Norvège, sur la route des fjords
Nærøyfjord, l’homme et la nature
Le Nærøyfjord, au nord du Hardangerfjord, est plus étroit et plus encaissé que celui-ci, et d’autant plus impressionnant. Il est le bras le plus resserré du Sognefjord, le plus long d’Europe (200 km). Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, le Nærøyfjord est le cadre de croisières de rêve sur des eaux cristallines. Les maisons de poupées d’Undredal, blotties sur ses rives, contrastent avec la menaçante roche noire des montagnes. Tout autour, des cascades dévalent le long des parois rocheuses ou tombent en chute libre. À l’aube du XXe siècle, les industriels, décelant l’intérêt de ces cascades qu’aucune saison ne venait tarir, investirent dans l’hydroélectricité.
Mais l’harmonie entre l’homme et son milieu n’est pas une évidence, et les infrastructures jouent, dans ces reliefs plus qu’ailleurs, un rôle fondamental. La construction de la voie du mythique train Flåmsbana, qui se fraye un chemin entre les montagnes, a nécessité un chantier titanesque. Les tunnels suintants laissent apparaître la roche nue. Le plus long tunnel routier du monde (24,5 km) relie Aurland à Lærdal, sur le Sognefjord, qui abrite Gamle Lærdalsøyri (photo), un vieux quartier de maisons en bois. On peut aussi gagner Lærdal par la route des Neiges, qui offre des vues spectaculaires et relie les pins aux étendues enneigées. Attention : elle est impraticable au moins sept mois par an.
Bien sûr, ces travaux ont un coût. Mais la Norvège fait partie du club des pays les plus riches du monde. En 1969, des gisements de pétrole furent découverts en mer du Nord. Leur exploitation a bouleversé l’économie : la Norvège a pu investir dans l’éducation, la culture, la sécurité sociale et les infrastructures, mais a aussi pu ouvrir en 1990 le Fonds pétrolier, affecté depuis au financement des retraites. Début 2008, il s’élevait à quelque 300 milliards d’euros, et même si la crise financière l’a amputé de 20 milliards, les Norvégiens ont encore de beaux jours devant eux !
Ce pays où coule l’or noir affiche en outre des prix à la pompe parmi les plus élevés du Vieux Continent. Le coût du carburant garantit la croissance, et la taxation des automobilistes à l’entrée des villes vise à endiguer l’accroissement du trafic routier.
Texte : Marie Borgers
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