Désolé de vous saper le moral mais il faut bien que tout le monde le sache,
Après l’hécatombe du nouvel an, le problème de la sécurité routière semble faire plus que jamais débat en Thaïlande. Un ancien ministre parle même de changer l’ADN du pays ! Parmi les problèmes à régler, des experts thaïlandais pointent la dangerosité des minivans utilisés en tant que transport en commun et opéré par des sociétés privées.
S’il est un transport en Thaïlande que l’on évite de prendre après quelques années passées dans le royaume, c’est certainement le minivan. Cela vient le plus souvent du fait que l’on s’y est fait de nombreuses frayeurs et que les accidents horribles les concernant font souvent la Une des journaux. Même les âmes les moins sensibles se lassent souvent de ces trajets agités marqués par de brusques freinages et autres embardées à 120km/h générés par une conduite agressive qui vient flirter à l’envi avec le pare-choc du véhicule devant peu importe la vitesse, la météo ou l’état de la route.
Cette appréhension se justifie par les faits, puisque les minivans sont impliqués dans la plupart des accidents de transports publics, selon des spécialistes cités par le journal Khaosodenglish qui précisent que neuf personnes meurent en moyenne chaque mois et 100 sont blessées dans des minivans.
Les causes principales imputées sont une conduite imprudente mais aussi le fait que les passagers se trouvent souvent dans l’incapacité de sortir du véhicule accidenté ni même d’en être extraits par les secouristes ou de simples passants.
Les spécialistes mettent en évidence deux principaux facteurs aggravants à cela : tout d’abord, le fait que les vans font systématiquement l’objet de modifications destinées à augmenter leur capacité en fait des pièges mortels lors d’accidents ; ensuite le fait que le salaire des chauffeurs dépend du nombre de trajets effectués entraine ces derniers à rouler vite et à effectuer de longues rotations.
Ces deux facteurs sont justement réunis dans l’accident d’un van avec un pick-up survenu début janvier et dans lequel 25 personnes sont mortes, la plupart ayant succombées non pas au choc initial mais du fait qu’elles étaient coincées dans le véhicule en feu. Quant au chauffeur du van, qui est mort lui aussi dans l’accident, il s’est trouvé qu’il avait enchainé 5 allers-retours entre Bangkok et Kanchanaburi soit 31 heures de conduite.
Un autre facteur est bien évidemment l’application des réglementations qui a beau faire l’objet d’un coup de point sur la table par les autorités en place lors de grands départs en vacances comme au Nouvel An ou à Songkran, mais est rarement suivi d’effet.
Les experts font d’ailleurs remarquer que les contrôles techniques inopinés restent très rares, ce qui ne laisse au final que le rendez-vous convenu du contrôle technique obligatoire pour lequel les patrons des sociétés de transport prennent bien soin de se préparer. Il faut dire que nombres de compagnies de minivans sont dirigées par des militaires ou des policiers en activité ou retraités.
Avec 24.000 morts par an (66 par jour) sur les routes pour une population de 65 millions d’habitants, la Thaïlande affiche le deuxième plus fort taux de mortalité routière derrière la Libye. Un triste palmarès dont les gouvernements successifs ont tous juré de sortir, en vain.
Pas de paranoïa mais courage quand même,
Bon W.E