Tuléar, c’est l’ambiance désabusée des marins au long cours. Y erre une faune sombre avec sa jeune flore à l’affût. Loin d’être du meilleur goût. On y arrive en avion pour les plus pressés. En voiture par la côte, sauvage, compter plusieurs jours de voyage en 4X4, bivouac et organisation assurée par un tour-opérateur ; d’autres prennent des taxis-brousse… On nous a signalé des attaques de convois, gare ! Et des vertèbres amoindries aussi. À considérer sérieusement.
Tuléar, c’est aussi une des portes d’entrée de la côte sud-ouest, surtout connue pour son peuple, les Vezos, ces semi-nomades de la mer. Leur emblème reste la pirogue, à balancier entre autres, pour laquelle une famille peut s’endetter plusieurs années. Un vrai peuple de la mer, pêcheur hors pair, en osmose avec l’élément liquide, seule ethnie de l’île aussi à ne pas pratiquer la circoncision. L’histoire de ce peuple nous accompagne tout au long de notre périple sur la côte sud-ouest.
Première surprise à Tuléar, ces pousse-pousse, avec ces hommes accrochés à leur carriole surélevée, pieds nus, dans les flaques d’eau restant du déluge de la veille. Tous ont un numéro à l’arrière, sous une petite fenêtre d’où l’on aperçoit qui une nuque, qui le pendant d’une chevelure, d’autres ont suspendu un petit rideau à l’effigie de leur idole, très souvent… Bob Marley, toujours une fierté !
À Tuléar, pas grand-chose à faire, si ce n’est humer l’air du vent, visiter le marché le soir venu, aller d’épi-bar en épi-bar (les épiceries-bar), et visiter le petit musée Rabesandratana, présentant des bestioles plus ou moins bien conservées, dont ce cœlacanthe… Mais la conférencière nous a fait promettre de ne pas trop en parler, « sinon personne viendra le voir ! » dit-elle, un grand sourire aux lèvres à côté du squelette de cachalot dans la cour. Promis !
Coup de cœur aussi pour la boutique de madame Rihanna, « À la bonne épice de Tuléar », en face de la boutique Air Madagascar, sorte de repaire où gisent préparations en tous genres. Madame Rihanna nous accueille avec son joli masque à base de pois. Elle nous le confie, mais au vu des deux portraits dans sa boutique, on l’avait deviné : elle a un faible pour notre président ! On file vers Anakao…
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
Mise en ligne :