Chili : en Patagonie, au bout de l’Amérique
L’île aux manchots
Est-il possible ? Le ciel est encore plus bleu aujourd’hui que les jours précédents. Le détroit de Magellan est une mer d’huile et le bateau fuse en dessinant un unique et large sillage. Une troupe de dauphins de Commerson nous accompagne pour une séance improvisée de surf.
Bientôt, d’autres silhouettes, bien plus petites, font comme des ricochets sur l’eau : des manchots de Magellan. Ils ont établi leur plus grosse colonie chilienne (69 000 couples) sur l’isla Magdalena, l’une des plus orientales du détroit, chapeautée par un sympathique vieux phare.
On y débarque sous l’œil attentif d’un guardaparque, pour se retrouver tout de suite nez à nez avec les premiers bataillons de manchots. Ils sont des dizaines, des centaines, allant et venant, d’un pas aussi pataud qu’incertain, glissant sur les rochers mouillés, ou prenant doucement le soleil à l’orée de leur terrier.
En cette fin d’été austral, certains jeunes ont déjà endossé leur tenue d’adulte ; d’autres, plus tard sortis de l’œuf, conservent sur le haut du dos ou de la tête ce duvet pelucheux qui force à s’attendrir.
L’escale ne dure guère plus d’une heure : il s’agit de ne pas trop déranger. Dans la foulée, le bateau met le cap sur l’isla Marta. Partie intégrante du Monumento Natural Los Pingüinos, elle abrite une grosse colonie d’otaries, vautrées sur les galets de son unique plage. Couronnant les falaises, les cormorans impériaux semblent innombrables. La richesse des eaux entretient ici une multitude d’espèces.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :