Traditions et coutumes Uruguay

En Uruguay, on ne plaisante pas avec le carnaval. Celui de Rio est plus débridé ? Soit. Celui de Trinidad plus connu ? D’accord. Mais aucun n’est aussi long que le carnaval de Montevideo, qui s’étend du dernier samedi de janvier jusqu’au début mars !

Durant 40 jours, se succèdent ainsi les défilés dans les rues, envahies de chars en carton pâte, de danseurs costumés et de danseuses largement dévêtues, parmi lesquelles trônent en majesté les reines de beauté des différents quartiers. Les rythmes africains du candombe, aux tambours résonnant de leurs transes (voir « Musique » dans « Culture »), héritage de l’esclavage passé, y côtoient les murgas brocardant personnalités et actualité, tandis que les acteurs de rue se livrent à des parodies de politiques…

Les deux principaux défilés ont lieu sur l’avenue 18 de Julio au moment de l’ouverture des festivités, puis lors du Desfile de Las Llamadas des quartiers Sur et Palermo - ainsi nommé en écho aux tambours qui semblent s’appeler et se répondre.

Demandez à un Uruguayen quelle boisson il emporterait sur une île déserte. La réponse ne fait aucun doute : le mate, bien sûr. On remarque très vite cette manie de se balader thermos sous le bras, à longueur de journée, jusque dans la rue, à la plage, en faisant ses courses ou au travail même !

Mais qu’est-ce que le mate ? Une infusion de la yerba mate, Ilex paraguariensis de son nom latin, un cousin du houx poussant principalement chez les voisins argentin, brésilien et paraguayen, dont les feuilles sont séchées et concassées. La mate ne se boit pas dans une tasse ni même un verre, mais dans une calebasse évidée et ciselée, elle-même appelée mate (vous suivez toujours ?). Autre règle : on ne le boit pas en trempant ses lèvres dans le liquide, mais en l’aspirant à travers la bombilla, une sorte de paille métallique destinée à empêcher les débris de remonter.

La préparation tient du rituel immuable. Les feuilles séchées doivent être jetées à l’oblique dans le récipient, puis mouillées d’un peu d’eau froide, avant de verser dessus l’eau très chaude - mais surtout pas bouillante ! Le goût est acre, amer, assez peu plaisant à vrai dire pour un palais inaccoutumé.

Mais à l’inspirer à petites gorgées, le mate libère d’intéressants parfums de bois, de végétal rappelant le thé vert. Sa haute teneur en caféine énergise et certains lui prêtent même des vertus curatives. Résultat : cocktails, glaces et même shampoings, on le retrouve désormais partout !

Lors d’un voyage à Washington, en 2014, l’ex-président Mujica s’est fait remarquer par une déclaration singulière : « Nous ne sommes pas très travailleurs, nous travaillons ce qu’il faut, sans nous tuer à la tache ; c’est notre tradition, notre culture qui le veut » ! Et c’est vrai que les Uruguayens sont toujours prêts à faire la fête…