Traditions et coutumes Éthiopie
Religions et croyances
Christianisme orthodoxe
C'est la religion historique et dominante. Elle est pratiquée par 44 % de la population.
L'Église éthiopienne a été fondée à Axoum au 4e siècle, en partie sous l'influence de l'église copte d'Égypte. Elle se développe dans un isolement presque total, malgré une forte influence du judaïsme.
La spiritualité orthodoxe éthiopienne repose sur une série de mythes et de symboles, tout aussi importants que les écritures pour la foi du chrétien. Mélangeant traditions, histoires et religions, ils sont souvent devenus des symboles éthiopiens. La plupart des mythes de la tradition éthiopienne sont transcrits dans le Kebra Negast, livre épique retraçant la « gloire des rois ». Il a été écrit entre le 6e et le 14e siècle.
- La reine de Saba : les Éthiopiens considèrent que la reine de Saba régnait sur l'Éthiopie et le sud du Yémen depuis Axoum, au 10e siècle avant J.-C., sous le nom de Makeda. Ayant entendu parler de la sagesse du roi Salomon, elle serait allé lui porter des cadeaux à Jérusalem et en serait revenue enceinte d'un fils, Ménélik, fondateur de la dynastie des Salomonides, dont le dernier représentant fut Hailé Sélassié.
- L'Arche d'Alliance : elle est au cœur de la religion orthodoxe éthiopienne, et de la culture du pays. La tradition éthiopienne veut qu'une fois devenu adulte, le roi Ménélik soit retourné voir son père Salomon à Jérusalem, d'où il vola l'Arche d'Alliance pour la ramener à Axoum. Cette relique sacrée contient la loi des Dix Commandements donnée par Dieu à Moïse sur le Mont Sinaï. Selon la croyance, l'Arche est gardée dans la Cathédrale Sainte-Marie de Sion à Axoum, mais vous ne pourrez pas le vérifier. Elle n'a été vue que par une seule personne vivante à la fois.
- Saint-Georges : c'est le saint patron du pays. Ce culte serait très ancien, mais il a été renforcé en 1896 lors de la bataille d'Adoua, durant laquelle les troupes de Ménélik II terrassèrent les Italiens. De nombreuses églises ont été élevées pour lui, à Addis-Abeba et bien sûr à Lalibela. La bière la plus bue du pays, l'équipe de football porte aussi son nom.
- Lion de Juda : c'est le symbole de la royauté éthiopienne, devenu animal national.
- Les 3 types de croix : les croix sont très importantes dans la liturgie éthiopienne. À Lalibela, chaque église en possède une, aux vertus différentes. À chaque croix un prêtre chargé de la garder. Il y a trois types de croix historiques : la croix d'Axoum, la croix de Lalibela et la croix de Gondar, représentant les trois grandes époques de l'empire éthiopien.
Protestantisme
Du fait d'un prosélytisme assez agressif de la part de groupes religieux, le nombre de protestants a évolué et ils représentent aujourd'hui 19 % de la population, ce qui inquiète grandement l'Église orthodoxe.
Islam
Les musulmans représenteraient à peu près un tiers de la population totale. Ils vivent surtout dans la partie Est de l'Éthiopie, autour de la ville d'Harar et dans les régions Somali et Afar. Ils respectent les principaux rites imposés par le Coran comme le jeûne du ramadan. Beaucoup partent en pèlerinage à la Mecque une fois par an.
Malgré le fait que l'Éthiopie soit un pays chrétien, les musulmans ne sont plus une petite minorité. On estimait leur population à 39 millions en 2020. Cela joue grandement sur la vie politique et sur l'identité de l'Éthiopie, dont la culture et l'histoire officielle est écrite du point de vue orthodoxe.
Aujourd'hui, les religions vivent en relative harmonie, même si la présence aux frontières d'un islam strict, par endroit fondamentaliste, a fait craindre au gouvernement l'introduction en Éthiopie d'un islam plus radical.
Les Falashas, ou les juifs éthiopiens
Les Falashas exercent une fascination sur le reste du monde, étonné par l'existence d'un peuple qui puisse être juif et noir. Mais il n'y a plus de Falashas en Éthiopie. Les derniers habitants ont été rapatriés par avion en 1984-1985 lors de l'opération « Moïse » (6 000 individus transportés par avion vers Israël) puis en 1991 lors de l'opération « Salomon » (14 000 individus).
« Falasha » signifie « étranger » ou « exilé ». C'est un terme péjoratif que le peuple éthiopien a commencé à utiliser très tôt pour désigner ce peuple à part. Eux se nommaient Beta Israel, soit la « maison », la « famille » d'Israël. Ils vivaient surtout autour de Gondar, en région Amhara. Ils ont exercé une grande influence sur la religion et la politique de l'empire éthiopien pendant des siècles, mais la persécution et les affrontements religieux ont finalement eu raison de leur présence dans le pays.
Il existe, entre Debark et Gondar, un « village Falasha », où vous trouverez le type d'artisanat que les juifs éthiopiens produisaient avant leur départ. Vous serez déçus si vous vous attendez à y rencontrer de véritables Falashas : le site est devenu une attraction touristique. Seule trace de leur passage, la synagogue peut encore se visiter.
Religions traditionnelles
Beaucoup d'ethnies isolées vivant selon un mode de vie plutôt traditionnel n'ont pas été pénétrées par les religions principales du pays. C'est le cas, par exemple, des ethnies Surma, Mursi ou Konso qui vénèrent un dieu païen, vivant dans le ciel. Ces tribus font aussi un usage important de la médecine traditionnelle. Certaines se sont converties à l'islam ou au christianisme, tout en continuant de vivre selon un mode de vie traditionnel.
Religion Rastafari
Lorsqu'il accéda au trône de Negus Negast en 1913, Ras Tafari Makonnen prit pour nom « Hailé Sélassié Ier, roi des rois, seigneur des seigneurs, Lion conquérant de la Tribu de Judah, Lumière du Monde, Élu de Dieu ». À la nouvelle de ce couronnement, le peuple Jamaïcain crut trouver son messie et commença à vouer un culte à l'empereur, vu comme la dernière incarnation de Dieu sur Terre.
Le Ras Tafari rendit visite à ses adorateurs en 1966. Après avoir refusé de sortir de l’avion en raison de la présence de près de 100 000 adorateurs rastafaris sur le tarmac, il a finalement été escorté vers sa limousine par Ras Mortimer Planno, un populaire leader rastafari. Cette visite est accompagnée de nombreux mythes, dont le fait que sa venue aurait provoqué des pluies et mis fin à la sécheresse qui sévissait alors.
S'en est suivi une vague de « rapatriement » de Jamaïcains vers l'Éthiopie, la terre promise. Dans les années 1950, Hailé Sélassié avait accordé 2 km² de ses terres personnelles à des descendant d’esclaves vivant en Amérique du Nord. Celles-ci, situées près d’Awassa dans la vallée du Grand Rift, hébergent aujourd’hui une communauté rastafari de quelques milliers de personnes dans la ville de Shashamané, ville située près d’Awassa dans la vallée du Grand Rift.
Peuples et ethnies
Il existe des dizaines d'ethnies éthiopiennes. Les principales sont l'ethnie Oromo, avec 17 millions d'individus (32 % de la population) et l'ethnie Amhara (16 millions, soit 30 % de la population). Viennent ensuite les Afars (7 %), les Gurages (4,3 %), les Tigrés (4,2 %), les Somalis (4 %) et bien d'autres peuples.
L'Éthiopie a une diversité ethnique incroyable, et certains de ses groupes ne comptent que quelques centaines de représentants. Les Karos, peuple de l'Omo, ne comptent plus que 300 représentants. Les Mursis, eux, ne sont plus que 3 000.
Chaque ethnie a ses traditions, ses rites, sa langue, certaines d'entre elles n'ayant aucun de ces traits en commun. Souvent retranchées dans des lieux isolés et difficilement accessibles, elles se sont développées de façon isolée, ce qui explique la force de leurs cultures. Les peuples de la vallée de l'Omo illustrent cette diversité de façon impressionnante, on y rencontre entre autres Surmas, Borenas, Hamers et Mursis.
Le découpage territorial, fait selon les ethnies majoritaires et la Constitution de 1994, donne le droit à chaque région de proclamer sa langue, et même de faire sécession. On parle de fédéralisme ethnique. Ce régime a connu sa première crise majeure avec la guerre du Tigré en 2020, qui a vu s’unir des forces oromo (Front de libération oromo, Armée de libération oromo) et tigréennes (front de libération du peuple du Tigré) contre le pouvoir en place. Celles-ci estiment que leurs ethnies sont sous-représentées dans les instances du pouvoir et sont reléguées au second plan par le gouvernement qui favoriserait surtout l’ethnie amhara.
De fait, lors des élections de 2021, des leaders oromo ont été emprisonnés, dont l’emblématique Jawar Mohammed, si bien qu’aucun candidat d’opposition n’était présent dans la région de l’Oromia. Les mouvements contestataires se multiplient, mais ils font face à une répression croissance de la part du gouvernement. Plusieurs milliers de Tigréens non-politisés ont également été arrêtés par le gouvernement.
Savoir-vivre et coutumes
Mode de vie
La famille est la cellule de base de la société éthiopienne et le mariage est une étape importante de la vie des jeunes gens. Il concerne en particulier les jeunes, voire très jeunes filles. Plus de la moitié des jeunes filles sont mariées avant leurs 18 ans.
Dans les tribus du sud, le passage à l'âge adulte est le moment des rites d'initiation et des mutilations corporelles, chez les garçons comme chez les filles (circoncision et excision). Dans le reste du pays, la majorité des garçons sont circoncis et, selon l'Unicef, 65 % des femmes sont excisées. Si cette pratique est critiquée, elle est encore vue par les populations comme un signe de la valeur de la femme.
Café et encens
La cérémonie du café est un moment important dans la vie sociale et le moyen pour les Éthiopiens d'accueillir un visiteur comme il se doit. Elle est toujours exécutée par une femme qui, assise sur son tabouret, manipule les divers outils nécessaires au rinçage, à la torréfaction et au broyage des graines de café. Une fois infusé, il est servi très chaud dans de petites tasses sans anse, accompagné de popcorn ou de pain local. Pendant la cérémonie, on embaume l'hôte des odeurs de l'encens et des herbes, brûlés dans un brasero.
Khat
Comme le café, le khat est important dans la vie sociale du pays, mais aussi dans son économie. Les feuilles vertes de cet arbre, mâchées longtemps, ont des vertus euphorisantes très appréciées de la population.
La mastication du khat entraîne discussions animées et débats passionnés. Sa consommation est associée à des échanges plus politiques : on fait des projets, on exprime ses idées, on s'énerve, on s'indigne... avant que les effets ne retombent quelques heures plus tard.
Issu plutôt de la culture islamique (on retrouve la même pratique au Yémen), l'usage du khat s'est répandu dans tout le pays. Malgré les conséquences néfastes qu'il peut avoir sur la santé, sa culture est devenue une source de revenu majeure pour de nombreux paysans, plus rentable que celle du café. Il s’agit aussi d’un des principaux postes d’exportations du pays.
Fêtes et jours fériés
La vie des Éthiopiens, qu'ils soient musulmans ou chrétiens, est rythmée par la religion. Périodes de jeûne, jours de fête, mais aussi mariages ou enterrements structurent la vie quotidienne. Beaucoup de ces fêtes sont devenues des jours fériés, et le gouvernement accorde désormais aux musulmans que leurs fêtes principales soient elles aussi fériées. Ces fêtes musulmanes sont soulignées.
- 7 janvier : Noël orthodoxe (Genna).
- 19 janvier : Épiphanie éthiopienne (timkat).
- 2 mars : commémoration de la bataille d'Adoua.
- Avril (variable) : Vendredi saint (Siklet).
- Avril (variable) : Pâques (Fasika).
- 1er mai : fête internationale du travail.
- 5 mai : jour des Patriotes.
- 28 mai : chute du Derg, fête nationale.
- Date variable : fin du ramadan (Eid El Fitr).
- Date variable : fête du sacrifice (Eid Al Adha).
- 27 septembre : fête de la Sainte Croix (Masqal).
- Date variable : anniversaire du prophète (Maulid).
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