Carte d'identité Louisiane
- Superficie : 125 674 km².
- Population : 4,66 millions d'habitants.
- Capitale : Baton Rouge (227 470 habitants).
- Villes principales : la Nouvelle-Orléans, Lafayette, Shreveport, Natchitoches, Alexandria.
- Président : Joe Biden depuis janvier 2021.
- Gouverneur de la Louisiane : Jeff Landry, membre du parti républicain, en poste depuis janvier 2024.
- Langues : l’anglais (américain) est la langue officielle, le français est la 2e langue la plus parlée.
Économie
L'économie américaine s'appuie sur le libéralisme absolu.
Dans ce registre, l'économie de la Louisiane a toujours été en dents de scie. Le taux de chômage y est à peine plus élevé (4,4 % en 2024) que la moyenne nationale, mais l’État subit une fuite des « cerveaux » vers Atlanta ou Houston, qui offrent des emplois mieux qualifiés. Avec ses voisins, l’État de Louisiane compte parmi les plus pauvres des États-Unis. Quant au Mississippi, c’est l’État le plus pauvre.
L’économie en Louisiane est d’abord liée à l’activité de son complexe portuaire, le plus important en tonnage d’Amérique du Nord et le 4e au monde. Reliant Baton Rouge au golfe du Mexique, en empruntant évidemment le Mississippi (première voie de navigation intérieure du pays), le Port of South Louisiana assure les échanges vers l’Amérique du Sud et l’Europe, en faisant notamment transiter la moitié des exportations de céréales.
Du fait de sa situation stratégique sur le golfe du Mexique, la Louisiane est, par ailleurs, un État foncièrement attaché au pétrole. C’est le deuxième raffineur du pays, la première place étant occupée par son voisin texan. C’est aussi une région d’extraction – sur terre et offshore (50 000 puits forés depuis 1920 !). Ce secteur emploie localement environ 300 000 personnes.
Dans un autre registre mais toujours grâce au golfe du Mexique, la pêche fournit un quart des poissons et fruits de mer (crevettes notamment) consommés aux États-Unis. Du fait de son climat semi-tropical, l’État est par ailleurs un important producteur de canne à sucre, coton, patates douces, etc.
Autre secteur d’importance, le tourisme est l’un des plus dynamiques, avec plus de 47 millions de visiteurs par an.
La culture des écrevisses
Ça fait bien longtemps que l’on déguste l’écrevisse (crawfish) en Louisiane. Les Indiens en appréciaient déjà la chair. Naturellement abondante dans les swamps (marais), elle ne sera produite industriellement qu’à partir des années 1940, surtout dans le Atchafalaya Basin. Mais l’irrégulière fluctuation des eaux en rend la production imprévisible, alors que la demande ne cesse de croître.
Dans les années 1960, on s’aperçoit qu’il est possible de développer la culture de ces jolies bestioles dans des espaces humides destinés au départ à d’autres usages, notamment à la culture du riz. Le contrôle de plus en plus précis de la montée des eaux permet de rationaliser la culture sur un même lieu : une année, on fait du riz, la suivante, des écrevisses. Cette double activité est économiquement très rentable. À l’ouest de Lafayette, du côté de Kaplan et Crowley, vous verrez souvent des petits cylindres rouges, blancs ou jaunes flotter dans les étendues d’eau au bord des routes. Ce sont les chapeaux des nasses à écrevisses.
La production d’écrevisses en eau douce ne fera que s’amplifier. Ainsi, la Louisiane réalise 90 % de toute la production américaine. Plus de 1 500 éleveurs le font industriellement (c’est-à-dire gèrent les flux d’eau et la récolte) tandis que 800 se contentent de les ramasser en milieu naturel. La Louisiane détient d’ailleurs le monopole de la récolte « naturelle » des écrevisses. Ce sont souvent des cultivateurs ou des pêcheurs qui gèrent ça en guise de boulot d’appoint.
Prisons lucratives
Mais il faut également compter avec le système carcéral, devenu en Louisiane une véritable industrie lucrative (le secteur pèse plus de 180 millions de dollars !). Avec 40 000 détenus, soit 1 adulte sur 86, la Louisiane compte le plus important taux de personnes emprisonnées au monde (13 fois plus qu’en Chine, par exemple). En cause, des lois extrêmement répressives (jusqu’à 10 ans de taule pour un chèque en bois, 25 ans, voire la perpétuité, pour un voleur à la tire en récidive). Mais aussi le choix de l’État, confronté à une surpopulation carcérale dans les années 1990, de faire appel aux shérifs locaux pour construire de nouvelles prisons, en leur versant en compensation une somme par prisonnier incarcéré, qu’ils utilisent à leur discrétion.
Conséquence, le nombre de prisons locales a explosé (on en compte 160), et pour assurer leur rentabilité les shérifs doivent les maintenir pleines en rognant au maximum sur les conditions de vie des détenus. Et, évidemment, les dépenses carcérales se font au détriment du budget destiné à l’éducation et à la santé, qui, eux, permettraient sans doute de réduire le taux d’incarcération de l’État, et donc les revenus qui en découlent...
Après le Covid : « America is Back »
Comme partout aux États-Unis, le Coronavirus a frappé très fort la Louisiane, et notamment La Nouvelle-Orléans, juste après Mardi gras où des dizaines de milliers de fêtards ont joué de la musique, se sont enlacés et embrassés en regardant les défilés.
Outre les milliers de morts, l’arrêt brutal d’une bonne partie de l’économie a remis à la rue des dizaines de milliers d’employés peu qualifiés, sans ressources et souvent sans aucune aide publique. L’embellie économique de ces dernières années, ici comme ailleurs, a pris de plein fouet ce mur épidémique. À la fin avril 2020, le compteur affichait plus de 25 millions de nouveaux inscrits au chômage. Face à cette crise d’une brutalité sans précédent (seule la crise de 1929 semble comparable en termes de dégâts sur le marché de l’emploi), Trump, alors président, a cherché à faire repartir une partie des grosses industries, sans pour autant avoir de vision pour juguler la pandémie.
Avec le mandat de Joe Biden, l’économie américaine est au beau fixe, portée par des dépenses publiques au plus haut et une consommation des ménages qui a largement retrouvé, en 2024, son niveau pré-Covid. Ainsi, mis à part un déficit budgétaire vertigineux (près de 7 % du PIB), les voyants sont revenus au vert et, contrairement à la situation en Europe, l’inflation galopante liée à la guerre en Ukraine a été maîtrisée (après un pic à 9,1 % en 2022, elle est retombée à 1,8 % en 2024). Un bilan reluisant que Kamala Harris ne manquera pas de mettre en avant pour tenter d’être élu face aux Républicains.
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