Correspondance effectuée, je me suis descendue à Sunset Park, à Brooklyn, pour ma première visite guidée, celle du Brooklyn Army Terminal.

J’avais réservé avant de partir un tour qui s’est fait en très petit comité. Turnstile tour.
Ayant une heure d’avance sur le rendez-vous, j’ai visité les environs qui n’ont rien de bien emballant.
Le guide a rejoint le petit groupe qui, du fait de son nombre, quatre personnes, a permis une visite quasi privée.
Nous avons dû nous présenter les uns aux autres comme aux « alcooliques anonymes » en motivant notre inscription.

Je compris alors que j’étais la seule touriste.

La visite a débuté par les extérieurs, l’histoire de la navigation, des voies maritimes commerciales et l’entrée en guerre des Etats Unis en 1917 qui a légitimé dans l’urgence, et sur quelques mois, la construction du site.
Nous avons été invités, en passant par un skywalk légèrement en pente, à découvrir les nouveaux locaux intérieurs réhabilités et occupés par des sièges sociaux.


Vint, enfin, l’accès au bâtiment B, clou de la visite.


Le moment de quitter les lieux, pour une incursion rapide dans Sunset Park, était arrivé.


Le métro m’a menée directement, en quelques arrêts, à Bay Ridge.

Lors de précédents voyages, j’avais déjà exploré par sections, ce quartier résidentiel.
Seules quelques adresses, que je pensais ne pas avoir vues, m’ont donné envie d’y revenir.


La Bennet Farrell Feldman House (119 95th Street)

Le Barkaloo cemetery, un vieux petit cimetière révolutionnaire.

Le Narrow Botanical Garden, un petit espace paysager qui mérite d’être visité en pleine floraison.
Depuis le petit jardin botanique, il est très facile de rejoindre le quai d’embarquement du ferry qui remonte vers Manhattan au Pier 11.


C’est là que s’est terminée ma première longue journée.

22.04

Le réveil est encore très matinal.
Cette précocité me permit d’engager très rapidement la journée qui me transporta à Manhattan.

Pour commencer, n’ayant aucune envie de m’enfermer dans le métro pour rejoindre ma première adresse, je me décidai pour un bus, le M3, qui me transporta de Midtown à Hamilton Heights.
Dans ce quartier de l’Upper Manhattan, j’allais visiter dès 10 h la résidence de Alexander Hamilton, installée depuis quelques années, après un transport épique, au pied de CUNY, the City College of The City University of New York, au bout du Saint Nicholas Park, non loin de la Convent Avenue.


Le bus avait tardé à venir et je sentais mon urgence matinale se manifester.
Rassurée par anticipation par la présence de sanitaires au pied de ce musée, dans le parc, j’ai pris mon mal en patience. Il faisait plutôt beau et j’ai voulu marcher un petit peu avant de faire ma pause.
J’avais mal calculé la distance entre l’arrêt de bus que j’ai choisi et la destination finale.
L’urgence est devenue effective quand je me suis présentée devant l’installation qui s’est avérée être fermée.
Panique à bord !
Pas un Starbucks à l’horizon, pas une gare, un hôtel ou un grand magasin. Je vis, garé, le véhicule d’un garde du parc auprès duquel je m’enquis de la solution alternative face à mon urgence et la porte fermée. Il me rassura en me conseillant de descendre sept blocs pour trouver d’autres sanitaires.
Sept blocs ce n’est rien quand on est à sec, mais quand on en est au point de déborder, c’est impensable.
J’ai joué ma dernière carte en lui expliquant que l’urgence était réelle et que je ne pourrais pas marcher sans prendre de risques jusqu’à l’adresse mentionnée.
Qu’à cela ne tienne, alors que j’espérais qu’il m’ouvrit les commodités proches, il m’a proposé de m’y conduire en voiture, de m’y attendre pour me ramener au point de départ, au pied du musée.

Une rencontre singulière avec un service qui avait une valeur inestimable dont je ne suis pas sûre qu’il eut pu être proposé dans ma région.

Une deuxième rencontre allait se produire quand je me suis dirigée vers la maison-musée de Hamilton : un groupe d’amis que je savais à New-York mais qui voulait me faire la surprise de sa présence ayant eu vent de mon projet.
La matinée était bien lancée.
Il ne me restait plus qu’à la formaliser.
L’accès à la maison d’Hamilton est gratuit.
Il suffit de s’inscrire à l’entrée auprès des rangers qui assurent la visite guidée de 30 minutes.


Un petit film explique comment la maison a été transportée à travers Harlem pour trouver sa place définitive.

Pour information, l’établissement est équipé de toilettes. Trop tard, pour moi !
Une fois sortie, je me suis dirigée vers Sugar Hill pour une déambulation architecturale historique et contemporaine entre Convent Avenue, Amsterdam Avenue et Saint Nicholas Avenue.


L’heure tournait et je devais me rendre au rendez-vous organisé sur le forum pour rencontrer quelques-uns de ses membres et assister à la parade annuelle de la Grèce qui se déploie sur la 5th Avenue, le long du parc.
Déposée côté ouest de Central Park, j’en ai profité pour le traverser sachant par avance que l’occasion serait unique de le faire, selon mes projets à suivre.


Arrivée au pied du consulat de France, j’attendis que le petit groupe se forme.
Après de rapides présentations évidentes, nous avons échangé nos premières impressions et expériences de la ville selon le degré de connaissance de chacun et sa date d’arrivée.
Ce fut chaleureux et fort sympathique.

Laissant passer les premiers cortèges chacun a décidé de poursuivre, selon son planning le reste de l’après-midi.


Je restais sur place pour assister, jusqu’au bout, au défilé.


Avec une durée de trois heures, jamais je n’aurais imaginé que la communauté grecque était si importante et si diverse. Un magnifique voyage immobile quand la Grèce avec sa riche culture vient à vous par-delà les mers et océans. Ce n’est pas pour rien que New-York est la ville monde.

La fatigue commençait à se faire sentir.
La journée avait débuté tôt et piétiner n’arrangeait rien.

Je décidai de rentrer, via le nord de Midtown.

Il me fallait me reposer en regardant quelques programmes de télévision, privilégiant Food Network, où la « gastronomie » telle que nous la définissons est vraiment mise à mal. Cette chaîne me fait autant rire qu’elle me surprend.
Le sommeil m’a happée ce qui provoqua un réveil encore plus précoce le lendemain.

23.04

La journée a démarré à 4h et je devais être rentrée pour 18 h pour accueillir une amie venue me rejoindre pour quelques jours.

Un temps magnifique se profilait : une occasion évidente de partir sur les traces du street art de Bushwick et East Williamsburg.

Ce qui devait être léger s’est vite avéré pénible.
Je l’ai découvert à mes dépens, ou plus exactement je l’ai redécouvert parce que j’avais déjà été confrontée à cet environnement il y a plusieurs années.
Naïvement, et parce que cela m’arrangeait d’y croire, j’ai fait abstraction de cette donnée espérant pouvoir m’en accommoder puisque mes pistes sont hors balisage très touristique : une visite en semaine.

Si la matinée s’est avérée agréable avec au détour de rues des surprises comme cette façade d’inspiration pharaonique

ou ce mural,

l’après-midi le fut beaucoup moins.

A la pause méridienne, je me suis installée au Maria Hernandez Park.
Au pied du banc où je me trouvais j’ai trouvé trois dollars et personne à l’horizon susceptible de les avoir perdus.
Ils ne le furent pas pour tout le monde. Ils rejoignirent les miens.
Le Maria Hernandez park est un espace très familial au cœur de ce quartier latino de Bushwick. On y joue au basket, fait son footing, profite des installations pour enfants ou s’y promène simplement.

L’ambiance ensoleillée était paisible, calme. Malheureusement, je dus renoncer très vite à cette sérénité dès que je me suis rapprochée de Five Points pour partir assez rapidement dans le secteur de Morgan Avenue. La promenade est assez vite devenu pénible, déplaisante.
Le quartier, en semaine, est à la limite du salubre.

Si les murals qui l’ornent restent dignes d’intérêt, le contexte pousserait à les fuir.
La poussière, le va-et-vient des camions de chantiers et de livraisons qui perturbent l’ambiance sonore confèrent aux rues une atmosphère polluée, étouffante, désagréable.
Ayant repéré, avant de partir, des réalisations imposantes récentes, je me suis forcée à avancer pour ne pas regretter une sournoise lâcheté qui me ferait tout abandonner au bout de quelques heures.


Mais c’en était trop !
Arrivée à hauteur de Morgan Avenue, l’accès au métro me faisant un appel du pied et je m’y suis engouffrée, trop heureuse d’en finir avec ce capharnaüm.

Il ne me restait plus qu’à attendre mon invitée (F.) pour finir la soirée à Long Island City en faisant une escapade au Gantry Plaza State Park, en introduction magistrale à l’ouverture d’un voyage qui débutait et dont nous partagerons quelques heures dans des projets communs.

Le diner d’accueil se fait au John Brown Smokehouse, un BBQ local qui propose des produits d’excellence pour des tarifs très raisonnables.
L’ambiance y est chaleureuse, sans chichis, agréable.


Nous n’avons pas trop trainé parce qu’entre le décalage horaire et le lever très matinal aucune de nous deux ne demandait son reste pour retrouver Morphée.

24.04.

F. connait déjà New-York.
La visite des classiques a été réglée lors de ses précédents voyages et si certains l’attiraient encore, elle s’est engagée à les faire seule.

Pour ce début de matinée, nous filons à Corona visiter le musée Louis Armstrong.

La dernière fois que je m’étais rendue dans ce quartier, le site était fermé.
Y retourner m’a paru être une évidence. Même si le jazz a tendance à me vriller les oreilles, la personnalité de cet artiste, que j’ai surtout vu au cinéma, m’est fort sympathique.

J’étais allée voir sa dernière demeure au Flushing Cemetery, alors autant voir cette précédente haute en couleurs avec des pièces kitschissimes à souhait, comme les salles de bains, certains placards et la cuisine turquoise ultra-moderne qui ne laissent pas indifférent.
La maison-musée est restée dans son jus. Personne ne l’a occupée après la mort de l’artiste.
La visite ne se fait que guidée. Il en coûte 10 $. Les photos y sont interdites.
Dans certaines pièces la diffusion d’enregistrements permet de revivre des segments de l’intimité du couple ou de l’artiste dans ses œuvres.
A côté, ouvert au public, un petit jardin d’inspiration japonaise.


Après un petit tour dans le quartier, nous avons pris un bus qui nous a déposées à Astoria, assez loin de l’adresse d’un restaurant de spécialités grecques que jamais je n’aurais cru découvrir.
C’est une adresse assez confidentielle, fréquentée par la communauté locale, que je ne divulguerai pas pour ne pas la dévoyer.

Encore portées par cette expérience gourmande, nous sommes allées sur le site de Welling Court afin de réactualiser mon dossier de photos de murals.
Le contraste entre la propreté du site, son calme ambiant, et le tintamarre poussiéreux de Bushwick est saisissant. J’ai retrouvé dans l’instant un réel plaisir à admirer ces tableaux éphémères.


Le secteur est assez concentré.
Le faire dans sa totalité ne demande pas plus d’une heure.
Nous avions décidé de faire chacune notre expérience de l’adresse suivante : Roosevelt Island.

Cette île je l’ai parcourue en long et en large, sauf sur une zone qui était inaccessible puisqu’en travaux.
De nouvelles constructions devaient y voir le jour et je savais que c’était chose faite.
Ma démarche était purement architecturale.
Je voulais voir le campus de Cornell Tech récemment ouvert.
F. voulait davantage faire une exploration piétonne de l’île à laquelle elle s’était attachée lors de son précédent séjour.
Nous avons donc pris le ferry qui part d’Astoria pour nous déposer sur l’île et nous sommes séparées.
La floraison des arbres était encore timide. Le printemps tardait à s’installer.


Une fois achevée cette balade architecturale qui offre de belles perspectives, j’ai traversé l’ile jusqu’à me retrouver à hauteur du pont qui la rattache à Queens.


Par pure flemme, j’ai opté pour un retour en bus jusqu’à la 21st qui me permettait ensuite de rejoindre à pied l’hôtel où F. m’a rejointe.

Départ enchaîné pour Williamsburg via le bus B62 pour y passer la soirée.
Ce bus (B62) qui relie Queens Plaza à Downtown (Brooklyn) propose un trajet qui révèle des identités de New-York tellement différentes qu’il permet de faire à l’abri, sans effort, un voyage dans le voyage.

Premier arrêt : le Westlight, un rooftop bar situé au William Vale, un hôtel récent, qui permet une vue panoramique à 360 degrés sur Brooklyn et Manhattan.
Le ciel était assez chargé et la pluie menaçait, mais nous n’avons pas renoncé à l’expérience en dégustant un Chardonnay commandé mais pas nécessairement servi.
Le barman a substitué une bouteille à une autre et le résultat était détectable. Mais bon ! Je n’étais pas d’humeur à rechigner. L’essentiel n’était pas dans le verre qui coûte 15$, mais dans la vue.


Nous y avons attendu la tombée de la nuit pour nous repaitre du tapis d’étoiles qui scintillaient jusqu’à l’horizon et sommes parties à pied en direction d’un petit bar musical très abordable : Pete’s Candy Store.
Notre déception fut grande, couplée à une fatigue certaine, quand nous avons constaté qu’il n’y avait personne.

Nous avons donc décidé de rentrer plus tôt, en bus, la pluie commençant à menacer.

25.04

La journée était annoncée comme pluvieuse.
Voici la première occasion de mettre en place un des plans B du séjour.
Même si je suis partie avec un planning structuré, tout a été calculé pour être optimisé par des changements de dernière minute.
Changer de programme n’engage que moi. Mon amie avait prévu de faire des visites de son côté.

Ce ne sera pas une pluie franche, mais un crachin agaçant qui s’abattra sur la ville.
Les visites se situent l’une à côté de l’autre dans le secteur de Times Square, une adresse qu’au fil des années j’évite soigneusement, dans la mesure du possible.

J’ai commencé par Gulliver’s Gate, une installation payante que j’ai pu acheter avec une bonne réduction en passant par le site Goldstar.
Comme décrit dans le lien, il s’agit d’installations sur de grands plateaux, à l’échelle, qui présentent le monde, enfin, une partie du monde parce que, si New-York avec Israël ont la vedette, que l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud dont présents avec des raccourcis plutôt cocasses, il n’y a aucune trace lisible de l’Afrique du Nord ou subsaharienne.


L’exposition interactive grâce à une clé qui est remise à l’entrée, est très bien conçue. Elle est vraiment tous publics. J’y ai passé une bonne heure sans m’ennuyer.

En sortant, l’intempérie persistait.
Je suis retournée à Port Authority, alors que j’aurais pu enchainer avec la visite suivante qui se trouvait à deux portes de celle que je venais de quitter. Je voulais me promener un peu à couvert avec un objectif que j’avais anticipé : la recherche de bonbons géants disséminés dans la gare routière aux couleurs de drapeaux étrangers.

C’était une installation temporaire de l’artiste plasticienne Laurence Jenkell.

Tous les niveaux ayant été parcourus, je suis retournée sur mes pas pour voir l’attraction de National Geographic : Ocean Odyssey.
L’entrée est très chère, 43$, et ne se justifie pas.
Le parcours qui nous est imposé dans le cadre d’une découverte d’espaces virtuels est obligatoirement accompagné.

C’est assez immersif, parfois impressionnant mais, au final, j’ai tout de même eu le sentiment d’avoir été prise pour une pigeonne. Une souris qui se transforme en volatile est assez risqué à voir, mais ma colère est restée très intérieure.
Ce n’est pas une attraction que je conseillerais. Circulez ! Il n’y a pas assez à voir pour le tarif exigé.

Le crachin n’a cessé de polluer l’atmosphère.
Je me suis dirigée vers la NYPL du Lincoln Center, Library for the Performing Arts, dont le niveau inférieur est réservé à des expositions temporaires.
C’est gratuit.
Je pensais y trouver des photos de célébrités. Ce fut impossible.
L’exposition était exceptionnellement fermée.

En sortant, la pluie s’est densifiée. Je me suis abritée dans l’attente d’une accalmie pour repartir vers la magnifique YMCA de la 63rd St.
Quand ça ne veut pas s’enclencher, c’est en cascade.
Cette fois-ci un camion grue en défigurait la belle façade. Vouloir engager une promenade à Central Parc, non loin était risqué. Je craignais que la pluie qui s’était légèrement calmée ne retombe drue.

Je suis donc rentrée pour me changer avant de repartir dans l’East Village voir Stomp.
Ce spectacle, c’est un peu ma madeleine de Proust new-yorkaise. Le négliger, quand je suis de passage, fait de mon voyage une expérience inachevée.
Je sentais que c’était le moment d’y retourner.
C’est toujours aussi magique, puissant et drôle.
Les performers changent et certains numéros aussi.
Il y a donc un effet de surprise qui est maintenu même si la trame reste immuable.

J’avais anticipé l’achat de ma place : premier rang balcon. Pour moi, le meilleur emplacement dans ce petit théâtre, de la 2nd Avenue, au coin de la 14th St / Saint Marks Place.

26.04

La journée est annoncée comme radieuse.

F. et moi décidons de la partager puisque les quartiers prévus l’intéressent.
Elle en connaissait une partie mais n’avait pas eu l’occasion d’approfondir.

Pour nous rendre à Flatbush, South Prospect Park et Prospect Park, à Brooklyn, trois secteurs où j’ai déjà randonné, j’avais adopté le plan de guidage d’un des ouvrages cités en introduction et l’avais étudié et complété par des recherches personnelles, avant de partir.

Si pour Flatbush l’intérêt était évident proposant des passages devant des trésors cachés, pour South Prospect Park, je pense qu’on peut faire l’impasse sur un circuit balisé.


Le quartier n’est pas immense et s’y promener au hasard garantit d’y voir de belles demeures victoriennes, pour l’essentiel.

La remontée complète de Prospect Park, avec un guidage n’a pas été compliquée.
Là aussi, j’avais déjà été sensibilisé à ce parc aussi artificiel que celui de Central Park, mais à dimensions plus raisonnables et surtout moins policé.

En sortant, à hauteur de Grand Army Plaza, nous nous sommes rapprochées de Downtown pour que F. fasse l’expérience désastreuse d’un cheesecake de Junior’s.

En tant que bec sucré, ce qui n’est pas mon cas et m’a exonéré de passer commande d’une telle pâtisserie, dont je connaissais tous les travers pour en avoir fait quelques « douloureuses » dégustations auparavant (mille fois trop sucré à mon goût), j’ai laissé F. s’esbaudir quand sa part nature lui fut servie, et grimacer peu de temps après la première bouchée, avec à ses côtés une souris pliée en deux de rire.
L’ayant raillée, elle m’a demandé d’être plus charitable et de tenter de partager ce qui s’est avéré être un supplice. Une bouchée plus tard, je grimaçais avant de rebondir dans un grand éclat de rire commun et communicatif.
Nous avons estimé que la meilleure présentation gustative de cet essai gourmand était de l’assimiler à de la margarine sucrée.


J’en ris encore et je pense que F. est vaccinée contre les cheesecakes pour un moment.
Quittant cette adresse renommée et son inénarrable produit phare, nous avons marché tranquillement en direction du Brooklyn Bridge park où j’ai joué les guides pour faire découvrir quelques niches cachées ou évocatrices de bons souvenirs.

Notre déambulation nous a amenées plus d’une fois à nous rapprocher du Manhattan Bridge pour une expérience maintes fois vécue mais qu’il me semble nécessaire de rappeler : la pollution sonore de ce pont où se mêlent les voies aériennes du métro et la circulation routière est toxique.

S’en approcher, est une épreuve désagréable, mais vouloir le traverser me semble relever de l’hérésie, du supplice, du masochisme soft.
A moins de s’équiper d’un casque insonorisant, de bouchons d’oreilles ou d’être déficient auditif, je n’ose imaginer le traumatisme pour l’individu qui s’y aventure que ce soit à pied ou à vélo.
La réalité prouve que la fréquentation des passerelles latérales, qui bordent les voies de circulation, est constante. Justifier l’expérience, en affirmant que c’est une façon de profiter du pont de Brooklyn à distance et dans sa longueur, est un argument que la raison ne peut soutenir du seul point de vue de la nocivité environnementale dénoncée. A chacun sa part de tolérance à l’inconfort, mais si vous aimez le calme, ou simplement tenez à vous préserver, contentez-vous d’admirer l’architecture de ce pont sans le franchir.

La fin de la soirée n’allait malheureusement pas nous en épargner.
Dumbo a beaucoup changé.
Je ne m’y étais pas rendue depuis deux ans pour y faire une visite approfondie comme celle que j’ai partagée avec F. Les nouveaux espaces, Empire Stores, où se trouve le Brooklyn Historical Society Museum font la part belle à la lumière, à la réhabilitation d’anciens entrepôts dans un esprit ouvert un peu avant-gardiste.


Si l’on fait abstraction de la nuisance sonore du pont en fin de journée, le site est magique au coucher du soleil.

Ce n’est pas pour l’admirer que nous avons fait le choix de rester sur place, mais pour accueillir Jeanne avec qui nous avons partagé un diner convivial entre filles, très chaleureux, dans la salle moderne mais ô combien plaisante de Célestine, un restaurant placé au pied de ce pont qui offre une vue magistrale tout en se régalant de plats délicatement cuisinés, le tout arrosé de bon vin comme j’aime en découvrir.
Ce restaurant propose de s’installer à une très belle terrasse qui donne sur l’East River. Si ce n’est le bruit qui ne permet aucune conversation suivie, le cadre est enchanteur.

27.04

La journée est annoncée comme pluvieuse, ce qu’elle fut avec des épisodes de crachin tenace.
Départ en direction du Nord de Manhattan dans son enclave qui se trouve dans le Bronx : Marble Hill.
Ce tout petit secteur qui se trouve sur une colline, comme son nom l’indique, est très facilement couvert à pied. Le but de ce début de journée était de s’approcher au plus près de la maison de Charlotte Brontë à Spuyten Duyvil.

On s’y rend facilement via la ligne 1 du métro, arrêt 225th St ou via le metro North, arrêt Marble Hill.
En traversant le quartier pour rejoindre le 2501 Palissade Avenue, adresse de la résidence ciblée, j’ai réalisé que j’avais déjà sillonné ce secteur et que, lors de mon précédent passage, il s’en serait fallu de peu pour que je tombe sur cette avenue.
Il n’est jamais franchement déplaisant de refaire une route sauf à considérer qu’on s’y trouve au moment où les éléments se déchainent.
Bien équipées, F. et moi avons malgré tout poursuivi notre route pour sinuer dans le quartier de Marble Hill à travers duquel j’avais tracé un parcours de découvertes.


Sur papier, tout est simple. Il suffit de relier les points et rues entre elles. Sur le terrain, c’est parfois autre chose. Quand on se trouve face à une palissade condamnée ou une butte infranchissable, les centaines de mètres à faire pour les contourner, sous la pluie, se transforment en corvées.
Notre persévérance et mon entêtement à aller au bout d’un projet dont j’avais rêvé à travers mes lectures ont été récompensés.
Par contre, c’est en vain que nous avons cherché à nous approcher du Big C Rock.

Nous avons crapahuté dans des chemins assez boueux pour faire chou blanc. Ce n’est qu’une fois le pont de Broadway traversé que nous avons pu le voir.

Eh, oui ! Cette marque historique n’est visible que depuis Manhattan et pas du Bronx. Une barre d’immeuble au pied duquel nous nous sommes trouvées au plus fort de l’ondée, avec accès privé, en empêche l’accès en surplomb.

En traversant le Broadway Bridge, nous avons gravi la partie la plus septentrionale d’Inwood Hill Park pour redescendre sur Broadway afin de nous poser face à un café chaud.

Une légère accalmie a facilité la poursuite de notre promenade en direction de la Dyckman Farm House, dernier vestige intact sur Manhattan d’une ferme datant de 1785.
Cette habitation de style colonial érigée par William Dyckman, un hollandais, a été transformée en musée gratuit (un don est apprécié) et est présentée meublée.


Un petit jardin extérieur rend compte de son environnement vestige d’un terrain de cent hectares au cœur duquel elle se trouvait.

En sortant j’avais repéré que nous n’étions pas loin des Cloisters à Washington Heights.
Mon intérêt pour le site est réel mais pour le musée que les Cloisters légitiment, ce n’est pas la même chose.
N’étant pas seule et cherchant à partager ma connaissance des lieux, toujours sous un ciel qui menaçait à tout moment de nous arroser, nous sommes convenues de nous y rendre sans nécessairement en faire la visite intérieure complète.
En effet, depuis quelques mois, il n’est plus possible de payer ce que l’on veut pour y accéder. L’entrée, rattachée à celle des musées du MET est fixée à 25 $. Pour cette somme un billet permet sur trois jours consécutifs de passer du Metropolitan Museum of Art de la 5th Ave, au MET Breuer ou aux Cloisters.
Le problème est que ni l’une ni l’autre n’avions l’intention de passer l’une des deux journées à suivre dans un musée et que payer 25$ pour ce seul site, que je n’affectionne pas, n’était pas envisageable.


Après avoir encouragé F. à s’y rendre seule, reconnaissant un argumentaire plutôt à charge, elle a décidé d’employer son temps autrement.
Le site a un mérite. Il offre un accès gratuit aux toilettes sans nécessité d’avoir en main le titre d’entrée.
En sortant, nous avons emprunté un long couloir qui, photos après photos, retrace les grandes étapes de la construction de l’édifice.

La réflexion de F. m’a autant fait rire que satisfaite. « On dirait la construction d’un de ces bâtiments que l’on trouve à Disneyland ». Bien vu ! Et pour cette remarque, je n’y suis pour rien !

Le ciel restait plombé mais la pluie ne tombait pas encore. Nous avons donc parcouru en tous sens, de long en large et de haut en bas, sur les niveaux accessibles, le Fort Tryon Park. La végétation était en retard mais les espaces fleuris apportaient une légère gaité appréciable.


Nous avons traversé dans sa largeur la pointe nord de Manhattan pour nous rendre côté Harlem River à l’Inwood’s North Cove.

En chemin, nous avons été sidérées de voir le nombre de coiffeurs et de barbiers dont les échoppes mitoyennes étaient pleines de clients, certains attendant même leur tour, sur le trottoir.


A croire que ce quartier essentiellement sud-américain est la Mecque du rasage ou encore que les résidents ne savent pas manier le leur, voire n’en possèdent pas.
Ce n’était pas une clientèle de nantis qui patientait mais bel et bien une population ordinaire en adéquation parfaite avec l’ambiance un peu misérable du coin rendue encore plus lourde par le gris sombre du ciel.
La pluie a d’ailleurs décidé qu’il ne fallait pas trop y trainer ce d’autant que l’accès au bord de la rivière était empêché par des barrières de chantier.
A ce moment-là, nous avons décidé de nous séparer chacune ayant des projets différents pour sa fin de journée.

Après une petite marche de plus en plus humide le long de Broadway, je me suis engouffrée dans la première station de métro croisée pour rejoindre l’hôtel, me concocter un diner sur le pouce et repartir pour Times Square où j’allais assister à mon premier grand show du séjour : Rocktopia.
Ce fut une soirée tonique, extraordinaire, parfaite. Le show est un savant équilibre fusion entre la musique classique et certains standards de la musique pop-rock.


Une bien belle compensation de cette journée maussade, un feu d’artifice qui m’a fait rentrer raisonnablement vers 23 h.

28.04

Enfin, je me cale.
Le lever se fait à 6 h 30, horaire que je garderai tout au long du séjour à suivre.

Cette journée, chacune de nous la gèrera différemment.
F. a choisi de profiter du Sakura Matsuri qui se déroule au jardin botanique de Brooklyn et de poursuivre par… je ne sais pas !

De mon côté le thème était bien moins japonisant.
Je me suis rendue au Brooklyn Museum, mitoyen du jardin botanique pour faire l’exposition ultime consacrée à David Bowie.
Au regard de l’heure d’ouverture, ayant déjà en main ma réservation VIP, j’ai pris le temps de faire un tour préalable via Park Slope en remontant ensuite une partie de Prospect Park.


C’est à cette occasion que j’ai découvert le marché fermier dominical qui se tient à Grand Army Plaza.


Pas de quoi fouetter un chat pour nous habitués aux grands marchés ruraux mais, on peut concevoir que, dans le cœur urbain de New-York, ces micro espaces d’implantation de la ruralité aient une réelle importance et une certaine réputation.

David Bowie Is, au Brooklyn Museum**,** fut une heureuse surprise.

Je n’ai pas une passion démesurée pour cet artiste mais il a fait partie d’un mouvement artistique que j’ai eu plaisir à suivre. Le personnage fantasque m’a toujours séduite sur le plan de l’image.
Mais mon érudition étant limitée le concernant, j’ai énormément appris en m’attardant dans les méandres des salles très richement documentées avec des mises en scène intelligentes. On y est admis avec un casque qui capte les ambiances sonores au fur et à mesure que l’on progresse dans les espaces. C’est une exposition multi modale qui s’est installée pour la dernière fois à New-York après une tournée mondiale. C’est aussi à New-York que l’artiste s’est éteint.

Une de mes amies m’avait déjà missionnée pour que je me lance sur ses traces new-yorkaises. Là, j’ai complété sa collection par l’achat de vinyles et ai fait, à la boutique du musée, le seul achat souvenir de mon séjour : le livre catalogue de cette exposition, puisqu’il était impossible de photographier.
Comme l’ouvrage pèse un âne mort, j’ai dû prendre la sage décision de rentrer à l’hôtel le déposer avant de repartir sur d’autres pistes qui allaient me conduire au pied de la High Line.

Impossible dans ces conditions, l’après-midi étant très entamé, de revenir assister à la parade des Sikhs qui promettait d’être très colorée. Je l’ai compris en croisant dans les rames du métro des groupes enturbannés.

Retour sur Manhattan au départ de Penn Station pour une promenade qui m’a menée au pied de la High Line en passant devant Alice’s Garden.


Le nouveau quartier de Hudson Yards commence à prendre forme. L’essentiel des constructions est visible. Leur caractère imposant, gigantesque pour figurer une nouvelle skyline aux accents ultramodernes, composée d’une quinzaine de gratte-ciel, écrase totalement dans sa partie nord la promenade aérienne que représente la fin de sa deuxième section.


On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, mais si le spectacle est prometteur vu depuis les voies ferrées de Penn Station que l’on domine sur la troisième section de la High Line, il l’est moins plus au sud.


Certes, le Vessel et le Sheld, à destination artistique, auront vocation à accueillir le public, d’autres espaces seront réservés à l’hôtellerie, la restauration et la construction d’une plateforme panoramique à plus de 300 mètres de hauteur, au 30 Hudson Yards, justifieront un nouvel essor dynamique et touristique qui fera de cette section de Manhattan un de ses fleurons, mais, en attendant, c’est au détriment du romantisme de ce que laissait penser être la promenade perchée végétalisée.


Lorsque l’on y chemine, la suite n’est guère meilleure.
Flanquées de part et d’autre, des constructions modernes, qui ne manquent pas de qualités intrinsèques, semblent décalées dans cet univers bohème et artistique qui s’exhalait, il y a encore peu, à Chelsea.


Là, les abords s’aseptisent, se réfrigèrent un peu, beaucoup trop à mon goût.


Cette découverte environnementale, une fois l’effet de sidération passé, m’a laissé un goût amer. Ce fut une des premières déceptions de ce voyage.

Quoi qu’il en fût, je devais me rendre au bout, pour rallier une salle de spectacle justement nommé : la High Line Ballroom.
Je ne me suis pas arrêtée au Chelsea Market devant lequel je suis passée.
J’ai trainaillé dans les environs jusqu’à ce que l’heure de mon concert se rapproche.
Une fois à l’intérieur, j’ai patienté debout avant le début de ce qui allait panser ma petite mélancolie mâtinée de colère : A tribute to Queen.

Ce fut bien, sans plus, mais il est improbable que l’on croise un jour un chanteur qui aura le charisme et la voix de Freddy Mercury.


En sortant, sous la pluie, je n’ai pas trainé et ai vite rejoint la station de métro qui fait l’angle entre la 14th St et la 8ème avenue où il est amusant de déambuler entre couloirs, escaliers et quais à la recherche des personnages et objets insolites de Tom Otterness. : Life Underground. C’est un passage qui s’impose à tous les âges et peut occuper par temps de pluie.

29.04

Cette journée sera majoritairement consacrée au street art dans les secteurs de Bedford Stuyvesant – Bushwick – East Williamsburg et South Williamsburg.

Je suis repartie sur des chemins déjà investigués à la recherche de nouveautés et ai profité de la présence de F. pour lui proposer une initiation un peu plus poussée.

Nous arrivons relativement tôt sur le site.
J’avais prévu de descendre une section de Broadway, entre les stations de métro de Broadway et Kosciuszko St. (lignes J/Z), et de m’engager dans les rues perpendiculaires qui me proposeraient de nouvelles œuvres. J’ai aussi fait quelques arrêts volontaires sur d’anciennes que je considère comme magistrales ayant très envie de partager avec F. ces fondamentaux.
La réaction de F. qui ne connaissait pas du tout ce secteur était fort intéressante. Son regard neuf soulignait ce que je ne percevais plus.
Bien que le quartier soit très calme du fait de l’heure matinale, alors que je n’avais aucune crainte ou appréhension particulière à m’y déplacer, F. soulignait la présence très visible de nombreux dealers et, dans l’ensemble, un environnement assez délaissé.
Ce qui est certain, c’est que sur cette avenue, dès que vous passez la station de métro de Flushing Avenue, mais surtout celle de Myrtle Avenue pour entrer dans Bushwick, à la limite géographique visible, l’ambiance est tout autre. Les trottoirs sont mieux entretenus, plus propres et les constructions neuves renouvellent l’espace urbain.
Côté Bedford Stuyvesant, il me semble que le secteur est peu recommandable pour les familles de touristes. L’ambiance nocturne doit être encore plus pesante.

En circulant dans Bushwick, nous avons volontairement évité le secteur de Five Points, que j’avais eu la mauvaise idée de faire en semaine, et sommes allées directement sur celui de Morgan Avenue pour reprendre le parcours fléché où j’avais localisé de nouvelles créations, mais que j’avais abandonné, comme je l’ai expliqué, lassée par une ambiance peu propice à cette expérience.
Voici un échantillon de certaines façades métamorphosées.

C’est en cheminant vers une œuvre que je n’ai jamais trouvée que nous nous sommes retrouvées sidérées face au 1109 Metropolitan Avenue.
De loin, c’est imposant et intrigant. De près, c’est extraordinaire et spectaculaire. Tout est dans la multiplication des détails.

Ce bâtiment abrite le siège social de Colossal Media, une entreprise de peintures murales faites à la main, souvent à des fins publicitaires, leader mondial dans sa catégorie. On trouve nombre de ses réalisations à travers New-York.

Un peu plus loin, nous avons pris un bus pour rejoindre Williamsburg. Je voulais faire une incursion dans le quartier hassidique afin que F. découvre cette identité.
Une énigme reste en suspens et je ne parviens pas à en trouver l’explication.
Suite à ce cliché pris il y a quelques années, je n’ai plus jamais été tentée de retourner dans ces rues.


Cette nouvelle immersion m’a rappelé à quel point l’ambiance de ce secteur est bien marquée et si différente du reste de Williamsburg. Les grilles posées à toutes les fenêtres, quel que soit le niveau, les balustrades des balcons qui s’élèvent à hauteur d’homme m’interpellent.

Pourquoi ces immeubles ont ainsi toutes leurs ouvertures condamnées ?
Peut-être qu’un lecteur érudit pourra me livrer la clé du problème.

Nous sommes sorties de ce quartier communautaire un peu tendues et sommes allées prendre l’air sur le nouveau terrain en cours d’aménagement du Domino Park (achevé depuis).


Tranquillement, en remontant Kent Avenue, admirant de-ci et de-là des peintures murales en cours de réalisation, nous avons rejoint le Bushwick Inlet Park.

Nous sommes revenues sur Bedford Ave, le poumon commercial du quartier, pour récupérer le B62 en direction de LIC.

La soirée s’est achevée par un verre dignement pris à la terrasse de l’hôtel Ravel, le 808. Le Chardonnay y était à mon goût et la vue spectaculaire à hauteur du Queensboro sur Manhattan, à couper le souffle.


C’est dans un de ces contextes que New-York flamboie. La réalité dépasse le rêve.

30.04

Une journée tout en symboles.

Pour toutes les activités prévues ce jour, nous resterons ensemble.

Direction l’ONU, dans Midtown où la visite guidée en français, à 10 h 30, avait été réservée.
Pour la faire, il faut anticiper sa présence sur les lieux en se rendant au bureau d’inscription en face de l’ONU, au coin de la 45th St.
Là, on prend votre identité sur présentation du passeport, vous photographie et vous remet un badge autocollant qui sert à l’admission sur le site. Si vous êtes plusieurs, une seule personne doit faire cette formalité pour le groupe.
Muni(e) d’un bracelet jaune, vous passez les contrôles de type aéroport à l’entrée du bâtiment.
Ensuite, libre à vous de circuler dans tous les espaces intérieurs et extérieurs. A l’heure précise de la visite réservée, un guide vous attend une fois que vous avez validé au comptoir votre réservation. On vous remet un sticker que vous devrez restituer à la fin du tour. Il dure une heure. Les photos sont autorisées.

Le tour complet des trois salles fait, nous sommes allées nous inscrire pour le déjeuner à la Delegate’s Dining Room que nous avions réservé.
Même procédure de prise d’identité mais, cette fois-ci, nous sommes photographiées individuellement. Un agent vient nous chercher pour nous conduire au restaurant à l’étage. La salle à manger est magnifique et la vue sur l’East River à hauteur de LIC, en face, intéressante.


Le menu est fixe et nous revient à 55$ pourboire compris.
Le service se fait à l’assiette dans une ambiance feutrée.

En réalisant que nous partageons des espaces réservés aux délégués des grands de ce monde, on se sent un peu hors sol.
C’est du moins un ressenti commun puisque notre ordinaire ne nous fait pas fréquenter les palais de la république française ni leurs « cantines ».

Nous quittons le restaurant le pied léger pour remonter la 42nd jusqu’à Grand Central en visitant les halls des buildings emblématiques. Un petit passage pour le fun au Campbell Apartment, devenu Campbell depuis son rachat après fermeture, et nous prenons le métro en direction du Lower Manhattan.


Après avoir assisté rapidement à une commémoration historique au Federal Hall,


fait un tour à Trinity Church,

nous sommes allées voir Barney Stinson, qui sévit sur le site mais aussi dans une des boutiques de Wall Street, un outlet de la marque de montres suisse Tissot.
Je m’étais engagée à passer le voir et le prévenir. Je n’ai tenu qu’une partie de ma promesse : je ne l’ai pas prévenu. Cela n’a pas eu d’impact réel sur la qualité de l’accueil.
Le sourire et le café étaient au rendez-vous. Nous avons pris le temps de discuter autour de ce café, Barney m’informant, qu’il lui arrivait très souvent d’utiliser les informations mises en ligne par le forum pour suivre les actualités de la ville et s’en inspirer pour ses sorties.
C’est une belle reconnaissance pour l’équipe du site que d’être lu par les résidents eux-mêmes qui ne trouvent pas, sur place, en français, ce dont ils ont besoin. Il était temps de laisser Barney travailler et nous sommes reparties avec un petit souvenir de notre passage chaleureux, fort sympathique.

Le crachin avait décidé de nous enrober et la température était bien tombée.
Bien que connaissant parfaitement le secteur qui sépare Wall Street de Chinatown, j’avais pris le parti de suivre un des plans des guides touristiques locaux pour évaluer la qualité de l’offre. Le secteur est relativement petit, alors le prendre dans un sens ou un autre n’a aucune importance. Je n’ai tiré aucun bénéfice à faire cette expérience qui, plus est, dans l’humidité ambiante avec une absence de lumière désagréables.


Si F. a eu envie de poursuivre dans cette ambiance bretonne, je n’étais pas d’humeur à en faire autant.

Nous nous sommes séparées. J’avais prévu de me rendre au Lincoln Center pour une conférence gratuite sur My Fair Lady, mais j’y ai aussi renoncé.

01.05

Il fait très beau.

Ce sera une journée en solo dans Queens.
Je vais pouvoir expérimenter deux circuits combinés du guide de visites cité.
Très vite, je suis déçue.
Ce n’est pas tant que ce qui est proposé ne soit pas intéressant, c’est que, ce que je découvre de point en point, je l’ai en partie déjà fait.

Si Elmhurst reste globalement agréable, Maspeth est très décevant.

Ces deux quartiers sont très riches sur le plan ethnique. Deux communautés se partagent les espaces : la sud-américaine et l’asiatique. L’enclave chinoise est très importante. Ce quartier est le deuxième plus important pour la communauté asiatique après Flushing.
Tous les cultes sont représentés et les églises ou temples fleurissent un peu partout.


C’est surtout cette dimension cultuelle qui m’a attirée même si, au bout du compte, je n’en ai pas aperçu beaucoup plus que la fois précédente.

La grande nouveauté fut la visite du cimetière du Mont Olivet d’où l’on peut voir la skyline de Manhattan en frondaison.

C’est dans ce cimetière que git Helena Rubinstein fondatrice de la compagnie de cosmétiques éponyme. Comme nombre de cimetières à New-York, on peut s’y promener comme dans un parc d’agrément. Les espaces sont très verts et bien entretenus.


Après cette visite terminée plus rapidement que je ne le pensais, j’ai pris le bus B57 qui m’a menée directement à Red Hook.
L’idée s’est avérée excellente parce que, faisant la ligne dans sa totalité, j’ai pu découvrir autrement de très nombreux quartiers aux ambiances marquées soit par l’architecture, soit par les commerces, les animations et la population. Le plan accessible ICI rend compte de la richesse de ce parcours.

Déposée à hauteur du magasin IKEA de Red Hook, après avoir pris un rafraîchissement au Fairway Market, j’ai fait un tour complet dans ce quartier atypique, anciennement tourné vers l’activité maritime avec en vestiges les docks et leurs bâtiments restaurés pour une part.

A l’extrémité, à hauteur de Key Lime Pie dont les tartes sont des pièges tentateurs, j’ai rebroussé chemin pour revenir dans le quartier de Downtown.

Le quartier de Red Hook n’étant pas desservi par le métro, il n’y a pas d’autre transport en commun que le bus, ou le ferry.

De Downtown- Brooklyn à Downtown – Manhattan, il n’y a qu’un arrêt d’écart en métro.
J’avais un rendez-vous à honorer.

Etant en avance sur l’heure qui était fixée, je me suis promenée dans The Battery.
Encore un secteur alibi pour laisser filer le temps sans en attendre grand-chose.


Via Broadway, toujours aussi encombrée à cette hauteur des canyons, j’ai rejoint le parc du City Hall et ai continué jusqu’au Foley Square au cœur du Civic Center.

J’étais à quelques encablures de ma destination finale : le tribunal au 100 Centre Street. C’est à cette adresse que F. devait me rejoindre pour assister aux audiences du soir et de nuit pour comparutions immédiates : la Night Court.
En ce lieu-même ce sont braquées les caméras du monde entier lors de l’arrestation fracassante de DSK.
Nous étions dans une situation paradoxale. Nous cherchions à entrer avec le sourire dans un lieu où en général on ne souhaite pas se trouver.
Lorsque me présentant au service de sécurité policier j’ai décliné mon identité en tant que touriste, j’ai fait rire l’agent qui pensait que je ne pouvais être rien d’autre, me demandant seulement si j’en étais sûre !
Il n’y a que les touristes pour avoir envie de se trouver là.
Ce tribunal date de 1907. C’est une institution de la ville.
La comparution et le jugement du prévenu vont très vite.
Il est d’ailleurs très difficile de suivre les affaires quand on n’a pas une ouïe très fine et un anglais technique et juridique à niveau.
N’ayant aucune de ces qualités, j’ai suivi tant bien que mal le déroulé de quelques affaires promptement menées, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne l’aient pas été justement.
F. ne se sentant pas à sa place a préféré sortir pour m’attendre dans le square en face.
Voici donc, ce que je crois avoir compris de la procédure.

Ce sont trois délits que j’ai suivis, du moins que j’ai tenté de suivre parce que c’est à la limite de l’audible, que le débit des paroles est très rapide et, pour finir, que les modalités de procédure me sont tout de même très étrangères.
Un représentant de la NYPD présente le dossier au juge, un avocat commis d’office défend et le procureur attaque (ou le contraire, je ne sais plus). Le juge tranche et le prévenu sort par la grande allée vers la liberté, ou par le fond de la salle, encadré, menotté, pour sa détention.
Ce que je peux garantir, c’est que c’est fidèle à ce que l’on voit dans les séries télévisées qui se veulent réalistes.
Avec la distance qui augmente avec l’absence de maîtrise de la langue, on peut avoir l’impression d’être dans le champ off du tournage d’un film ou d’assister à une pièce « off Broadway ».

Au Collect Pound Park, F. attendait mon compte-rendu.
Une fois ma mission terminée, sans être sûre de moi, nous sommes allées nous détendre en prenant un verre au Crowne , 50 Bowery, non loin de là.
La vue panoramique est magnifique. C’est un roof top bar assez récent qui risque d’être pris d’assaut quand il deviendra plus populaire.

Une adresse à fréquenter de toute urgence.

Ensuite, direction Chinatown à côté pour un diner au Nom Wah Tea Parlor.

J’ai été très déçue et n’en suis pas sortie en forme. Qualité du plat ingéré ? Je ne saurais l’affirmer, mais…le doute était possible.
La note est assez salée et j’ai considéré que l’expérience ne méritait pas de recommandation particulière même si l’établissement qui date de 1920 s’inscrit pleinement dans l’histoire du quartier.
Il m’a semblé que c’est devenu un « tourist trap » si on observe la clientèle attablée, touriste dont je fais partie sans reniement.

02.05

Nouvelle journée de beau temps.

Direction en solo à Hamilton Beach dans Queens pour faire la partie ouest du chenal, une petite promenade dans un quartier aux accents de petite ville de pêcheurs.
Le coin était paisible et désert.


Se rendre jusqu’à Howard Beach prenant du temps, l’envie pressante de me soulager s’est faite sentir après cette découverte dans des espaces déserts : pas même une voiture roulant.

Je suis retournée à hauteur de la station de métro à la recherche d’une solution pratique. Rien dans la station qui est, je le rappelle, le point de connexion avec l’airtrain qui dessert l’aéroport de JFK. Le seul bar susceptible de régler le problème était fermé.
J’ai avancé dans le quartier, au-delà, sans rien trouver.
Un peu désespérée et surtout me trouvant dans une situation de plus en plus inconfortable, je suis entrée chez une fleuriste, le seul magasin ouvert, pour lui demander de l’aide.


J’ai été très gentiment reçue avec une mise à disposition de l’installation de l’arrière-boutique. J’avais beau avoir pris mes précautions, la nature m’avait rattrapée.
Mes remerciements étaient sincères et nous avons pris le temps de discuter un peu.
Ce n’est pas souvent qu’une touriste se présente pour obtenir un tel service, gratuit de surcroît !
Une femme adorable qui m’en a beaucoup appris sur son quartier où le calme règne en maître.


Elle m’a conseillé d’aller au bout du secteur habité pour découvrir l’unique parc du coin. C’est assez loin mais, tout en marchant, j’ai réalisé que j’étais déjà venue. Peu importe. Il faisait très beau et la promenade s’est avérée agréable.

De retour au métro, je me suis rendue à Rockaway Beach pour y récupérer le ferry qui m’a ramenée à Manhattan.
La croisière, qui dure une heure et ne coûte que 2.75$, est vraiment à faire.
Il n’y avait quasi personne à bord en cette fin de matinée. La route permet de voir Coney Island sous un autre angle et de passer sous le pont de Verrazano.

Arrivée à Pier 11, j’ai repris le métro à Bowling Green pour me rendre à Harlem.
J’y ai fait un circuit à la recherche de nouveaux murals sur une dizaine de rues et quelques avenues.

Globalement, même si j’ai été récompensée par la vue des œuvres, l’ambiance était peu agréable : à la chaleur se mêlait le bruit.


En revenant à hauteur de Saint Nicholas Avenue, je suis redescendue sur la 123rd St pour me poser dans un parc et assister à un entrainement de baseball. De l’ambiance new-yorkaise populaire pur jus avec les jeunes du quartier.

L’heure avançant, je devais retrouver F. à l’Apollo, pour assister à l’Amateur Night. J’avais oublié de prendre mes bouchons d’oreilles ; je l’ai vite regretté.
Le show fut pénible à supporter. Pour tout arranger, la sélection d’artistes de ce soir-là était passable. Comme de surcroît la mécanique du spectacle est immuable, il n’y avait aucun effet de surprise.


Je n’ai vraiment pas passé une bonne soirée. Une autre déception dans le cadre de ce voyage.
F. banalisait la médiocrité des artistes et je ne parvenais pas à l’accepter.
Comment peut-on désigner comme vainqueur de la soirée un guitariste tellement défoncé par la drogue qu’il cherche sa guitare dans le dos ?
Cet homme avait peut-être du talent mais, ce soir-là, le seul qu’il ait vraiment montré c’est sa capacité à rester à peu près debout pendant son interprétation.
A la lecture du résultat, avec un score de 100% à l’applaudimètre, il semblait être aussi surpris que moi.
Alors, truquée ou pas cette compétition ? Mon avis est fait.

Heureusement que le diner qui s’est déroulé à Harlem Shake dans une ambiance agréable a permis d’évacuer cette déception. C’est vraiment une bonne adresse de burgers. Il y avait du monde et c’est légitime.

03.05

Le séjour de F. touchait à sa fin.
Je suis restée avec elle jusqu’au milieu de la matinée avant qu’elle ne se mette en route pour l’aéroport.

Une nouvelle belle journée s’annonçait mais j’ignorais qu’elle allait être caniculaire ce qui eut pour effet de me ralentir dans mes marches.

J’ai quitté LIC à pied pour traverser le Pulaski Bridge en direction de Greenpoint à Brooklyn. J’avais anticipé ma visite avec le repérage de quelques points de vue assez épars.


Voici celui qui me tenait le plus à cœur associé à cet autre.


Greenpoint est vraiment un quartier original avec son ambiance provinciale. Par beau temps, il est très agréable de se promener dans ses rues ombragées.

La communauté polonaise et ses commerces est visible.


J’ai repris le bus pour me rendre Downtown et rejoindre en métro le LES à Manhattan où je suis partie sur la piste de nouvelles traces de street art.

Je n’en ai fait qu’une partie terrassée par la chaleur accablante subite qui régnait. J’avais l’impression de revivre le cauchemar de mon été passé dans la ville avec pour seule obsession : trouver de quoi m’arroser pour me rafraîchir. Je n’étais pas vêtue de la bonne manière.


Plus tard, dans l’après-midi, j’avais un rendez-vous pour une visite privée de rooftop dédié au street art.
Cette visite à l’école publique du design n’est accessible au public que sur réservation.
J’y ai retrouvé Elise, de New-York Off Road, que j’avais conviée pour cette occasion exceptionnelle.

Nous étions attendues par l’adjoint du directeur pour la visite privée guidée.
A l’entrée, il faut décliner son identité et rien de plus.
Dans le cadre d’une manifestation annuelle, les artistes de renom sont invités à décorer les murs de cet espace où s’organisent des événements ponctuels.


Pour chaque œuvre, nous avons eu des explications détaillées.

C’était passionnant. Ensuite, après un tour libre, nous avons été conviées à visiter les locaux pour rencontrer, avant de partir, le directeur de l’école.


Même si la visite est gratuite, un pourboire est bienvenu. Il permet à cette école qui est peu subventionnée de parfaire ses équipements.

Il était temps de nous asseoir devant un thé glacé bienvenu par ce temps.
Une fin de journée très agréable qui nous a permis d’échanger quelques bons plans.

C’était l’heure de me préparer pour ma soirée à L’Hulu Theater du MSG où j’allais voir Rain, un spectacle hommage aux Beatles.
Une plongée dans un univers qui m’a rajeunie.


Le nom de ce show était prémonitoire. C’est au moment de m’y rendre qu’une pluie « bienfaitrice » s’est abattue sur le quartier.
Ce spectacle tourne régulièrement mais son passage à New-York est occasionnel. Il faut donc bien tomber pour pouvoir y assister. Je l’avais dans le collimateur depuis un moment.

04.05

La journée est annoncé comme chaude et orageuse.
Il n’en sera rien.
Le ciel est gris mais la température est idéale pour se promener sans peine.

Le départ s’est fait au milieu de la matinée suite à mon coucher très tardif.
Je ne disposais pas d’une journée pleine. En fin d’après-midi je devais me trouver à Greenwich Village pour un concert.

Je décidais donc de faire un parcours pré établi entre Crown Heights et Bedford- Stuyvesant sud, dans une zone bordée, au nord, par Atlantic Avenue et, au sud, par Eastern Parkway.
J’avais déjà fait ces deux quartiers en d’autres occasions.
Je savais qu’une partie des secteurs ne seraient pas vraiment une surprise.
Pour optimiser ce circuit, j’ai mixé un plan proposé par le guide de Brooklyn et le résultat de recherches personnelles.
Pour commencer, mon premier objectif était de me rendre bien plus au nord, à l’intersection de Bedford Avenue et de Quincy St pour admirer le mural King of N.Y en hommage au rappeur The Notorius B.I.G , trop tôt disparu, œuvre de 2015 qui a été menacé de destruction et sauvé il y a peu par un collectif.

Je n’ai aucune sympathie particulière pour le personnage que je ne connais pas, si ce n’est via les représentations posthumes qui sont faites à travers la ville, ni pour sa musique que j’exècre encore plus que le jazz, ce qui la situe déjà à un certain niveau dans l’échelle de mes dégoûts musicaux, mais ce mural qui recouvre toute une façade d’immeuble m’attirait.

J’ai ensuite descendu Bedford Avenue profitant de l’ambiance tranquille de cette fin de matinée.
Les secteurs historiques ont conservé de magnifiques vestiges architecturaux.

Au milieu de l’après-midi, je suis repartie en métro en direction du Café Wha ? pour un concert hommage à Fleetwood Mac.


J’adore ce café-concert qui fait la part belle à la culture pop, se situe au 115 Macdougal St à deux pas du Washington Square Park, non loin des célèbres cages où se déroulent des rencontres de basket de rue.


L’avantage de cette salle, à la programmation éclectique, qui a contribué à la notoriété naissante de Bob Dylan Jimmy Hendrix, Bruce Springsteen, and so on… est la possibilité de s’y rendre avec des jeunes mineurs (moins de 21 ans). Pour peu que la musique convienne, l’ambiance est assurée.

C’était la première fois que je me rendais à un concert de fin de journée. Mes autres expériences étaient plus tardives, mais, dans le fond, cet horaire de 18 h est parfait pour finir en douceur sa journée, à l’heure de la pause apéritive. En sortant, j’ai un peu trainé dans le quartier pour finalement rejoindre mon hôtel sachant que le lendemain je devrais être sur pied de bonne heure.

05.05

Le Cinco de Mayo est très fêté dans la communauté hispanique de New-York.
J’ai pris le parti de ne pas m’y intéresser ayant d’autres envies moins latines mais pas moins religieuses à satisfaire.

Ce matin-là, l’occasion me fut donnée d’assister à Saint John’s The Divine, à Morningside Heights, à la bénédiction des bicyclettes, à la veille du Five Boro tour qui est à vélo l’équivalent du Marathon de NY, ouvert à tous, sans notion de compétition.

Partie assez tôt pour tenir compte des aléas des services de la MTA du week-end, ayant opté pour une combinaison pratique et efficace de métro puis bus, je suis arrivée un peu avant 9 heures dans la nef où se tenait la célébration.
Je n’ai pas tout compris du rituel mais c’était assez émouvant à voir.


A la fin de la bénédiction où je me suis trouvée aspergée d’eau bénite à mon corps défendant, les cyclistes et leur monture ont fait le tour de la cathédrale en passant par les différentes alcôves et chapelles à l’arrière de la nef puis sont sortis par le perron principal.

Il faisait très beau. Je me suis laissée tenter par un petit coup d’œil au nord de Central Park avant de remonter jusqu’à la 125th St à Harlem, à pied.

J’ai longé cette rue commerçante qui perd en qualité environnementale dès lors qu’on passe la 5th Avenue, jusqu’à ce que je rattrape la ligne 6 au-delà de Park Avenue.

Je suis montée dans le South Bronx pour y réaliser un circuit qui combinait des données du guide local et le résultat de mes recherches, avec un rendu, in fine, assez maigre puisque j’avais déjà investi, en partie, cette section sud du Bronx lors de précédents voyages.


Le quartier est en cours de rénovation. De nouveaux bâtiments modernes jouxtent d’anciens édifices pas mal délabrés en dehors des zones historiques de Port Morris et Mott Haven. L’ambiance est triste. Les rues ne sont pas entretenues.
Il flotte un air de pauvreté hormis les quelques niches rénovées.

A la recherche de murals, je tombe sur des artistes qui égaient une palissade de chantier avec une fresque entièrement réalisée au pinceau.


Alors que je ne l’avais pas repérée sur ma carte, je croise une ravissante petite église qui me faisait de l’œil pour que je m’en approche.
Sans le savoir, je venais d’entrer dans une des places historiques les plus importantes de l’histoire des Etats-Unis : St. Ann’s Church of Morrisania à Mott Haven.
S’y trouve la tombe de Lewis Morris, l’un des signataires de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis.


Ce n’est ni un secret, ni un scoop, mais comme je m’étais uniquement inspirée des traces artistiques pour composer mon parcours, je n’avais pas relevé cette information.
Le plus agréable fut l’accueil qui m’a été fait, tombant par hasard sur le gardien des lieux, tout aussi surpris que moi par la rencontre, si je me fie au faible nombre de touristes qui s’y rendent individuellement.
Cet homme fort affable m’a nourrie d’informations que je n’ai pas eu le réflexe de noter me contentant de le suivre pour la visite des lieux.

Quelques belles maisons plus tard, j’ai repris le métro plein ouest en direction de l’Hudson River pour une pause au niveau de Fairway Market / Dinosaur BBQ, au bout de la 125th.


Il ne me reste plus qu’à gravir la colline par un escalier qui conduit au Général Grant National Mémorial à côté duquel se trouve Riverside Church où j’ai rendez-vous pour une visite guidée payante complète en compagnie de six autres personnes.


Riverside Church est la plus haute église des Etats Unis.
Son style néogothique directement inspiré de la cathédrale de Chartres, en pierre claire, lui confère un aspect un peu froid, austère.
Les surprises sont à l’intérieur, entre les vitraux, l’orgue monumental, la cloche impressionnante, les chapelles et les espaces extérieurs à partir desquels, en s’y rendant en ascenseur, on peut admirer les gargouilles et les vues panoramiques de l’Upper Manhattan.

Comme il me restait un intervalle de temps avant de me lancer dans l’enchainement de deux spectacles, je suis rentrée me délasser à l’hôtel avant de revenir sur Harlem / Hamilton Heights pour un spectacle de danse contemporaine à Harlem Stage.

C’était la première fois que j’entrais dans cette salle de spectacle. Je l’avais souvent contournée en me rendant aux alentours de CUNY mais je ne savais pas que c’était un haut lieu de création artistique d’avant-garde.
Une fois installée en placement libre, j’ai découvert un show en quatre performances très déroutantes mais originales et attachantes.
J’avoue que le caractère expérimental de danse est intriguant.
Je ne suis pas sûre d’en faire mon ordinaire mais, au moins, j’ai découvert un pan de la culture noire que j’ignorais.

Direction Bleecker St dans Greenwich Village pour un show diamétralement opposé.
Pour récupérer le métro, j’ai remonté une partie de la 135th St pour m’engager dans Broadway y prendre le métro.
Je ne me suis jamais sentie aussi en insécurité que ce soir-là alors qu’il y avait assez d’animation.
La faune locale n’était pas très rassurante. La lumière blafarde de la rue laissait s’exprimer des jeux d’ombres qui ne me donnaient qu’une envie : presser le pas.
Ce n’est qu’une fois assise dans le métro que j’ai vraiment soufflé. Je ne suis pas du genre peureux mais cette ambiance lourde il fallait l’affronter pour ensuite l’oublier.

A Greenwich Village, direction Le Poisson rouge : un lieu où plusieurs salles de spectacles se côtoient.
J’allais y voir un concert un peu déjanté sur le thème disco animé par le groupe Jessie’s Girl.
C’était très tonique et la salle était chaude.
Commençant à sentir la fatigue remonter en restant ainsi debout dans cette ambiance électrique, je ne suis pas restée très longtemps.
Marilyn (pour ceux qui suivent) m’attendait pour une bonne nuit récupératrice. Minuit était très largement passé.

06.05

Aujourd’hui, le Five Boro Tour occupera tous les espaces et les esprits, mais pas le mien.
Le temps est gris, maussade, mais idéal pour se promener.

En route pour East Harlem à la recherche de murals.


Il n’y a rien à faire ! Quel que soit l’angle où je m’y engage, ce quartier est toujours aussi peu fréquentable. Cela ne m’empêche pas de suivre mon parcours préétabli tout en sachant que ce n’est pas un secteur où il fait bon s’aventurer.

Mon tour achevé, je me suis rapprochée du Marcus Garvey Park que j’ai entièrement traversé, par deux fois à la recherche des indispensables « restrooms ». Rien. Le complexe qui les abrite était fermé et aucune solution aux alentours.
Je suis donc remontée sur la 125th avec l’idée d’occuper celles d’un fastfood.
Après trois échecs, je suis entrée au National Black theater où j’ai trouvé ma solution.


J’en ai profité pour visiter tous les niveaux sans être interpelée.


Il ne me restait plus qu’à passer à l’étape suivante.

Après une combinaison de bus qui tardent tous à venir, dimanche oblige, je traverse Central Park pour rejoindre à hauteur de la W 70th St, dans l’UWS, le Pier1.
Un festival de danses irlandaises était programmé en plein-air.

Les conditions instables de la météo l’ont rapatrié sous la voie Express à côté du Pier I Café, un endroit très agréable pour y déjeuner ou simplement boire un verre.

Riverside Park, à cette hauteur, est souvent le site d’installations artistiques, des sculptures.
Je n’avais rien trouvé sur la mise en place de cette année. Et pour cause !
A part ceci, il n’y avait rien à voir.


Circulez….
Et c’est ce que j’ai fait jusqu’à la 53rd St avant de traverser une partie de Hell’s Kitchen / Clinton pour prendre le métro en direction de l’hôtel.


Une journée moins intense que les autres devait nécessairement suivre la précédente.

07.05

Couchée la veille plus tôt qu’à l’ordinaire, je n’ai pas été gênée de me lever à 5 h 30.
Je m’offrais un démarrage en douceur pour une grosse journée à Brooklyn.

Tout a commencé par la visite du musée gratuit qui se trouve au Kingsborough Community Collège, un centre universitaire de Manhattan Beach accessible depuis Brighton Beach par le bus B1.


En prenant la ligne B Express je n’ai mis qu’une heure depuis LIC pour m’y rendre.
L’entrée au campus est ouverte au public.
Sans aucune difficulté, j’ai trouvé l’accès au mini musée de ce complexe universitaire.

Les œuvres présentées n’étaient pas nombreuses et, ne connaissant pas l’artiste, je me suis fait assister par le gardien qui devait être ravi d’avoir « une » visite

.
Il m’a ensuite invitée à sortir voir dans les espaces paysagers communs d’autres réalisations du sculpteur et, chemin faisant, j’ai effectué un tour complet du campus qui se trouve en bord d’Océan.

Je me sentais à mille lieues de New-York. Pourtant, j’y étais bel et bien.

En quittant les lieux, j’ai repris avec un groupe d’étudiants le bus qui m’a ramenée à Brighton Beach d’où démarrait ma très longue promenade jusqu’à l’extrémité de la langue de terre où se trouve Sea Gate, un quartier résidentiel privé dont l’accès est contrôlé par un service de police.
Est-il encore nécessaire de présenter cette promenade sur les planches en bord d’Océan Atlantique qui s’amorce par le quartier de Brighton Beach, Little Odessa, fief d’une partie de la mafia russe, où une grande partie de la population est de confession juive.
Les synagogues et les églises orthodoxes représentent l’essentiel des bâtiments religieux de ce quartier. Il est aussi très marqué par ses commerces de produits typiquement russes.
Les caractères cyrilliques se combinent parfaitement avec les latins aux devantures des magasins, aux vitrines et sur les étals. La marque identitaire est aussi lisible que peut l’être celle des quartiers asiatiques.
En sortant du métro, il n’y a pas de doute possible.


Ayant déjà fait une visite assez aboutie de l’intérieur des terres, j’ai pris un chemin direct vers la côte.

Passant devant l’aquarium de Coney Island encore en partie en travaux suite au passage ravageur de Sandy, j’ai choisi de le visiter.


Tous les espaces n’étant pas accessibles, le tarif d’entrée a été réduit.
En compensation de la maigre offre, un film en 4D est proposé.
La visite globale fut rapide.


Depuis une section rénovée, celle des requins, a été ouverte.


J’ai poursuivi la promenade des planches en passant devant le Luna Park et suis allée jeter un œil rapide à l’enceinte des murals qui ouvrent en période estivale : Coney Art Walls


Revenue sur la promenade côtière, je l’ai poursuivie jusqu’à son extrémité, à savoir Sea Gate.


La seule chose que je voulais voir dans ce quartier résidentiel était le phare construit en 1890.


Ce ne fut pas une mince affaire que d’y accéder. L’entrée de ce quartier privé est surveillée par un agent de police.
Une barrière limite l’accès des véhicules et le passage des piétons est régi par un portillon électrique.


Il m’a fallu beaucoup insister en expliquant le but de ma visite, mes motivations en tant que touriste puisque rares sont ceux qui arrivent jusque-là.
Après m’avoir opposé plusieurs refus fermes, devant mon air dépité, il a accepté de me laisser passer en me demandant de limiter mon entrée à la seule visite du phare.
J’ai donc hâté le pas dans les rues désertes, ai pris un cliché, et suis revenue très rapidement.


Ce quartier sécurisé ne paie pas de mine alors qu’il fut autrefois un de ceux où s’installaient de riches familles.
Le passage de Sandy n’y est sans doute pas pour rien puisque de nombreuses résidences ont été détruites.
Les habitants dont le quartier est entièrement borné par l’eau sur trois côtés, bénéficient de plages privées. La communauté est essentiellement juive.

En sortant après avoir remercié le policier et montré sur mon appareil que je n’avais pris qu’un cliché comme demandé, j’ai pris le bus qui m’a ramenée à Coney Island pour prendre la ligne D.

Prochaine étape : Industry City , anciennement baptisé Bush Terminal du nom de son concepteur, un complexe immobilier industriel bâti en 1890 dans le quartier de Sunset Park conçu pour la fabrication, l’entreposage et l’expédition des marchandises.


Entièrement réhabilité, dans le cadre d’un projet ambitieux dont la date d’achèvement n’est pas encore arrêtée, cet ensemble de bâtiments imposants dispose d’espaces extérieurs aménagés pour recevoir différentes manifestations ou tout simplement pour s’y poser en ayant auparavant visité (ou non) le food hall.

Il a été baptisé par le Times : le Soho de Sunset Park. Ce label donne un peu une idée de l’esprit branché bobo chic mâtiné de cool attitude dans la pure philosophie d’un Brooklyn un peu hipster.

Si l’on se promène le long des quais on peut apercevoir la statue de la Liberté au large.

Le Sunset Park n’est pas loin en retournant dans le quartier.
C’est un site incontournable pour qui veut jouir en hauteur d’un des magnifiques couchers de soleil qui parent la baie de New-York.
Retour à l’hôtel pour une soirée tranquille.

08.05

Ma journée en direction du Bronx a commencé par un couac.

Alors que rien n’était indiqué, ni sur les quais, ni sur le site de la MTA, pour avoir vérifié après coup, la ligne de métro D n’achève pas son trajet. Aucune annonce n’a été faite, mais voyant le train se vider alors qu’il restait à quai, j’en ai conclu qu’il me fallait faire de même.
Le seul point délicat était que la sortie me mettait assez loin du but que je cherchais à atteindre dans Norwood.
Tant pis. Je n’ai eu qu’à engager une marche supplémentaire pour le rattraper. Cette promenade improvisée s’est avérée un peu longue mais assez agréable.


Dès que je le pus, je choisis de prendre un bus qui allait me rapprocher de mon adresse.
Contrairement aux informations du site Web, le musée d’histoire du Bronx, Valentine-Varian House, 3266 Bainbridge Ave, que je voulais voir, avait restreint ses heures d’ouverture. Je me suis donc trouvée face à une porte close.

Deuxième couac de la matinée. Le troisième aura lieu un peu plus tard.
Etant au niveau du Williamsbridge Oval Park, un espace récréatif et sportif, je m’y suis installée pour y observer un peu l’activité.

De là, je suis remontée à pied jusqu’au Children’s Hospital at Montefiori, 3415 Bainbridge Ave, un centre hospitalier pédiatrique où se trouve une des créations de Tom Otterness : Suspended Mind

L’accès à cette œuvre, qui se situe au niveau de la cafeteria, est assez simple dès lors qu’on a compris comment utiliser les ascenseurs qui y mènent.
Le troisième raté de la journée allait se produire en attendant le bus qui devait me conduire à l’étape suivante : le Jérôme Reservoir, à Jerôme Park
La circulation sur Bainbridge avenue est assez dense.
Le nombre de personnes en situation de handicap est plus important que d’ordinaire puisqu’il s’agit d’une sortie d’hôpital. La prise en charge à bord des bus prend du temps. Ceux-ci s’arrêtent un peu comme ils peuvent à hauteur du site sans vraiment tenir compte des arrêts balisés. C’est ainsi que j’ai laissé passer deux des bus que j’attendais, dans cet enchevêtrement brouillon.
Je n’étais pas la seule à m’être fait piéger par ce désordre et ça râlait sec autour de moi. A juste titre quand on connait la fréquence de passage.
Enfin à bord et déposée à hauteur du Jerôme Reservoir, j’en ai longé une toute petite partie pour remonter dans un quartier résidentiel à l’ouest, charmant, paisible.

A hauteur de la 238th St, j’ai pris le métro pour me rendre à Washington Heights à la recherche des nouveautés de l’Audubon Mural Project.
Aidée par un plan qui les recensait, j’en ai trouvé très peu de nouveaux faisant suite à mon précédent voyage.

Ceux qui auraient pu se trouver sur les stores métalliques des magasins ouverts à l’heure de mon passage s’en trouvèrent de fait invisibles.
J’ai descendu tranquillement Broadway jusqu’à envisager une pause à l’hôtel.

Peu de temps après, je repartais pour revenir presque sur mes pas pour la visite guidée de l’United Palace.

Ce théâtre qui sert tour à tour d’église, de salle de spectacle, d’espace culturel est, comme le dit David Dunlap, journaliste au New-York Times : « byzantin-roman-indo-hindou-sino-mauresque-persan-éclectique-rococo-déco »

Quatrième salle de la ville en termes de capacité, les décors intérieurs de cet édifice sans aucune fenêtre sont éblouissants.

Re: Souris grise à New-York - Terres inconnues en terrain connu. - sourisgrise

La description qui en est faite par Wikipédia traduit ce que j’en ai vu :
L’intérieur du bâtiment comporte un escalier «palatial». Il reflète l’obsession occidentale des terres et des cultures exotiques à la mode à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. L’intérieur est décoré de murs et de plafonds en filigrane, éclairés par des lumières indirectes encastrées à l’intérieur et à l’arrière des murs. Le riche décor est rehaussé par l’ajout d’authentiques meubles Louis XV et XVI et d’une collection d’autres œuvres d’art.

La visite organisée pour un groupe d’une dizaine de personnes est vraiment un plus par rapport à ce qu’offre cette salle en tant que spectateur.
Nous avons pu monter sur scène pour voir l’ensemble sous un autre angle.

En sortant, le marché qui se trouvait sur l’esplanade avait remballé.

Il ne me restait plus qu’à aller diner chez John Browne Smoke House en formule « take away »., à côté du LIC hôtel

09.05

En route pour Chelsea.

Premier objectif : la quête ciblée de nouveaux murals, passant le long du F.I.T (Fashion Institute of Technology) sur le chemin qui conduit à une visite accessible à tous, gratuite, très hors des sentiers battus même si elle se situe au cœur de Manhattan dans Chelsea. : le Masonic Hall - 71 W 23rd St.

C’est donc par cet objectif que je vais commencer cette journée atypique dans sa composition.
Les heures de visites guidées des salles de cette grande loge maçonnique sont notées sur le site.
J’avais choisi de me présenter à la première.

Le Frère maçon qui nous a reçus, haut-placé dans la hiérarchie de la loge, parlait un français impeccable et a fait l’ensemble de la visite dans les deux langues, le hasard voulant que nous soyons quatre Français, deux Sud-Américains et un New-Yorkais.
Dans ce contexte, aucun détail ne m’a échappé.


Je n’ai pas d’expertise pour développer le sujet de la franc-maçonnerie aux Etats-Unis.
Aussi, je vous invite à découvrir le site et les salles qui nous ont été ouvertes une à une à partir des liens.
La visite ne dure qu’une heure.
Nous sommes donc sortis à l’heure du déjeuner.

Il faisait beau et j’eus envie de remonter à pied jusqu’au secteur de Times Square où je devais assister à une comédie musicale : Summer, un biopic de Donna Summer.


Au départ, l’idée de faire un show « en matinée » avec les retraités, ne m’enchantait guère, mais c’est par un double concours de circonstances que j’en suis arrivée à m’y résoudre.
J’avais réservé, pour un soir, ma place, alors que je faisais comme à mon habitude autre chose en même temps.
Résultat, je me suis trompée dans la saisie du mois et trouvée dans l’incapacité de m’y rendre, alors même que j’avais validé le paiement.
Je devais renouveler l’achat et cette fois-ci, j’ai lu et relu deux fois la date pour ne pas perdre le bénéfice de ce nouveau billet.
J’ai validé le paiement et ai constaté que ce jour-là, la représentation que j’avais sélectionnée se jouait dans l’après-midi. Trop d’attention m’avait détournée de l’horaire que je croyais acquis à la soirée.
Le mal étant fait, il m’a fallu m’en accommoder.
Dans le fond, ayant profité de mon voyage sur une bonne durée puisque ce n’est pas le premier, je n’en étais pas à compter mes heures pour enchainer les activités comme peuvent être tenus de le faire les visiteurs d’une première fois sur une semaine, la durée moyenne de séjour à New-York.

Summer n’est pas vraiment une comédie musicale au sens classique. Il y a relativement peu de parties récitées. C’est plus un concert. La mise en scène est moderne, assez épurée, parfois minimaliste, astucieuse avec des glissements de décors rapides.
C’est un excellent spectacle qui donne envie de bouger, de danser. Il peut ne pas faire le bonheur des puristes davantage attirés par les mises en scène et les trames comme le classique Chicago ou Phantom of the Opera ; Le Roi lion, ainsi que les autres Disney étant, au seuil de mon expérience assez fournie des comédies musicales à Broadway, un peu hors cadre.

En sortant, je suis allée prendre le frais dans un espace discret de Turtle Bay, ouvert au public mais invisible de la rue : le Amster Yard (situé sur la 49th St entre la 3rd et 2nd Ave). C’est un jardin pittoresque qui se découvre au fond d’un passage, bordé de murs de briques datant du 19ème siècle.

Dans cet espace verdoyant se trouve l’Institut Cervantes.
Après restauration des lieux, le site accueille des visiteurs pour des conférences, des expositions d’art, des lectures de poésie, des cours de langue et des événements culturels. Je n’ai profité d’aucune de ces ouvertures culturelles mais ai apprécié le caractère intimiste du lieu.

J’eus aussi l’idée de remonter Park Avenue à la recherche de sculptures que je ne trouvais pas, en découvrant d’autres que je ne cherchais pas.

Le hasard réserve souvent de meilleures surprises que ne peuvent le faire des préparations pointues. A ma décharge, le fait que je cumule les informations sur plusieurs mois, qu’il suffit d’une date de fin qui m’a échappé pour que je me laisse abuser par mon marquage sur plan, justifie bien des déconvenues.


Je fis ainsi un grand tour dans East Midtown jusqu’à ce que je croise une station de métro qui m’a permis de rentrer en un arrêt à l’hôtel.

10.05

C’est l’avant-dernier jour de mon séjour.
Il sera insulaire partagé entre Governors Island et Staten Island.

Pour commencer, je me rends au départ du ferry qui dessert Governors Island en m’offrant ma dernière croisière sur l’East River au départ de LIC au Gantry Plaza State Park.
Arrivée à Pier 11, il suffit de descendre vers le sud pour accéder au terminal du ferry. Il se trouve mitoyen de l’héliport.
La traversée payante à cette heure me revient plus cher que celle du ferry précédent pour un service moindre : 3$.

L’île est quasiment déserte. De très nombreux bâtiments sont fermés et beaucoup d’espaces sont en chantier pour se préparer à la saison estivale.


J’en fais le tour dans ses moindres détails.


Ce n’est que vers 13 h 30 que la pluie s’invite.

Sans regrets, je retourne sur Manhattan mais cette dernière ayant décidé de durer un peu, je prends la décision de rentrer à l’hôtel pour y faire le seul achat qui me soit imposé par mes souriceaux : le jerky.
Je l’ai complété par des friandises que j’ai trouvées originales.
Ce sera le seul achat souvenir, en supermarché, fait sur toute la durée de mon séjour, mis à part ceux collectionnés à l’exposition du Brooklyn Museum.

S’il est une chose que je sais faire, c’est promouvoir New-York à travers ses spécificités humaines, historiques, culturelles et cultuelles, géographiques, architecturales, etc…, mais en aucun cas en en faisant la promotion commerciale alors qu’elle se présente comme un immense centre ouvert 24/24 et 7/7.
Disons que, dans l’absolu, je serais tentée de dire, comme à Léon : « j’ai les mêmes à la maison ».

Je suis repartie sur The Battery, en métro cette fois-ci, pour prendre le ferry qui m’a menée à Staten Island en fin de journée.

J’y avais une obligation et, s’il n’avait pas commencé à pleuvoir au début de l’après-midi, m’y serais rendue plus tôt pour aller à la découverte d’un quartier de la côte nord de l’île.
La météo en ayant décidé autrement, je me suis limitée, dès la descente du ferry, à une remontée dans Saint George à la découverte d’une petite enclave perchée : Fort Hill Park.

Si j’ai renoncé au tourisme humide, je ne pouvais décemment pas, contre vents et marées, renoncer au spectacle qui se donnait ce soir-là au Saint George Théatre (35 Hyatt St), un espace néo baroque hispanisant.


Sa construction achevée en 1929, il a servi de salle de spectacle et de cinéma et bénéficie d’une acoustique parfaite.
C’est dans ce cadre que je pus assister à un concert des Temptations.


La formation était privée d’un de ses membres fondateurs décédé peu de temps avant mon départ. J’ai craint un moment que le show ne soit annulé mais il n’en fut rien : un remplaçant était sur scène.
Un beau voyage dans le passé que je ne revivrai sans doute jamais dans un tel cadre.

En sortant, je voulus me rendre au 9/11 Saint George Memorial pour le voir de nuit.
Impossible d’y accéder depuis le terminal du ferry.
Le chantier de l’Empire outlet, un mall, en cours d’achèvement, associé à un complexe hôtelier, non loin du projet d’installation de la grande roue dont on ignore encore la date d’achèvement, ni même son existence in fine, fait barrage.
Il aurait fallu que je le contourne en revenant assez loin sur mes pas pour remonter un bon nombre de rues.
Ce n’était ni possible ni raisonnable avec la pluie qui avait décidé, une fois de plus de jouer les parasites.
Ce n’est que vers minuit que je montai à bord du ferry qui m’a menée à Manhattan.

11.05

Dernier jour de séjour qui aurait dû être tout autre si Air France ne l’avait pas gâché en m’informant que mon vol de 23 h 30 était annulé et que je devais me présenter au vol de 18 h 45.
Je perdais ainsi une demi-journée.
Dans l’absolu ce n’est pas grave sauf que ma contrariété légère s’est un peu renforcée quand j’ai appris que j’allais voler en A380. Cet avion m’a collée alors que je fais tout pour l’éviter.

La confection des bagages, dans lesquels je ne devais rajouter que les amuse-bouche de mes enfants, a été assez rapide.
J’ai eu le temps de faire un dernier passage dans Soho, suivi de Nolita, Bowery et Union Square à la recherche de street art que j’avais négligé le jour de mon passage dans le LES, ralentie par la chaleur aussi soudaine qu’écrasante.



Avec ce tour, je réalisais une fois de plus le plein d’images colorées dont le caractère éphémère m’échappera puisque je les ai photographiées.
Je me suis aussi rendue sur les traces de Jean-Michel Basquiat.


Si sa tombe se trouve au Green-wood Cemetery de Brooklyn, sa dernière demeure se situe au 57 Great Jones.

Il était temps de rentrer pour prendre le taxi qui allait me conduire à JFK.
La suite a peu d’importance.
Dès que l’on franchit les portes de l’aérogare pour effectuer les procédures d’embarquement, on sait que New-York est à consigner dans la longue liste des souvenirs.

Bilan :

La longueur de ce séjour s’est avérée idéale pour ne jamais me sentir dans l’urgence de faire ou de voir.
Désengagée de la rédaction du voyage en direct, j’ai pleinement profité de mes soirées et matinées.
Je suis rentrée aussi reposée que si j’avais fait un séjour balnéaire où l’ennui m’aurait rongée.
Je voulais que ce voyage ait une couleur pop / rock ’n’roll. L’art sous diverses formes m’a accompagnée partout. Il a été le fil conducteur de mes aspirations.

En faisant le bilan des quartiers parcourus et des choses vues, je réalise à quel point cette expérience s’écarte des standards : Pas de site du 9/11, pas d’ESB, pas de musée traditionnel, pas grand-chose qui puisse éclairer les envies des primo partants.

Par contre, il me semble que, pour qui se veut curieux, il y a quelques astuces de visites à saisir sans vraiment s’éloigner du cœur de ville. Tous les quartiers que j’ai visités sont majoritairement sûrs.
Pour ceux que j’ai perçus comme assez peu fréquentables, je ne pense pas qu’il y ait de réel danger, en journée, à les visiter mais je ne recommande pas d’y aller en famille et encore moins d’y séjourner.
New-York est une ville en évolution perpétuelle On y découvre le meilleur comme le pire au fil des années mais la photo instantanée de la ville justifie largement que ce soit le voyage d’une vie, la réalisation d’un rêve construit ou tout simplement l’occasion d’une escapade improvisée.
Le vœu initial a été exaucé.
Ce fut agréable, distrayant, enrichissant et reposant.

Quelle sera la forme du prochain voyage et aura-t-il seulement lieu ?
Mystère…

Post Scriptum.

Les photos qui illustrent le récit ne sont que de bien minces exemples de ce que j’ai découvert.
Ce sont des milliers de clichés que j’ai pris.
Je vous les proposerai en dossiers distincts par thèmes et quartiers dans les semaines ou mois à venir.
La découverte de cette « aventure new-yorkaise » n’est donc pas finie.
En espérant qu’elle vous aura plu.
A vos commentaires…

N’hésitez pas. Je répondrai à tous.

Merci Souris Grise, une fois de plus le carnet de voyage nous fait rêver!
J’ai lu au fur et à mesure de la mise en ligne, et je reprendrai avec une lecture plus soutenue très vite afin de noter les choses qui pourraient agrémenter notre séjour qui approche à grand pas. Donc d’autres questions viendront! Mais une me brule les lèvres… Vous parlez d’une visite guidée street art sur un rooftop. Peut-on avoir votre plan?
Merci

Cette visite ne peut se faire qu’après un contact mail pendant les jours et heures d’ouverture de l’établissement ce qui exclut les vacances scolaires.
Je vais me renseigner pour savoir si je peux donner en lecture publique les coordonnées parce que ce n’est pas une adresse touristique et je ne voudrais pas être tenue pour responsable d’un afflux de demandes excessives.

Merci d’avoir attendu la fin de l’histoire pour poser vos questions.
C’est très sympa.
A présent, le bar est ouvert, alors mon préambule n’a plus lieu d’être.

Merci encore.

Je comprends tout à fait. Et nous partons pendant les vacances (enfin s’ils ont les mêmes que nous?) donc cela sera pour une autre fois. Merci quand même.

Voici le calendrier des vacances scolaires à New-York.

c’est un superbe voyage que vous avez fait là. merci du partage!

C’est un un autre SUPER voyage.
J’en propose un tous les ans, avec du “hors pistes”, une autre approche de NY.
Ce que j’espère, c’est que, même pour des premiers découvreurs de la ville, il y aura matière à s’ouvrir l’esprit et à puiser quelques idées qui peuvent s’inclure dans des projets standards.
Merci pour votre retour Julesaga.

J ai pris plaisir à vous lire . Nous revenons de ce1er séjour et avons hâte d y retourner.
J ai noté toutes les sites que vous avez mentionnés et qui m intéressé pour ce prochain voyage
Et comme je vous l avez dit, nous n avons fait aucune boutique , et nous n avons rien ramené de souvenirs made in china. Mais nous avons des souvenirs plein la tete
Merci encore pour tous les conseils que vous donnez.

Merci pour votre message.
En économisant du temps dans les magasins, vous en avez gagné en souvenirs authentiques que vous vous êtes construits. Ceux-là sont uniques parce qu’ils sont vôtres.
Il ne vous reste plus qu’à vous en créer d’autres.
Les possibilités semblent infinies.

La lecture de ce périple est une fois encore très agréable merci pour le partage. J’ai adoré les graphes représentant les oiseaux. Bientôt le départ j’espère que la chaleur ne nous affectera pas trop ! Quoi qu’il en s’oit nous prendrons le temps de regarder, regarder, regarder …

La chaleur, si vous devez la subir est tout de même un bel agent ralentisseur.
Concernant les oiseaux, il s’agit de l’Audubon Mural Project dont j’avais fait une première présentation ICI et que je complèterai plus tard avec la constitution des albums photos de ce voyage.
Ce sera pour cet été quand j’aurai dégagé un peu de temps pour les faire.

J’espère qu’au-delà des “oiseaux” vous aurez été inspirée pour renforcer votre propre rêve.

Merci Souris Grise pour ce récit ; quel plaisir !!! me concernant bien sûr, n’en déplaise aux esprits chagrins …
Quel plaisir de revoir (pour moi) des endroits connus et de rêver devant les inconnus …
Amusée de voir les Evzonnes lors du défilé Grec … (souvenir de la Grèce …) …
j’ai conscience que c’est un travail très long à effectuer ; merci aussi pour les belles photos .
New York estt une ville tellement diversifiée et tellement en mouvement … j’ai d’ailleurs été très agacée par les rues en travaux et les échafaudages !!

Merci Elyane pour vos chaleureux remerciements.
Vous me donnez une idée à travers votre remarque d’un NY “illisible” derrière les échafaudages qui masquent parfois le meilleur ou ne représentent que des contraintes agaçantes mais manifestement indispensables.
Les échafaudages sont toujours imposants avec des mises en sécurité des piétons efficaces. Ce n’est pas une sous une échelle qu’en passant on pourrait recevoir un pot de peinture ! :smiley:

Je vais essayer de regrouper les photos que j’ai récemment prises, pour rester dans une vision honnête du problème que vous soulevez, qui donnent à voir une autre facette de NY.

Bien sûr que les échafaudages sont indispensables pour les travaux entrepris ; ce que je voulais dire est que lorsqu’on fait une recherche sur un endroit ou autre, c’est décevant d’arriver devant des échafaudages et ne pas voir ce que l’on a recherché …
toutes ces rues en travaux pour un meilleur “avenir” est indispensable également mais j’ai beaucoup pensé aux personnes voulant visiter et ayant des problèmes de mobilité … dur, dur …il faut monter, descendre … revenir sur des trottoirs défoncés … grrr…

Il me semble que nous en faisons tous les frais.
La frustration est d’autant plus grande lorsque, pour se rendre à telle adresse, on y a consacré beaucoup de temps…

Sujets suggérés

Services voyage