Voyager de port en port, sans argent

Forum Tour du monde

Bonjour chers aventuriers

Je suis un jeune homme de 22 ans en quête d’aventure.

J’ai l’idée folle de partir 1 mois entier cet été dans un port français et de rejoindre le premier bateau qui m’acceptera et je continuerai de voyager d’escale en escale.

Afin de gagner un peu d’argent je suis prêt a faire n’importe quelle tache sur le bateau et ainsi pouvoir penser au lendemain.

Que pensez vous de cette idée? Est ce réalisable? Avez vous des expériences connus?

Je sais qu’il existe une discussion sur un peu près le même sujet, mais il distingue par le fait que je veux prendre des bateaux (cargos, …)

Guillaume

Pour les cargos il ne faut pas y compter, ils ne prennent personne (sauf de l’équipage qualifié) et de très rares prennent des passagers (très) payants.

Sur les voiliers ils voyagent en famille et rare sont ceux qui ont besoin d’un équipier aide convoyeur (lequel doit être formé). Et il y en a de moins en moins (passé de mode, érosion financière des classes moyennes, etc.).

Je fus un des très rares à être intéressé par un véritable équipier (n’oublions pas que le mot vient d’équipe) mais nullement par un bateau stopeur (c’est fou comme des tas de gens voulaient aller au Brésil, sans avoir fait de bateau de surcroît et juste pour économiser un billet d’avion, mais aucun en vacances dans les îles grecques un été)

De plus il y a un problème immigration à l’arrivée dans beaucoup de pays. Un équipier ne peut quitter le bord que pour embarquer dans un autre bateau, cela doit être enregistré par la PAF locale, ou bien il doit avoir un billet d’avion de retour.

Merci beaucoup de ta réponse Antlia

Cela refroidit mes perspectives de voyage d’être face à cette réalité. Néanmoins comment penses tu réaliser cette perspective de voyage? Je suis prêt à travailler pour avoir de quoi manger chaque jour et je m’en satisferai, par quel moyen puis je rencontrer des capitaines?

De part le scoutisme j’ai découvert que l’aventure doit être vécu jeune, celle ci sera forte je le sais.

Guillaume

Je ne peux que t’encourager à mener cette vie aventureuse. Je suis un vieux schnoque (63 ans) et je râle assez que notre actuelle jeunesse reste encroûtée dans ce pays qui crève au lieu d’aller voir “là-bas si j’y suis”. Le bateau c’est fini pour moi (tout au moins en tant que propriétaire), trop cher en entretien d’autant qu’il m’en aurait fallu un plus grand, et j’ai vendu (bradé plutôt) le mien à la Martinique en avril. Mais je ne vais pas me ranger pour autant. Je me trouve une baraque-camp de base au Paraguay, un gros 4x4 (pickup c’est moins cher qu’en station wagon) et je pars vadrouiller en Amérique du sud où notre jeunitude ferait bien d’aller voir car ce sont des pays montants et il y a plus à faire qu’à végéter en France en attendant qu’un Strauss-Kahn remplace un Sarkozy. Projet ouvert au demeurant car plus on est de fous…

Je suis tout à fait d’accord sur le fait que la jeunesse à la fâcheuse tendance à être pantouflarde, heureusement que j’ai eu le scoutisme pendant 15 années de ma vie (j"ai commence dès 8 ans) pour me montrer ce que c’est le voyage, le vrai froid, dormir sur des caillasses. On apprend à ne plus se plaindre.

Ton projet est pour quand? Tu comptes t’y installer à vie?

Je suis pourtant un vieil anar bouffeur de curés, mais le scoutisme des bons pères, ça c’était une bonne chose. Un vrai bénévolat, où les plus grands et les plus qualifiés faisait découvrir des choses aux plus petits. Impossible maintenant ! T’imagines que j’embarque des louveteaux des mers sur mon voilier, même s’il y a un gilet + harnais pour tout le monde. Il faut être diplomé, assuré, habilité, sous peine d’être arrêté comme dangereux pédophile. Et puis les plus grands s’occupaient des plus petits, une juste hiérarchie et sens des responsabilité de la vie. Faut aller dans le fin fond d’une brousse africaine pour voir des “sociétés des enfants” villageoises. J’ai toujours été amusé par les propos angoissés des mères de familles franchouillardes qui se demandent, lors d’une sempiternelle grève de fonctionnaires, comment elles vont “faire garder leurs enfants”. Ca ferait rire dans les brousses.

Bon, j’arrête de psycho-sociologiser-ethnographier sinon je vais envahir le site du routard. Donc après avoir vadrouillé deux ans, mi-bateau, mi terrestre entre juin 2008 et avril 2010, j’en suis arrivé à la conclusion que les pays du sud de l’Amérique du sud étaient très vivables pour des aventuriers rationnels qui ont besoin de gagner des sous tout en allant se commettre dans la boue de l’Amazone ou les glaciers de la Patagonie. Un pays cool comme le Paraguay est très bien pour cet usage. Asuncion est considérée comme la ville d’expatriation la moins chère de la planète (par une revue économique), les formalités administratives sont réduites au minimum et si ce pays, plat comme une limande, n’a pas de grandes ressources touristiques autre que sa nature (où on y voit des jaguars se promener à pattes), il est parfaitement situé centralement.

Je compte y partir pour y trouver mon futur habitat en février 2011 (ça ne devrait pas être trop diffiicle à trouver il y a pas mal d’offres à de très bons prix). Je serais aussi à l’affut de quelques jobs possibles (je suis informaticien et j’ai lu que l’Internet se développe très vite le nombre de connexion d’ordis ADSL à quadruplé en un an). Il y a sûrement des tas d’activités possibles à monter. Peut-être même de façon collective, mais chuuuut, en France le collectif est devenu un gros mot.

Antlia, quelle bonne surprise!

Je n’ai pas fais les Scouts mais l’Armée (Même en Guyane) et c’est tout aussi sympa pour donner envie d’horizons nouveaux.

C’est clair qu’en France et même en Europe car je suis en ce moment en Irlande c’est finit, une vraie déliquescence de la société qui se sclérose, c’est en Amérique du Sud que j’ai trouve des gens qui aiment a partager et qui sont restes encore préserves de cette idéologie néo-mondialiste environnante non sans en être des victimes.

Alors peut être qu’on se verra tous en Amérique du Sud, il me reste encore 3 mois et je plie bagages, ou en es tu Antlia pour ton projet?

L’armée, dans certaines conditions, c’était pas mal non plus. Ma mère à connu à la Libération des légionnaires qui étaient, à l’origine, d’affreux jojos et qui étaient devenus des gens structurés (certains de ces braves se sont illustrés à El Alamein). Par contre à mon époque, c’était l’époque des bidasses, j’ai fuis (même pas en temps que déserteur mais tout simplement exempté).

Mais fi des considérations historiques, j’en suis à emballer mes petites affaires dans un froid glacial (le garage !) et à prendre mon billet d’avion pour le 15 février. Il y a même un vol direct entre Toulouse et Asuncion (avec escales à Rome et à São Paulo). Tout ou partie avec une dame qui s’installe aussi au Paraguay et qui connait un peu. Tous les avis convergent : c’est un pays humainement sympathique et économiquement pas cher. Donc étape un : une maison avec un peu de place et les formalités de résidence dans la foulée. Et peut-être une grosse toto après (Toyota Hilux).

l’aventure, on en rêve à 20 ans, on s’en donne les moyens à 40. fais un tour sur le blog: planetepecc.unblog.fr
voyage à la voile avec l’esprit de grands scouts.
(au fait, pour voyager en cargo, faut un livret maritime)

Intéressant comme projet le Paraguay. Le prix du billet d’avion est-il intéressant ?

@ pecc, y a t’il une place pour un petit jeune de 22 ans sur votre voilier ?

équipier sur pecc pourquoi pas, moyennant une substantielle participation, nous vivons du charter. Cela dit, si tu veux faire du “voilier stop” dans les marinas, ça marche. Prends un avion pour les Canaries, Las palmas, et en abordant les gens qui montent dans les annexes, tu trouveras à coup sûr un voilier pour les Antilles ou le Brésil. Si en plus tu te pointes à la saison des rallyes, genre rallye des îles du soleil ou autre, tu pourras même t’embarquer gratos, à condition de présenter propre, avec une bonne coupe. Les skipper et propriétaires de voiliers sont hyper méfiant et ça se comprend; ils embarquent une personne pour 20 j de mer ou plus et le risque de tomber sur un psychopathe ou un faux équipier qui pète un câble au milieu de l’Atlantique est tout de même assez grand. Dans ces rallyes, les voiliers sont généralement neufs et les skippers plutôt novices, mais il y a moyen d’un peu d’aventure à peu de frais.
Une année, aux Canaries, nous avons été abordés par Rory, un écossais sympa qui nageait entre les bateaux en demandant s’il n’y avait pas une place pour lui. Nous n’avions pas besoin d’équipier, mais nous l’avons aidé à trouver un bateau en partance. Nous l’avons placé sur le voilier d’un ami solitaire qui ne se sentait pas de traverser seul. Rory a été jusqu’en Martinique où il a bossé un temps.

Via Opodo j’ai réservé un aller-retour Toulouse-Asuncion (16/02 31/03) pour 952 euros. Le but du jeu sera juste de trouver une baraque et, dans la lancée, de faire les formalités pour être résident. Après je reviens boucler mes affaires en France avant de repartir définitivement.

@ pecc Quelle langue faut-il parler pour pouvoir aborder les skippers?
Cela me tente beaucoup. Est ce si courant que cela?

Par quel autre moyen peut on aborder les skippers?

Je ne cherche pas à me faire de l’argent, ni a commettre quelconque acte de piraterie, je veux juste m’émerveiller devant toutes les belles choses qu’offre l’océan

@ antlia le prix du billet d’avion freine mon ambition de partir 1 mois au Paraguay. Sacré tarif !

Encore que je ne raffole pas du terme autant rester en français et parler de capitaine, “le sujet supposé savoir” (J. Lacan) et qui est responsable (moralement et pénalement) de l’équipage et de sa survie.

Certes il est mieux d’avoir un savoir marin avant (genre stage Glénans ou MACIF). Un capitaine sérieux ne prendra pas un bleusaille intégral pour une transat (ou alors il faut s’en méfier). Par contre il peut accepter de le former s’il y a une partie côtière importante avant de passer dans le vif du sujet.

Mettre en avant les capacités culinaires sera apprécié sans plus. Un bon bricoleur ayant réponse à tout le sera davantage (là aussi méfiance si le capitaine semble avoir un rafiot où il faut tout refaire, même si c’est instructif).

Là où on peut rassurer ce brave homme c’est d’assurer qu’on a une vigilance de hibou pour les navs de nuit. C’est là où c’est la limite de la nav en solo. En hauturier on peut roupiller (surtout le jour) et on a l’AIS pour éviter d’embrasser un cargo sur la bouche (ils ont une mauvaise haleine), mais en côtier, surtout dans des endroits médiocrement cartographiés avec des pêchous partout, pas question de dormir ! Une nuit ça va; deux nuits, bonjour les dégâts. Même Moitessier s’est viandé sur un écueil par manque de sommeil. En ce cas même un moussaillon sera apprécié.

Donc tout cela serait aisément praticable mais il faut bien voir la réalité en face : la plaisance française est en pleine dégringolade, les plus vieux raccrochent leurs cirés et les plus jeunes qui bricolent pour la plupart dans des sous boulots sous payés n’en ont ni le goût ni les moyens. Idem pour les petites familles “classes moyennes” complètement laminés. Ajouté à cela que les multiples mesures nationales ou locales vont toutes dans le même sens : racketter un max la faune des bateaux et poser des interdits partout de façon à limiter au milieu hyper élitiste et bling-bling. C’est aussi pour ça que j’ai raccroché mon ciré moi aussi même si j’étais encore capable physiquement de naviguer.

Aller au Paraguay : sûr que c’est cher ! Mais peut-être qu’en ne choisissant que São Paulo (à l’avance et au bon moment) et en allant à Asunción en bus ça pourrait (conditionnel) être moins cher. En tout cas les jeunes (et moins jeunes) aventuriers seront les bienvenus dans mon “camp de base” (dès que j’en aurais acquis un). En fait un pays comme le Paraguay s’adresserait surtout à ceux qui décident de changer de vie et de se délocaliser (mon cas).

oui, je suis d’accord avec toi dans les grandes lignes. prendre un équipier demande de la réflexion. Le quidam qui monte à bord de pecc comme équipier répond à un “cahier des charges” draconien: minimum un CIN avec livret maritime, pas de dred locks, non fumeur… il faut dire que je vais payer ce monsieur pour un charter ou un convoyage, alors je fais gaffe, d’autant que j’ai déjà eu de mauvaises expériences; mais dans notre cas, c’est un peu spécial. cela dit, il y en a encore pour tous les goûts dans les ports de départ de transat. le baba cool chiteux trouvera encore un voilier à son image, avec un “capitaine” aussi baba cool que lui. ils navigueront de concert perdus dans leur nuage de THC. il en reste quelques uns tout de même, malgré la crise. c’est vrai que les voiliers aujourd’hui sont de plus en plus grands et luxueux, que l’époque où j’étais le roi du monde avec mon 9 mètres est révolue et que même avec un 14m aujourd’hui, j’ai presque l’air con à côté de tous ces 16m de nantis à caisse de bord sans limite qui n’ont plus besoin de bosser à 30 ans pour cause de strartup. la grande affaire aujourd’hui, ce sont les rallyes. un petit gars qui n’y connait rien peut facilement y trouver un voilier au départ. les “capitaines” de ces navires de grand luxe sont très souvent d’une incompétence rare et d’un snobisme consommé, (on en a croisé des pas mal dans le genre), et ils ont tellement peur qu’ils sont prêt à embarquer le premier beau parleur venu. pour peu que le candidat connaisse bâbord et tribord, ça y est il est adoubé grand équipier de première catégorie.

Salut salut,

Je vois ton post à l’instant, un peu tard, mais j’aimerai répondre pour peut être aider les autres visiteurs du forum.

Trouver une place sur un bateau n’est pas simple, un cargo tu peux oublier, mais il y a parfois de voilier qui cherchent des équipiers. Par exemple sur www.bourse-aux-equipiers.com ou alors en allant directement chercher un bateau au port tu as en general plus de chance.

Je voyage sans un sou en poche et j’ai créer un blog de carnet de voyage et conseils pour voyager sans argent.

Salutations,

Sarah

Sujets suggérés