Culture Sardaigne

L'époque gothique offre certes quelques beaux édifices, mais rien de comparable au florilège d'églises (plus d'une centaine) d'influences pisane, provençale, bourguignonne et même rhénane.
Cela est dû principalement à l'établissement aux XIe et XIIe siècles de moines venus de Pise, Marseille ou Cîteaux.

À ne pas manquer :
- Ardara : Santa Maria del Regno, à l’architecture lombarde assez austère, recèle un véritable trésor – des colonnes peintes et un retable monumental de 1515.
- Bonacardo : Sainte-Marie est un sanctuaire de dévotion mariale et, comme tel, entouré de cumbessias ou logements prévus pour les pèlerins. Il a été fondé par des moines camaldules venus de Pise au XIIe s.
- Borutta : à l’entrée du village, Saint-Pierre-de-Sorres joue la polychromie avec des alternances de calcaire doré et de trachyte noir.
- Bosa : Saint-Pierre s’orne de sculptures byzantines.
- Cagliari : voir l’ambon de Guillaume (chaire) dans la cathédrale.
- Milis : église Saint-Paul. Le contraste offert par le mélange de trachyte, basalte et calcaire charme le regard.
- Porto Torres : San Gavino est la plus grande et la plus ancienne des églises romanes sardes. L’influence carolingienne se manifeste par les 2 absides opposées reléguant la porte d’entrée au centre de la nef.
- Saccargia : à une quinzaine de kilomètres de Sassari, cet ancien monastère date de 1112. À visiter impérativement pour le portique décoré de scènes de chasse et même de vaches (sa acca argia signifiait, dit-on, « vaches vigoureuses »), le campanile et les fresques de l’abside.
-Tratalias : près de Carbonia, Sainte-Marie reprend le modèle de l’église d’Uta.
- Uta : près de Cagliari, dans un site champêtre, Sainte-Marie, petite merveille bénédictine de style pisan.

Les Sardes furent dès les temps anciens préoccupés de leur lieu de sépulture. Dès 1800 av. J.-C., on trouve des « tombes des Géants », couvertes parfois de larges dalles, le tout de dimensions monumentales.

Les domus de Janas, que l'on peut traduire par « maisons des sorcières » ou « maisons des fées », sont des tombes également préhistoriques mais creusées dans la roche.

Les temples à puits vénéraient les divinités de l'eau, donc nourricières.

L'autel mégalithique de monte d'Accoddi près de Sassari semble poser encore une énigme aux archéologues tant sa ressemblance avec une ziggourat (temple) mésopotamienne est frappante.

Nuraghi

Unique au monde, le nuraghe est une spécificité sarde. Construites dès le IIe millénaire av. J.-C., ces formidables forteresses édifiées à l'aide de gros blocs de pierres taillées et assemblées sans mortier atteignent parfois 20 à 25 m de haut. La technique en est simple : sur un plan central circulaire ou ovoïde, la construction de forme conique est rétrécie vers le haut et entourée de corridors ménagés dans des murs de 4 à 8 m d'épaisseur. Ce noyau central est lui-même entouré de nombreuses constructions de plan circulaire constituant un village.
On dénombre près de 7 000 nuraghi. Les plus spectaculaires étant Su Nuraxi, Santu Antine, Losa et Santa Barbara.

Il est aujourd’hui établi que ces nuraghi servaient à la fois de réserves (pour le stockage des denrées) et d’habitation au chef de clan et que ses « vassaux » étaient installés dans des nuraghi voisins formant des satellites autour de la demeure du chef. En cas de danger, la population y trouvait refuge.

La vie quotidienne au pied du nuraghe regroupait agriculteurs, éleveurs et artisans. L'organisation sociale en « castes » se retrouve dans l'architecture complexe des ensembles nuraghe-village. Cependant, il semblerait que les cérémonies cultuelles avaient lieu dans d'autres lieux prédéterminés ou bien à l'extérieur du noyau central.