Traditions et coutumes Croatie
Religions et croyances
La Croatie est un pays fortement catholique. Depuis la chute du système communiste qui l'avait bannie, du moins officiellement, la religion a repris une place très importante tant dans la sphère privée que publique. D'après les enquêtes les plus récentes, 86,3 % de la population se définissent comme catholiques, alors que seulement 4,4 % se déclarent orthodoxes et 1,5 % musulmans, le reste de la population se déclarant sans confession ou d'une autre religion.
La libéralisation des années 1980 avait déjà entraîné une forte croissance des baptêmes et mariages religieux. Cette recrudescence du catholicisme en Yougoslavie est alors couronnée par un phénomène étrange. 1 an après la mort de Tito, la Vierge apparaît à Međugorje, bourgade des hauts plateaux d'Herzégovine. Tous les 25 du mois, elle délivre son message et attire des foules de pèlerins, même si le phénomène n'est pas reconnu par le Vatican.
Avec la guerre, le message de la Vierge de Međugorje a pris une tournure plus politico-religieuse, les franciscains de la paroisse attestant que celle-ci combattait avec le peuple croate. Le HDZ, parti au pouvoir à l'époque de Tuđman en Croatie, a bénéficié du soutien de l'Église pour mettre en place sa politique. Les autorités religieuses n'ont en effet que faiblement dénoncé les nombreuses atteintes aux Droits de l'homme perpétrées par le pouvoir en place. Cependant, l'Église avait réagi à la politique pratiquée en Bosnie.
Depuis 1997, l'Église prend quelque peu ses distances, et l'archevêque de Zagreb, Josip Bozanić, a dénoncé certaines pratiques du pouvoir, notamment en matière de corruption. On peut aussi souligner le rôle du Vatican dans son soutien à l'indépendance de la Croatie et l'affirmation politique de la jeune république.
La visite du pape Jean-Paul II à Zagreb, en 1998, qui rassembla des centaines de milliers de fidèles, reste un événement hautement symbolique. La béatification du cardinal Stepinac par Jean-Paul II a toutefois soulevé de brûlants débats. Cet ancien archevêque de Zagreb est en effet on ne peut plus controversé puisque, au cours de la Seconde Guerre mondiale, tout en publiant des lettres condamnant les persécutions de Serbes et de juifs, il continua à reconnaître le pouvoir en place.
Le nombre de graffitis muraux évoquant ce sujet atteste de l'importance prise par l'Église dans la vie politique croate. En 2009, Stipe Mesić (président de 2000 à 2009) a d'ailleurs demandé à l'Église croate de rester à sa place, la trouvant trop interventionniste dans le domaine politique, et s'est attiré les foudres de l'épiscopat qui lui a reproché de ne pas être un bon catholique...
L’Église garde toujours une forte influence. En atteste ce référendum, organisé avec son soutien, fin 2013, qui entraîna l’interdiction du mariage homosexuel dans la Constitution. En 2014, une loi leur accorde cependant une union civile (dite « partenariat de vie »), en 2022, le droit d’adopter.
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