Paris caché
Paris viril
Fascinus était le mot employé par les Romains pour désigner le divin phallus… Fascinus, fascinum, fascinant, le mot exprime depuis des siècles la puissance masculine.
Notre discrète enquête à la recherche des fascini en pierre de Paris s’est révélée étonnante. Les siècles passés ont soigneusement occulté ce précieux témoignage.
Une feuille de vigne, des jambes croisées, une draperie ou une main pudique cachent la plupart du temps ce membre illustre. Seuls quelques angelots coquins osent montrer un petit morceau de leur nudité…
Le fascinus n’ose s’afficher que depuis une centaine d’années dans les lieux publics.
À voir :
- Au Père Lachaise (92° div.) : objet de culte des femmes stériles, il apparaît sous la braguette lustrée de l’anti-bonapartiste Victor Noir. Objet de toutes les convoitises, le fascinus d’Oscar Wilde est à nouveau replacé sous son sphynx ailé (89° div.).
- En voici d’autres, au repos sur le relief de la Marseillaise de François Rude (1835) à l’Arc-de-Triomphe, à la lorgnette sur le quadrige de Georges Recipon (1900) au Grand-Palais…
- Encouragés par l’Art déco et l’Exposition universelle de 1937, les fascini se multiplient en conséquence sur les sculptures des jardins du Trocadéro et du Palais de Tokyo (75016) : le plus beau, celui de l’Apollon d’Henri Bouchard, escalier est du Trocadéro ; le plus mignon, celui d’Éros de Marcel Gaumont, façade sud du Palais de Tokyo (photo).
- Il fallait bien un cheval pour améliorer l’ordinaire. On s’extasiera enfin devant le Centaure de César (1985) au carrefour Croix-Rouge (75006).
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Anne-Marie Minvielle
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