Le Sarawak, l'aventure à Bornéo
De Sibu au district de Belaga
À 400 km à l’est de Kuching par la route Trans-Bornéo ou à 250 km en speed boat, au fil d’estuaires et d’un bras de mer, voici Sibu : une ville créée au début du 20e par des colons chinois chrétiens du Fuzhou, verrouillant l’accès par la Rejang, plus grande rivière de Malaisie, aux comptoirs de Kapit et Belaga.
Une pagode ponctue la rive aimantée par l’étui de son port, où se rangent d’étranges cigares. Fabriqués à Sibu, ces speed boat atteignent 30 nœuds (55 km/h) et sont vendus dans toute l’Asie.
À quelques encablures, Sibu Heritage Centre évoque l’histoire régionale, le food-court au 1er étage de l’animé Central Market a vue sur le quartier et le kaléidoscope gourmand du Night Market fait saliver toute la province. Y voisinent sauvages cochonnailles, addictifs Kompia venus du Fuzhou - sortes de bagel tandoori, au porc ou à la pâte d’haricot rouge -, bouchées vapeurs apam balik, version sucrée des crêpes martabak.
En naviguant vers l’amont sur la Rejang, on atteint Kapit (pas de réelle liaison routière). Le marché Teresang abonde en produits de la jungle. Typique ouvrage de bois datant de 1880, Fort Sylvia fut construit pour modérer les expéditions des Iban vers l’amont. Il héberge un petit musée ethno-colonial.
Belaga et les hommes de l’amont
Il faut changer de speed-boat pour franchir les rapides Pelagus, toujours spectaculaires malgré leur dynamitage partiel en 1960 et entrer dans le district de Belaga.
La vie de ce sanctuaire des ethnies Orang Ulu ou « Hommes de l’Amont » (30 000 personnes répartis en 12 groupes distincts) est chamboulée par les barrages de Bakun et Murun, monuments de corruption aux rentabilités illusoires. Résilients, d’anciens habitants se sont réinstallés en maison flottante Jelatong, à l’aplomb de leur longhouse noyée par un lac plus grand que le Léman.
Une route en montagne russe rejoint désormais Belaga, mais les longhouses se visitent plutôt en bateau et guidé. Si la plupart appartiennent aux Kayan et Kenyah, quelques ethnies comme les Kejaman n’en ont qu’une poignée… voire une seule comme l’ethnie Sihan, en voie de disparition.
Figure locale, Daniel Levoh arrange avec expérience acheminement et excursions à partir de Belaga, combinant belles navigations, rando, visite et nuit en longhouse, voire l’accompagnement de son fils, prof dans un village Penan.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Dominique Roland
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