Colombie : Bogotá, 5 raisons d’y aller
Ville à la réputation sulfureuse et à l’architecture anarchique, Bogotá est aujourd’hui une métropole dynamique et festive à la hauteur de son altitude (2 640 m !). Appréciée pour son environnement forestier et la gentillesse de ses habitants, la capitale de la Colombie est devenue un lieu plus sûr qu’on ne le croit, émaillé de belles pépites culturelles. Une halte recommandable pour découvrir le visage de la Colombie contemporaine.
Préparez votre voyage avec nos partenairesSe balader dans la Candelaria, un musée à ciel ouvert
L’ancienne Bogotá est née sur les hauteurs de La Candelaria, très exactement à Chorro de Quevedo, une petite place pavée flanquée d’une église blanche. C’est ici que le Conquistador Gonzalo de Jiménez de Quesada installa sa garnison en 1538.
Pour descendre vers la manzana cultural del Banco de la Républica, la zone culturelle de Bogotá et ses quatre musées gratuits, il suffit de suivre la calle 2, ponctuée de petites maisons colorées et de tourner à droite vers la calle 11. Pour se repérer, les Colombiens ont choisi une méthode très efficace… les nombres !
Le musée Botero est l’une des perles culturelles de La Candelaria. Derrière sa façade coloniale aux balcons ouvragés, un déferlement d’humour et de surprises en version XXL vous attend. À côté des peintures et des sculptures mettant en scène des personnages truculents aux corps voluptueux, se niche l’incroyable collection de l’artiste colombien né en 1932. Chagall, Picasso, Miro, Renoir… Des trésors dignes des plus grands musées internationaux !
Sur la place Bolivar, dans le cœur historique et politique de Bogotá, une nuée de pigeons prend son envol à côté d’un clown stoïque grimé de blanc. Des enfants jouent aux pieds de la statue en bronze de Simon Bolivar face au palais présidentiel. L’ambiance est joyeuse et la balade agréable dans l’avenue piétonne Séptima qui longe la cathédrale Primada. Sur les trottoirs, des centaines de vendeurs ambulants proposent des souvenirs artisanaux jusqu’à la magnifique église baroque de San Francisco.
Arpenter les salles du musée de l’Or
Sorte de coffre-fort en plein quartier colonial, le musée de l’Or (museo del Oro) de Bogotá est un vibrant hommage aux peuples amérindiens longtemps combattus par les conquistadors espagnols. La collection de plus de 50 000 pièces est impressionnante.
Le musée offre un voyage à l’époque précolombienne… On passe des ethnies de Tayrona à celles de Quimbaya et de Zenu en un clin d’œil. Leur point commun ? Elles ont toutes laissé des témoignages de la vie domestique, ce qui rend les collections encore plus intéressantes.
Sur trois étages, les objets précieux oscillent entre réalité et spiritualité avec sans autre transition que l’imagination débordante d’artistes incroyablement doués dans l’art du filigrane, du repoussé et du martelage.
Le plus surprenant reste sans doute la présence de centaines de popoyos, sortes de réceptacles aux décors ouvragés qui recevaient la feuille de coca mastiquée. La chambre des offrandes, magnifiquement éclairée et tapissée d’objets en or, subjugue par sa richesse et sa beauté.
Dénicher des pépites baroques et néoclassiques
Ville tentaculaire avec ses vingt quartiers habités par plus de 8 millions de personnes, Bogotá surprend par son architecture anarchique, ponctuée de quartiers agréables à vivre.
Dans ce paysage urbain avec des tours inachevées, il faut savoir prendre de la hauteur sur le cerro de Monserrate pour observer les perles cachées.
Autour de la basilique de la Vierge noire tant vénérée par les Colombiens se dressent les principaux monuments historiques de la ville. À gauche des trois tours colorées (bâtiments universitaires) se dessine l’église de San Francisco, la cathédrale Primada, la place Bolivar et ses grands bâtiments néo-classiques et le planétarium de Bogotá en forme de soucoupe volante !
Le plus intéressant reste à venir, car derrière les façades se dissimulent de merveilleux décors intérieurs. C’est le cas de l’église Santa Clara transformée en musée. Sa voûte en berceau est couverte de motifs floraux dorés dans le pur style mudéjar.
Les surprises ne s'arrêtent pas là... Dans une belle maison coloniale se cache un Musée archéologique très émouvant, par la présentation minimaliste d’œuvres précolombiennes. Derrière la façade néo-classique du Musée historique de la Police nationale, la surprise vient plutôt des photos exposées. Elles racontent les opérations menées contre Pablo Escobar. Une histoire sombre que les Colombiens n’aiment pas évoquer tant ils ont été affectés par cette violence urbaine si récente.
Goûter aux saveurs colombiennes
Un tour au marché Paloquemao (à 15 min en taxi de la place Bolivar) s’impose pour goûter les spécialités locales.
À l’entrée, à côté de la chapelle de la Vierge des camionneurs (sainte patronne du marché), le rituel de l’avena est de bon augure pour démarrer la journée. Ce verre de lait chaud mélangé à de l’avoine pillée s’accompagne généralement d’un petit pain bono ou d’un buñuelo de maïs frit fourré au fromage.
Dans les allées, des pyramides de gros avocats luisants rivalisent avec des montagnes de fruits inconnus aux doux noms de granadilla, lulo, tomate de árbol, corossol... La région de Bogotá, du fait de son climat humide et chaud, mais frais la nuit, regorge de fruits exotiques. Il y a, paraît-il, 175 espèces de passiflores ! Les fruits font partie de tous les petits déjeuners et les Colombiens adorent les jus de fruits frais. Dans les rues de Bogotá, les échoppes vendant des jus ont pignon sur rue.
Dans la gargote de Don Camilo, à côté des stands d’herbes séchées, Marta sert des empanadas de viande aux pommes de terre dont les Bogotánais raffolent à condition qu’elles soient nappées de sauce sucrée et piquante en même temps !
Le plus surprenant reste à venir... En sortant du marché, après avoir passé les étals de poissons congelés, la lachoneria de Doña Rosalba est une institution. Sur la table de la minuscule cuisine trône le lechona, un porc cuit à la broche et fourré aux petits pois, pommes de terre, oignons, riz, herbes aromatiques, noix de muscade. Pour l’accompagner, Doña Rosalba a préparé du tamale, un mélange de farine de maïs et de graisse. Un festin que l’on déguste dans des feuilles de bananiers sur la table du foodtruck.
Un plat presque aussi typique que la fameuse soupe de pommes de terre et poulet l’ajiaco parfumée au guasca (herbes sauvage aromatique) dont les Bogotánais ont fait leur spécialité. La dégustation ne saurait se terminer sans un fameux tinto : un café très dilué pas toujours de bonne qualité (les meilleurs grains sont exportés), mais très répandu dans le pays. Pour découvrir les crus colombiens, mieux vaut faire une dégustation chez San Alberto, dans le café du Musée de l’Or.
Se trémousser sur un air de salsa, de rumba ou de merengue…
Avant de se lancer dans une salsa endiablée, mieux vaut réviser ses classiques, car Bogotá s’enflamme dès que la nuit tombe, surtout le week-end !
Dans la zone 85 (autour de la calle 85), les bars et les « crossover » (mélange de musiques salsa, reggaeton, merengue, champeta…) sont à touche-touche, et pourtant les salles sont vite remplies très tôt. Dès 3 h du matin, tous les bars ferment. Le choix est une question de musique.
À la célèbre Galleria café libro, les Bogotánais se retrouvent pour danser la salsa. Au bar 4 40 Music Hall, l’ambiance est plutôt « crossover » un peu comme à La Chula, élu meilleur bar par le quotidien national « El Tiempo ». Dans ces bars, on prend un verre en grignotant des tapas et en se trémoussant sur la piste de danse.
À côté de la place Chorro de Quevedo, en haut de la Candelaria, le bar Fuente de chorro est une référence pour écouter de la musique des Caraïbes. Des groupes accompagnés de marimba et de faute (sorte de cornemuse) lancent le tempo, et les clients se mettent aussitôt à se dandiner en savourant une chicha (une bière fermentée à base de maïs). Le tout dans une chaude ambiance…
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Précisions pour se repérer à Bogotá
Les carreras (abréviations : « Cra », « K » ou « Kra ») sont les axes « verticaux » nord-sud, parallèles à la chaîne de montagne. Elles sont numérotées de 1 à 170.
Les calles (abréviations « Cll », « Cl », ou « C ») sont les axes « horizontaux » est-ouest, et donc perpendiculaires aux carreras. La partie nord est numérotée de la calle 1 à la calle 245, tandis que la partie sud est numérotée de la « calle 1 Sur » à la « calle 139 Sur Bonnes adresses
- Padre et Madre font partie de cette nouvelle génération de restaurants situés dans la Candelaria (ville historique). Ils mêlent une ambiance jeune et branchée dans un décor industriel. Au menu, des plats inspirés par le Vieux Continent, mais revisités avec des saveurs et des produits locaux. Adresses : Madre Cl. 12 #5-83 et Padre Cra. 9 #9-83
- Ocio : calle 28 #6-65. Tenu par un chef « économiste de profession et cuisinier de cœur », le restaurant se définit comme « multiethnique », avec des influences indigènes, afro-arabes et espagnoles. Tous les produits viennent des alentours. Au menu, boulettes de yuca au fromage et délicieux ceviches plus ou moins relevés.
- Canasto Bistro : cl 88 #13a-51. Très connu pour ses brunchs, le restaurant a élu domicile dans une grande véranda avec des plantes et des chaises de toutes les couleurs. L’ambiance est décontractée et les plats sont très copieux. Un côté pique-nique-chic avec des produits de saison.
- Café San Alberto. Récolté dans la région de Salento, le café San Alberto est sélectionné pour ses clients, et non pour l’exportation. C’est toute la différence ! Ici on vous éduque à reconnaître les crus selon différents modes de préparation. Un grand moment de dégustation ! (40 min au musée de l’Or et plus de 2 h de dégustation dans la boutique du quartier Usaquén cal 117#6a-47.)
- Andres Carne de Res est une institution à Bogotá ! Ce restaurant-bar ressemble à une immense taverne bavaroise sur quatre étages, sauf qu’ici on boit des petites bières en bouteille et l’ambiance est plutôt salsa et reggaeton. Quel que soit le jour de la semaine, des groupes musicaux se produisent et on danse jusqu’à 3 h du matin !
- Dans les bars La Chula et 4.40 Music Hall, les groupes musicaux se succèdent et les gens dansent autour de la scène dans une ambiance « muy caliente ». Il est conseillé de réserver sur leurs sites. Adresses : La Chula Ca 13## 82-58 ; 440 Music Hall Cra 13#83-47.
- Marimbea : spécialiste de la musique des Caraïbes, Andrea partage sa passion lors d’ateliers très rythmés. Idéal pour s’initier aux tempos colombiens.
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Texte : Barbara Divry
Mise en ligne :