C’est de Chine que je t’écris…
Auteur : Jean Leurquin, Boris Martin
Editeur : Éditions du Seuil
304 Pages
À quoi pense un diplomate ? Ce que traverse l’esprit de ces porte-parole officiels dont la mission les amène très souvent à dissimuler leur opinion, on ne le sait en général que lorsqu’ils font publier leurs mémoires… dans lesquels on sent bien qu’ils nous cachent encore pas mal de choses ! En nous donnant à lire la correspondance de Jules Leurquin, consul de France en Chine au début du XXe siècle, cet ouvrage abat quelques paravents. Son excellence raconte tout ou presque à ses supérieurs, ainsi qu’à sa chère maman restée en France. Il en a des choses à dire. Sur son métier, qui le passionne, et aussi sur la Chine qu’il découvre petit à petit. Le consul est gâté par l’Histoire. Il se trouve en effet plongé dans une période de bouleversements phénoménaux. Sa carrière débute en 1909 à Chengdu dans le Sichuan. La révolte des Boxeurs vient de se terminer, Pu-Yi est encore empereur et voici que commencent les interminables luttes entre seigneurs de la guerre, puis celles qui opposent nationalistes et communistes. Avec, en prime, les effets des deux conflits mondiaux sur le territoire chinois dont, évidemment, l’invasion japonaise. Monsieur le Consul a été servi. Dans une langue élégante et vivante, Jean Leurquin livre dans le détail les petits et grands événements de sa vie quotidienne et nous fait sentir combien il aime cette Chine où il terminera ses jours en 1945 – il aura été en poste à Hankéou, Tchongkin, Hoi-Woi, Shanghai, etc. On doit cette somme passionnante à Marie Leurquin, qui a précieusement conservé la correspondance de son père – elle signe une préface –, ainsi qu’à Boris Martin. Journaliste et essayiste, celui-ci éclaire avec efficacité les zones d’ombre que comporte inévitablement ce pourtant copieux corpus de missives joliment illustré de photos d’époque.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Michel Doussot
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