Géographie, paysages et environnement Nord-Pas-de-Calais

Si l’on sait l’enviable situation géographique de la région sur la scène européenne, la diversité de ses paysages a également de quoi surprendre le visiteur.

Plages de la Côte d’Opale et falaises du cap Gris-Nez, plateaux de l’Artois, polders flamands, bocage vallonné de l’Avesnois et du Boulonnais, tout se succède en contrastes, baigné par une lumière inimitable et changeante.

Région charnière entre le Bassin parisien et l’Europe du Nord, elle représente 2,3 % du territoire français avec ses 12 414 km² de superficie. L’étiquette « plat pays » n’est pas totalement injustifiée puisque son relief ne dépasse pas 266 m d’altitude.

Au nord-est, au pied de l’escarpement de l’Artois, le Bas-Pays s’étend des polders des Moëres à l’Escaut, région de plaines et de collines dominée par les monts des Flandres, qui culminent quand même à 176 m à Cassel ! Ce Bas-Pays couvre l’essentiel du département du Nord. De Dunkerque à Lille, on traverse la plaine maritime avec la dépression marécageuse de Saint-Omer, les collines du Houtland, la plaine de la Lys et le pays de Weppes.

Au sud, le Haut-Pays part de la crête de l’Artois et s’étend jusqu’aux Ardennes en passant par l’Avesnois – la « petite Suisse du Nord » –, le Boulonnais et la Thiérache. Plateaux boisés, bocages et vallons se succèdent jusqu’à la vallée de la Sambre.
Haut Boulonnais et haut Artois regorgent de larges vallées, telles celles de l’Aa (chérie des cruciverbistes), de la Course et de la Créquoise. Au sud-ouest, d’autres larges vallées humides et verdoyantes forment le pays de Montreuil. Dans la partie centrale, on trouvera les bas plateaux du Cambrésis.
Enfin, c’est le long des 140 km de côtes qui forment le littoral régional que se rejoignent mer du Nord et Manche, entre cap Gris-Nez et cap Blanc-Nez. Au nord-est de ces des 2 caps s’étend la plaine maritime, la plus plate et la plus basse d’Europe, qui va jusqu’aux Pays-Bas. Au sud-ouest, les grandes falaises de craie dominent les bas champs.

La région possède 3 parcs naturels régionaux couvrant le quart de sa superficie totale :

• celui des Caps et Marais d’Opale dans le Pas-de-Calais ;
• celui de l’Avesnois à l’est de la région, bordant les Ardennes et le Hainaut belge ;
• celui de Scarpe-Escaut, qui a aussi créé un parc transfrontalier avec ses voisins belges.

Ce dernier, créé en 1968, fut le tout 1er parc naturel régional de France et présente la particularité d’intégrer des villes qui furent fortement industrialisées, véritables enclaves de production de masse au milieu de forêts immenses.

S’il est un élément emblématique de la région qui incarne cet élan de reconversion « verte », c’est bien le terril. Il y a un demi-siècle, ces montagnes de charbon abritaient quelques vestiges de végétation sur leurs flancs, quasi fossilisés.
Aujourd’hui, elles commencent à en être recouvertes ! Les terrils, grimpant jusqu’à 180 m de hauteur, font désormais le bonheur des promeneurs et des amateurs de faune et de flore, plus de 500 espèces étant revenues s’y installer.
Parmi les plus représentatifs, les 2 terrils qui surplombent la commune de Loos-en-Gohelle, ceux des fosses de Ferfay, celui de Pinchonvalles au sud de Liévin et surtout celui de Noeux-les-Mines, dont on peut dévaler les pentes à skis en toute saison.
Mais il n’y a pas que les terrils qui font peau verte, de nombreuses friches industrielles, telle la « fosse Saint-Pierre » près de Lens, ont également été réhabilitées en espaces dédiés au développement durable.

Les affaissements de terrain, provoqués par le creusement de galeries et de fosses lors de l’exploitation minière, sont eux à l’origine de la formation de grands lacs, aujourd’hui transformés en véritables bases nautiques et réserves biologiques préservées. Les sites les plus connus : le parc de la Glissoire à Avion et Lens, les « marais » de Wingles et Calonnix, la Mare à Goriaux à Wallers, le ValJoly à Eppe-Sauvage, le Clair des tourelles de Roost-Warendin, la base de loisirs de Chabaud-Latour ou encore la plage du terril des Argales de Rieulay.

Enfin, depuis quelques années, la région se tourne également vers les énergies renouvelables et de plus en plus d’éoliennes viennent concurrencer les terrils et les beffrois dans le ciel du Nord. Les toits se parent de panneaux solaires, et un vrai enjeu de l’anti-gaspillage énergique réside dans la restauration des corons. Ces anciennes demeures ouvrières, symboles de la région, étaient en effet très mal isolées et donc énergivores, car le charbon permettait de se chauffer facilement.

Comme pour son patrimoine culturel, le Nord-Pas de Calais a donc su puiser dans les espaces « noirs » de son passé pour les transformer en lieux chargés de répondre aux enjeux environnementaux actuels et à venir.

Avec 680 km de canaux navigables et ceux de la Belgique voisine, le Nord - Pas de Calais offre 1 300 km de parcours fluviaux exceptionnels, car en boucles. Les fleuves côtiers sont le lieu de prédilection du canoë-kayak et permettent même de longues randonnées de plusieurs jours, pourquoi pas jusqu'à la mer !

Mais s’il existe un site exceptionnel à ne pas manquer, c’est bien le marais de Saint-Omer. Le seul de France à être habité et cultivé, qu’on parcourt en barque, en escute, pour se glisser dans les étroits wateringues, ou en bacôves pilotées par des gens du marais qui vous le font découvrir sur 300 km.