Retrouver Palerme
Palerme, capitale du crime, oui, autrefois. Mais aujourd’hui, cette ville aux influences arabes et normandes, à un peu plus de deux heures d’avion de Paris, offre un mélange d’art et d’architecture unique. Les grandes artères se rénovent à grands pas, quand les ruelles conservent les traces d’un passé contrasté, avec ses palais délabrés et jardins abandonnés. Un des joyaux architecturaux attachants de la Méditerranée.
Préparez votre voyage avec nos partenairesBalade dans le centre historique
Un passage obligé de Palerme. C’est ici le cœur de la cité dirigée autrefois par les Arabes et les Normands. Voici la Chapelle Palatine ! L’édifice est un résumé du passé palermitain. Belle arrivée dans un palais de trois étages de pierre… On découvre ensuite le sanctuaire, petit écrin commencé par le très éclairé Roger II de Sicile, et consacré par la suite à saint Pierre. On reste béat d’admiration devant le très byzantin Christ Pantocrator rutilant d’or et les caissons étonnants du plafond de la nef centrale en bois. De quoi attraper un torticolis !
Si vous avez un peu de chance, en dehors des sessions parlementaires, possibilité de visiter les appartements royaux dans les étages. Visite également de la Cathédrale, où les styles s’accumulent sans grande émotion à l'intérieur, tandis que l'extérieur de l'édifice propose un mélange de styles arabo-normand attrayant.
Rien à voir avec la Martorana, l’un de nos endroits préférés : église du XIIe siècle, perdue sous la végétation, elle trône du haut de son campanile avec beaucoup d’élégance. Éclairage délicieux en fin de journée. Elle vaut surtout le détour pour ses mosaïques byzantines et cette représentation de Roger II, à l’entrée, à droite. Les plus chanceux et les plus en fonds aussi visitent également le Palazzo Gangi, palais du XVIIIe siècle, qui eut l’honneur d’accueillir dans l’un de ses salons la fameuse scène du bal dans Le Guépard de Luchino Visconti avec Delon et Cardinale. À vous cristal de Bohème et autres lustres de Murano. Et que ça brille !
Vers la piazza Marina et autour du Teatro Massimo
Les ruelles gorgées de soleil aux abords de la piazza Marina invitent à l’errance. En fin de journée, après la sieste, on vient déguster sa glace ou son granité, à moins que vous ne craquiez pour un cannoli (pâte frite fourrée, notamment avec du chocolat) ou un dita d’apostolo (doigt d’apôtre). Quelques excellentes adresses dans le Guide du Routard Sicile ! Cette piazza a beaucoup de charme, avec son jardin en son centre, riche en statues d’illustres locaux, cachés sous d’énormes banyans, arbres aux racines interminables et tout autour de nombreux palais, aux façades toutes plus belles les unes que les autres.
Un petit faible pour le palazzo Dagnino, du XVIIIe siècle, que vous reconnaîtrez grâce à ses atlantes surgis de la pierre, portant des médaillons. La mer est à deux pas. Ne loupez pas les quattro canti en remontant pour découvrir un des carrefours principaux de la cité : ces « quatre coins » sont ornés de maisons diablement baroques, qui servaient à délimiter les quartiers de la ville au XVIIe siècle.
Une de nos places préférées se trouve à proximité, la piazza Pretoria, avec une fontaine monumentale du XVIe siècle. Regardez les petits animaux grimaçant en vous approchant. Les plus mélomanes resteront fascinés par l’immense Teatro Massimo, tout restauré en 1997, plus au nord de la capitale sicilienne. Plus de 1 350 places pour 700 acteurs ! L’une des plus grandes salles d’Europe ! Aïda y est souvent joué et on comprend pourquoi : les éléphants rentrent sans problème.
Les proches environs
Pas de visite à Palerme sans un arrêt (accessible en bus depuis la place de l’Indépendance) au couvent des Capucins. Nous n’avons pas fait le fier dans les catacombes de ce couvent. Tout commence au XVIe siècle, et l’ensemble compte aujourd’hui 8 000 cadavres plus ou moins bien conservés. Leur particularité : les corps sont présentés à la verticale contre les murs ou dans des cercueils vitrés pour mieux les observer. Il paraît que le peintre Velasquez y aurait trouvé refuge pour l’éternité. Mais on s’arrête surtout sur cette jeune Rosalia Lombardo, morte à 2 ans en 1920 et étonnamment bien conservée.
Requinqués par cette visite ? La Zisa vous tend les bras, à dix minutes de marche. Pas la peine de visiter le musée (un grand mot), mais l’extérieur est intéressant. Ce « cube » est un ancien palais normand construit pour Guillaume Ier qui permettait aux jeunes femmes de le rejoindre. Un harem en quelque sorte ! Devant la demeure, un bassin (hélas vide) où les naïades se rafraîchissaient. Si vous louez une voiture, direction les anciennes criques de pirates à trente minutes à l’ouest de Palerme, notamment Castelammare del Golfo, histoire de tirer sa serviette sur le sable et d’écouter la mer et… vos voisins (plages des criques vite prises d’assaut le week-end et pendant les vacances).
Fiche pratique
Pour préparer votre séjour, consultez notre fiche Sicile.
Office de tourisme d’Italie en France
Comment y aller ?
Les compagnies à bas prix Transavia et EasyJet proposent des vols directs entre Paris et Palerme. Windjet, outre Paris, propose aussi des départs depuis Nantes et Toulouse. Nombreux vols hebdomadaires, avec Alitalia via Milan ou Rome, mais aussi avec Air France.
Où dormir ?
Hotel Tonic via Mariano Stabile, 126. Tél. : 091-58-17-54 ou 091-605-53-08. Doubles 90-110 €, petit déj compris. Propre, central (on peut tout faire à pied ou en bus depuis l’hôtel). Wifi pour surfer sur votre site de voyage préféré.
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Où manger ?
A Cuccagna : via Principe di Granatelli, 21a. Tél. : 091-587-267. Menu 18 € ; plats 10/12 €. Dans les quartiers des hôtels touristiques, une adresse qui vaut plus pour sa grande terrasse que sa salle un peu kitsch. Serveurs en tenue, spécialités de fruits de mer. Portions copieuses et plats pleins de saveurs.
Où déguster une bonne glace ?
Ilardo : sur le foro Italico, 12. Tél. : 338-749-97-57. Ouvert de février à fin novembre. Une adresse connue de tous les Palermitains, sur le front de mer et surtout pour sa grande terrasse extérieure. Prendre sa glace dans un petit pain brioché (pas léger, mais local !).
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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