Australie : Great Ocean Road, les meilleures expériences à vivre
Great Ocean Road. La Grande Route de l’Océan. Plus qu’un nom, c’est tout un programme ! Une artère sinueuse, inaugurée en 1932 dans le Victoria (sud-est de l’Australie), avec au menu : 243 km au rythme de virages giflés par les embruns, officiellement déroulés entre Torquay (aux portes de Melbourne) et Allansford, à moins d'une heure de route des fantastiques aiguilles de roche des 12 Apôtres.
Un vrai bain de nature, marqué sur une bonne partie du chemin par l’odeur entêtante des eucalyptus de la Great Otway Forest (classée parc national) et la quête jamais achevée de ses plus adorables pensionnaires : les koalas.
Que faire en chemin sur la Great Ocean Road ? Suivez-nous pour 6 expériences à roucouler de plaisir, au fil d’un road trip d’exception, sur l’une des plus belles routes du monde, aux antipodes.
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Faire du surf à Torquay, le berceau de Rip Curl et Quicksilver
- Observer les étonnants ornithorynques du lac Elizabeth
- Débusquer les koalas de Shelly Beach, dans le Great Otway National Park
- Randonner le long de l’océan et voir les baleines au cap Otway
- S’émerveiller devant les 12 Apôtres, l’un des emblèmes de l’Australie
- Parcourir le Great Ocean Walk, l’une des plus belles randonnées au monde
- Fiche pratique
Faire du surf à Torquay, le berceau de Rip Curl et Quicksilver
Torquay. Située à une centaine de kilomètres de Melbourne, c’est la porte d’entrée de la Great Ocean Road et aussi le berceau du surf. Quelques pins de Norfolk à l’air dégingandé se dressent entre de vastes tapis de gazon et le lit d’une plage large comme une piste d’atterrissage. Le sable, fin, glisse entre les orteils. Soufflant du large, le vent fait gentiment enfler le swell (houle). Juste ce qu’il faut pour que les gosses des écoles locales s’éclatent sur les vagues, sous l’œil de profs en short et tongs.
Un plaisir sportif qui remonte à 1915, quand le champion olympique de nage libre hawaïen Duke Kahanamoku débarqua en Australie avec sa planche de surf. Les Aussies, toujours prêts à se jeter à l’eau, adoptèrent ce drôle de sport… Dans les années 1950-1960, le surf devient philosophie, puis mode de vie.
En 1969, en pleine vague flower power, deux potes de Torquay commencent à shaper des planches dans leur garage, au 35 Great Ocean Road. Succès aidant, ils déménagent l’année suivante dans une ex-boulangerie. Le nom de leur boîte ? Rip Curl. Les associés vont et viennent. L’un crée rapidement Quicksilver, juste à côté… Les années passent et la réputation de Torquay enfle. La voilà sacrée capitale australienne du surf.
On débarque désormais du monde entier pour le privilège d'apprendre à surfer à Torquay, que ce soit sur la main beach, à Cosy Corner ou Whites. Les riders plus expérimentés et les locaux filent à Jan Juc pour se dégourdir la planche, en attendant que les reef breaks donnent leur meilleur du côté de Winkipop (alias Winki) et Bells Beach. World-class les bons jours. On y croise les plus assidus en plein hiver, dans une eau à 14 °C…
Rip Curl et Quicksilver ont toujours leur QG à Torquay. L’occasion de faire un peu de shopping (tlj 9h-17h ou 17h30). Voir également le site Torquay Surf.
Observer les étonnants ornithorynques du lac Elizabeth
Les Australiens l’appellent platypus, à cause de ses pieds plats. L’ornithorynque a pourtant bien d’autres singularités : seul mammifère à pondre, armé d’un gros bec de canard et d’une queue de castor, il chasse en détectant le champ électrique de ses proies et dégaine son dard venimeux planqué sous la patte arrière ! Si improbable que les premières descriptions ont été prises pour des canulars et le premier ornithorynque empaillé pour une chimère constituée à partir de plusieurs animaux cousus ensemble…
Habitant toute la côte est australienne, du Queensland à la Tasmanie, l’ornithorynque est aussi discret qu’il est bizarre. Pas vraiment rare, mais quand même sous surveillance. On aimerait naturellement le voir, mais l’ornithorynque n’est pas l’omniprésent wallaby…
Heureusement, il y a le lac Elizabeth. Près de la bien nommée bourgade de Forrest, dans le Great Otway National Park (qui englobe toute la pointe sud de la Great Ocean Road), ce joli plan d’eau noyé dans la végétation s’est formé en 1953 après un glissement de terrain. Des troncs géants d’eucalyptus émergent encore, fantomatiques.
Deux canards dodelinent à la surface. Le crépuscule agrandit les ombres. Soudain, à quelques mètres du canoë, une traînée argentée trahit l’ornithorynque. Il nage vite, l’animal, dos ondulant légèrement, bec à peine relevé. Puis plonge. Sans avertir. Sans laisser paraître grand-chose de plus. Reste à regagner le camping. Vingt minutes de marche en forêt, entre les grandes fougères arborescentes, alors que s’illuminent les vers luisants.
Otway Eco Tours organise des sorties en canoë sur le lac Elizabeth (où l’on trouve un camping), au lever du jour ou au crépuscule ; les chances de voir les ornithorynques seraient un peu meilleures le matin, mais, globalement, le taux de réussite annoncé est de 95 %.
Débusquer les koalas de Shelly Beach, dans le Great Otway National Park
L’un des grands moments d’un voyage sur la Great Ocean Road, toujours dans le Great Otway National Park. À environ 7 km à l’ouest d’Apollo Bay, un très discret panneau en bois indique « Shelly Beach ». L’embranchement s’infiltre dans une cathédrale d’eucalyptus tutoyant les 30, 40, 50 m, puis cale au milieu d’un boisé encore plus dense.
Le regard divague de branche en branche, sans rien voir, d’abord. Là-haut, tout là-haut, une boule se dessine finalement. C’est bien un koala roulé en boule, calé sur une fourche à l’air plutôt fragile. Le vent souffle, agite la canopée. L’animal balance de droite à gauche sans pour autant se réveiller.
Le koala est aussi mignon que gros dormeur. Il passe 19 à 20 h par jour à somnoler ! L’effet de son régime alimentaire peu nutritif à base de feuilles d’eucalyptus. Lorsqu’un bruit attire son attention, il darde ses gros yeux ronds vers le sol : pas facile de voir ce qui se trame quand on est myope… Difficile de le surprendre en pleine action. C’est surtout au crépuscule qu’il s’anime, souvent au moment de changer d’arbre pour la nuit.
Le plus dur est de repérer le premier. Une fois que l’œil sait ce qu’il cherche, d’autres koalas apparaissent dans les arbres voisins. Certains se sont postés juste au-dessus du sentier dévalant vers Shelly Beach. Une mère et son joey, perchés à 3, 4 m, se laissent facilement observer. Rencontre magique.
Plus bas, un couple de (grosses) perruches de Pennant, rouge et bleu, sautillent dans le sous-bois. Puis le ressac prend le relais, tandis que se découvre une crique déserte, débouchant sur les kilomètres d’une plage sauvage, à l’abri de toute civilisation.
Pour le koala, tous les eucalyptus ne se valent pas. Ce qu’il préfère, c’est le manna gum (gommier blanc), aux longues feuilles effilées un peu brillantes. Lorsque vous aurez appris à les reconnaître, il sera temps de lever la tête.
Randonner le long de l’océan et voir les baleines au cap Otway
Un peu plus au sud, un autre embranchement traverse longuement la forêt d’eucalyptus du parc national en direction du plus vieux phare d’Australie, bâti en 1848 au cap Otway (nouvelle recherche de koalas !).
Quelques pistes en partent, dont celle menant au camping de Parker Hill, posté en surplomb du très joli Parker Inlet – une profonde crique sableuse crochetant le flanc d’un promontoire boisé, où se jette la rivière éponyme. Le point de départ d’une bien jolie randonnée de 2h empruntée à la Great Ocean Walk, cet extraordinaire itinéraire qui longe la côte sauvage sur 104 km (voir ci-dessous).
De larges marches, glissant sous un tunnel de verdure, s’approchent de la lagune. À marée basse, un ru s’y forme, s’écoulant en sinuant à travers une mer de sable en vase clos. De là, l’océan, le vrai, caché par l’échine rocheuse, n’est même pas visible. Il faut s’avancer sur le vaste tapis pour finalement voir la côte s’entrouvrir, sur 50 m.
Bientôt, il faut choisir. À droite, l’itinéraire par les falaises – nécessairement panoramique. À gauche, la descente vers les anses de Crayfish Bay. La houle y rugit, l’iode emplit les poumons et le ressac déchiquette le platier rocheux, formant au jusant une vaste piscine naturelle où l’on plonge avec délice, masque sur le nez, en quête des crayfish (langoustes).
En retrait, un chenal se creuse, des mini-grottes aussi, drapées de pigface, de succulentes grimpantes aux fleurs évoquant des marguerites aux nombreux pétales. Moins d’1h plus tard, à force d’escaliers, le phare du cap Otway est atteint.
Entre mai et septembre, pas moins de 25 espèces de cétacés migrent vers les côtes sud australiennes – baleines à bosse, franches et orques notamment. C’est aux abords du cap Otway que l’on a le plus de chance de les observer depuis la côte.
S’émerveiller devant les 12 Apôtres, l’un des emblèmes de l’Australie
À l’époque où la mer avait le dernier mot, on l’appelait « Shipwreck Coast ». Le littoral de la Great Ocean Road était bien celui de tous les dangers et de tous les naufrages.
Toute la côte, en fait, est bardée de palissades de grès et de calcaire. C’est aux 12 Apôtres qu’elles sont le plus impressionnantes. Là, à force de patience, le ressac a donné naissance à des aiguilles rocheuses hautes de 45 m, baignant le plus souvent dans une soupe d’écume. Y en a-t-il jamais eu 12 ? Une chose est sûre : il n’en reste plus que 8… Au-delà du belvédère, les Gibson Steps, marches ciselées à même la roche, dévalent vers une plage déroulée au pied du théâtre de falaises, jusqu’à l’un de ces stacks emblématiques.
D’autres points de vue s’ajoutent en allant vers l’ouest. Autour de Lord Arch. À Thunder Cave. Au Bakers Oven. Au Sparkes Gully. Partout des îlots et des falaises qui reculent.
Passé le charmant village de Port Campbell, le London Bridge est devenu London Arch, quand le pont de roche s’effondra, en 1990, ne laissant que l’arche marine de l’îlot… Chanceux, 2 visiteurs bloqués furent secourus par hélicoptère !
Au crépuscule, les (tout) petits pingouins bleus, joliment baptisés fairy penguins par les Australiens, regagnent leur terrier après une intense séance de pêche, à 30 ou 40 milles au large. Touchant.
À Lord Arch Gorge, le Muttonbird Lookout pointe vers l’île éponyme, percée d’une arche, qui doit son nom aux puffins à bec mince qui y nichent par milliers.
Voir aussi les sites Visit 12 Apostles et Parks Victoria
Parcourir le Great Ocean Walk, l’une des plus belles randonnées au monde
Long de 104 km, l’itinéraire, généralement parcouru en une semaine (même si 4 à 6 jours peuvent suffire), chemine au plus près de l’océan – plus près encore que la Great Ocean Road –, entre la gentille station balnéaire d’Apollo Bay et le site des 12 Apôtres. Un condensé de plages et de côtes follement sauvages, de vallons truffés de fougères arborescentes, de bois d’eucalyptus peuplés de koalas… Exceptionnel !
Attention, la Great Ocean Walk n’est pas une promenade de santé ! Le sentier peut être boueux et glissant par temps pluvieux et il faut se méfier des tiger et brown snakes (surtout d’octobre à janvier), peu agressifs mais très venimeux. En cas de problème, sachez que le portable ne passe pas dans certains secteurs…
Enfin, il n’est pas rare, en été ou en période de sécheresse, que les réservoirs d’eau de pluie mis à disposition soient à sec (amenez plusieurs jours de réserve d’eau et de quoi traiter celle que vous pourriez trouver).
Pas moins de 7 campings jalonnent le parcours ; il faut les réserver au moins 2 semaines à l’avance, toujours en allant d’est en ouest. On en trouve d’autres à Apollo Bay, dans le parc national Great Otway et à Princetown.
Plus d’infos sur les sites Great Ocean Walk et Parks Victoria
Fiche pratique
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Lire aussi notre article Australie, sur la mythique Great Ocean Road
Visit Victoria : de nombreuses infos et le calendrier de tous les événements (en anglais)
Visit Great Ocean Road : toutes les étapes du parcours, à travers des cartes ! (en anglais)
Comment y aller ?
L’aéroport international le plus proche est celui de Melbourne, desservi par les principales compagnies nationales et internationales. Aucun vol direct. Trouvez votre billet pour Melbourne.
Où dormir ?
Trouvez votre hôtel dans le Victoria
Comment se déplacer ?
Mieux vaut être véhiculé pour profiter à fond de la Great Ocean Road. Les randonneurs en partance pour la Great Ocean Walk prendront le train de Melbourne jusqu’à Geelong, puis le bus pour Apollo Bay (3 départs/j.). Arrivés aux 12 Apôtres, ils reprendront le bus quotidien qui longe la côte pour revenir à Apollo Bay (1h20), ou rejoindront Warrnambool (2h10), d’où le train ramène facilement à Melbourne.
Alternativement, on peut faire appel au service de navette du Great Ocean Road Shuttle pour regagner son véhicule laissé au point de départ, ou même pour transporter son gros sac de campement en campement !
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :