Chili : en Patagonie, au bout de l’Amérique
Calotte glaciaire
L’immense calotte qui recouvrait le sud de la Patagonie il y a plus de 10 000 ans s’est effilochée avec le temps. Seule exception : il reste un immense "champ de glace", le justement nommé Campo de Hielo Sur (photo). Cette parenthèse gelée, la troisième plus vaste au monde (16 800 km2) après l’Antarctique et le Groenland, s’étire sur 350 km du nord au sud, pour déborder en Argentine voisine, où elle nourrit le célèbre Perito Moreno.
Gouvernant à un enchevêtrement de fjords, le Campo de Hielo Sur donne naissance à 49 glaciers, dévalant vers la mer en de multiples langues craquelées de crevasses géantes. Le plus grand d’entre eux, le Pio XI, couvre à lui seul 1 265 km2 et présente, à son terme, un front haut de 75 m (plus haut que le 1er étage de la tour Eiffel) !
Le Parc National Bernardo O’Higgins – le plus grand du Chili, étendu sur un territoire vaste comme la Belgique –, protège l’essentiel de ce pays de glace, largement inaccessible au commun des mortels. Des zones entières y demeurent inexplorées.
De Puerto Natales, à la belle saison, des bateaux remontent le fjord Ultima Esperanza ("dernier espoir") pour s’approcher de deux des glaciers parmi les plus petits : Balmaceda et Serrano. Il ne faut pas moins de 3 h de navigation pour atteindre le premier, raboté par le réchauffement climatique, puis une vingtaine de minutes de marche pour voir le second se déverser dans un lac.
Au-delà, seul le Zodiac pénètre encore, remontant le cours du río Serrano jusqu’au spectaculaire et mondialement connu Parc National Torres del Paine.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :