Culture et arts Inde
Cinéma et Bollywood
1 200 films muets furent tournés en Inde et le 1er film parlant date de 1931. Moins d’un siècle plus tard, le cinéma est devenu, en Inde, l'une des formes de distraction les plus populaires. Les films indiens attirent dans le monde 1 milliard de spectateurs de plus que les productions hollywoodiennes. Les films américains ne représentent que 5 % du marché cinématographique de l’Inde. L’Inde enregistre chaque année près de 3 milliards d’entrées (pour environ 13 000 salles) !
Afin de satisfaire l'énorme demande d'évasion du public, l'industrie cinématographique indienne tourne chaque année environ 800 longs-métrages, ce qui place l'Inde en 1re position mondiale des pays producteurs de films.
Une grande partie de ces films sont produits dans les studios de Bombay, surnommés Bollywood en référence à l'ancien de la ville indienne (Bombay) et aux célèbres studios américains.
De cette énorme production, une petite minorité se fait connaître récemment dans les festivals internationaux. Les productions bollywoodiennes intéressent de plus en plus. Ainsi le film Devdas, présenté hors compétition à Cannes en 2002, Lagaan, nominé aux oscars en 2001, ou encore Coup de foudre à Bollywood, Le Mariage des moussons , La Famille indienne, Black, Om Shanti Om ou My Name is Khan percent sur le marché international.
La majorité des productions est destinée à un public local et se contente souvent d’intrigues assez simplistes ou d’histoires d’amour « à l’eau de rose ». Les ingrédients sont souvent identiques : des bons et des méchants s’affrontent, un bellâtre en guise de héros, une héroïne séduisante (et souvent très sexy), une histoire d’amour contrariée mais qui, bien sûr, se dénouera à l’avantage du héros, sans oublier la victoire des valeurs éternelles, de la religion, de la famille et des bons sentiments.
Toutefois, il est à noter que de plus en plus les scénarios des films s’orientent vers d’autres genres. L’aventure, l’action, l’espionnage, le suspense inspirent les scénaristes. De vrais thrillers à la Hitchcock ont été portés à l’écran, toujours avec les inévitables scènes chantées et dansées qui font partie de la culture cinématographique indienne.
Les scènes chantées et dansées font de chaque film indien une sorte de comédie musicale. On les retrouve dans la majorité des films populaires : les acteurs se mettent subitement à chanter et à danser (avec une gestuelle assez provocante, étonnante quand le moindre baiser n’est jamais échangé !).
La jeune héroïne, à la voix suraiguë et aux lèvres pulpeuses entonne à tue-tête une ritournelle dans les bras de son soupirant. Puis les amoureux transis se lancent dans une gambade enfiévrée, rejoints aussitôt par une troupe de danseurs, sur une chorégraphie mêlant à la fois le monde oriental et la comédie musicale américaine. Après quelques minutes de voltige, tout rentre dans l’ordre, et l’histoire reprend normalement comme dans n’importe quel film. 20 minutes plus tard, rebelote, puis retour à la normale. Les thèmes des films à succès sont ensuite fredonnés dans l’Inde tout entière.
Bollywood compte de nombreuses stars, littéralement adulées par le public, dont la vie et les frasques alimentent généreusement les colonnes des journaux. Sanjay Dutt (né en 1959, 120 films) a connu la gloire mais aussi la prison après avoir été accusé dans une affaire de drogue et d’armes. Autre star de Bollywood, Akshay Kumar (né en 1967) a tourné plus de 100 films. L’acteur Shah Rukh Khan, plus angélique, a été érigé au rang de dieu vivant. Il est classé comme le 2e acteur le plus riche du monde.
Les femmes ont une place aussi importante que les hommes dans le cinéma indien, comme le prouvent les actrices Aishwarya Rai, Karisma Kapoor, et bien sûr Priyanka Chopra, Kareena Kapoor, Katrina Kaif, Deepika Padukone, Sonam Kapoor, Sonakshi Sinha ou Vidya Balan.
Musique et danse indiennes
La danse et la musique sont certainement les arts de prédilection des Indiens. Depuis des siècles, ces arts ont été transmis sans discontinuité par des lignées de maîtres (gourous) et de disciples, et sont encore très vivants.
La musique comme la danse classique, restées très proches de celles pratiquées au IVe siècle av. J.-C., se sont maintenues grâce à une tradition orale.
2 lignées principales sont à distinguer :
- le Nord a donné naissance à la musique « hindoustanie » et à un style de danse où se mêlent expression dévotionnelle et danse de cour ;
- la musique « carnatique » et les divers styles de danse du Sud, purement hindous, sont restés plus proches des formes originelles.
Où entendre les musiques ?
La musique, en Inde, est partout : il n'y a qu'à prendre un bus pour entendre des mélodies enjouées, à passer près d'une radio ou d'une TV allumée dans un magasin. Dans les petites villes ou les villages, de petits groupes de musiciens, souvent amateurs, perpétuent un répertoire de chansons folkloriques et se produisent volontiers à la demande ; ils sont souvent accompagnés de danseurs ou de spectacles divers (marionnettes, par exemple).
Entrez sans a priori dans les temples, asseyez-vous et écoutez... Des Indiens, accompagnés d’un petit harmonium et de percussions, se réunissent pour un kirtan (chant collectif adressé à un dieu) ou pour écouter des bhajans (chants poétiques, souvent adressés à Krishna) interprétés dans un style semi-classique par un chanteur local.
Un peu plus loin, la rumeur de mantras vous entraîne dans une contemplation émerveillée de la vie religieuse.
Dans le Sud, ce sont des joueurs de nadashwaram (sorte de grand hautbois), accompagnés de percussions très puissantes, qui, devant l'entrée du temple, invitent à entrer.
Dans le Nord, vous croiserez parfois des bands, en costume d'apparat, qui se louent pour les mariages ou les occasions importantes et jouent dans la rue à trompettes et tambours déployés.
Les fêtes locales ou religieuses donnent lieu à des réjouissances auxquelles participent souvent des musiciens.
Dans les grandes villes, il est fréquent de pouvoir assister à des concerts de musique classique. D'importants festivals ont lieu chaque année dans les grandes villes, qui sont annoncés dans les journaux locaux.
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La musique classique
Le système musical indien est basé sur 2 composantes principales : le râga, au thème mélodique, et le tala au thème rythmique.
Le râga est avant tout le choix d'un certain nombre de degrés dans l'octave, choix de notes sur lequel le musicien conduit toute son improvisation.
Le rythme (tala) est un élément essentiel du développement musical, car il structure l'improvisation et, par sa rapidité en fin de morceau, permet d'atteindre au paroxysme de l'émotion.
Les musiciens se produisent généralement par groupes de 3 ou 4 :
- un instrument d'accompagnement, le tampura, parfois remplacé par un harmonium, qui fait sonner la fondamentale ;
- un percussionniste ;
- un musicien soliste, jouant d'un instrument à cordes ou à vent, ou bien un chanteur.
La danse indienne
Avant d'être un spectacle, la danse indienne est un acte rituel ou dévotionnel. Soit que l'artiste adresse par sa danse une prière aux dieux, soit qu'il représente des épisodes de leur existence (extraits du Ramayana, moments de l'enfance de Krishna...), ou bien encore qu'il fasse partager au spectateur l'exaltation d'une émotion humaine ou simplement le plaisir du rythme, dans tous les cas, il remplira le rôle d'intermédiaire entre l'homme et les dieux.
Les Indiens distinguent, quel que soit le style, 2 types de danse :
- nritta : la danse purement rythmique, dans laquelle n'intervient l'expression d'aucun sentiment, et où les divers mouvements ne jouent qu'un rôle esthétique ;
- nritya : danse mimée, narrative ou symbolique, utilisant le langage très complexe de l'abhinaya, mouvements expressifs de tout le corps et particulièrement du visage et des mains (mudras), dont les multiples combinaisons constituent un code précis.
Les principaux styles classiques sont directement issus des danses qui étaient pratiquées dans les temples par les devadasis (servantes des dieux), selon les règles antiques du natya sastra.
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