Les tribulations d’un opiomane
Auteur : James S. Lee
Editeur : Éditions Intervalles
320 Pages
En 1894, à 22 ans, James Lee part comme ingénieur mécanique dans une mine de charbon de l’Assam, un État du nord-est de l’Inde. Atteint de malaria, il s’injecte ce que lui prescrit le médecin indien de l’hôpital local et découvre ainsi les délices de la morphine, puis ses méfaits. Le même médecin l’initie alors au bon usage des drogues, qui permet d’éviter la dépendance et de continuer à les apprécier comme au premier jour. Après l’Inde, James Lee, qui désire continuer à parcourir le monde et à explorer l’univers des stupéfiants, postule à des emplois qui l’envoient sur l’île de Sumatra, dans les mines d’or de la côte ouest africaine, à Rio de Janeiro ou encore en Chine.
L’intérêt de ce livre écrit dans les années 1930 tient non seulement à l’éclairage nouveau que l’auteur apporte sur les drogues (et au compte-rendu presque scientifique qu’il fait de ses expériences), mais aussi à sa description du monde qui l’entoure et à ses réflexions (sur la drogue, la société, la religion ou l’économie) qui ponctuent le récit, même si certaines peuvent sembler un peu saugrenues ou naïves. Le monde que l’auteur dépeint est bien celui de l’époque coloniale du début du XXe siècle, mais son regard n’est pas celui d’un homme de son temps ; sous certains aspects, il est même étonnamment moderne.
Bien sûr, on se heurte ici et là à des clichés. Le petit côté fanfaron de l’auteur sème parfois le doute quant à sa complète bonne foi ou la véracité de ses anecdotes. Néanmoins, James Lee est un homme curieux et ouvert : c’est donc avec un réel plaisir que le lecteur se laisse entraîner dans ses expéditions, d’autant plus que l’intérêt de Lee pour les drogues et pour les gens, le mène dans les coulisses des pays et des villes qu’il visite.
Texte : Loup-Maëlle Besançon
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