Les Bardenas Reales, un désert en Espagne

Les Bardenas Reales, c’est quoi au juste ?

Un désert à 70 km à vol d’oiseau des Pyrénées ? C’est l’une de particularités les plus fascinantes du sud de la Navarre, à 1 h de route de Pampelune et 2 h de la frontière française. Sur 42 000 ha, la réserve des Bardenas Reales donne à voir des paysages qui rivalisent avec ceux de l’Ouest américain, pourtant à 9 500 km de là !

De vastes plateaux essaimés de formations rocheuses, oscillants de l’ocre au rouge, propulsent le visiteur dans un environnement d’aspect quasi lunaire, inimaginable en Europe si ce n’est un maquis ras et clairsemé. Aucun signe de vie dans cette région hormis une zone militarisée.

Cette petite merveille, façonnée au fil des années (quelques dizaines de millions) avec amour par mère Nature, est formée de trois espaces. Au centre, la Bardena Blanca est la star du désert. Elle tient son nom de ses sols nus et blanchâtres et attire la majorité des visiteurs avec ses petites collines appelées cabezos. Au nord, El Plano se compose d’une terrasse cultivée quasiment plate qui profite des eaux de la rivière Aragon. Enfin, La Negra se caractérise par des plaines spacieuses formées par des strates de calcaire, des forêts de pins et une terre sombre. Trois zones pour trois expériences totalement différentes.

Comment et quand visiter les Bardenas Reales ?

Les Bardenas se découvrent en quelques heures ou en quelques jours via une multitude de manières : à pied, en voiture, en 4X4, en buggy, à cheval, e-bike, à VTT et même à Segway ! Si vous êtes pressé, une demi-journée peut suffire à vous donner une idée de la beauté des lieux. Plusieurs entreprises organisent des tours dans la Bardena Blanca. Moins spectaculaires, les deux autres Bardenas se parcourent en autonomie uniquement.

Si vous préférez prendre votre temps, deux journées permettent d’explorer la « Blanca » à fond ou de découvrir ses deux voisines à votre rythme. Vous l’aurez compris, les possibilités sont nombreuses pour vous imprégner de l’endroit, excepté dans une zone prédéfinie détenue par l’armée formellement interdite au commun des mortels. Mais on vous rassure, ce « polygone de tir » ne présente aucun intérêt.

Ouvertes 365 jours par an, les Bardenas Reales peuvent donc se visiter toute l’année mais uniquement quand le soleil a pointé le bout de son nez. Fermé une heure avant le coucher de l’astre royal, le parc ouvre une heure après son lever.

On vous déconseille de jeter votre dévolu sur l’été, pour éviter la fournaise ibérique, ou l’hiver, à cause des températures (très) frisquettes. Le reste de l’année est idéal (printemps et automne), même si le vent peut être de la partie. Évitez également les semaines de vacances scolaires espagnoles.

Attention aux périodes où la nidification des oiseaux impose la fermeture de certains espaces. En effet, la Communauté des Bardenas limite temporairement l’accès aux zones de la Ralla, Rallon, Pisquera, la Gorra et la Balsa de Zapata durant les mois de février à août, dans le but de garantir la quiétude des oiseaux qui nichent. Il est donc indispensable de vous renseigner avant de partir à l’assaut du désert.

Que visiter aux Bardenas Reales ?

Premier réflexe lors de votre arrivée : foncer au centre d'information pour récupérer la carte qui indique toutes les données importantes et surtout exactes ! L’occasion d’échanger avec l’équipe qui vous donnera toutes les informations nécessaires à votre séjour. Si la voiture n’est pas le seul moyen de parcourir le parc, elle sera néanmoins indispensable pour vous rendre d’un point A à un point B sur des terres où les transports en commun sont inexistants !

Une route de 34 km permet de sillonner en voiture le parc et de rallier les différents paysages incontournables de la partie « Blanche ». Si le chemin n’est pas long, les arrêts photos, pique-nique (les terrasses couvertes des petites maisons sont accessibles librement pour casser la croûte), dégourdissement de jambes ou simplement contemplation seront nombreux. Compter 2 bonnes heures au moins pour en prendre plein la vue ! La vitesse est limitée à 40 km/h et il est interdit de sortir de la piste.

Les amateurs de vélo seront ravis d’apprendre que le site accueille neuf parcours dédiés à la Petite Reine. Les chemins pour VTT sont indiqués par un panneau orange. N’hésitez pas à vous offrir les services d’un guide local pour profiter du spectacle tout en étant encadré par un professionnel.

En revanche, vous constaterez que seuls trois parcours pédestres sont répertoriés dont Barranco de las Cortinas (3 km) et El Fraile (4,6 km) malgré les infinies alternatives de balades à pied (sur des pistes balisées obligatoirement) qu’offre le désert. Rien ne vous empêche de vous lancer après vous être préalablement renseigné ou de faire appel à un guide pour quelques heures.

Les incontournables des Bardenas Reales

Terre aride qui craque sous les pieds, plaines à perte de vue, petites collines, massifs sculptés, canyons et ravins vertigineux, cheminées de fée… Le vent, l’eau et le temps ont bien travaillé pour offrir aux humains un tel trésor.

Pour en prendre plein les mirettes, voici quelques arrêts incontournables avec, pour commencer, le mirador de las Bardenas installé à 200 m du centre d'information.

Vous pourrez ensuite partir à l’assaut du désert et admirer quelques joyeux tels que les Tres Hermanos (Trois Frères), un cabezo (colline) où l’on devine trois têtes. Rendez-vous ensuite au cœur des falaises qui constituent le cœur de la zone de protection spéciale des oiseaux appelée El Plano-Blanca Alta. Ici, vous pourrez contempler les Rincón de las Rayas, Rallon et Cabezo de Sanchicorrota qui accueille les ruines du château de Sanchicorrota à son sommet.

Vient ensuite le mirador de Juan Obispo qui permet d'apprécier les deux types de paysages des Bardenas : d'une part, le panorama tabulaire composé notamment des Rayas, Rallon et Pisquerra (les sommets les plus élevés du désert) ; d’autre part, le paysage agricole sec et la végétation naturelle de la zone militaire.

Vous pourrez ensuite jeter un œil aux décors lunaires des Blanquizales, plus connues sous le nom de « Badlands » en raison de la quantité de chaux et de sel qui a contribué à la formation de profonds ravins. Contrairement aux autres zones, celle-ci est pratiquement dépourvue de végétation.

Dans le Vedado de Eguaras s’élèvent les ruines du château de Peñaflor. Il fut construit par Sancho el Fuerte au XIII^e siècle afin de renforcer la frontière de la Navarre aragonaise et combattre les bandits qui parcouraient ces terres. Déclaré réserve naturelle, il est situé dans la commune de Valtierra qui ne fait pas partie du parc naturel.

La route s’achève avec l’image que vous avez sans doute vue mille fois sur les cartes postales : le cabezo de Castildetierra et ses 28 m de hauteur. Cette grande colonne naturelle de roches tendres est une formation géologique unique en Navarre. Elle sert de modèle pour expliquer les processus d'érosion importants qui existent dans les Bardenas et vous permettra à vous, simple visiteur, de terminer ce séjour en beauté.