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Culture Éthiopie

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Les Éthiopiens ne manqueront pas de vous le rappeler : l'identité culturelle, historique et religieuse de l'Éthiopie est réellement à part. Elle s'appuie sur une histoire riche, sur des traditions religieuses très fortes, et sur une langue, un alphabet, une culture uniques.

Petite chronologie des grands rois éthiopiens

En Éthiopie, le tourisme se concentre majoritairement sur des sites historiques (qui sont souvent aussi religieux) et des sites naturels. Découvrir les Éthiopiens, les sites éthiopiens, c'est toujours découvrir l'histoire de l'Éthiopie. Cette histoire est omniprésente et circule grâce à la tradition orale. Qu'elle soit scientifiquement prouvée ou mythique, elle fonde l'identité et la culture éthiopiennes.

  • Préhistoire : on retrouve en 1974 dans la dépression du Danakil un fossile qu'on nomme AL 228-1, plus connu sous le nom de... Lucy ! Notre ancêtre, qui aurait vécu 3 à 4 millions d'années avant nous.
  • Royaume légendaire de Saba : la reine Makeda, reine de Saba, aurait régné sur un royaume allant de l'Éthiopie au Yémen. Visite de la reine à Salomon, à Jérusalem, et naissance de leur fils : Ménélik I, fondateur de la dynastie des Salomonides, qui régnera sur l'Éthiopie quasiment sans interruption jusqu'en 1974.
  • 1er au 7e siècle après J.-C. : apogée de l'empire axoumite : Axoum en est la capitale, la chrétienté devient la religion officielle. Premières églises et stèles bâties à Axoum.
  • 1137 : apparition de la dynastie Zagoué. Unification et extension de l'empire. Légende du prêtre Jean : l'Occident entend parler d'un royaume chrétien des « Indes ».
  • 1190-1225 : règne de l'illustre roi Lalibela, bâtisseur des églises creusées de Lalibela, devenu saint pour les chrétiens orthodoxes éthiopiens.
  • 1270 : retour des Salomonides au pouvoir.
  • 1632-1667 : règne du roi Fasiladas. Après plusieurs rois s'étant convertis au catholicisme, il chasse les jésuites et réaffirme l'orthodoxie chrétienne comme religion éthiopienne. Nouvelle capitale à Gondar où il bâtit un palais magnifique.
  • 1855-1869 : règne de Théodoros II, empereur progressiste, autoritaire et idéaliste qui unifie l'Éthiopie et la débarrasse des menaces extérieures. L'un des rois les plus aimés.
  • 1889 : en apprenant la mort de Yohannes IV, successeur de Théodoros, le roi du Choa, un certain Ménélik, se proclame Négus (empereur). Il devient Ménélik II et règne sur un territoire unifié jusqu'en 1913. Il fonde sa capitale, sur les conseils de sa femme Taytu, sur les collines d'Addis-Abeba. Il bâtit son palais sur le mont Entoto.
  • 1926 : après une transition compliquée, le nouveau Négus est proclamé : Halié Sélassié (de son vrai nom Ras Tafari) devient le dernier Salomonide. Figure de la résistance aux fascistes italiens qui occupent le pays entre 1935 et 1941, de la garantie de la souveraineté de l'Éthiopie au moment des colonisations, de la présidence de l'Union Africaine. Il est renversé en 1974, dans un contexte de famine et de mécontentement social immense.

Architecture et sculpture

Comme une grande part de la culture éthiopienne, l'architecture a été massivement influencée, voire déterminée par l'Église orthodoxe éthiopienne (voir la rubrique « Traditions »). Les églises représentent donc la principale richesse architecturale de l'Éthiopie.

Elles peuvent êtres monolithiques, comme celles de Lalibela, creusées directement à même la pierre ou à même le sol. Mais elles peuvent également répondre à des plans plus simples, circulaires ou rectangulaires, d'inspiration axoumite ou occidentale. Quel que soit leur style, la structure des églises vous sera toujours expliquée en termes bibliques. Le moindre recoin, le moindre détail est inséré à la symbolique religieuse.

Littérature

Connue mondialement, la littérature éthiopienne impressionne surtout par l'alphabet – guèze, puis amharique –, dans lequel la langue est écrite. Dès son développement, la littérature est très majoritairement religieuse, elle est la tâche des moines copistes.

Il existe néanmoins une littérature contemporaine éthiopienne, dynamisée par l'apport de la diaspora, citons en exemple Nega Mezlekia (éthiopien-canadien) qui écrit Dans le ventre de la hyène, traduit en français. Guèbrè-Egziabher Sebhat, lui, est le premier auteur à être traduit en français avec son livre Les Nuits d'Addis-Abeba.

Cinéma

L’Éthiopie se targue d’être le premier pays africain à avoir développé le cinéma, lorsque Ménélik II fait importer un projecteur pour projeter un film religieux, en 1896. Aujourd’hui, l’industrie du septième art se développe petit à petit.

Il y a quelques salles dans les grandes villes et des projections organisées dans les agglomérations plus petites. Il n'est pas rare de voir de longues files de jeunes gens se former dans les rues d'Addis-Abeba, avant la séance de cinéma.

La production de cinéma est aussi en nette progression et les exemples de réalisations éthiopiennes se multiplient aujourd'hui, comme celles de Yared Zeleke, Zeresenay Mehari, ou Haïlé Gerima, qui vit aux États-Unis et fait figure de référence à l'international.

Musique et danse

Comme pour le reste des domaines culturels, il faut séparer musique liturgique et musique « moderne ». Pour comprendre la fonction sacrée de la musique lors de la cérémonie religieuse orthodoxe, le mieux est encore d'assister à un service, ce qui est possible à Lalibela en particulier, à condition de se lever tôt le matin un dimanche.

Toutes les églises ont un coin réservé au chant ; des sièges y sont disposés en cercle autour du kabaro, ce gros tambour à double tête qui anime les cérémonies religieuses.

Côté musique « moderne », l'ethio-jazz est devenu une sensation qui a traversé les frontières. Il est né de la fusion de musiques traditionnelles et de musiques afro-américaines dans les discothèques d'Addis-Abeba dans les années 1960. Son père fondateur, Mulatu Astatke, est connu des adeptes de jazz du monde entier. Le saxophoniste Getatchew Mekurya ou le chanteur Mahmoud Ahmed comptent aussi parmi les figures les plus célèbres de ce mouvement.

Depuis 1996, le label Buda Musique rassemble les artistes et morceaux majeurs de la musique éthiopienne en une collection nommée « Éthiopiques ». Cette collection compte 29 volumes et comprend l'essentiel des grands tubes de l'éthio-jazz.

Vêtements

Les vêtements traditionnels éthiopiens sont d’une grande diversité, mais sont surtout reconnaissables à leur couleur blanche.

Pour les femmes, le plus courant est l’Habesha Kemis, robe longue en coton (souvent faite à la main) ornée de divers motifs colorés. La variante la plus classique de ce vêtement consiste en une série de motifs entourant le col, qui se prolonge en ligne jusqu’en bas de la robe, et qui se retrouve aussi sur les bords. Les variantes religieuses comprennent des motifs à base de croix stylisées. Les vêtements masculins sont des t-shirts ou chemises décorés de façon similaire accompagnés d’un pantalon en coton blanc.

Ces habits sont omniprésents en Éthiopie et jouent un rôle important dans les cérémonies religieuses, les célébrations, et les mariages. Ils sont un véritable marqueur d’identité, que celle-ci soit ethnique ou familiale : lors des mariages par exemple, chaque famille se distingue par des vêtements décorés des mêmes motifs.

Le gabi est un autre vêtement typique éthiopien, il s’agit d’une écharpe particulièrement large qui peut être repliée pour être utilisée comme un manteau, en guise de jupe longue pour les populations nomades, ou encore de dessus de lit. Le plus souvent entièrement blanc, le gabi est parfois décoré d’ornements similaires aux autres vêtements traditionnels. L’industrie du cuir est aussi développée en Éthiopie, si bien que les sacs, portefeuilles et autres accessoires en cuir sont appréciés par la population.

Sur le plan économique, la production de textile à des fins d’exportations n’a fait que croître au cours des dernières années. Celle-ci est poussée par la délocalisation d’entreprises asiatiques qui trouvent en Éthiopie une main d’œuvre moins chère et un volontarisme du gouvernement, qui n’hésite pas à ouvrir des parcs industriels.

Art et artisanat

Le tissu, la vannerie, les bijoux d'or et d'argent sont parmi les souvenirs que l'on peut ramener d'Éthiopie. L'artisanat destiné aux touristes est une nouvelle source de revenu pour les habitants et vous permettra de faire le plein de souvenirs sympathiques.

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