Un routard au Japon, de Kyoto à Osaka
La nuit sous les étoiles de la rivière Kamo
Nous voici au cœur de Kyoto, dans la ville commerçante, entre les grandes avenues Oike-dori, Shijo-dori, et Karasuma-dori, un secteur bourdonnant d’activité. On peut y flâner à pied sans aucune difficulté, la balade étant rendue agréable par la présence des longues galeries marchandes (shopping arcades) réservées aux piétons. Déjà avant l’époque Meiji, du temps des shogun, la vieille route du Tokaïdo (littéralement « Route de la mer de l’Est ») reliant en 53 étapes Edo (aujourd’hui Tokyo) à Kyoto, aboutissait par Sanjo-dori au centre de l’activité économique de Kyoto, à savoir cette rue Teramachi !
Tout a changé, mais c’est toujours ici l’épicentre de la vie commerciale. Ces galeries couvertes bordées d’innombrables commerces constituent le principal attrait du quartier. La grande galerie Teramachi en est le meilleur exemple, mais il y a aussi, tout près, la galerie Shinkyogoku, et le merveilleux marché alimentaire Nishiki. Entre ces galeries couvertes et les grands axes, s’étend un quartier d’habitation, calme et quadrillé de petites rues étroites bordées de maisons basses : on se retrouve dans une dimension humaine et on n’y est pas du tout écrasé (les plus hauts immeubles font sept étages, parfois un peu plus mais c’est rare). Tout est propre, ordonné, huilé, tout fonctionne sans heurt, comme dans un monde de chats à patte de velours. Et pourtant, quelle humanité derrière cet aspect lisse et invulnérable des êtres et des choses !
Plus à l’est, entre l’avenue Kawaramachi et la rivière Kamo, se trouve Kiyamachi-dori, un des cœurs battants de la vie nocturne de Kyoto, qui se poursuit du côté de Gion. Bars, cafés, cafeterias, restaurants, centres d’amusement de jeux électroniques, salles de pachinko et aussi clubs à hôtesses et salons roses (pink salon)… Secteur ancien au cœur de la modernité, le quartier de Pontocho est un îlot préservé, constitué d’un axe principal (piétonnier), la rue Pontocho-dori, avec la rue Kiyamachi-dori en parallèle, et de nombreuses venelles latérales. En été, les auberges et salons de thé qui bordent la rue Pontocho-dori ouvrent à leurs clients leur terrasse en plein air. Elles sont construites sur pilotis au-dessus de la rive droite de la rivière Kamo. Le soir sous les étoiles, c’est un des endroits les plus agréables pour boire un verre, bercé par le clapotis des flots.
- Introduction
- La tête à Tokyo, le cœur à Kyoto
- L’esprit léger du papier de riz
- La nuit sous les étoiles de la rivière Kamo
- Geisha et maiko, l’élégance japonaise
- Renards et corbeaux de Fushimi Inari
- Un rêve made in Japan
- Osaka ou le vent de la modernité
- Carpe Diem, l’éphémère est universel
- Le mont Koya : la sagesse cachée de l’arrière-pays
- Loger dans un temple (shukubo)
- La cuisine japonaise des moines
- Jizo, divinité des voyageurs
- Le vieux chemin du Tokaïdo
- Le candélabre de Caron
- « Onsen », pour être dans le bain nippon
- Infos pratiques
Texte : Olivier Page
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