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Carte d'identité Thaïlande

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Temple Ayutthaya
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- Population : environ 70 millions d'habitants.
- Superficie : 513 120 km² (à peine plus petit que la France).
- Capitale : Bangkok (11 millions d’habitants, 19,5 millions dans le « grand Bangkok »).
- Langues : le thaï (langue tonale, comme le chinois et le vietnamien).
- Monnaie : le baht.
- Religions : bouddhisme (plus de 92 %), islam (moins de 5 %), christianisme (environ 1 %).
- Nature du régime : monarchie constitutionnelle à tendance autoritaire.
- Chef de l'État : le roi Maha Vajiralongkorn, également connu sous le nom de Rāma X.
- Premier ministre : Paetongtarn Shinawatra (coalition Pheu Thai et partis pro-militaires, depuis août 2024).
- Indice de développement humain : 0,8 (66e rang mondial).

- Monuments classés au Patrimoine de l'Unesco : la ville historique de Sukhothai et les villes historiques associées ; la ville historique d'Ayutthaya ; le site archéologique de Ban Chiang ; le complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai.

Économie

Une situation incertaine

25e au classement mondial, la Thaïlande est la 2e économie d’Asie du Sud-Est derrière l’Indonésie et devant la Malaisie, et ce, malgré ses nombreuses crises politiques et économiques. Depuis le coup d’État de 2014 et la Constitution adoptée en août 2016, renforçant la mainmise des militaires et de leurs alliés sur l’économie du pays, la croissance promise se fait un peu attendre.

Plusieurs raisons expliquent cela. La sécheresse d’abord, qui frappe le pays depuis maintenant plus de 20 ans et limite les récoltes. Le ralentissement de l’économie chinoise, qui entraîne aussi la consommation vers le bas, tandis que l’instabilité de certaines régions freine les investissements et le commerce. Sans parler de l’incertitude liée à la capacité du nouveau roi à prendre en main les choses de l’État à la suite de son père.

Malgré tout, cette économie émergente, dont les exportations représentent plus de 50 % du PIB, affichait un taux de croissance en 2022 de 2,6 %. Pas si mal ! De plus, la Thaïlande est un pays où la dette publique est assez peu élevée et qui peut s’enorgueillir de flirter avec le plein-emploi puisque le taux de chômage officiel est à peine supérieur à 1 %. Reste que les ménages sont, eux, surendettés (plus de 75 % du PIB) à cause de pratiques bancaires incontrôlées et que le salaire minimum légal, fixé entre 330 et 370 Bts par jour selon les provinces (2024), soit environ 260 € par mois, permet difficilement de joindre les 2 bouts.

Riziculture
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De la riziculture au tourisme en passant par l’industrie

Traditionnellement agricole, l’économie thaïlandaise s’est fortement industrialisée ces 60 dernières années. Aujourd’hui, quand bien même le Centre et le Nord restent d’importants producteurs maraîchers et fruitiers, l’agriculture et la pêche, qui occupent un tiers de la population active, ne représentent plus « que » 8 % du PIB.
Très dépendant de ses exportations, le pays expédie surtout du riz, bien sûr, mais aussi du caoutchouc, du maïs, du tabac, du coton et de la crevette d’élevage – activité liée à un véritable scandale écologique et humain –, qui hisse la Thaïlande au 2e rang des exportateurs juste derrière la Chine. 
L’Empire du Milieu est d’ailleurs le principal partenaire économique du pays, même si le Vietnam commence à lui faire de l’ombre en termes de concurrence.

Le secteur industriel représente lui 36 % du PIB, avec quelques secteurs de pointe tels que l’extraction minière, l’assemblage électronique et l’industrie mécanique, sans oublier le textile.
Jadis atelier de confection des grandes marques du globe, le pays est aujourd’hui déserté par ces mêmes groupes qui s’envolent vers d’autres pays aux salaires inférieurs, comme le... Vietnam. Vive la mondialisation…

Reste la grosse part du gâteau : le tertiaire, qui s’octroie plus de 55 % du PIB et emploie plus de la moitié de la population, dopé en partie par le tourisme, dont la Thaïlande continue de vouloir faire son cheval de bataille.

Côté énergie, malgré quelques gisements de gaz, le pays reste très dépendant. L’État a d’ailleurs multiplié les investissements dans les énergies renouvelables et a même prévu de construire la plus grande ferme flottante au monde. Le projet devrait voir le jour en 2037.

Droits de l'homme

Depuis son accession au pouvoir en mai 2014, après un coup d’État destiné à mettre fin aux nombreux troubles politiques, le général Prayuth Chan-ocha a totalement cloisonné le pays. Journalistes, blogueurs, opposants, militants associatifs font toujours les frais de la répression. Le Conseil militaire national pour la paix et l’ordre (CNPO) continue de diriger le pays, et les pouvoirs de l’armée ne cessent d’être élargis.
Sur le papier, Prayuth Chan-ocha a un allié de poids en la personne du roi Rāma X, qui a succédé à son père, décédé en 2016. La loi interdit en effet à quiconque de critiquer la monarchie et, par extension, le gouvernement et l’appareil militaire. Cette disposition facilite grandement les condamnations pour « lèse-majesté » qui pleuvent sur la société civile. Internet est plus que jamais sous contrôle, et le gouvernement a exercé des pressions contre Google, Facebook et YouTube pour supprimer des publications critiques. Le simple usage d’un réseau social pour informer de la tenue d’un rassemblement tombe sous le coup des lois contre la cybercriminalité. Les personnes organisant ces manifestations encourent, quant à elles, une peine de prison à perpétuité. Car la contestation monte. L’interdiction de rassemblement public est régulièrement contestée, surtout dans le milieu étudiant. Afin d’éviter au maximum la répression, les étudiants ont mené des actions symboliques. Par exemple, l’année du coup d’État militaire (2014), le 2e volet de la trilogie The Hunger Games met en scène un salut à 3 doigts, signe de résistance au régime. Un geste repris par les étudiants comme symbole de contestation. D’autres références de ce type sont utilisées, comme Hamtaro ou Harry Potter pour critiquer le pouvoir. D’ailleurs, dans son rapport de mars 2020, le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU déclarait que « l’état d’urgence est la dernière mesure d’une longue série de mesures draconiennes visant à étouffer les manifestations pacifiques et à criminaliser les voix dissidentes ». Mais le pouvoir reste intraitable et continue à sévir. À ce titre, en novembre 2022, Amnesty International demandait l’abandon de toutes les procédures judiciaires en cours envers des manifestants mineurs.
Pourtant, dans un tel contexte, en 2019, 1er signe d’espoir pour de nombreux démocrates : une toute nouvelle formation soutenue par la jeunesse, l’Anakot Maï (Parti du nouvel avenir), arrive en 3e position aux élections législatives. Mais son leader, Thanathorn Juangroongruangkit, est arrêté pour sédition et déchu de son mandat de député. Son parti est même interdit en février 2020. En avril 2022, nouvelle illustration d’entrave à la liberté d’expression, il est accusé de crime de lèse-majesté pour avoir critiqué la campagne de vaccination lors de la pandémie de Covid-19. Rebelotte, en 2023, Pita Limjaroenrat, anciennement cadre d’Anakot Maï et candidat au poste de 1er ministre, est inculpé après que son parti, Phak Kao Klai (Aller de l’avant), est arrivé en tête des élections. L’inculpation s’est révélée totalement farfelue et en janvier 2024, Pita (pour les intimes) est blanchi par la Cour constitutionnelle. Pour autant, entre-temps, par le jeu des alliances et le poids du Sénat à la botte du parti de l’ex-général, l’élection du 1er ministre a lieu sans lui grâce à une coalition composée de membres de l’ex-junte au pouvoir, pourtant largement minoritaire. Une confiscation totale de la démocratie. Si Aller de l’avant c’était prononcé pour l’abolition de l’article 112, il n’en est rien de Srettha Thavisin, l’actuel 1er ministre. 
Dans le sud du pays, où une rébellion musulmane séparatiste sévit depuis 2004, les négociations sont au point mort, et des attentats ciblés sont régulièrement perpétrés. Sur plus de 7 000 victimes de ce conflit, 90 % sont des civils. Dans les 3 provinces à la frontière malaise, les forces de sécurité procèdent à de nombreuses arrestations arbitraires aboutissant pour beaucoup dans des lieux de détention non officiels, hors de tout contrôle judiciaire. C’est aussi le cas à la frontière birmane où le peuple autochtone karen est régulièrement la cible des autorités. Après une enquête fleuve faite de manipulations, de rebonds rocambolesques et d’abus de pouvoirs, 4 fonctionnaires du parc national de Kaeng Krachan (200 km au sud-ouest de Bangkok) ont été arrêtés en août 2022 pour enlèvement, assassinat, disparition forcée et dissimulation de preuves dans l’affaire du jeune défenseur des Droits karen, Pholachi Rakchongcharoen, dit « Billy ». Son corps calciné avait été retrouvé au fond d’un réservoir du parc, assassiné alors qu’il enquêtait sur la maltraitance de villageois par l’État. Joyeux ! 
Les ONG s’inquiètent enfin de la situation d’étrangers, demandeurs d’asile ou pas, renvoyés dans leur pays alors qu’ils y risquent leur vie.
Dans ce sombre tableau qui n’honore pas ce pays si accueillant qu’est la Thaïlande, notons toutefois des bonnes nouvelles.
D’abord, n’oublions pas que la Thaïlande est le 1er pays d’Asie du Sud-Est à avoir accordé en 1932 le droit de vote aux femmes. Le mariage pour les personnes de même sexe, lui, est en bonne voie avec un texte de loi voté en ce sens en décembre 2023. Bonne nouvelle aussi, l’entrée en vigueur, en février 2023, de la loi relative à la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées. Il reste à voir comment elle sera mise en pratique dans le long terme.
 

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