Sud de Madagascar : un Vazaha chez les Vezos
Ranohira et l’Isalo
Chemin retour, on repart via la Nationale 7. Tout change. On quitte les habitats en bois pour des demeures en grès, en dur, avec des étages. Au sud, les murs noircis, où sont installées les cuisines ; à l’ouest, les fenêtres et les portes ouvertes pour le coucher du soleil ; le sud-ouest sert de réduit pour les outils, le nord-est, enfin, demeure sacré.
Ranohira est un stop parfait pour partir en rando dans l’Isalo, massif montagneux ruiniforme, datant du jurassique, en grès, réservant quelques surprises rocheuses. Avant d’arriver au village, on aperçoit la Reine, majestueuse, morceaux de pierres érodés. Pleine de sagesse. On peut découvrir la Fenêtre de l’Isalo, pour son coucher de soleil. Un à quatre jours sont nécessaires pour faire les différentes balades, établies selon différents niveaux de difficultés. Le tout est géré par l’ANGAP (billets en vente sur place ou auprès d’Océane Aventures, à Tananarive). Si on aime les grands espaces - n’appelle t-on pas l’Isalo le « Colorado malgache » ? -, c’est ici qu’il faut rester. Plusieurs hôtels proposant d’ailleurs pique-nique et même piscine !
Les sacs de charbon d’eucalyptus bordent notre route. Les hommes portent le chapeau betsileo, bitos de paille, sans bord, traditionnel. On croise les camions de la marque Tiko, la marque du président malgache, Ravalomanana, tous immatriculés avec des plaques finissant par 77, chiffre fétiche de ce dernier. Les rizières où paissent les zébus se suivent et pas une ne se ressemblent. La vue de ce paysage adoucit l’œil, irrésistiblement. Les virages se multiplient. Ça tourne, mais c’est beau ! Ça tourne beaucoup ! On croise Ambositra, ville connue pour son artisanat, sa marqueterie, Ambalavao et son papier antemoro (assister à sa création, génial) et Fianarantsoa, ne serait-ce que pour les clichés en noir et blanc de Pierrot Men, superbes ! Tananarive approche. Le départ, c’est pour demain.
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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