Aujourd’hui on souhaite partager notre tout premier trek en haute montagne : le Santa Cruz. Ce dernier se déroule dans la Cordillère Blanche, au sein du Parc National de Huascaran, dans la région d’Ancash, à 8h de bus au nord de Lima. En dehors de l’Himalaya, la Cordillère Blanche, longue de 180km, représente la chaine de montagnes qui possède le plus de sommets dépassant les 6000m d’altitude, dont le Mont Huascaran qui est le plus haut sommet du Pérou à 6768m. Cette Cordillère est aussi la plus haute chaine de montagnes tropicale au monde, offrant des vues à couper le souffle, notamment sur les nombreux sommets enneigés qu’il est possible d’observer en cours de route. Alors si tu es un minimum sportif et que tu aimes passer des vallées verdoyantes aux grands pics enneigés, sans oublier les lagunes au bleu intense au milieu d’une nature magnifique, ce trek est fait pour toi !
Quelques infos pratiques :
Durée du trek : 4 jours
Distance à parcourir : 50km
Point culminant : le col de Punta Union à 4750m
Hébergement : en tente
Départ : Vaqueria / Arrivée : Cashapampa
Difficulté : Moyenne
Nous avons décidé de faire ce trek avec l’agence Quechuandes, que l’on ne peut que recommander pour son sérieux et son professionnalisme. Ici, les groupes se composent maximum de 8 personnes et tout le matériel est fourni : tente, matelas, de l’eau, du thé, 3 repas par jour, de nombreux encas et un gouter à la fin de chaque étape. Nous avons juste loué directement à l’agence les duvets de marque Marmot (S/ 20 par jour et par personne), qui sont d’excellente qualité et où nous n’avons jamais eu froid au cours de nos 3 nuits en altitude. L’agence loue d’ailleurs pas mal de matériels.
Au cours de ce trek nous étions accompagnés :
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D’un guide : hautement qualifié et expérimenté en haute montagne et qui détient un certificat de premiers secours et de sauvetage en haute montagne. Ce dernier parle anglais et espagnol.
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D’un cuisinier professionnelle : qui prépare une grande variété de plats sains et énergétiques, à la fois péruviens et occidentaux (et autant dire qu’ici nous nous sommes plus que régalés!)
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D’un muletier : qui s’occupe du chargement des ânes et qui veille sur le campement et l’équipe
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Des ânes : ces derniers portent les effets personnels de chacun, ce qui veut dire qu’au cours du trek chaque personne ne doit porter qu’un petit sac à dos avec les affaires qui peuvent être utilisées au cours de la journée : appareil photo, imperméable, eau etc. Les sacs chargés sur le dos des ânes avec le reste des affaires ne doivent pas dépasser les 5kg.
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D’un cheval de secours : ce dernier accompagne le groupe en cas d’urgence (si une personne fait par exemple un malaise, il permet une évacuation plus rapide).
Nous avons réservé quelques mois avant notre arrivée au Pérou, en déposant un acompte via Western Union à l’agence. Marie a toujours répondu à nos mails très rapidement, en nous fournissant tout un tas d’informations très utiles pour notre voyage au Pérou. Nous avons également dû fournir ici une assurance rapatriement (c’est la seule agence locale qui nous l’a demandé).
Beaucoup diront ici que rien ne sert de passer par une agence car ce trek est très bien balisé etc. Ici nous répondrons tout simplement que chacun voit midi à sa porte. Nous concernant, s’agissant de notre premier trek en altitude on ne se voyait pas s’aventurer là-haut sans guide… D’autant plus que sans agence, il nous aurait fallu porter la tente, le réchaud et tout le matériel sur notre dos pendant 4 jours !
Beaucoup diront aussi que rien ne sert de réserver à l’avance comme nous avons fait, et que sur place, il est possible de trouver des agences moins chères. Ici aussi nous répondrons que chacun voit midi à sa porte et nous concernant, nous avons préféré jouer la sécurité afin d’être sûr de partir avec une agence sérieuse. Oui car toutes les agences qui proposent ce trek ne se valent pas et ça il faut le savoir. Avec un prix plus bas, tu n’auras peut être pas forcément la qualité que l’on a eu, sans oublier que « petits prix » rime souvent avec « guides locaux sous payer »… Ne restant que 3 semaines au Pérou, notre trek devait de plus se faire à une date fixe, pour que l’on puisse réaliser ce que l’on avait prévu par la suite. On ne se voyait donc pas arriver le premier jour à Huaraz et courir un peu partout pour trouver une agence sérieuse qui propose ce trek aux dates que l’on souhaitait. En procédant ainsi c’était, d’une, prendre le risque de partir avec une agence pas fiable, et de deux, que ce trek nous passe sous le nez, car dates demandées complètes.
Trek de Santa Cruz : Jour 1
C’est à 6h30 du matin que Riccardo, notre guide, est venu nous chercher en mini bus devant notre hôtel à Huaraz. Avant de partir, nous laissons nos gros sacs à dos à l’hôtel : El Jacal Classic, ou la famille qui tient cet hébergement a la gentillesse de nous les garder gratuitement pendant les 4 jours.
Une fois dans le bus nous rencontrons Aurelio, notre cuisinier, ainsi que les autres membres du groupe : deux canadiennes, un espagnol et deux péruviens. Au total nous sommes 7 participants à réaliser cette aventure. Depuis Huaraz, il y a 5h de route qui nous attendent jusqu’au village de Vaqueria, point de départ de notre trek de Santa Cruz.
C’est à Yungay, que nous faisons une première pause pour prendre un bon petit déjeuner. Cette ville fut complètement détruite en 1970 suite à une avalanche qui tua 18000 habitants. Une fois le ventre rempli, nous continuons et entrons dans le Parc National de Huscaran ou nous faisons un arrêt photo au pied de la belle lagune Llanganuco à 3860m
Nous continuons la route, on commence vraiment ici à prendre de la hauteur, et que dire des paysages en contrebas qui sont juste fous ! Nous en prenons plein les yeux ! La route, en lacets, nous emmène progressivement au point de vue Portachuelo, à 4767m, et autant dire qu’à cet endroit, c’est un véritable spectacle qui s’offre à nous !
A gauche, nous apercevons enfin le fameux Mont Huascaran : la plus haute montagne du Pérou qui culmine à 6768m et qui, à ce moment-là, joue avec les nuages. Nous sommes complètement émerveillés ! Nous avons de plus beaucoup de chance de le voir : notre guide nous apprend que ces derniers temps, il était souvent dans les nuages.
Suite à ce point de vue des plus grandioses, la route commence à descendre dans la vallée de Morococha, de l’autre côté de la montagne et d’un coup, nous voici dans d’énormes nuages gris, la pluie fait son apparition, ce changement de climat soudain est réellement impressionnant ! A croire que le soleil ait attendu que nous ayons vu le Huascaran pour disparaitre par la suite ! Mère Nature est surprenante ! Il est donc impossible à ce moment-là de prendre la moindre photo, car à travers la vitre de notre minibus on n’y voit vraiment pas grand-chose.
Nous arrivons vers 12h au village de Vaqueria, point de départ de notre trek ou nous rencontrons Javier, notre muletier, ainsi que ses ânes. Vaqueria est vraiment un petit village perdu au milieu de nul part, on sent ici que nous sommes bien loin de l’animation de la ville de Huaraz. Nous assistons à la préparation des ânes et la pluie continue de tomber.
Le trek de Santa Cruz peut se faire dans les deux sens, ce qui veut dire que Vaqueria peut à la fois être le point de départ comme le point d’arrivée. Nous concernant, à la fin du trek, nous étions bien contents d’avoir commencé par Vaqueria, car ici le trek débute en douceur. En commençant le trek du côté de Cashapampa, il y a une énorme montée (que du coup nous avons descendu le 4<sup>ème</sup> jour) qui est interminable et relativement dur pour un début de trek. Notre guide nous a ici expliqué que beaucoup de trekkeurs attrapent le mal des montagnes plus facilement en débutant à Cashapampa, suite à la difficulté et la longueur de la première montée.
Nous commençons ce trek par une descente en forêt, tout est très vert et reposant. Les sommets enneigés aperçus au cours de la route semblent ici très loin, nous avons un peu l’impression d’avoir d’un coup changé de monde.
La pluie fine s’arrête et recommence en permanence mais peu importe, nous sommes tellement heureux d’être dans un tel cadre ! Nous arrivons au petit village de Huaripampa ou nous faisons notre pause pique-nique. Au menu, deux délicieux sandwiches : un au thon et l’autre au guacamole avec une brique de jus de fruit et une banane en dessert. Joh n’arrive même pas à finir le deuxième sandwich tant il y en a ! Pas grave, Riccardo nous a annoncé en début de trek de ne surtout rien jeté concernant la nourriture non mangée car cette dernière fera partie du dîner des ânes en fin de journée.
Après la pause déjeuner, nous continuons notre route à travers ce cadre verdoyant et faisons une nouvelle pause quelques kms plus loin, ou nous avons l’opportunité de rentrer dans la maison d’une personne vivant à cet endroit. Le maitre des lieux est en train de faire cuire un cochon d’inde et nous montre la scène. Il y en a d’ailleurs plusieurs qui se baladent dans la maison et ils sont vraiment énormes ! Bien entendu, ils sont tous destinés à être mangés car au Pérou le cochon d’inde (appelé « cuy ») est adoré par les locaux sur le plan gustatif. Ça nous fait assez drôle de voir ça, car en France ce dernier est un animal de compagnie, une coutume locale assez particulière pour nous. On constate à côté que la maison dans laquelle vit la famille se compose vraiment de 3 fois rien : ici pas électricité, ni d’eau courante. Un petit cimetière est de plus présent à quelques mètres ou sont enterrés les membres de la famille décédés. Ici on se prend une petite claque : ces gens vivent à des années lumières de notre confort occidental et quand on voit ça, on se dit qu’on n’a vraiment pas le droit de se plaindre !
Nous reprenons la marche, ça monte, ça descend mais tout reste facile pour cette première journée, le trek commence vraiment en douceur. Nous faisons un passage par le bureau d’un des gardiens du Parc National de Huascaran, ou nous devons présenter notre ticket d’entrée du Parc National. Ce dernier s’assure ici, que chaque personne ait bien payé son entrée. La pluie s’est finalement arrêtée et les nuages laissent de temps en temps apparaitre quelques bouts de ciel bleu. Le cadre est toujours aussi beau et surtout très calme. Il y a peu de trekkeurs et c’est vraiment agréable.
La pluie revient malheureusement au cours de notre dernière heure de marche et cette fois ci elle ne fait pas semblant, nous sommes ravis d’avoir investi dans une veste hardshell avant notre départ, car une fois sous cette veste, pas une seule goutte ne nous atteint.
Nous arrivons au premier camp de base en fin d’après-midi à 3870m. Au total nous avons fait ce jour 4h de marche ce qui représente 11km avec 300m de dénivelé négatif et 460m de dénivelé positif. Nous allons dormir non loin du Mont Paria que nous voyons à peine avec les nuages bas et la pluie. Ce dernier culmine à 5510m.
Lorsque nous arrivons au campement, Javier a déjà installé toutes les tentes, nous avons juste à y déposer nos affaires et à rejoindre l’équipe dans la tente principale ou nous allons tous prendre le gouter afin de conclure cette première journée.
Une fois tous réuni, Riccardo nous ramène du thé de différents gouts dont la fameuse infusion de coca avec des petits gâteaux locaux délicieux. Cette pause gouter fait un bien fou ! Nous apprécions vraiment après ces 4h de marche.
Il nous explique par la suite comment va se dérouler la soirée : une fois le gouter terminé chacun peut aller se reposer sous sa tente, il nous propose également de nous ramener deux bassines d’eau pour nous toiletter un minimum. Il est possible de le faire soit le soir à la fin de chaque étape, soit le matin avant le départ. Il nous demande aussi de bien vouloir utiliser la tente « toilette » jaune pour faire nos besoins car il y a pas mal de bovins qui se baladent autour des tentes en total liberté et ces derniers sont immédiatement attirés par la pisse… Il serait donc dommage de se retrouver en pleine nuit avec plusieurs de ces animaux autour de la tente, ils pourraient même sans le vouloir la piétiner.
Nous décidons de faire notre toilette maintenant, car on ne préfère pas garder l’humidité en nous avant de recommencer la marche au petit matin. Lorsque l’on se déshabille sous la tente, il fait un froid glacial, il faut dire que la toilette durera 2min top chrono ^^
Vers 18h30, nous passons tous à table dans la tente principale. Aurelio nous a préparé un véritable festin : soupe, riz, légumes, poulet, dessert, nous sommes servis comme des rois et on a vraiment du mal à tout finir tant il y en a. On se force tout de même un peu car en haute montagne il est important de bien manger pour reprendre des forces, surtout que des demain, la journée la plus dure nous attend.
Vers 19h30 / 20h30 chacun prend la direction de sa tente pour aller dormir car le réveil du deuxième jour est prévu à 5h du matin pour partir au plus tard à 6h30. La pluie est toujours bien présente et il fait vraiment très froid. Heureusement une fois dans nos duvets, nous passerons une très bonne nuit au chaud à 3870m !
Trek de Santa Cruz : Jour 2
Comme prévu, réveil à 5h du matin. Riccardo nous réveille en venant nous apporter le fameux maté de coca et on trouve que ça se boit bien. Par contre des que l’on sort du duvet, il fait un froid des plus glacial ! On ne tarde donc pas à s’habiller, mais nos vêtements sont eux même bien froid ! Faut dire que ça réveille bien et on est vraiment contents de s’être toilettés la veille en fin de journée car avec le froid du matin… ^^
On en profite pour plier nos duvets et vider notre tente afin que Javier puisse la démonter. Nous nous retrouvons tous par la suite dans la tente principale pour le petit-déjeuner qui est des plus copieux : tartine confiture, café, chocolat, œufs brouillés, bananes, nous débutons cette journée le ventre bien rempli. Après avoir rempli nos poches d’eau, nous voilà repartis peu avant 6h30 du matin. Nous apercevons enfin le Mont Paria qui culmine à 5510m et qui était caché dans les nuages la veille. D’après Riccardo, le soleil devrait être présent ce jour, une bonne nouvelle pour profiter des paysages !
Nous commençons très vite par nous diriger vers le col de Punta Union, qui est le point culminant de ce trek à 4750m. Aujourd’hui sera donc la journée la plus sportive, avec environ 8h de marche, 900m de dénivelé positif et 500m de dénivelé négatif. Au total nous marcherons 13km. En quittant le camp de base tout est très vert et les différents monts aux alentours jouent avec la brume matinale ce qui crée une ambiance assez mystérieuse dans cette Cordillère. Par moment nous avons l’impression de marcher autour des nuages et ça ajoute beaucoup de charme à l’endroit.
Après cette première montée, petite pause pour manger un bout de barre au chocolat ou autre encas. Nous sommes émerveillés par les paysages aux alentours et il y a toujours très peu de trekkeurs, c’est vraiment hyper agréable ! On se sent vraiment seuls au monde au sein de cette magnifique nature !
Plus nous continuons à monter et plus nous nous rapprochons de ces magnifiques sommets enneigés. Petit à petit la végétation devient moins dense et laisse place à la caillasse. Nous croisons aussi pas mal de petites lagunes.
A ce stade, la montée commence à devenir de plus en plus difficile et l’on sent aussi que le souffle se fait plus cour. Riccardo se met en dernière position avec le cheval de secours au cas où une personne du groupe se sente mal. Nous montons doucement mais surement, en faisant régulièrement des petites pauses pour boire et avaler un encas histoire de prendre des forces.
Par endroit on a clairement l’impression que l’on n’arrivera jamais au bout, la montée est des plus raides et semble ne jamais s’arrêter. Le col de Punta Union se fait toujours plus loin et on aperçoit sans cesse des personnes minuscules au loin, ce qui veut dire qu’il nous reste encore pas mal à monter. C’est sans aucun doute le moment le plus difficile du trek à nos yeux, mais il nous suffit de regarder la beauté des paysages autour pour que ça nous donne la force d’avancer.
C’est aux alentours de 12h15 que nous atteignions enfin le fameux col de Punta Union à 4750m d’altitude. Nous aurons mis presque 6h pour faire l’ascension depuis le camp de base.
On ne vous raconte pas la fierté et la joie ressentis à ce moment ! Nous sommes ici clairement aux anges ! Et que dire des paysages depuis cet endroit, c’est juste fou ! Nous sommes entourés par de majestueux sommets qui culminent tous à plus ou moins 6000m ! C’est hyper impressionnant d’être aussi proches de ces derniers ! Au loin la vue sur la vallée est des plus spectaculaires ! Que ça valait le coup de souffrir pendant la montée car la récompense à l’arrivée est juste magique !
On trouve un peu plus de monde en ce lieu, et on ne peut que constater le bonheur sur le visage de chacun peu importe le coté par lequel on arrive ! On en profite pour faire une belle pause d’une heure, histoire de pique-niquer avec cette superbe vue ! Joh réussira même à piquer une sieste de 20min sur un rocher ^^ Après cette pause bien méritée, nous voilà repartis pour la descente ou nous mettons bien deux bonnes heures afin de rejoindre le camp de base de Taullipampa à 4250m. Les paysages de l’après-midi sont complètement dingues : d’un côté une magnifique vallée verdoyante au creux de ces sommets imposants et derrière nous le Mont Taulliraju qui culmine à 5830 m. Nous nous sentons vraiment tout petits et que ça fait du bien d’être au milieu d’une telle nature ! On se sent ici on ne peut plus vivants !
Une fois arrivés au camp de base nous sommes exténués. Nous sommes cependant tellement contents d’avoir réussi cette journée qui était la plus compliquée, et surtout, de n’avoir eu aucun mal des montagnes ! Ce camp de base se situe de plus dans un cadre exceptionnel ! Il sera d’ailleurs notre camp préféré du trek : nous sommes ici en bordure d’une petite rivière avec en fond l’imposant Mont Taulliraju qui culmine à 5830m. Ce sommet si imposant semble nous surveiller de loin.
Même rituel que la veille, nous nous réunissons pour tous prendre le gouter et ce soir, ce sont des petits bâtonnets au guacamole qui nous attendent, un délice !! Nos papilles s’en souviennent encor ! Par la suite, on sympathise avec les ânes et on passe pas mal de temps à discuter avec Javier, notre muletier. Ce dernier nous apprend que les ânes peuvent au cours de la nuit monter très haut dans la montagne car ils sont en total liberté. Au petit matin, il lui arrive donc souvent de devoir courir là-haut pour tous les récupérer ce qui s’avère être assez sportif à 4250m. On constate vraiment que Javier est totalement habitué à l’altitude car courir à 4250m ne lui fait absolument rien contrairement à nous qui perdons très vite notre souffle ^^
Après nous être posés un peu dans la tente, nous allons voir Aurélio qui nous présente la tente cuisine. Nous sommes ici réellement impressionnés de voir son organisation, il cuisine dans un espace minuscule et pourtant il arrive à nous régaler ! Aurelio est un vrai chef ! Un homme avec le cœur sur la main prêt à tout pour faire plaisir, tout comme le reste de l’équipe d’encadrement.
Au cours du diner, le climat s’est vraiment rafraichi, n’oublions pas que nous sommes à 4250m ! On mange donc tout emmitouflés dans nos doudounes et la soupe en entrée fait clairement un bien fou ! Encore une fois Aurelio nous régale et on aura du mal à tout finir ^^ En terminant le diner, il nous tarde d’aller rejoindre les bras de Morphée tant nous sommes rincés ! Mais en sortant de la tente principale c’est un ciel étoilé grandiose qui nous attend ! Il n’y a pas un nuage dans le ciel alors on essaie de prendre quelques photos mais sans trépied difficile de stabiliser l’appareil photo pendant la longue pause. On tente le coup avec quelques rochers au sol et on arrive tout de même à sortir une photo pas si mal. Nous restons scotchés devant un tel spectacle ! Ce trek nous fait vivre des moments incroyables ! La haute montagne c’est juste magique !
Cette nuit-là, nous aurons le sommeil agité, nous nous réveillerons souvent, sans doute dû à l’altitude du lieu (car cette dernière peut jouer sur le sommeil). Il y avait de plus un vent hyper impressionnant, un peu comme l’impression que la tente allait s’envoler tous les quarts d’heure ^^ Tellement impressionnant de dormir ainsi en pleine nature à écouter le bruit des éléments naturels, mais qu’est-ce qu’on aime ça ! Revenir à l’essentiel, loin de notre société de consommation fait clairement un bien fou ! Cette journée de dingue restera de plus à jamais gravée !
Trek de Santa Cruz : Jour 3
Nouveau réveil à 5h du matin avec le traditionnel maté de coca. Les réveils sont toujours aussi froids et on a toujours autant de mal à sortir du duvet pour s’habiller avec ce climat ^^ D’autant plus que ce matin, nous sommes un peu plus fatigués que la veille car nous n’avons pas vraiment bien dormis. Le fait de savoir que de nouveaux paysages de folies nous attendent nous motivent cependant à fond mais il faut tout de même admettre que nous avons un petit pincement au cœur en quittant ce camp de base oh combien merveilleux ! Aujourd’hui est la journée ou nous allons faire le plus de km à pied : 20 sont prévus au total avec 270m de dénivelé positif et 660m de dénivelé négatif. Au total nous allons marcher environ 7h. Nous quittons ici rapidement le sentier principal pour nous diriger vers le camp de base de l’Alpamayo (côté sud) qui est situé dans une très jolie vallée appelée Arhuaycocha qui surplombe la vallée de Santa Cruz et où est présente une magnifique lagune. Pour y arriver il nous faut monter un peu mais rien à voir avec la montée de la veille qui était beaucoup plus difficile. Ici ça se fait tranquillement.
Riccardo nous apprendra ici que les avalanches sont beaucoup plus dangereuses dans la Cordillère des Andes car contrairement à nos avalanches françaises dans les Alpes par exemple, ici on ne peut pas vraiment les prévoir. La neige s’entasse sur les sommets jusqu’au jour où tout tombe, ce qui peut provoquer des ravages. Personne n’est donc à l’abri lors de l’ascension de l’un de ces sommets par exemple. Nous ne pouvons-nous empêcher malgré tout de rêver devant ces immenses pics enneigés qui jouent avec les nuages ! Et que ça donne envie de tenter une ascension ! Au cours de la montée pour aller observer la lagune Arhuaycocha, nous passons devant la montagne du logo Paramount : le Mont Artesonraju qui culmine à 6025m !
Nous arrivons enfin à la lagune Arhuaycocha à 4420m d’altitude et nous profitons du décor exceptionnel. Riccardo nous apprend que parfois il y a des icebergs qui flottent au milieu lorsque des morceaux de glaces se détachent de la montagne.
L’heure est venue de quitter cet endroit merveilleux pour rejoindre la vallée de Santa Cruz ou nous allons pique-niquer. Nous redescendons la vallée Arhuaycocha qui se situe dans un jolie cadre verdoyant. Nous en profitons pour jeter un dernier regard à tous ces magnifiques pics enneigés qui nous fascinent toujours autant !
Après un bon pique-nique au sein de la vallée de Santa Cruz nous reprenons la marche dans ce cadre qui ressemble à un grand désert au milieu des montagnes. Ce paysage désertique fait suite au glissement de terrain qui a eu lieu en 2012. Ce changement de décors est vraiment fou, nous étions à mille lieux de nous imaginer nous retrouver dans un tel endroit.
Nous rejoignons ici le lac Jatuncocha et il faut dire que depuis que nous sommes dans cette zone désertique il fait une chaleur impressionnante ! La pause au lac fait un bien fou ! Et dire qu’à la lagune on était en bonnet et polaire ^^ On sent que nous avons perdu de l’altitude !
Nous continuons notre marche jusqu’au camp de base Llamacorral à 3760m ou nous allons passer notre 3ème nuit. Le cadre est ici beaucoup plus vert. Joh passera une bonne partie du temps en queue de peloton avec Riccardo à discuter de choses et d’autres, comme la culture Quechua par exemple.
Nous profitons de cette dernière soirée pour discuter avec Javier que nous remercions chaleureusement à chaque fois pour avoir monté les tentes en avance. Notre muletier nous apprendra qu’une fois arrivé à Cashapampa, il devra repartir en sens inverse jusqu’à Vaqueria, village ou nous avons débuté le trek pour repartir avec un nouveau groupe. Il fait le voyage retour en sens inverse en 48h avec les ânes et il dormira la nuit avec d’autres muletiers dans une genre de grotte au creux de la montagne.
Nous avons du mal à imaginer ce que nous entendons à ce moment-là. Après un tel trek refaire le tout en sens inverse avec à nouveau le col de Punta Union à 4750m et en 48h ! On se dit que là ça relève de l’exploit et en plus il dormira dans une grotte ! En fait chaque muletier doit impérativement repartir de son village avec un autre groupe il ne peut pas prendre un groupe qui arrive dans un autre village (exemple ici à Cashapampa, lieu de notre arrivée). C’est une règle qui a été instaurée entre les différents villages de ces lieux.
Malgré ces conditions de travail hyper difficiles, ce qui veut dire aussi que les muletiers voient très peu leur famille, Javier a toujours eu le sourire et c’est clairement quand on voit ça qu’on se prend une autre nouvelle claque ! On n’a vraiment pas le droit de se plaindre, nous, petits occidentaux, avec tout le confort que nous avons au quotidien !
Après un excellent diner, nous profiterons une dernière fois du cadre si calme qui nous entoure pour notre dernière nuit dans la nature, en réalisant la chance que l’on a de vivre de tels moments.
Trek de Santa Cruz : Jour 4
Dernier réveil de cette aventure, toujours à 5h du matin avec … ? On te laisse deviner ^^ Le maté de coca bien sur ^^ Ce matin Aurelio nous gâte car il nous a préparé un petit déjeuner nec plus utlra pour conclure en beauté. Inutile de le dire mais on s’est régalés ! ^^
Ce matin nous avons seulement 3h de trekking pour rejoindre le point final : Cashapampa à 2900m. Au total nous avons 6km à pied à faire avec 860m de dénivelé négatif, suivi de 3h de route pour revenir jusqu’à Huaraz. En partant du campement, nous regardons une dernière fois ces sommets enneigés au loin car c’est la dernière fois que nous les verrons… Il est tellement difficile de d’écrire ce qu’on ressent face à ces géants si imposants ! On se sentait ici totalement dans notre élément !
Nous ne ferons que descendre jusqu’au village de Cashapampa et quelle descente ! Elle semblait être interminable mais les décors autour étaient toujours aussi beaux : cela nous a fait penser à un genre de canyon au milieu des montagnes, entouré par pas mal de végétation avec la rivière qui coulait à un rythme relativement rapide au milieu.
Nous étions vraiment contents de ne pas commencer par Cashapampa. Nous avons d’ailleurs croisé des personnes qui commençaient leur trek à cet endroit et elles étaient en souffrance à peine quelques heures après leurs départs… Nous continuerons comme la veille à être en queue de peloton à discuter avec Riccardo.
Nous voici à présent arriver à Cashapampa après ces 4 jours d’aventure incroyable ! Nous avons toujours du mal à réaliser ce que nous venons de vivre.
Les ânes et les chevaux de plusieurs groupes sont présents à cet endroit, ils attendent tous de repartir avec leur muletier. Nous profitons de ce moment pour saluer Javier qui fut un super muletier, nous ne l’oublierons pas ! Nous reprenons par la suite la route ou nous faisons une pause à Caraz pour déjeuner avant de retrouver Huaraz en milieu d’après-midi ou nous saluons pour terminer Riccardo et Aurelio, deux personnes au top qui nous auront fait vivre de superbes moments !
Trek de Santa Cruz : Bilan
Nous garderons un souvenir inoubliable de ce premier trek en haute montagne ou nous avons vécu des moments à jamais gravés ! Des décors fascinants, une équipe d’encadrement superbe, avec le cœur sur la main qui nous a appris et apporter beaucoup. Une logistique de grande qualité, une cuisine excellente, en bref, le jour où nous retournerons dans la Cordillère Blanche, nous n’hésiterons pas à repasser par Quechuandes pour refaire un trek.
Nous tenions également à dire un grand merci à Marie, directrice de l’agence, pour son accueil lorsque nous sommes passés à l’agence lors de notre arrivée à Huaraz, mais aussi pour toutes les infos qu’elle nous a donné sur Huaraz et ses alentours, et sur le Pérou en général.
Écrire cette aventure nous a rappelé tellement de bons moments et nous donne tellement envie de revenir. Découvrir des paysages spectaculaires, se surpasser, se poser et repartir le lendemain en ne laissant aucune trace de notre passage dans cette sublime nature : ici l’esprit « trek » était présent à 100%. Encore merci à Quechuandes de nous avoir permis de vivre un vrai rêve éveillé ! Nous avons également réalisé avec eux la randonnée du Glacier Pastoruri et celle de la Lagune 69 afin de nous acclimater avant le trek, et là encore, nous avons vibré !
Johanna et Maxime.