Géographie, biodiversité et environnement Guyane
La Guyane fait partie du grand ensemble plateau des Guyanes, également appelé « bouclier guyanais », formé à l’âge précambrien
(entre 2,5 et 1,9 milliards d’années), un des plus anciens massifs de la planète, constitué de collines séparées par les mailles du réseau hydrographique. Il s’étend sur 1,5 million de km² et 6 pays : la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Suriname, la Guyane et le Brésil.
La Guyane se divise en plusieurs zones, principalement la bande côtière et les plaines ou terres basses, puis les collines de l’intérieur ou terres hautes.
Le trait de côte
Le littoral guyanais est un des plus instables au monde du fait des alluvions charriées par le fleuve Amazone : 745 millions de tonnes par an, dont environ 20 % migrent le long de la côte des Guyanes et reconfigurent celle-ci en créant d’immenses bancs de vase se déplaçant d’est en ouest.
Une autre action, celle de l’érosion, se combine à la sédimentation. Ainsi, la Guyane remodèle son trait de côte sur un cycle d’une dizaine d’années, avec des avancées et des reculs spectaculaires.
À Cayenne, le phénomène est très visible, avec tantôt des plages dégagées le long des pointes, tantôt des espaces colonisés par la mangrove.
La mangrove couvre 800 km², soit 80 % du littoral ; elle est composée de palétuviers gris et blancs aux racines échasses, véritable nurserie pour une abondante faune aquatique et aérienne. C’est un écosystème très dynamique qui se régénère sans cesse au gré des mouvements des bancs de vase.
La plaine côtière ou terres basses
Sur une mince profondeur, une plaine borde le littoral. Elle s’est formée au fil des alluvions marines recouvrant le socle précambrien. Des marais, baptisés ici « savanes » car ils sont couverts d’herbacées, s’étendent sur de vastes étendues. Flottant sur la vase et l’eau, les tapis herbacés sont aussi surnommés « pripris tremblants ». C’est le domaine des moucou-moucous (Montrichardia arborescens) et des fougères. La plaine de Kaw et les pripris de Yiyi en sont 2 superbes exemples.
Les collines ou terres hautes
Dès que l’on pénètre un peu plus à l’intérieur des terres, le plateau des Guyanes s’impose ; il représente 95 % du territoire. Formidable forteress quasi impénétrable et donc presque intacte, royaume de la forêt primaire équatoriale, il est un des derniers grands poumons verts de notre planète bleue.
Si l’altitude moyenne se situe entre 100 et 200 m, quelques massifs plus élevés se détachent : le massif Dékou-Dékou (500 m) et les Montagnes françaises (552 m) au sud de Saint-Laurent, les montagnes de la Trinité (636 m) derrière Saint-Élie, et le sommet tabulaire avec le mont Itoupé (830 m) vers le sud. Les montagnes Bellevue de l’Inini (851 m) forment la seule chaîne de montagnes, avec parfois des silhouettes volcaniques, séparée en 2 ensembles par la profonde vallée de l’Approuague.
Les inselbergs
Îlots rocheux émergeant d’une plaine ou d’un plateau (le plus célèbre est le pain de sucre de Rio de Janeiro), les inselbergs (nom composé de 2 termes allemands, Insel, « île », et Berg, « montagne ») sont nombreux en Guyane. Il y en aurait environ 200.
Ces petites montagnes de granit dénudées aux pans abrupts et monumentaux surplombent la forêt. Belvédères spectaculaires, ils ne sont pas souvent accessibles. Au bord de la N 2, la savane-roche Virginie est la plus facile à explorer.
Fleuves et cours d’eau
Les effets combinés de la forte pluviométrie équatoriale et de l’imperméabilité des sols ont engendré un dense réseau hydrographique de direction sud-nord qui se déverse dans l’Atlantique et se ramifie autour des principaux fleuves : le Maroni – à la frontière du Suriname, le plus important de Guyane avec 520 km de long et un débit de 1 700 m3/s –, la Mana, le Sinnamary, l’Approuague et l’Oyapock, à la frontière du Brésil. Les affluents et sous-affluents très nombreux, qu’on appelle ici « criques », nourrissent les débits généreux de ces véritables autoroutes liquides. Vers la mer, la marée se fait largement ressentir et creuse des estuaires très ouverts ; les fleuves sont calmes.
Vers l’intérieur des terres, les sauts, sortes de rapides liés à des affleurements rocheux, se multiplient et rendent la navigation compliquée, voire impossible, surtout en saison sèche. La Mana, qui prend sa source au nord de Saül, est ainsi connue sous le nom de « fleuve aux 99 sauts ».
Aujourd’hui, sans parler du climat d’insécurité qu’il génère, l’orpaillage illégal pose un grave problème environnemental. La multiplication des sites provoque à la fois un déboisement par plaque, le « mitage » de la forêt, le rejet dans les eaux du mercure utilisé pour amalgamer l’or, mais aussi la turpitude des fleuves et rivières salis par les boues jaunâtres des placers.
Biodiversité, faune et flore
Le maître mot de la Guyane en la matière est « biodiversité ». Sur un seul hectare de forêt, on recense plus d’espèces que toute la flore hexagonale n’en compte : jusqu’à 700/ha poussent du sol à la canopée ! Les 1 500 arbres différents ne sont que la partie émergée de l’iceberg, puisqu’ici il y a aussi une multitude de plantes épiphytes (dont plus de 750 espèces d’orchidées inventoriées), de lianes, de mousses, de lichens, de fougères…
La forêt amazonienne
Elle couvre 95 % du territoire, soit 8 millions d’hectares, et, bien qu’étudiée, elle conserve toujours sa part de mystère.
Lorsque l’on remonte un fleuve, la première vision de la forêt est trompeuse. Les berges baignées de soleil sont investies par une multitude d’arbres, d’arbustes et de lianes. C’est la forêt ripicole, une sorte de rideau de verdure qui protège la véritable forêt intérieure.
Une fois dépassé cette lisière, la forêt devient moins dense et présente différents étages. Au-dessous des grands arbres, dont les houppiers forment la canopée à 40-60 m de hauteur, la course à la lumière fait rage (seule 2 à 3 % de la lumière pénètre) tout en restant fair-play ! Ainsi, les ramures se déploient souvent à quelque distance les unes des autres, une réserve baptisée « timidité des cimes » par les botanistes.
En regardant vers le ciel se dessine une sorte de vitrail de feuillages aux contours bleus.
Faune de la forêt amazonienne
Les entomologistes en herbe ont de quoi se régaler ici tant les petites bêtes rampent ou volètent à foison ; on a répertorié 524 familles d’arthropodes (insectes, araignées, scorpions, scolopendres, millepattes).
- Les créatures les plus visibles et séduisantes sont les papillons de jour, avec en tête de liste le magnifique morpho. Ses grandes ailes bleutées aux reflets métalliques sont devenues un des symboles du département !
- Tout aussi emblématique, la matoutou est une mygale arboricole, duveteuse, avec le bout de ses 8 pattes orange.
- L’araignée amblypyge, cavernicole, star dans Harry Potter 4, est dépourvue de venin.
- Finalement, ce qu’il faut le plus craindre, ce sont les légions de fourmis, les volées de moustiques à la tombée de la nuit et les guêpes qui nidifient sous les feuilles.
- Autres habitants nombreux et bruyants, surtout la nuit, les amphibiens ! Pas moins de 132 espèces sautant et croassant, dont le crapaud buffle, la rainette patte d’oie, le dendrobate teint ou encore la phylloméduse de Cope.
- Les oiseaux : La Guyane est un véritable sanctuaire ornithologique et compte plus de 700 espèces d’oiseaux nicheurs sur son territoire,
soit le double de ceux repérés sur le sol hexagonal. Citons l'ibis rouge, le coq-de-roche, le hoazin huppé, le toucan et la harpie. - Les mammifères : chauves-souris, singes-écureuils, tamarins à mains dorées, félins (ocelot, jaguarondi, chat margay, chat tâcheté, jaguar).
- Les tortues marines : tortues vertes, tortues luth, tortues olivâtres.
- Les poissons et mammifères marins : aïmaras, piranhas, atipas, loutres.
Environnement
Consciente de son exceptionnel patrimoine naturel, la Guyane a fait d’importantes démarches pour placer son territoire sous protection.
Depuis 2001, le Parc naturel régional de la Guyane couvre une mosaïque de paysages sur la bande littorale autour de 6 communes : Mana, Iracoubo, Sinnamary, Roura, Ouanary, Saint-Georges. Soit 6 271 km2 de marais, mangroves, forêts, savanes, monts et montagnes. Le parc gère également 2 réserves naturelles nationales, celle de Kaw-Roura, qui, avec 94 700 ha répartis entre montagne et plaine, est la 3e plus grande de France, et celle de l’Amana, de 14 800 ha principalement côtiers.
Le parc mène une politique de développement durable, cherchant à protéger et à mieux connaître les milieux naturels (suivis scientifiques de la faune et de la flore, lutte contre les pollutions, notamment liées à l’orpaillage), à valoriser les pratiques culturelles, à animer ces territoires et à favoriser l’écotourisme.
Créé en 2007, le Parc amazonien de Guyane (PAG) est, avec 3,4 millions d’hectares au centre et au sud de la Guyane, le plus grand Parc national de France… et d’Europe !
L’enjeu de ce parc, établi sur 5 communes (Maripasoula, Papaïchton, Camopi, Saül et Saint-Élie), est primordial. Il repose sur trois axes de valorisation avec un volet sur la biodiversité, un autre sur les cultures amérindiennes bushinengués et créoles, et un dernier pour accompagner les communautés sur la voie d’un développement durable et respectueux.
L’étendue du PAG, cumulée au Parc national des Tumuc-Humac (Brésil), constitue la plus grande aire protégée du monde d’un seul tenant !
Le plateau des Guyanes constitue aujourd’hui un des derniers grands massifs forestiers tropicaux bien préservés. Il est urgent d’assurer à long terme sa sauvegarde
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