Géographie et paysages Sardaigne

Avec un peu plus de 24 000 km2 et près de 1 900 km de côtes, la Sardaigne est la 2e plus grosse île de la Méditerranée après la Sicile. Située à seulement 12 km au sud de la Corse, elle fut jadis rattachée à cette dernière mais, les temps géologiques étant ce qu’ils sont, le morceau de terre qui les reliait se trouve aujourd’hui au fond de la mer. Sa côte est généralement haute et rocheuse, dessinant çà et là quelques promontoires qui se terminent en mer par une série d’îlots. Une géologie rebelle qui lui vaut une ribambelle de petites criques, toutes plus magnifiques les unes que les autres et souvent constituées de sable fin sur fond de mer turquoise, tandis que dans les zones basses, des lagunes s’immiscent à l’intérieur des terres pour engendrer des marais, aujourd’hui pour la plupart transformés en terre agricole.
Côté relief, on est servi, avec 80 % du territoire constitué de zones de montagnes et de collines. Parmi les massifs montagneux qui servirent longtemps de refuge aux habitants de l’île face aux différents envahisseurs, notons le Gennargentu, dont le sommet culmine à 1 834 m d’altitude, le monte Limbara (1 362 m) ainsi que le monte Rasu, en fait une chaîne qui s’étale transversalement sur près de 40 km avec pour point culminant la punta Manna et ses 1 259 m, sans oublier le plus grand massif volcanique de l’île : le Montiferru, avec lui aussi quelques sommets à plus de 1 000 m.

Particularité sarde également, les giara, ces plateaux basaltiques balayés par les vents et peuplés de chevaux sauvages, comme c’est le cas pour la giara di Gesturi. Ces massifs sont généralement creusés de vallées profondes où coulent des ruisseaux parfois asséchés en été. Cela dit, les bouleversements géologiques ont fini par créer dans certaines régions un système karstique qui, outre les nombreuses grottes qu’il recèle, permet également de conserver l’eau et de la restituer aux hommes sous forme d’une source (de nombreux Sardes s’approvisionnent encore à de telles sources dans les zones de montagne). Pour ce qui est des fleuves, c’est service minimum, avec d’un côté le Tirso, qui finit sa course dans le golfe d’Oristano, à l’ouest, et, au sud-est, le Flumendosa. Le seul fleuve navigable étant le Temo, qui baigne Bosa, mais sur 6 km seulement !
Le « plat » n’est donc pas ce qui caractérise la Sardaigne. On trouve néanmoins une zone privilégiée pour l’agriculture : le Campidano, une plaine qui coupe l’île en 2 entre Cagliari et Oristano.
Mais s’il est un paysage typiquement sarde, c’est bien la forêt, avec ses immenses nappes de chênes verts, de chênes-lièges ou de châtaigniers (la forêt de Gutturu Mannu est la plus grande de Méditerranée). Un pays « druidesque » dont le bois est exploité depuis l’Antiquité et dont les clairières sont parfois hérissées de menhirs ou de sites nuragiques.
Enfin, côté climat, la Sardaigne peut se vanter d’avoir un ensoleillement maximal avec par endroits 300 jours de soleil par an. Et si les mois d’automne et d’hiver sont plus franchement arrosés tout en restant très doux (sauf en altitude, où la neige tombe dès les 1ers frimas), le reste du temps le ciel est le plus souvent bleu, parfois balayé par un puissant mistral.

Du fait de son isolement, la Sardaigne a su garder un environnement propice à la randonnée. Si la côte nous a paru un peu trop bétonnée en certains endroits, la grande majorité du littoral est encore vierge de toute intervention humaine à grande échelle, avec des plages la plupart du temps sauvages (mais très encombrées en août). L’arrière-pays, quant à lui, demeuré longtemps inaccessible en raison du manque d’infrastructures routières, recèle encore de vastes étendues dépeuplées où la nature règne en maîtresse. Qui plus est la Sardaigne, région autonome, s’est donné les moyens de protéger son territoire avec pas moins de 3 parcs nationaux (Arcipelago di La Maddalena, Asinara et Gennargentu), 4 parcs naturels régionaux, 7 zones marines protégées et une centaine de sites classés Natura 2000.

De quoi satisfaire pleinement les amateurs de randonnée, de trekking et d’escalade, avec notamment le superbe Selvaggio Blu, le trek le plus sauvage d’Italie. Un itinéraire très exigeant sur le plan physique (mais accessible à tous avec un guide sur certains tronçons) qui longe le golfe d’Orosei en mer et montagne ; ou encore le Cammino Minerario di Santa Barbara, sur la côte ouest, qui vous fait tailler à travers le maquis en longeant la mer sur fond de friches industrielles fantomatiques.