Pérou, terre métisse

Splendeur de Cuzco

Splendeur de Cuzco
Claude Hervé-Bazin

Les friqués prennent le train (exclusivité Orient-Express), les autres le bus, comme d’hab — huit belles heures à travers l’altiplano. But du jour : Cuzco. À l’arrivée, l’émerveillement est total. Débouler sur la plaza de Armas (photo) à la nuit tombante, c’est un peu (et même mieux !) comme écarquiller les yeux devant un marché de Noël : tout est beau, tout est magique. Rien ne ressemble à Cuzco. Là, au centre, les murs des palais affirment tous un double héritage : en bas, pierres énormes et parfaitement agencées des anciennes structures incas ; au-dessus, murs de pisé et cours coloniales ornées de colonnades et de balcons des conquérants espagnols. Le mélange n’est pas seulement harmonieux, il est fantastique !

Calle Loreto, calle Hatun Rumiyoc, on se sent tout petit au pied des murs incas. On titube sur les pavés à la recherche de la fameuse pierre aux 12 angles, encastrée dans les bases du palais de l’Inca Roca — devenu archevêché, puis Museo de Arte Religioso. Quelle étonnante complexité ! Un instant, on se demande pourquoi les Incas se sont à ce point compliqué la tâche…

Puis on visite le Qoricancha, l’ancien temple du Soleil, devenu monastère. Et on comprend tout : quoi de mieux, pour résister aux séismes, que de solidifier les murs en multipliant les tailles et les formes des pierres, parfaitement taillées et positionnées ? Certaines, extraordinaires, forment un angle à 90°, pour épouser les coins des pièces ! Les conquistadores n’ont rien compris, en détruisant l’essentiel sans réfléchir, pour mieux arracher l’or qui recouvrait les murs de ce sanctuaire hautement révéré.

Leur art, les Espagnols l’ont surtout consacré à l’ornementation des églises. La première de toutes, la Iglesia del Triunfo, bâtie dès 1536, conserve encore la « croix de la Conquête » qu’y plaça Francisco Pizarro. La cathédrale a grandi à ses côtés, en multipliant les preuves de richesse — confondues, sans doute, avec des preuves de grandeur. Maître-autel en argent massif pesant plus d’une tonne, chaire et stalles baroques tarabiscotées, toiles dorées de l’école de Cuzco par centaines… Cela ne suffisait pas, sans doute.

Lorsque les Jésuites, au XVIIe siècle, revêtirent leur Iglesia de la Compañía (en vis-à-vis) de l’une des plus fastueuses façades baroques du pays, l’archevêque demanda au pape d’ordonner sa destruction… Il ne fut pas écouté, mais les Jésuites durent se contenter d’un sanctuaire à une nef au lieu de trois, histoire de leur inspirer un peu plus de modestie !

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Texte : Claude Hervé-Bazin

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