Traditions et coutumes Samoa
‘Ava
On le connaît davantage sous le nom de kava. Une légende polynésienne évoque l’apparition de cette boisson couleur de terre, servie au premier homme par le Créateur lui-même. Symbole de respect, de sociabilité, de communion avec les autres, le ‘ava est indissociable du fa’a samoa, la coutume : on le consomme encore de manière rituelle lors des réunions publiques entre matai (chefs), à l’occasion des cérémonies politiques nationales, des rencontres religieuses, ou lors de la visite d’un dignitaire par exemple. L’étiquette est essentielle : non pas celle sur la bouteille, mais l’ordre dans lequel le breuvage est servi, qui doit refléter le statut social de chacun !
Le ‘ava est tiré d’une espèce locale de poivrier (Piper methysticum). Sa racine est séchée et longuement pilée, puis arrosée d’eau, donnant un liquide un tantinet gluant, filtré à travers des fibres d’hibiscus avant d’être versé dans le tanoa (bol commun). Il est ensuite servi dans des demies noix de coco (ipu tau) selon l’ordre protocolaire, avec une bonne rasade de discours de bienvenue et de remerciements appuyés.
Est-ce bon ? Pas vraiment. Est-ce mauvais ? Pas davantage. Le ‘ava a indéniablement une saveur végétale, un peu poivrée (rien d’étonnant…). Légèrement euphorisant, il engourdit les lèvres, la langue, la tête aussi si l’on en consomme trop. Il aidait autrefois les hommes à communiquer avec les esprits et les prêtres à entrer en transe – raison pour laquelle les missionnaires firent de leur mieux pour l’interdire.
Danse
Anniversaires, mariages, réunions religieuses ou civiques, rencontres sportives, toutes les occasions sont bonnes pour danser aux Samoa ! Renseignez-vous pour savoir si un événement public quelconque est prévu pendant votre séjour.
Ceux qui ont eu l’occasion de voyager dans le Pacifique s’en seront déjà rendu compte : la danse samoane est présente dans la plupart des shows présentés dans les grands hôtels de l’aire polynésienne, d’Hawai’i à Tahiti. Plus précisément, c’est la spectaculaire danse du feu (fire knife dance) masculine à laquelle on assiste généralement. Les Samoans parlent de ailao (ou siva) afi. Le principe : sur un rythme trépidant de tambours, jongler avec un long bâton-couteau prolongé de torches à chaque bout, jusqu’à donner l’impression, grâce à la vitesse atteinte, de créer un cercle de feu.
L’impressionnant fa’ataupati (Samoan slap dance) est lui aussi réalisé exclusivement par les hommes, sans musique, dans un concert de chants scandés aux accents guerriers et de claquements de mains sur les cuisses, les bras et le torse.
Quant au siva, c’est la danse des femmes, rappelant un peu le tamouré tahitien, en version nettement moins saccadée et… plus habillée. Dans le siva, comme dans le hula hawaïen, la grâce est essentielle. Les gestes sont symboliques ; les bras, les mains, les doigts évoquent ici les éléments. Rigolo : le déplacement latéral, pointe des pieds et talons alternativement joints, évoquant quelque chose de Michael Jackson dans Moonwalker (en plus doux) !
Femmes et hommes pratiquent aussi des danses assises (ma’ulu’ulu), rythmés par claquements de mains et tambours ; ce sont les seules où l’on peut les voir se produire côte à côte. Les gestes évoquent les activités du quotidien d’autrefois : écrasement des tubercules de taro pour fabriquer le poi ou de l’écorce du mûrier pour faire du tapa, agriculteur, pêcheur, rameur en pirogue…
Tapa (siapo)
Traditionnellement fabriqué dans toute la Polynésie et une partie de la Mélanésie, le tapa est une sorte d’étoffe constituée à partir d’écorce. Porté aujourd’hui encore lors des occasions cérémonielles et des danses, offert à l’occasion d’un mariage ou d’un enterrement, il est aussi désormais vendu aux touristes comme souvenir…
La recette ? Prenez des jeunes branches de mûrier, nettoyez-les, pelez-les, puis séparez l’écorce externe (trop dure et inutilisable) de l’écorce interne, ou u’a (plus souple). Rassemblez cette dernière dans un bol d’eau pour la garder humide, grattez successivement chaque morceau méticuleusement avec trois sortes de coquillages différents, placez le tout bien à plat et tapez sans ménagement à l’aide d’un battoir carré spécialement conçu (i’e), en alternant ses côtés plats et ceux incrustés de dents.
Alternativement, vous pourriez utiliser une sorte de long battoir d’1 m à bout plat. Le but : étirer la pâte en largeur, jusqu’à former des sortes de fines crêpes. Il est temps, alors, de superposer plusieurs de ces « feuilles » et de les battre à nouveau, jusqu’à ce qu’elles n’en fassent plus qu’une grande.
Le siapo peut ensuite être teinté ou décoré à l’aide de colorants naturels : l’écorce du cèdre de Java donne un brun profond, la noix brûlée du bancoulier (noyer des Moluques) le noir, les graines de roucou le rouge, la racine de curcuma le jaune et la sève du bananier le violet. 13 motifs traditionnels stylisés sont utilisés dans les représentations : éléments géométriques, feuilles, coquillages, fleurs, empreintes d’animaux, etc.
- Plus d'infos sur le siapo
Tatau (Tatouage)
C’est en Polynésie que le tatouage a atteint sa plus haute expression et aux Samoa qu’il a le mieux survécu à la modernité, malgré l’opposition féroce des missionnaires. Signe de l’appartenance à un clan, il marque encore l’entrée des jeunes gens dans la vie adulte, avec la réalisation du pe’a, (ou malofie) qui dessine à même la peau une sorte de « culotte » aux lignes horizontales, entre le haut de la taille et les genoux. Des portions entières du dessin sont pleines : autant dire que le processus, largement ritualisé et accompagné de chants, prend du temps (deux semaines en général).
Il est aussi fort douloureux : le tufuga ta tatau utilise traditionnellement des dents de requins, des os et des coquillages affûtés, plongés dans une encre tirée de la combustion de la noix du bancoulier. La douleur endurée vaut rite de passage et symbolise l’attachement au fa’a samoa (voir Traditions), la coutume. Impossible de craquer en route : un tatouage inachevé apporterait la honte à toute la famille.
Les femmes ont leur propre tatouage de référence : le malu. Consistant en lignes parallèles plus espacées, il s’étend du dessous du genou jusqu’à la limite des fesses – une zone traditionnellement cachée aux regards. Jadis réservé aux filles de chefs, le malu s’est démocratisé depuis les années 1990 et est même devenu, dans les communautés samoanes de Nouvelle-Zélande et d’Australie, un symbole d’attachement culturel à ses origines. Mais dorénavant, plutôt que de le cacher aux autres, on échange ses photos sur les réseaux sociaux… Traditionnellement, aux Samoa, les femmes pouvaient aussi être tatouées sur les doigts et le bas ventre.
Jours fériés
- 1er et 2 janvier : Nouvel An.
- Mars-avril : Vendredi Saint et lundi de Pâques.
- Lundi de mi-mai : fête des mères.
- 1er juin : fête de l’indépendance (l’occasion de nombreuses festivités, dont une grande compétition de canoës).
- Lundi suivant le 2e dimanche d’août : fête des pères.
- Lundi suivant le 2e dimanche d’octobre : White Sunday (Lotu-a-Tamaiti) ; c’est la fête des enfants.
- 25 et 26 décembre : Noël et Boxing Day (beaucoup de choses ferment pendant 2-3 semaines autour de Noël et du Nouvel An).