Ces derniers mois, histoire de voyager sans risque ni contrainte … il est devenu préférable de se dépayser en faisant appel à ses souvenirs de périples en terre lointaine. Ainsi, j’ai refait un tour, certes virtuel, en Afrique australe.
Voici quelques impressions d’un voyage en Afrique du Sud que je me propose de partager avec ce récit. Il relate un tour et quelques détours tout autour de l****a séduisante ville du Cap.
C’est tellement plus plaisant d’évoquer l’Afrique du Sud pour ses atouts que d’en entendre parler à propos de son virulent variant de la Covid-19.
En ville …
Flânerie sur le front de mer
Le décor est posé. Les couleurs sud-africaines flottent au vent histoire de situer le pays et pour être plus précis, j’ajoute que nous sommes sur le Waterfront de Capetown.
Un port, des bateaux de pêche et des anciens docks bien réhabilités.
Que trouve-t-on donc ici pour que la foule s’y presse en journée. Parmi les flâneurs, on y rencontre principalement des visiteurs et des habitants de la cité venus faire là des achats ou simplement, se divertir ou se restaurer.
Un grand centre commercial a été construit avec une enfilade de boutiques, de terrasses, de restaurants et de cafés …
Un lieu sécurisé dans une ville qui ne l’est pas toujours surtout dans certains quartiers et particulièrement en soirée.
Vous pouvez facilement imaginer le style des lieux, il est finalement à l’image de beaucoup de centres commerciaux et touristiques des grandes métropoles des pays développés …
Aussi, lors de ma balade j’ai souhaité me focaliser sur quelques aspects plus particulièrement sud-africains. Le visiteur curieux cherche avant tout le dépaysement.
De l’originalité du côté de la décoration des galeries ? Euh, certes bien réalisée avec des guirlandes lumineuses, des boules étincelantes et des sapins qui évoquent la période de Noël, nous y étions en novembre. Mais soit dit en passant les Fêtes de fin d’année se déroulent au Cap dans une atmosphère estivale ; eh oui ! on est dans l’hémisphère sud avec ses saisons inversées par rapport aux nôtres.
Alors du local sud-africain, en voilà … avec ici la reproduction de l’homme certainement le plus illustre du pays. Les sud-africains sont très fiers de leur Nelson Mandela national, et ça se comprend. Sa haute silhouette trône un peu partout dans le pays. Je l’évoquerais un peu plus lors de la visite du centre ville …
Il faut aller également un peu plus loin, jusqu’au Watershed, là, ce sont des hangars transformés en un marché artisanal dont beaucoup de pièces sont de qualité.
On s’intéresse, on regarde, on découvre et on photographie avec discrétion … et puis surtout, on peut y trouver quelques objets à ramener en souvenirs.
Pour découvrir l’art moderne africain, le must est d’aller visiter le MOCCA, c’est à quelques pas, est exposée dans ce musée la plus grande collection d’art africain de tout le continent.
Tiens, voilà, trois des fameux « Big five » de la savane sud-africaine. A savoir là, un lion, un rhinocéros et un éléphant. Aucune crainte lors de l’approche, ce sont des œuvres d’art réalisées en pièces de métal de récupération, de belles créations !
En prenant un peu de hauteur
Et en direction d’un des versants qui dominent Cape Town, on va mettre les pieds sur la « table ». On se dirige donc vers la célèbre Table Mountain qui perche à quelques 1073 mètres d’altitude.
Ce matin, la nappe est mise sur la table, c’est ainsi que disent les « capetownians » lorsque une nappe de brume chapeaute ce relief tabulaire.
Une route et des lacets. Puis, on laisse à présent le véhicule pour emprunter une télécabine.
En 4 minutes seulement (après un peu de temps d’attente) on parvient au sommet de la Table. La nacelle en s’élevant peut donner le vertige aux âmes sensibles mais surtout elle ravit le visiteur. Un panorama grandiose se dévoile : la ville, les rivages et en point fort élevé, la Montagne du Lion (669 m) avec Signal Hill, Lion’s Head. Il y a même la partie nommée la croupe … du lion, bien sûr !
Sous cet angle, j’avoue qu’il faut faire preuve d’un peu d’imagination pour voir là un lion, mais en tout cas ce spectaculaire relief accroche le regard.
On peut se balader sur le plateau de la « Table », quelques sentiers vous conduisent parmi les rochers et la végétation rabougrie des lieux ; ici le vent souffle souvent, et par chance il nous libère peu à peu de l’écran de brume qui nimbait le site.
On n’a d’yeux que pour cette vue panoramique sur plus de 180° … enfin, la réalité m’oblige à signaler que l’on est aussi attiré par la faune locale. On est loin de voir un des gros animaux de la faune africaine mais plutôt des bêtes de plus petites tailles.
A l’image de ces dassies (Rock hydrax, ça fait plus savant !). De la taille de lièvres ces rongeurs sont un peu craintifs et ont tendance à se cacher derrière les rochers. Dotés de griffes et de ventouses aux pattes, ils sont parfaitement adaptés à ce relief escarpé. Un détail qui peut surprendre, on apprend qu’ils ont une parenté génétique avec les éléphants, en tout cas, ils n’en ont pas la volumineuse taille !
Encore plus petits et plus dynamiques, des lézards serpentent entre les cailloux.
Le plateau de la «Table » est un agréable lieu de randonnées comme également les versants de cette Table Mountain.
Les vaillants randonneurs peuvent se passer de la télécabine pour atteindre le sommet et donc gravir, pas à pas, les pentes sillonnées d’un assez dense maillage de sentiers.
Assister au coucher de soleil depuis ces hauteurs est paraît-il un must, on veut bien l’imaginer tellement ce belvédère bénéficie d’un panorama d’exception …
Bon, en ce qui nous concerne, une belle luminosité dans le ciel sera au programme du lendemain matin, à l’aube. Lueurs rougeoyantes et hautes tours du centre ville et du quartier d’affaire de Cape Town.
Les couleurs de Bo-Kaap
… ou le nuancier du Quartier Malais. Une incontournable visite lorsque l’on passe à Cape Town. Ce secteur de la ville, perché sur les hauteurs est on ne peut plus haut en couleurs.
Les habitations aux formes cubiques s’alignent en marches d’escalier le long des rues. Tiens ! Ici une voiture bleue apporte également sa teinte au patchwork.
Par moment, résonne parmi ces avenues l’appel nasillard du muezzin, il émane de la mosquée, on est ici dans un quartier où réside principalement une population de confession musulmane. Des descendants d’esclaves issus des colonies asiatiques néerlandaises « venus » dans la ville à l’époque de la domination hollandaises (17<sup>e</sup> siècle).
Au sujet du nom donné au quartier : « Malais », les historiens apportent une nuance. Car parmi les esclaves arrivés au Cap il n’y aurait eu en réalité qu’environ 1 % de personnes venant de Malaisie, les autres provenant de Ceylan ou d’Inde …
Quant aux couleurs donnés à ces murs, elle étaient à l’époque de l’apartheid, des signes de protestation envers le régime.
Ce quartier photogénique à souhait a captivé mon regard, cherchant sans cesse le meilleur angle pour le cadrer. Mais, marcher le nez en l’air vous conduit à avancer sans regarder où vous mettez les pieds … un rebord de trottoir inégal et me voilà trébuchant ! Voulant par réflexe protéger mon reflex photo, en chutant, j’omets instinctivement de tendre le bras vers le sol … et je termine ma chute face à terre (bétonnée). Résultat : une belle éraflure sur le visage, mais l’amateur de photo de se rassurer : l’appareil était intact.
Ceci dit, j’imagine que plusieurs d’entre vous n’ont rien à faire de cette anecdote personnelle … cependant, pour moi, ce souvenir reste associé à la visite de cet intéressant quartier.
La leçon à tirer ? Toujours faire attention où l’on marche même quand on a l’œil vissé dans le viseur de son appareil, avis aux mordus de photos ! Et aux autres au regard fixé sur leur smartphone.
Secundo, dans les récits de voyage, on y met toujours un peu de vécu perso, c’est ainsi !
Au cœur du Cap
Au programme, un tour dans le centre ville de Cape Town, en quatre étapes et trois périodes évoquées.
On remonte dans le temps avec la visite du Château de Bonne-Espérance. Une fortification « à la Vauban » et en étoile édifiée à l’époque (1666) de la colonie hollandaise.
Le voyageur a l’habitude d’entendre à chacune de ses visites des superlatifs à propos des monuments historiques, ici on ne déroge pas à la règle. Alors quel est « le plus » de ce lieu chargé d’Histoire ? Cette forteresse est considérée comme le plus ancien édifice d’Afrique du Sud.
De la période hollandaise à la domination britannique, il n’y a que quelques pas et pas mal d’années …
Nous voici sur Grand Parade la plus vaste place de la cité et face à l’Hôtel de Ville du Cap. Un imposant bâtiment victorien à la façade néo-classique surmontée d’une tour inspirée du célèbre Big Ben londonien.
Plus que son architecture, c’est une statue qui est mise en valeur sur un balcon situé au premier étage. Elle témoigne d’une autre période de l’histoire de ce pays, celle de la fin de l’apartheid. En effet trône ici le héros national : Nelson Mandela, figé pour l’éternité.
Le grand Mandela est ainsi honoré. Cette représentation le montre s’adressant à la foule lors de son premier discours public après sa sortie de prison ! Il y avait ce jour-là de1990 autour de 100 000 personnes venues l’acclamer.
Quel destin et quelle personnalité ! Mandela, une vie passée à lutter contre les lois ségrégationnistes de l’apartheid. Avec 27 années derrière les barreaux cela en aurait découragé plus d’un mais pas Mandela !
Une fois libéré, il a continué son combat et obtenu avec F. de Klerck (représentant la communauté blanche) l’abolition des terribles lois discriminants les « non blancs » ; un combat couronné par un Prix Nobel en 1993.
Et en avril 1994, le voilà élu démocratiquement Président de la République d’Afrique du Sud. Une consécration, un aboutissement pour une destinée d’exception. Respect.
Continuons la balade dans le centre ville en passant maintenant devant le Parlement sud-africain. Une bâtisse de briques rouges rehaussée de lignes blanches, une architecture (1885) digne de la lointaine Angleterre.
Passé les bâtiments officiels de Governement avenue, on parvient dans le poumon vert de la ville du Cap, voici le Quartier des Gardens.
Des hectares d’anciens potagers et vergers qui à l’origine étaient destinés à ravitailler en produits frais les équipages des navires lors de leurs escales. De nos jours les lieux forment un havre de verdure et de végétation.
Un vénérable poirier, planté à l’ époque hollandaise, étend toujours ces branches noueuses … si lourdes que des poteaux sont nécessaires pour les soutenir.
Chênes, palmiers, citronniers … constituent un bel arboretum.
Ce tronc à l’écorce qui part en lambeaux est celui d’un « Arbre à fièvre » (photo ci-dessus à droite). Une appellation probablement due au fait que rester à proximité de ces arbres augmenterait le risque de souffrir de fièvre … dans les zones humides, les moustiques vecteurs de la malaria pullulent tout autour de ces troncs.
Au programme à présent, une prise de hauteurs mais cette fois l’altitude sera plus haute que celle du sommet de Table Mountain.
Survoler en hélicoptère la ville du Cap est un de ces souvenirs qui marquent. La balade aérienne n’aura certes durée qu’une vingtaine de minutes, mais quel fantastique spectacle !
Il est là, “notre” hélico. Prêt au décollage vertical, les hélices tournent, le bruit est assourdissant, place à l’image panoramique.
Pendant ces quelques minutes le regard ne cesse d’être attiré par tous les détails du paysage : le superbe écrin de montagnes autour de la ville, la côte et les plages, ici un phare rouge et blanc, là le grand stade … et au loin, à l’horizon, on perçoit dans la brume la célèbre île prison de Robben island. C’est sur cette île que Mandela a passé la plus grande partie de sa très longue détention.
Un peu étourdi mais comblé de sensations, la tête pleine de superbes images, le temps est venu de redescendre sur terre … et de découvrir en ville une de ces absurdités bien partagées dans nos environnement urbain : un pont en travaux depuis presque une éternité nous dit-on … où mène-t-il ? Nulle part évidemment !
Notre tour rapide du Cap, un survol pourrait-on dire, s’achève. Quittons la ville pour découvrir d’autres sites intéressants à voir autour du Cap.