Nous partons avant le lever du soleil… L’air froid pique nos joues, pour le reste nous sommes bien emmitouflés dans nos couvertures, avec chacun une bouillote glissée sous notre doudoune…
Vous savez, c’est cette heure fugace du petit matin où la lumière grise se pare soudain de rose, juste avant les éclairs dorés du soleil levant.
On a l’impression que tout est calme, paisible… alors que cette nuit il y a sans doute eu quelques carnages et qu’il y en aura encore dans le matin!
Tiens, en parlant de carnage, on s’approche de deux guépards (une mère et son jeune) qui sont en train de festoyer. Là c’est le jeune qui se régale, pendant que sa mère fait le guêt.
La mère choisit à un moment de s’éloigner, et son enfant la suit.
Nous poursuivons notre chemin. Le temps de saluer un bel éléphant solitaire, majestueux…
… nous voici à nouveau en vue de deux guépards. Ils sont là bas, l’un des deux (la mère) est dressée sur une termitière, à scruter la savane… On espère pouvoir assister à une scène de chasse.
Ils viennent vers nous. De l’autre côté du chemin, des proies qui ne les ont pas encore vues. La mère avance prudemment, elle semble glisser dans les herbes, tassée sur elle même. Le deuxième, un jeune adulte, la suit, mais il ne semble pas concentré sur la chasse. Nous voyons qu’il est blessé: sur sa patte avant droite, la peau a été détachée de son muscle. Cela ne semble pas le gêner pour marcher, mais pour courir cela doit être autre chose. Ceci risque de lui être fatal dans les prochains jours.
La mère s’apprête à s’élancer… mais soudain une jeep arrive et fait détaler le gibier… philosophe, la mère marche encore un peu pui va s’assoir un peu plus loin, attendant son enfant.
Elle est sublime, dans la lumière du matin, entourée des herbes hautes dont les épis brillent au soleil…
Nous nous éloignons, et nous arrêtons pour prendre notre petit déjeuner à proximité de ces reliefs caractéristiques : la plaine en s’érodant a mis à jour ces gros rochers, qui sont coiffés d’arbres, et forment des abris appréciés de pas mal d’animaux. La jeep fait le tour, rien de dangereux en vue, on s’arrête et on passe un bon moment à papoter avec Bacary et Marcus, stagiaire qui termine l’école de guide.
Pas très loin de là, nous faisons une nouvelle rencontre impressionnante: nous laissons venir à nous deux magnifiques mâles lions. Le plus sombre est le dominant, il a une crinière superbe. Nous supposons que l’arbre à côté duquel nous nous sommes arrêtés est un lieu habituel pour eux… ils reviennent de patrouiller sur leur domaine, la mine satisfaite. Ils s’arrêtent un peu pour pisser à droite à gauche, au cas où le territoire ne serait pas encore assez marqué !
Il s’installent là à l’ombre, pour les heures chaudes à venir. Bacary nous propose d’aller patrouiller pas trop loin, il pense que nous pourrons trouver des lionnes.
Et en effet, un peu plus loin, nous trouvons un “amas de lionnes”. En faisant le tour du groupe, même si elles sont en masse compacte, nous en comptons au moins 9, d’âges différents. Elles terminent de rogner une proie. L’une d’elle a un collier.
Nous les laissons. Nous reviendrons de ce côté en fin d’après midi, nous propose Bacary. Pour le moment, nous reprenons la direction du camp, mais on voit que Bacary a un tour dans son sac, sans qu’il veuille nous dire de quoi il s’agit (la prudence du guide).
Nous croisons des bubales.
Puis des hyènes en train de prendre un bain de siège (là le sourire de Bacary s’agrandit).
Des topis : tiens, ils ne sont pas grimpés sur une termitières, ceux-ci (c’est vrai que l’on en a déjà vu souvent, de loin dans la savane, dressés sur des termitières, comme des vigies).
Voici des chacals…
Un champ de gazelles, comme des paquerettes dans le gazon…
Un de ces beau lézards
Et voici qu’on arrive à la “surprise” de Bacary: il s’agit d’une sorte de petire ravine sablonneuse, comme creusée de grands terriers… peuplés de hyènes !
On apprécie !
Mais cette fois il nous faut vraiment rentrer au camp. n se retrouvera après la sieste pour aller faire un “coucher de soleil sur lions” !
Nous voici donc repartis vers 16h.
Après nous être arrêtés de ci, de là pour observer quelques girafes, des gazelles, des oiseaux,
nous voici arrivés auprès de notre arbre du matin. La famille est bien à !
Ils sont étalés, dispersés dans un rayon de 10 mètres. Les deux grands mâles sont couchés dans l’herbe un plus loin, les pattes en l’air, profitant du soleil du soir, dans cette pause de gros chat inoffensif… Nous comptons au total 13 individus: les 2 grands mâles, sans doute les 9 lionnes de ce matin… et 2 de plus, dont un jeune mâle qui ne peut qu’être le fils du dominant, et qui est encore toléré, pour combien de temps?
Il fait soif, semble dire cette jeune lionne.
A tour de rôle, plusieurs lionnes se lèvent et vont quelques mètres plus loin boire dans une profonde ornière (un reste d’un gros orage voici 3 jours). Nous nous déplaçons un peu pour les voire boire. Nous admirons leur musculature puissante.
Tout cela nous donne soif à nous aussi, cela va sans dire… Nous prenons donc notre apéro sunset au milieu de cette belle famille… et après le coucher du soleil nous rentons au camp, la tête encore parmi les lions !
Une bien belle journée, n’est-ce pas? Mais maintenant il nous faut dormir, car cette nuit nous nous levons à 4 heures du matin… Chut, mon mari n’en sait encore rien !