Le Sarawak, l'aventure à Bornéo
Sarawak : melting-pot de peuples et cuisines
Dès le 5e s, des navires font escale sur la côte nord de Bornéo, située sous la route des ouragans. À partir du 15 e s, des commerçants chinois échangent nids d’hirondelles, ivoire jaune des calaos et produits de la jungle contre textiles, poteries et perles.
Venu en 1839 pour mater une rébellion contre le Sultan de Brunei, James Brooke en profite pour fonder l’exotique dynastie des Rajahs Blancs, qui gouvernera le Sarawak pendant un siècle. La province rejoint la Fédération de Malaisie en juillet 1963.
Par nécessité pionnière, l’immigration de communautés soudées, surtout chinoises et un peu indiennes, est encouragée. Au rang populaire, des Chinois se mélangent aux Dayaks et plus d’un Malais (originaire de Malaisie) a du sang ethnique.
Aujourd’hui, la population s’équilibre en 3 parts égales d’autochtones, Malais et Chinois issus de diverses diasporas (Fujian, Canton, île de Hainan etc.). Agréable en ces temps de crispations, l’ambiance est plutôt au « vivre ensemble », encouragé par l’amour du territoire commun et une certaine défiance envers la Malaisie péninsulaire.
Le Sarawak à table
Rayon gourmand, le creuset sarawakien répond présent ! Le Laksa Sarawak est pour beaucoup d’afficionados le meilleur de ces curry-soupe de poisson et poulet, emblématiques du métissage sino-malais peranakan. Il faut déguster un « Special » avec coques et crevettes au Lau Ya Keng de Kuching, servi avec lime et sambal belacan (piment-pâte de crevette) sur le côté.
Côté « chinois-chinois », osez le kueh chap, bouillon sombre de tripes, tofu et nouilles maison, et les kolo mee, nouilles « sèches » aussi simples que raffinées. Typiquement malais, les nasi lemak bungkus - riz au lait de coco emballé dans une feuille de bananier-, curry rendang, poulet frit pencet et viandes et poissons lalapan (nom d’une sauce typique) sont autant de délices.
Les surprenants rojak buah et cake multicolore kek lapis sont emblématiques du Sarawak. Le 1er unit fruits, tofu, beignets et sauce brune collante, à base de pâte de crevette, sucre de palme, lime et chili ! Le 2e rivalise de style « zigzag », « batik», etc. et d’innovation pour assembler de riches (jusqu’à 30 œufs/kilo) couches multicolores.
Passons à l’ethnique. Cuit vapeur dans un bambou avec épices et herbes sauvages, le poulet ayam pansuh est juteux et tendre. À base de poisson cru, l’umai est le ceviche de Bornéo.
Les fougères midin, paku et feuilles de tapioca (manioc) sont aussi bonnes sautées que blanchies en salade. Mini anchois en guise de sel et fleur de gingembre sauvage Torch Ginger relèvent plats et salades. Les vers de Sago, des chenilles charnues, se dégustent crus ou sautés.
Amateurs de codes pour leurs boissons, les locaux aiment mélanger les 3 couches du thé au lait TCP, très calorique. Délice d’initié très désaltérant, le jus de lime-prune aigre Calamansi Sour Plum Juice ou Limau asam boi ou Júzi suān méi (桔子酸梅) résume le Sarawak !
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Dominique Roland
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