Carte d'identité Éthiopie
- Nom officiel : République fédérale démocratique d’Éthiopie.
- Superficie : 1 127 000 km² (2 fois la France ; 10e d’Afrique en superficie).
- Capitale : Addis-Abeba.
- Population estimée : 114 963 583 (estimation 2020).
- Densité de population : 102 hab/km².
- Espérance de vie à la naissance : 66,6 ans.
- Taux de fécondité : environ 4 enfants par femme.
- Taux d’alphabétisation : 52 % (59 % des hommes, 44 % des femmes).
- Indice de Développement Humain (IDH) : 0,485 (173e rang sur 189).
- Régime : république fédérale à régime parlementaire.
- Monnaie : birr éthiopien.
- Langues : 5 langues officielles : l’amharique, l’oromo, le somali, l’afar, et le tigrinya. L’amharique est la langue de l’administration, largement parlée à Addis-Abeba ; l’oromo (34 % de la population) et l’amharique (30 %) sont les langues les plus parlées.
- Religions : 63 % de chrétiens (43,5 % d’orthodoxes, 18,6 % de protestants, 0,7 % de catholiques), 33,9 % de musulmans et 3,2 % d’autres, en majorité animistes.
- Sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco : Axoum (inscrite en 1980 ; la basse vallée de l’Aouache (1980) ; la basse vallée de l’Omo et de l'Aouache (1980) ; les églises creusées de Lalibela (1978) ; Fasil Ghebi, château de l’empereur Fasilidas à Gondar (1979) ; Harar Jugol, ville historique fortifiée (2006) ; le paysage culturel du pays konso (2011) ; le site archéologique de Tiya (1980) ; le parc national du Simien (1978).
Économie
L’Éthiopie est classée 25e parmi les pays les plus pauvres du monde (PIB/hab.) mais pour beaucoup d’économistes, elle est la future « Chine africaine », le pays à surveiller. Ce n’est pas exagéré que de dire que le pays est en pleine explosion économique. Depuis une dizaine d’années, la croissance flirte avec les 10 %, les infrastructures publiques se multiplient et la scolarisation a presque doublé. Le pays a aussi bien résisté à la pandémie, enregistrant une croissance de 6 % en 2020.
Attiré par ce qu’ils qualifient d’eldorado, les investisseurs sont toujours plus nombreux à délocaliser leur production depuis l’Asie, attirés par une main-d’œuvre peu chère, et encouragés par la politique volontariste du gouvernement Abiy Ahmed. Celui-ci a lancé de nombreuses réformes de libéralisation, de privatisations de grandes entreprises publiques et d’ouverture de l’économie aux investisseurs étrangers.
Les États-Unis, l’Arabie Saoudite, et surtout la Chine sont les premiers à investir dans l’industrie et les infrastructures du pays. Les domaines du cuir, de la construction, du textile et de l’agro-industrie sont en plein boom, même si l’industrie ne représente encore que 28 % du PIB et n’embauche que 10 % de la population.
Le secteur agricole, sensible aux incertitudes climatiques (telles les sécheresses des années 2015 et 2016) et au cours mondial des denrées alimentaires, est la force principale du développement économique éthiopien, mais aussi sa faiblesse. L’agriculture représente 33 % du PIB, 60 % des exportations, et emploie 66 % de la population ! Les petits producteurs, qui fonctionnent sur un mode traditionnel, ont bien du mal à s’en sortir dans des conditions climatiques et matérielles pour le moins difficiles, et la famine reste une menace constante. D’où un recours indispensable à l’aide internationale, dont le pays est le 3e bénéficiaire au monde.
Les campagnes du pays regorgent pourtant de richesses, et on dit souvent que l’Éthiopie est le grenier de l’Afrique. Elle est notamment parmi les premiers exportateurs de miel, de fleurs coupées, et de café (qui représente la moitié des exportations totales et dont le prix est en hausse).
Quant au secteur des services, en progression permanente, il représente 40 % du PIB. Cependant, il n’emploie que 25 % de la population.
Le tourisme, qui se développe très vite depuis quelques années, est l’un des espoirs du gouvernement. Forte d’une histoire et d’un patrimoine unique, l’Éthiopie sera une destination touristique prometteuse si elle parvient à maintenir sa fragile stabilité politique, mise en péril par la guerre entre les rebelles des forces de défense tigréennes, de l’armée de libération de l’Oromia, et le gouvernement. A cela s’ajoutent les conflits avec les Shebabs somaliens et les engagements militaires dans la quasi-totalité des pays voisins.
Droits de l’homme
Certaines ONG dénoncent régulièrement les violations des droits de l’homme perpétrées par le gouvernement éthiopien, lesquelles se sont accrues considérablement depuis 2020.
- Guerre du Tigré : ce conflit a vu se multiplier les exactions commises par toutes les parties prenantes. La guerre a débuté le 4 novembre 2020 suite à l’attaque de casernes des Forces de défense nationale éthiopiennes à Mekele. Cette attaque résultait du ressentiment du Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), parti politique qui a mené avec succès la résistance contre le régime dictatorial du Derg à la fin des années 1980 (aidé par des troupes érythréennes). En 1988, le FLPT fonde avec un parti oromo une coalition politique, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Cette coalition est restée au pouvoir durant près de 30 ans, entre 1991 et 2018, sous la mainmise du FLPT, ce qui a exacerbé les ressentiments des autres ethnies. En 2018, le premier ministre Hailemariam Desalegn démissionne sur fond de tensions sociales et c’est Abiy Ahmed qui est appelé à lui succéder d’après la constitution. Celui-ci crée une nouvelle coalition (Parti de la Prospérité) à laquelle le FLPT refusera de participer, ce qui mettra un terme à l’hégémonie politique du parti et posera les bases d’une opposition entre le nouveau gouvernement et le FLPT. C’est le report, mi 2020, des élections législatives en raison de la pandémie, suivi par la tenue d’élections au Tigré non reconnues par le gouvernement central, qui mettront le feu aux poudres. Fin 2021, la guerre est étendue à la plupart des régions du nord de l’Ethiopie, dont l’Amhara, l’Oromia, et a causé la mort de plusieurs milliers de personnes. Le blocus imposé sur le Tigré a provoqué une famine de grande ampleur, avec près de 400 000 personnes souffrant de malnutrition.
- Liberté de la presse : si l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed en 2018 avait été accompagnée d’espoirs de plus grandes libertés accordées aux médias, la survenue des conflits en 2020 a causé de nombreuses restrictions de la liberté d’expression. Les médias sont soumis à la censure et des mesures de rétorsion sont régulièrement prises en cas de diffusion de contenus perçus comme anti-régime. Avec un seul fournisseur d’accès contrôlé par les pouvoirs publics, l’accès à internet est limité et surveillé. En 2020, plus de 10 journalistes ont été arrêtés tandis qu’une journaliste étrangère a été menacée par la police début 2021. Reporters Sans Frontières classait l’Éthiopie à la 101ème place sur 180 de son index (2021) pour la liberté de la presse. Enfin, l’état d’urgence, décrété en novembre 2021, a permis au gouvernement de prendre de nouvelles mesures pour restreindre la liberté de la presse.
- Libertés politiques : il n’y a pratiquement pas d’opposition officielle en Éthiopie. Les élections de 2021 ont vu le parti du premier Ministre Abiy Ahmed remporter 97,2 % des sièges en jeu. Ces élections ont fait l’objet de nombreuses critiques. Devant se tenir en août 2020, elles ont finalement eu lieu en deux fois, en juin et septembre 2021 (et n’ont pu être tenues dans 110 des 547 circonscriptions). Citant l’emprisonnement de représentants d’opposition et le manque de garanties accordées à leur employées, l’Union Européenne et d’autres institutions internationales ont annulé leurs missions d’observation. Ces élections ont aussi été émaillées de violences suite à l’assassinat d’Hachalu Hundessa, un chanteur oromo opposé au pouvoir. Des émeutes à Shashamené ont abouti au massacre de plus de 200 personnes.
Ces restrictions de libertés arrivent à un moment de grandes tensions pour l’Éthiopie. La guerre du Tigré a provoqué une réaction paranoïde du gouvernement qui multiplie les détentions arbitraires d’opposants soupçonnés, ou de simples tigréens nullement affiliés à une tendance politique.
Aux frontières, les Shebabs, groupe terroriste contrôlant toute la partie sud de la Somalie et ayant perpétré des attentats en Somalie et au Kenya, menacent de frapper à tout moment. L’ensemble de ces groupes menaçant la stabilité politique éthiopienne sont soupçonnés d’être soutenus par l’Érythrée ennemie.
De façon générale, les conditions de sécurité se sont renforcées depuis le début de la guerre. Les militaires, toujours armés de kalachnikovs (que l’on croise partout en Éthiopie), procèdent constamment à des contrôles d’identité, des fouilles au corps et des fouilles de voiture, dans les rues de la capitale et sur les routes entre les grandes villes.
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