Carte d'identité Équateur
- Population : environ 17 000 000 habitants.
- Superficie : 283 560 km².
- Densité : 70 hab/km².
- Capitale : Quito (2,6 millions d’habitants). Guayaquil est la 2e ville la plus peuplée avec environ 2,7 millions d'habitants.
- Langues : l’espagnol (langue officielle) mais aussi, dans la Sierra, le quichua et, en Amazonie, le shuar et le waorani, entre autres.
- Âge moyen : 29 ans.
- Espérance de vie : 77 ans.
- Monnaie : le dollar américain (qui a remplacé le sucre en septembre 2000).
- Régime : république, régime présidentiel.
- Chef de l'État : Daniel Noboa, depuis novembre 2023.
- Religion : catholique 80 % ; autres courants (principalement chrétiens) 12 % ; sans affiliation 8 %.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la vieille ville de Quito ; le centre historique de Cuenca ; le parc national Sangay ; le chemin de l’Inca (Capac Ñan) ; les îles Galápagos ; Quito.
Économie
Quand le président Rafael Correa arrive au pouvoir en 2006, l’économie équatorienne est laminée par la crise engendrée par le libéralisme sauvage des années 1990, celle-ci ayant abouti à la faillite du système bancaire et au remplacement du sucre (la monnaie nationale) par le dollar US en 2000.
Entre la fin des années 1990 et 2003, quelque 1,5 million d’Équatoriens ont quitté le pays et, en 2004, le taux de pauvreté a frôlé les 45 %. Économiste de centre gauche, proche des gouvernements néosocialistes de Bolivie et du Venezuela, Correa lance la « Révolution citoyenne », dont les mots d’ordre sont la lutte contre les inégalités, la modernisation de la « matrice productive » et la réforme institutionnelle.
La nouvelle Constitution adoptée en 2008 instaure le principe d’une « politique économique souveraine qui ne tolère plus les abus d’aucune multinationale ». Elle promeut en outre un système économique « social et solidaire », alternative à l’économie de marché. La propriété privée est ainsi relativisée par la reconnaissance d’autres types de propriétés : communautaire, associative, étatique...
Le gouvernement de la « Révolution Citoyenne » multiplie alors les investissements les investissements dans les écoles, la santé, les retraites et les infrastructures de transports, transformant le pays en un vaste chantier. Résultat, entre 2006 et 2014, le pays s’est réellement modernisé, la pauvreté est passée de 30 % à 22,5 % de la population (!), le système de santé et l’éducation se sont améliorés, les inégalités sociales ont été réduites et beaucoup des personnes ayant émigré durant la décennie précédente sont revenues.
Toutefois, si entre 2007 et 2013 le PIB a connu une progression moyenne annuelle de 4,2 %, depuis 2015 la croissance s’essouffle et le pays entre dans une nouvelle phase difficile. Son économie reste basée sur l'exportation des matières premières. Elle est donc fortement tributaire des marchés internationaux et, de ce fait, la baisse de la demande internationale, la baisse des cours de ces produits a fragilisé l’avenir économique de l’Équateur, qui n’a plus les moyens de mener à bien les réformes voulues, notamment dans le domaine de l’éducation, qui permettrait à terme de passer à une économie reposant sur le savoir et l’innovation et non plus sur ces seules ressources non renouvelables.
Par ailleurs, si la pauvreté a bel et bien diminué, elle reste forte, et particulièrement dans les campagnes et les communautés autochtones. Celles-ci reprochent à Correa de ne pas avoir changé la matrice du développement économique, puisque celui-ci dépend toujours de l’exploitation des matières premières nuisible pour l'environnement.
Par ailleurs, le tremblement de terre de 2016 qui a ravagé les régions côtières d’Esmeraldas et de Manabi a eu un coût humain, mais aussi financier.
Élu en mai 2017, Lenín Moreno a hérité d’une situation difficile. Outre les dépenses engagées après le séisme de 2016 qui a ravagé les régions côtières d’Esmeraldas et de Manabi, et la dette colossale qu’elles ont contribué à creuser (près de 40 % du PIB en 2017), les recettes pétrolières continuent de stagner et les charges douanières imposées par son prédécesseur limitent toujours la compétitivité du pays par rapport à ses voisins. En avril 2018, un an après son élection, le président Moreno a présenté un ambitieux plan économique visant à faire « repartir » l’Équateur. Basé sur 14 points, le programme, qui prévoyait notamment une baisse drastique du nombre de fonctionnaires, est alors critiqué par l’aile gauche du parti présidentiel, craignant un basculement « libéral » du pays, imposé par les exigences du FMI et surtout de la Chine, 1er bailleur du pays. En conflit ouvert avec son prédécesseur, force est de constater que Moreno s’éloignait de plus en plus de la politique économique des années Correa, marquées par un État très interventionniste.
Le virage néo-libéral emprunté par Lenín Moreno a suscité un vif mécontentement parmi une partie de la population et d’importantes manifestations ont éclaté dans tout le pays afin de protester contre les mesures économiques prises par le président, jugées absurdes et injustes envers les populations les plus démunies. L’élection de son successeur Guillermo Lasso, en 2021, ne va pas apaiser la situation. Celui-ci privilégie un programme favorable aux entreprises et les protestations contre la hausse des carburants et l’augmentation du coût de la vie s’accentuent. Cela engendre également une hausse de la délinquance, du trafic des drogue et des crimes organisés. L’état d’urgence est décrété à 3 reprises en 2022.
Malgré une situation politique catastrophique, l’année 2023 a enregistré une légère reprise économique comparée aux 2 dernières années de déclin, impactées aussi par la crise du Covid-19. L’Équateur exporte aujourd’hui davantage qu’il importe, ce qui lui permet de maintenir une balance commerciale positive.
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