Sur les traces des grands hommes
Sur les traces de Lech Walesa en Pologne
Lorsque Lech Walesa fonde avec Anna Walentynowicz le syndicat Solidarność, au début des années 1980, qui aurait imaginé que son combat de syndicaliste le conduirait, dix ans plus tard, jusqu’à la présidence de la République polonaise ?
Syndicaliste modéré et fervent catholique, Lech Walesa fédère autour de lui tous les mécontents du régime communiste de la République populaire de Pologne. L’homme providentiel de la nouvelle Pologne devient un symbole de résistance contre l’oppression des dictatures communistes d’Europe centrale et de l’Est.
Sur les traces… de Lech Walesa
Electricien sur les chantiers navals de Gdańsk, Lech Walesa s’engage dans le combat syndical en 1980 lorsque des grèves éclatent à la suite du licenciement d’Anna Walentynowicz pour le seul motif d’avoir défendu les intérêts des ouvriers du chantier.
Malgré sa détermination, l’attitude modérée de Lech Walesa est très vite remarquée par le gouvernement communiste de Jaruzelski qui le choisit pour représenter le mouvement Solidarność à la table des négociations.
Au terme des pourparlers (31 août 1980), il réussit à faire accepter les 21 points revendiqués par les grévistes comme le droit de grève, le droit de l’information, l’augmentation des salaires, la libération des prisonniers politiques et enfin la reconnaissance du syndicat indépendant Solidarnosc.
Mais la victoire sera de courte durée. Lorsque Jaruzelski instaure la loi martiale dans la nuit du 12 au 13 décembre 1982, il décide de faire interner les principaux représentants du syndicat dont le charismatique Lech Walesa. Libéré un an plus tard, Walesa reçoit en 1983 le Prix Nobel de la Paix.
Devant l’impuissance du gouvernement à enrayer la contestation de plus en plus croissante au fil des ans, les accords de la « Table ronde » (5 avril 1989) accordent une légitimité au syndicat Solidarność qui peut désormais participer aux élections.
Le succès ne se fait pas attendre puisqu’aux élections législatives de 1989, les candidats de Solidarność remportent une écrasante victoire. L’année suivante, Lech Walesa est élu président de la République.
Les lieux à visiter
Gdańsk
Le pèlerinage commence au nouveau Centre Européen de Solidarité qui propose de revivre les grands moments de la lutte syndicale de Solidarność, mais aussi des mouvements de libération dans l'ancien bloc de l'Est.
- Plus d'infos : Centre Européen de Solidarité
Le centre se trouve à l'endroit où se sont déroulées les grandes grèves de 1980 : les chantiers navals Lénine de Gdańsk, où l’électricien Lech Walesa fonde avec Anna Walentynowicz le syndicat Solidarność. On peut aussi apercevoir l’ensemble du chantier depuis les bateaux-navettes en direction de Westerplatte ou de Sopot.
Adresse : Place Solidarnosc.
Face à la grille d'entrée des chantiers, vous pourrez vous recueillir sur le monument aux morts des ouvriers du chantier naval, tombés sous les balles de l’armée lors des émeutes de 1970 déclenchées par l’augmentation des prix des denrées. L'endroit est devenu un lieu symbolique pour Solidarność : les ouvriers y apportaient chaque jour une pierre pour rappeler au gouvernement communiste que la lutte continuait malgré la répression.
Adresse : Place Solidarnocsi Robotniczej.
Pour terminer votre escapade au cœur de combat ouvrier polonais, visitez l’Eglise Sainte Brigitte, la paroisse des chantiers navals Lénine de Gdańsk et bastion du syndicat pendant les grèves de 1980. Son intérieur moderne conserve quelques reliques du syndicat comme une série de croix utilisée pendant les grèves (au fond à droite).
Adresse : Rue Profesorska.
Pour aller plus loin… de chez vous
Nouveau en salles : le biopic sur Lech Walesa L'Homme du peuple réalisé par Andrzej Wajda, sortie le 19 novembre 2014.
- Mémoires - Les Chemins de vérité de Lech Walesa
- Un chemin d’espoir de Lech Walesa (1987)
- L’Homme de fer d’Andrzej Wadja (réalisé en 1981)
- Guide du routard Pologne , Hachette
Texte : Audrey Lebel et Charlotte Nicollet