Culture Israël, Palestine
En Israël
Musique
Après la création de l'État hébreu, des chanteurs emblématiques se sont illustrés, comme Shoushana Damari et Yafa Yarkoni, suivies plus tard par les Dudaïm, un duo accompagné de guitare romantique. Puis vint la grande prêtresse de la chanson hébraïque, Naomi Shemer (qui interpréta des compositions ou des poèmes de grands classiques tels Bialik, Tchernichovski, Rahel ou encore Nathan Alterman), la poésie israélienne étant largement diffusée par le disque.
De leur côté, les talentueuses Yéhoudit Ravitz et Hava Alberstein résistent au temps et aux modes, tout comme Shlomo Artzi et Yehoram Gaon, considérés comme des icônes.
Il faut aussi compter avec la sensibilité orientale que représentent des artistes comme Shlomo Bar et Yaïr Dalal (remarquable oudiste), ainsi que l'orchestre andalou israélien aux accents d'une nostalgie maghrébine qui interprète avec maîtrise les nuwwabat (pluriel de nouba) arabo-andalous.
Toujours dans le style oriental, à la frontière de la musique gréco-turque, yéménite et d'Afrique du Nord, s'illustrent Shimi Tavori, Boaz Shaarabi et Zehava Ben, dont les mélodies sont reprises hors les frontières.
Enfin, citons le Bustan Abraham, où musiciens juifs et arabes mêlent avec bonheur leurs traditions.
Le chanteur contestataire Aviv Geffen associe message poétique et provocation.
Toujours côté rock, acoustique cette fois, on peut écouter Tseva, un groupe hiérosolymitain qui chante en hébreu, ou le rock hipster de Umlala. La nouvelle scène israélienne a aussi vu émerger depuis 2006 Asaf Avidan, un auteur-compositeur à la voix très particulière.
Le rock black metal, le plus extrémiste, à l’orientation sataniste, est aussi représenté en Israël.
Cinéma
Depuis la fin des années 1980, le cinéma israélien fait preuve d'une vitalité sans pareille et rayonne de plus en plus dans le monde.
Les années 1950 et 1960 furent d'abord celles, en Israël, de films commerciaux. Menahem Golan traite avec un humour parfois douteux des relations entre Ashkénazes et Séfarades dans des films dits « Borekas ».
Puis ces mêmes thèmes furent traités avec sérieux et pudeur, cette fois, comme dans Sch'chur (1994), de Shmouel Hasfari et Hanna Azoulay-Asfari, où ces derniers dénoncent les antagonismes propres à la société israélienne partagée entre Orient et Occident, mettant l'accent sur la superstition, la violence familiale et le sacrifice.
Vinrent ensuite les cinéastes de la « nouvelle sensibilité », majoritairement de gauche, qui traitèrent essentiellement des relations ambiguës avec le monde palestinien, des tabous du sionisme et de l'establishment, ainsi que de la condition de la femme au sein des familles ultra-religieuses. Amos Gitaï et Ouri Barabash représentent ce courant majeur.
On connaît bien en France le cinéaste Amos Gitaï, profondément marqué par sa mère née en Israël d'une famille fondatrice du Parti travailliste. Lors de la guerre du Kippour, Amos Gitaï la filme avec une caméra super 8. Ses reportages sont régulièrement censurés car jugés trop propalestiniens.
S'ensuit un long séjour parisien où Gitaï étudie les thèmes de l'exil et de l'émigration. Gitaï dénonce alors les incohérences de sa terre malmenée et s'attaque au problème récurrent de la violence exercée auprès des femmes.
Ne pas oublier le cinéma politique incarné par Simone Bitton. Plusieurs documentaires. Mur est une poignante réflexion cinématographique, à partir du mur de séparation, sur le conflit israélo-palestinien, par une réalisatrice qui revendique sa double culture juive et arabe. Il reçut le prix Spirit of Freedom du film documentaire à Jérusalem en 2004.
Parmi les documentaires, citons D’une seule voix, de Xavier de Lauzanne, 2009. Le réalisateur suit les pas du musicien français Jean-Yves Labat de Rossi, parti en Israël-Palestine réunir de part et d’autre du mur des musiciens de toutes confessions autour d’un projet de tournée en France en 2006.
En Palestine
Musique
Même si la Palestine n'a pas donné naissance à des chanteurs aussi populaires que ses voisins libanais ou égyptiens, la musique fait partie intégrante de la vie quotidienne et jaillit à tout moment des autoradios, des cafés et des haut-parleurs.
Les enfants commencent leur journée de classe en chantant l'hymne national « Fida'i » (ma rédemption). Les adultes optent pour un réveil en douceur avec la voix de Fairouz, divine chanteuse libanaise qui a chanté Jérusalem mieux que personne. Le soir, on préfère Oum Kalthoum, la grande diva égyptienne.
Pour les artistes de rue, le mur de séparation est une immense page blanche. Comme à Berlin ou à Belfast, cette séparation est devenue liberté d'expression. Sur le béton ont jailli des personnages imaginaires ou réels, des slogans, des brèches et des paysages rêvés en trompe l'œil.
Parmi les œuvres les plus connues et les plus originales, citons les immenses portraits en noir et blanc de l'artiste français JR et de son acolyte suisse Marco, qui en 2007 ont monté le projet « Face2Face », ou comment mettre côte à côte des Palestiniens et des Israéliens pour abolir les différences.
Avec Inside Out, JR proposait aux Palestiniens et aux Israéliens de se photographier et de s'afficher en très grand des 2 côtés du mur. Impossible d'ignorer l'autre et son humanité.
Mais ceux qui « redessinent » le mur ne font pas l'unanimité parce que détourner son but primaire revient à effacer son caractère inhumain et à couvrir de couleurs les symboles d'oppression qu'il représente.
Cinéma
Le cinéma palestinien est relativement jeune en comparaison avec le cinéma arabe (surtout égyptien). Mais ces dernières décennies, il a pris de l'ampleur et acquis une certaine reconnaissance internationale.
Des réalisateurs étrangers s'intéressent aussi à la Palestine.
Le conflit, épicentre de la création cinématographique
Les relations israélo-palestiniennes constituent une large source d'inspiration pour ces réalisateurs qui, par ce biais, transmettent leur vision du conflit, alertent l'opinion internationale et proposent une image de la société palestinienne au-delà des clichés véhiculés par les médias.
Si les films sont tournés localement, les réalisateurs palestiniens qui parviennent à percer résident quasi tous à l'étranger, d'où ils peuvent plus facilement lever les fonds nécessaires pour financer leurs projets. Ils rencontrent un certain succès international.
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