Culture et arts Nouvelle-Calédonie

Les Mélanésiens (ou Kanaks) composent plus de 40 % de la population de l’archipel, suivis des Calédoniens descendants des colons européens ou Caldoches (majoritairement français, notamment les bagnards déportés de 1898 à 1924) qui représentent environ de 30 % de la population. Les ressortissants de Wallis et Futuna sont également nombreux : près de 20 000, davantage, donc, que sur leurs propres îles !
Le Territoire compte aussi une jolie proportion de Métropolitains, surnommés Métros ou Zoreilles, à l'exemple de la Réunion, ainsi que 5000 Tahitiens, 5000 Indonésiens et 3000 Vietnamiens. Les Métros se concentrent dans la capitale. Parmi les Caldoches, on distingue ceux des villes, couramment appelés "Calédoniens", et ceux des champs, communément surnommés « broussards ». Ils vivent sur la côte ouest de la Grande Terre où ils pratiquent l’élevage. Si l´on rencontre bien des Kanaks à Nouméa, la grande majorité vit dans les localités tribales à l'intérieur des terres et le long de la côte est, ainsi que sur les îles, où ils sont métissés depuis longtemps avec les peuples polynésiens.

Dans la culture mélanésienne, le clan (groupement de familles ayant davantage des liens historiques que des liens du sang) et, à l'échelon au-dessus, la tribu (dont un clan bien déterminé assure la chefferie) compte bien plus que l’individu. La propriété est collective, et une famille se fait attribuer une terre plus qu'elle ne la possède. Le respect de règles tribales séculaires, qui régissent la vie communautaire et permettent son harmonie, est essentiel. En Nouvelle-Calédonie, il est très important de respecter la coutume, code de conduite qui régit les échanges sociaux et les rites au sein du clan et dans le cadre plus large de la tribu, tout en maintenant le lien avec les ancêtres.
Pour les touristes, il s´agit essentiellement de respecter l’interdiction de pénétrer les lieux tabous sans l’autorisation préalable du chef de clan. Avant de visiter tout endroit situé sur leur territoire, surtout une cascade ou une grotte, il faut en général se plier à un rituel comprenant gestes symboliques et échanges de cadeaux. Si vous séjournez en tribu, n’oubliez pas de faire quelques achats (nourriture, cigarettes, petits objets) avant votre séjour de manière à pouvoir pratiquer la coutume. Vos hôtes sauront très bien vous indiquer la marche à suivre. Une brochure de l'office de tourisme explique tout l'esprit et les finesses de la coutume.

Situé à l’est de Nouméa, le centre culturel Tjibaou - ADCK vise à valoriser le patrimoine archéologique, ethnologique et linguistique kanak, à encourager les formes contemporaines d’expression de la culture kanak et à promouvoir les échanges culturels.

L’architecte Renzo Piano s’est largement inspiré des symboles de la culture kanake pour concevoir son édifice. Pas toujours ouvertes, les différentes salles et "cases" sont consacrées à des expositions d’art kanak et océanien. À l’extérieur, ne manquez pas de parcourir le chemin kanak, parcours paysager et végétal qui retrace de manière romancée le mythe du premier homme, Téâ Kanaké, à l'origine du terme de "kanak", du moins dans sa variante du terme français d'origine, canaque. Le centre culturel est également un lieu de spectacles régulièrement animé.

Distante de la métropole de plus de 20 000 km, la Nouvelle-Calédonie, annexée par la France en 1853, fait partie de la République. Un statut constitutionnel en préparation en précisera les modalités. Le « Caillou » est marqué par l’influence française essentiellement dans la capitale et le long de la côte ouest de la Grande Terre. Les broussards se sont néanmoins forgé leur propre culture au fil du temps. Les BD humoristiques de Bernard Berger La brousse en folie sont un excellent condensé de culture caldoche-broussarde.

Né suite aux « événements » de 1985-1988, le kaneka, mélange de musique ancestrale et d'influences blues, folk, reggae, rock, voire des Antilles a donné un nouvel essor à la musique locale et tient aujourd’hui le haut de l’affiche. Pour le reste, douce musique des vagues et variété française et internationale.

Parmi les journaux, les Nouvelles Calédoniennes arrivent en première position des ventes. On peut aussi lire le magazine Objectif.
Sur le petit écran, la seule chaîne spécifiquement calédonienne, Télé Nouvelle-Calédonie, fait partie du groupe France Télévision.
Radio Nouvelle-Calédonie est la station nationale. Il existe aussi des stations indépendantistes (Radio Djiido notamment) et d´autres, loyalistes (Radio Rythme Bleu, par exemple).