Afrique du Sud : Tour et détours autour de la ville du Cap

Forum Afrique du Sud


Ces derniers mois, histoire de voyager sans risque ni contrainte … il est devenu préférable de se dépayser en faisant appel à ses souvenirs de périples en terre lointaine. Ainsi, j’ai refait un tour, certes virtuel, en Afrique australe.
Voici quelques impressions d’un voyage en Afrique du Sud que je me propose de partager avec ce récit. Il relate un tour et quelques détours tout autour de l****a séduisante ville du Cap.
C’est tellement plus plaisant d’évoquer l’Afrique du Sud pour ses atouts que d’en entendre parler à propos de son virulent variant de la Covid-19.

En ville …
Flânerie sur le front de mer


Le décor est posé. Les couleurs sud-africaines flottent au vent histoire de situer le pays et pour être plus précis, j’ajoute que nous sommes sur le Waterfront de Capetown.
Un port, des bateaux de pêche et des anciens docks bien réhabilités.

Que trouve-t-on donc ici pour que la foule s’y presse en journée. Parmi les flâneurs, on y rencontre principalement des visiteurs et des habitants de la cité venus faire là des achats ou simplement, se divertir ou se restaurer.
Un grand centre commercial a été construit avec une enfilade de boutiques, de terrasses, de restaurants et de cafés …
Un lieu sécurisé dans une ville qui ne l’est pas toujours surtout dans certains quartiers et particulièrement en soirée.

Vous pouvez facilement imaginer le style des lieux, il est finalement à l’image de beaucoup de centres commerciaux et touristiques des grandes métropoles des pays développés …
Aussi, lors de ma balade j’ai souhaité me focaliser sur quelques aspects plus particulièrement sud-africains. Le visiteur curieux cherche avant tout le dépaysement.
De l’originalité du côté de la décoration des galeries ? Euh, certes bien réalisée avec des guirlandes lumineuses, des boules étincelantes et des sapins qui évoquent la période de Noël, nous y étions en novembre. Mais soit dit en passant les Fêtes de fin d’année se déroulent au Cap dans une atmosphère estivale ; eh oui ! on est dans l’hémisphère sud avec ses saisons inversées par rapport aux nôtres.

Alors du local sud-africain, en voilà … avec ici la reproduction de l’homme certainement le plus illustre du pays. Les sud-africains sont très fiers de leur Nelson Mandela national, et ça se comprend. Sa haute silhouette trône un peu partout dans le pays. Je l’évoquerais un peu plus lors de la visite du centre ville …


Il faut aller également un peu plus loin, jusqu’au Watershed, là, ce sont des hangars transformés en un marché artisanal dont beaucoup de pièces sont de qualité.
On s’intéresse, on regarde, on découvre et on photographie avec discrétion … et puis surtout, on peut y trouver quelques objets à ramener en souvenirs.

Pour découvrir l’art moderne africain, le must est d’aller visiter le MOCCA, c’est à quelques pas, est exposée dans ce musée la plus grande collection d’art africain de tout le continent.

Tiens, voilà, trois des fameux « Big five » de la savane sud-africaine. A savoir là, un lion, un rhinocéros et un éléphant. Aucune crainte lors de l’approche, ce sont des œuvres d’art réalisées en pièces de métal de récupération, de belles créations !

En prenant un peu de hauteur
Et en direction d’un des versants qui dominent Cape Town, on va mettre les pieds sur la « table ». On se dirige donc vers la célèbre Table Mountain qui perche à quelques 1073 mètres d’altitude.
Ce matin, la nappe est mise sur la table, c’est ainsi que disent les « capetownians » lorsque une nappe de brume chapeaute ce relief tabulaire.
Une route et des lacets. Puis, on laisse à présent le véhicule pour emprunter une télécabine.


En 4 minutes seulement (après un peu de temps d’attente) on parvient au sommet de la Table. La nacelle en s’élevant peut donner le vertige aux âmes sensibles mais surtout elle ravit le visiteur. Un panorama grandiose se dévoile : la ville, les rivages et en point fort élevé, la Montagne du Lion (669 m) avec Signal Hill, Lion’s Head. Il y a même la partie nommée la croupe … du lion, bien sûr !

Sous cet angle, j’avoue qu’il faut faire preuve d’un peu d’imagination pour voir là un lion, mais en tout cas ce spectaculaire relief accroche le regard.
On peut se balader sur le plateau de la « Table », quelques sentiers vous conduisent parmi les rochers et la végétation rabougrie des lieux ; ici le vent souffle souvent, et par chance il nous libère peu à peu de l’écran de brume qui nimbait le site.

On n’a d’yeux que pour cette vue panoramique sur plus de 180° … enfin, la réalité m’oblige à signaler que l’on est aussi attiré par la faune locale. On est loin de voir un des gros animaux de la faune africaine mais plutôt des bêtes de plus petites tailles.

A l’image de ces dassies (Rock hydrax, ça fait plus savant !). De la taille de lièvres ces rongeurs sont un peu craintifs et ont tendance à se cacher derrière les rochers. Dotés de griffes et de ventouses aux pattes, ils sont parfaitement adaptés à ce relief escarpé. Un détail qui peut surprendre, on apprend qu’ils ont une parenté génétique avec les éléphants, en tout cas, ils n’en ont pas la volumineuse taille !
Encore plus petits et plus dynamiques, des lézards serpentent entre les cailloux.

Le plateau de la «Table » est un agréable lieu de randonnées comme également les versants de cette Table Mountain.
Les vaillants randonneurs peuvent se passer de la télécabine pour atteindre le sommet et donc gravir, pas à pas, les pentes sillonnées d’un assez dense maillage de sentiers.

Assister au coucher de soleil depuis ces hauteurs est paraît-il un must, on veut bien l’imaginer tellement ce belvédère bénéficie d’un panorama d’exception …
Bon, en ce qui nous concerne, une belle luminosité dans le ciel sera au programme du lendemain matin, à l’aube. Lueurs rougeoyantes et hautes tours du centre ville et du quartier d’affaire de Cape Town.

Les couleurs de Bo-Kaap
… ou le nuancier du Quartier Malais. Une incontournable visite lorsque l’on passe à Cape Town. Ce secteur de la ville, perché sur les hauteurs est on ne peut plus haut en couleurs.
Les habitations aux formes cubiques s’alignent en marches d’escalier le long des rues. Tiens ! Ici une voiture bleue apporte également sa teinte au patchwork.



Par moment, résonne parmi ces avenues l’appel nasillard du muezzin, il émane de la mosquée, on est ici dans un quartier où réside principalement une population de confession musulmane. Des descendants d’esclaves issus des colonies asiatiques néerlandaises « venus » dans la ville à l’époque de la domination hollandaises (17<sup>e</sup> siècle).
Au sujet du nom donné au quartier : « Malais », les historiens apportent une nuance. Car parmi les esclaves arrivés au Cap il n’y aurait eu en réalité qu’environ 1 % de personnes venant de Malaisie, les autres provenant de Ceylan ou d’Inde …
Quant aux couleurs donnés à ces murs, elle étaient à l’époque de l’apartheid, des signes de protestation envers le régime.

Ce quartier photogénique à souhait a captivé mon regard, cherchant sans cesse le meilleur angle pour le cadrer. Mais, marcher le nez en l’air vous conduit à avancer sans regarder où vous mettez les pieds … un rebord de trottoir inégal et me voilà trébuchant ! Voulant par réflexe protéger mon reflex photo, en chutant, j’omets instinctivement de tendre le bras vers le sol … et je termine ma chute face à terre (bétonnée). Résultat : une belle éraflure sur le visage, mais l’amateur de photo de se rassurer : l’appareil était intact.
Ceci dit, j’imagine que plusieurs d’entre vous n’ont rien à faire de cette anecdote personnelle … cependant, pour moi, ce souvenir reste associé à la visite de cet intéressant quartier.
La leçon à tirer ? Toujours faire attention où l’on marche même quand on a l’œil vissé dans le viseur de son appareil, avis aux mordus de photos ! Et aux autres au regard fixé sur leur smartphone.
Secundo, dans les récits de voyage, on y met toujours un peu de vécu perso, c’est ainsi !

Au cœur du Cap
Au programme, un tour dans le centre ville de Cape Town, en quatre étapes et trois périodes évoquées.


On remonte dans le temps avec la visite du Château de Bonne-Espérance. Une fortification « à la Vauban » et en étoile édifiée à l’époque (1666) de la colonie hollandaise.
Le voyageur a l’habitude d’entendre à chacune de ses visites des superlatifs à propos des monuments historiques, ici on ne déroge pas à la règle. Alors quel est « le plus » de ce lieu chargé d’Histoire ? Cette forteresse est considérée comme le plus ancien édifice d’Afrique du Sud.

De la période hollandaise à la domination britannique, il n’y a que quelques pas et pas mal d’années …


Nous voici sur Grand Parade la plus vaste place de la cité et face à l’Hôtel de Ville du Cap. Un imposant bâtiment victorien à la façade néo-classique surmontée d’une tour inspirée du célèbre Big Ben londonien.
Plus que son architecture, c’est une statue qui est mise en valeur sur un balcon situé au premier étage. Elle témoigne d’une autre période de l’histoire de ce pays, celle de la fin de l’apartheid. En effet trône ici le héros national : Nelson Mandela, figé pour l’éternité.

Le grand Mandela est ainsi honoré. Cette représentation le montre s’adressant à la foule lors de son premier discours public après sa sortie de prison ! Il y avait ce jour-là de1990 autour de 100 000 personnes venues l’acclamer.
Quel destin et quelle personnalité ! Mandela, une vie passée à lutter contre les lois ségrégationnistes de l’apartheid. Avec 27 années derrière les barreaux cela en aurait découragé plus d’un mais pas Mandela !
Une fois libéré, il a continué son combat et obtenu avec F. de Klerck (représentant la communauté blanche) l’abolition des terribles lois discriminants les « non blancs » ; un combat couronné par un Prix Nobel en 1993.
Et en avril 1994, le voilà élu démocratiquement Président de la République d’Afrique du Sud. Une consécration, un aboutissement pour une destinée d’exception. Respect.

Continuons la balade dans le centre ville en passant maintenant devant le Parlement sud-africain. Une bâtisse de briques rouges rehaussée de lignes blanches, une architecture (1885) digne de la lointaine Angleterre.


Passé les bâtiments officiels de Governement avenue, on parvient dans le poumon vert de la ville du Cap, voici le Quartier des Gardens.
Des hectares d’anciens potagers et vergers qui à l’origine étaient destinés à ravitailler en produits frais les équipages des navires lors de leurs escales. De nos jours les lieux forment un havre de verdure et de végétation.


Un vénérable poirier, planté à l’ époque hollandaise, étend toujours ces branches noueuses … si lourdes que des poteaux sont nécessaires pour les soutenir.
Chênes, palmiers, citronniers … constituent un bel arboretum.
Ce tronc à l’écorce qui part en lambeaux est celui d’un « Arbre à fièvre » (photo ci-dessus à droite). Une appellation probablement due au fait que rester à proximité de ces arbres augmenterait le risque de souffrir de fièvre … dans les zones humides, les moustiques vecteurs de la malaria pullulent tout autour de ces troncs.

Au programme à présent, une prise de hauteurs mais cette fois l’altitude sera plus haute que celle du sommet de Table Mountain.
Survoler en hélicoptère la ville du Cap est un de ces souvenirs qui marquent. La balade aérienne n’aura certes durée qu’une vingtaine de minutes, mais quel fantastique spectacle !


Il est là, “notre” hélico. Prêt au décollage vertical, les hélices tournent, le bruit est assourdissant, place à l’image panoramique.



Pendant ces quelques minutes le regard ne cesse d’être attiré par tous les détails du paysage : le superbe écrin de montagnes autour de la ville, la côte et les plages, ici un phare rouge et blanc, là le grand stade … et au loin, à l’horizon, on perçoit dans la brume la célèbre île prison de Robben island. C’est sur cette île que Mandela a passé la plus grande partie de sa très longue détention.

Un peu étourdi mais comblé de sensations, la tête pleine de superbes images, le temps est venu de redescendre sur terre … et de découvrir en ville une de ces absurdités bien partagées dans nos environnement urbain : un pont en travaux depuis presque une éternité nous dit-on … où mène-t-il ? Nulle part évidemment !

Notre tour rapide du Cap, un survol pourrait-on dire, s’achève. Quittons la ville pour découvrir d’autres sites intéressants à voir autour du Cap.


Après la ville du Cap**, cette étape** débute à Kirstenbosch
… et plus précisément au National Botanical Garden.

D’abord, il y a toujours ce grandiose cadre montagneux des alentours de Captown vu ici sous un autre angle ; nous sommes là au pied d’un des impressionnants versants de la Montagne de la Table. Et ensuite il y a les arbres, les plantes et les fleurs, un enchantement.


La fleur emblématique d’Afrique du Sud est ici en bonne place et elle est déclinée en d’infinis exemplaires.
L’iconique protea, c’est d’elle dont il s’agit figure même sur les maillots des vaillants joueurs de rugby de l’équipe nationale, ce symbole fleuri tendant même à remplacer celui des bondissants springboks.

Très bien entretenu par une brigade d’une cinquantaine de jardiniers, ce vaste Garden met en valeur un large ensemble de plantes de cette région au climat « méditerranéen », pour en un mot qualifier la tendance climatique de la région.

Notre visite a été effectuée en novembre, à la fin du printemps dans l’hémisphère sud et donc à la fin des premières floraisons printanières …mais par chance, les fameuses proteas étaient encore fleuries.
Déambuler parmi les allées vous fait emprunter ici, un passage élevé à hauteur de canopée et là un pont japonais, finalement la seule entorse à l’exclusive présentation de la flore du pays.

Dans les serres, la collection de plantes grasses et cactées vaut le coup d’œil comme également l’observation des plantes carnivores … prêtes à piéger et digérer des insectes. Quant aux oiseaux, eux également ils les apprécient les insectes.

Sur la route du Cap de Bonne-Espérance

La route qui nous conduit vers le célèbre Cap de Bonne-Espérance sera buissonnière et constituée de nombreux zigzags, autant en profiter, cette péninsule a tant d’atouts à offrir.


Une première escale sur la côte atlantique est pour le petit port de Hout Bay.
Mi-station balnéaire le long de la baie, mi-port de pêche le long des quais.
Un des représentants de la faune locale vient de faire une furtive apparition dans les eaux, juste là, près des bateaux de pêche. Une tête qui sort de l’eau et qui le temps de l’apercevoir plonge à nouveau !

Les vedettes locales se nomment ici : otaries. Loin d’une observation dans le style spectacle de Marinland, afin de voir de plus près les colonies d’otaries, il faut quitter le port et se rendre à quelques encablures vers Duiker island.

Parmi les rochers, les otaries se prélassent au soleil.
Autant la mer est agitée de courants et de vagues, autant les otaries semblent calmes. Quoique ! Par moments on perçoit quelques grognements … La surface hors de l’eau sur les rochers est limitée et chacun veut une place au soleil. Les gros mâles n’ont vraiment pas l’air commodes et ils squattent sans partage les meilleurs spots.


L’embarcation tangue sans cesse, vagues, courants et vents agitent la mer… et l’horizon aussi. Avec un estomac qui commence à se barbouiller, finalement je ne suis pas mécontent de retrouver l’immobilité des quais.

L’observation de la faune aquatique se poursuit avec les étals du marché aux poissons. Des poissons aux yeux bien vitreux qui ne sont plus en état de nous faire un clin d’œil ! Mais prêts à terminer dans une assiette.

De la côte atlantique à la côte de l’océan pacifique … la route nous fait passer par les hauteurs de la péninsule du Cap. Par endroits, la route qui serpente entre les versants est bordée de fleurs, des pélargoniums buissonnants qui ridiculiseraient les petits géraniums de nos jardinières, tellement leur taille est ici imposante.

La baie et la ville côtière de Simon’s Town est en vue. Et quel panorama !

Le soleil est presque au zénith et met ainsi en valeur le bleu azur des eaux. La ville est avant tout une ville de garnison et une importante base navale, c’est dans cette cité que siège l’état-major de la marine sud africaine.
Cette orientation militaire n’empêche pas les côtes alentours de présenter de longues plages destinées aux estivants.Quelques kilomètres plus au sud, nous voici parvenu à la célèbre plage de Boulders, plus précisèment à Foxy beach. Une très renommée plage de sable clair parsemée de nombreux rochers, plus ou moins imposants. Leur surface est émoussée, ce sont des « boulders » : des galets géants.

Au-delà de la beauté du site, ce sont surtout les colonies de manchots du Cap qui font l’intérêt du lieu.
Une grande partie de la plage leur est réservée, l’espèce est protégée et ici la colonie rassemble des dizaines et des dizaines de ces sympathiques manchots. Pour les observer, des passages en bois ont été aménagés, d’idéals belvédères pour les voir sans trop les déranger.

Ils sont marrants avec leur démarche toute dandinante,mais la plupart reste statique, plantés comme s’ils faisaient la sieste, debout et les yeux clos.

Ces « pingouins » en noir et blanc avec juste une touche de rose autour des yeux sont souvent deux par deux. Les manchots du Cap ont la réputation de former des couples fidèles tout au long de leur vie. Certains et même beaucoup semblent se faire quelques bécots dans le cou, des attitudes de tendresse ? … où plutôt de petits coups de bec pour éliminer les parasites.

Le vent fait voler quelques fins duvets comme de petits flocons agités par un quelconque blizzard … mais nous ne sommes pas en Antarctique. La latitude et le climat sont ici tout autre, les manchots du Cap sont seulement des cousins des célèbres manchots empereurs. Ils n’en ont pas la taille, ils s’avèrent bien plus courts sur pattes avec seulement 70 cm de taille maximale.
Une telle colonie avec une telle densité d’animaux est vous l’imaginez, un peu bruyante. Les petits cris couvrent régulièrement le bruit du ressac et du souffle du vent océanique.Plus on approche de l’extrémité de la péninsule, plus le paysage change d’aspect. Des côtes rocheuses et une lande à la végétation rabougrie s’étale sur un relief vallonné. Et puis, on peut le constater avec la vue de cette file de voitures, nous ne sommes pas seuls à nous diriger vers Cape Point.

Le changement concerne aussi la météo, le beau soleil se voile et rapidement la brume envahie l’horizon … si bien que lorsque nous parvenons à Cape Point, le paysage a pratiquement disparu parmi une ouate humide et opaque.

Mais où est le phare qui domine la pointe ? On devine simplement la silhouette du funiculaire qui permet d’y accéder … c’est vrai, on espérait une meilleure vue de ce panorama connu pour être d’exception, mais c’est ainsi.
En tout cas, ces conditions météo nous donnent une idée de la dangerosité d’une navigation autour de ce Cap : un temps particulièrement capricieux et versatile auquel il faut ajouter des récifs éparpillés et de forts courants qui font « tourbillonner » la mer.
Un courant froid (Bengala) venu de l’océan atlantique qui affronte un flux chaud (Agulhas) en provenance du Pacifique … pas étonnant alors que les naufrages furent si nombreux dans ces eaux si inhospitalières !

Pour atteindre le mythique Cap de Bonne-Espérance, il faut prendre une petite route qui longe la côte sur quelques kilomètres. Une côte en version n&b ou plutôt en nuances de gris défile sous nos yeux.
Des rochers sombres, des silhouettes noires de cormorans sur la grève et des quantités impressionnantes d’algues géantes, du kelp brassé par les vagues.
Et puis, là, devant nous voici un panneau signalant ce Cap de Bonne-Espérance.

Un vrai spot à selfies. Les quelques visiteurs s’y succèdent à tour de rôle, sourire aux lèvres malgré l’atmosphère des lieux, sinistre et brumeuse.
J’ai bien entendu moi aussi ma photo souvenir avec ma bobine devant le panneau … pour ma collection privée.
La pause sera accompagnée d’un apéritif, à la sud-africaine : vin mousseux de la région du Cap et biltong, la fameuse viande marinée, salée et séchée dont sont si friands tous les sud africains. Santé !

Un moment de convivialité qui nous aura vite fait oublier que finalement, nous n’auront eu qu’un bref aperçu de ces paysages du célèbre Cap sud-africain.

Une dernière halte sur le chemin du retour de cette péninsule.


Parmi les versants vallonnés et bien exposés et à quelques kilomètres de Cape Town, on cultive de la vigne et cela ne date pas d’hier. On parle ici de vignobles plantés ici dès 1692 ! La petite histoire raconte que ces vins de Constance étaient appréciés par Napoléon lorsqu’il se morfondait dans son exil de l’île de Sainte Hélène. Un vin blanc liquoreux à l’arôme subtil, renommé et donc cher, le revers de la célébrité et de la qualité.

Suite et fin … >>>> message suivant >>>>>>


L’autre terroir viticole de la région du Cap est situé à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Cape Town.
Là, ce sont des pionniers hollandais qui dès la fin du 17e siècle transformèrent une région de savane africaine en vignoble, c’en était fini de la brousse avec ses animaux sauvages, place était faite à la culture de la vigne.
Nous voilà précisément à Stellenbosch, une cité de charme au cœur du vignoble. Dans cette ville principalement habitée par des afrikaners (les descendants des pionniers) l’architecture de style Cape Dutch est bien mise en valeur. Un très bel ensemble plaisant à découvrir.
Le style Cape Dutch ? Des constructions à pignon et murs blanchis à la chaux et souvent avec des arrêtes toutes en courbes et en volutes.

Une de ces anciennes maisons de style est proposée à la visite. Le Burgerhuis trône en bordure de la place centrale de la ville. Des murs blancs, un pignon Cape Dutch et un intérieur d’époque avec son mobilier parmi lequel des meubles avec des marqueteries on ne peut plus raffinées.

A proximité, sur cette place de la vieille ville se dresse la Rhenish Church, celle des missionnaires. Toute blanche, elle date à l’origine des années 1824/1829 même si cette aile avant (photo) date elle de 1840 comme cela est indiqué sur le fronton.

En se baladant parmi les rues de Stellenbosch on longe quelques belles demeures d’époque, comme au bord de la grande avenue Dorp. Là, de cossues bâtisses côtoient de plus simples habitations aux toits de chaume.

Sur la gauche de la rue (et de la photo) on aperçoit une nouvelle église blanche, la Moedergemeente construite en 1686, une des plus anciennes d’Afrique du sud. Une communauté traditionaliste fondée par les pionniers hollandais.


En novembre dans la région, c’est la saison de la floraison des jacarandas qui forment de belles voûtes bleutées. Mais dans les environs les arbres les plus présents sont les chênes, d’ailleurs en langue afrikaans, la ville de Stellenbosch est appelée : Eikestad … qui signifie en français : la ville des chênes.


A parcourir la campagne alentour ce sont plutôt les parcelles de vigne que l’on aperçoit. Des étendues par endroits, à perte de vue. Ici, certaines propriétés viticoles ne se résument pas à seulement quelques hectares mais à des centaines. De grands domaines où l’on reçoit les visiteurs amateurs de vin.
Notre halte visite/dégustation se fera à Neethlingshof Estate, une immense propriété aux chais de style Cape Dutch, bien entendu.


A l’intérieur, les alignements de barriques de bois s’étirent dans la pénombre, la température y est constante afin d’assurer au vin une maturation de qualité. On nous vante les différents cépages cultivés dans la région : des cabernet-sauvignon et des merlot comme dans le Bordelais, des pinots noirs comme ceux de Bourgogne ou encore par exemple, des Chardonnay pour les vins blancs.

Vient le moment (tant attendu !) de la dégustation, pas moins de cinq échantillons de vins issus des vignes locales. Ouvrez les papilles !
Chaque vin est présenté successivement aux dégustateurs amateurs : « Celui-là ressemble à un Sancerre, puis cet autre à un Bordeaux … quant au suivant, « il évoque un Bourgogne, n’est-ce pas ? … » nous conte avec enthousiasme le guide de ces Caves. Avec toutes ces comparaisons, une question me vient rapidement à l’esprit :
- « Mais qu’elle est la spécificité du pur vin sud-africain ? ».
Avec fierté notre interlocuteur de me répondre :
- « C’est le vin produit par le cépage endémique sud-africain : le pinotage.
Un cépage particulièrement adapté au climat et à la terre locale. Il donne un vin puissant aux arômes presque épicés.

Et faisant suite à cette présentation-dégustation ? Comme il se doit, des fiches sont proposées aux visiteurs … pour passer éventuellement commande !
- « Aucun problème, les bouteilles seront expédiées rapidement à votre domicile» ajoute avec une assurance très commerciale le guide de cette Cave.


Ultime étape au cœur du pays des vins sud-africains, la ville de Franschloek. Littéralement , « Die Fransche Hoek », c’est à dire le “Coin des Français”. Quels sont ces Français dont on parle ici ? Il s’agit de huguenots qui à partir de 1688 ont colonisé cette vallée histoire de fuir le royaume de France où les protestants n’étaient plus en odeur de sainteté … l’Edit de Nantes venait d’être révoqué par Louis XIV.


En émigrant dans cette région, ils apportèrent leur savoir faire de vignerons expérimentés, c’était en fait la raison de leur « recrutement ». Avec leurs connaissances en viticulture et en vinification, ces Français ne sont pas étrangers à la qualité des vins en Afrique du Sud.
Un imposant Monument leur rend hommage ainsi qu’un petit musée qui leur est consacré.

Les voyageurs sont généralement attirés en terre étrangère par le dépaysement local. Mais lorsqu’on retrouve un peu de nos racines dans des contrées lointaines, cela attise souvent notre curiosité. On a ainsi plaisir à trouver ici un peu de notre France … bon, cela peut paraître un peu chauvin, mais je l’assume.

Sur une stèle du Hugenot Monument, on découvre quelques noms de ces pionniers à consonance très française. Il en est de même pour plusieurs des fermes viticoles de la vallée : La Provence, La Motte, La Bourgogne, La Brie et j’en passe … Pour ceux qui imagineraient que dans ce “coin des Français” on rencontre encore beaucoup de francophones ils risquent d’être en reste, la langue française a été oubliée par les descendants des premiers arrivants.
L’histoire des français est également largement évoquée dans un intéressant musée dédié à ces pionniers.
La ville de Franschloek est très prisée par les habitants de l’agglomération du Cap : pour des balades le temps d’un week-end ou comme lieu de villégiature. Beaucoup de retraités ont paraît-il était séduits par le charme local et y possèdent une résidence secondaire.
Avec des vins inspirés par la tradition française et le souvenir également des pionniers hollandais amateurs de fromages, il n’en fallait pas plus pour que la pittoresque cité deviennent une référence gastronomique en Afrique du Sud.
Un dernier souvenir de ma balade à Franschloek, la rencontre avec de gros animaux de la savane de cette Afrique australe …
Des animaux sauvages particulièrement sages, ils sont représentés par des œuvres d’art à l’image de cette tête de rhinocéros, plus loin, ce sont aussi d’autres créations, sculptures et peintures.

Des visions qui nous plongeaient déjà dans l’atmosphère de la suite de ce voyage en terres sud-africaines. Car après ce tour et ces détours dans la région du Cap, d’autres découvertes nous attendaient, un peu plus loin, dans la savanes et les parcs animaliers où rodent les fameux “Big Five”*…
Jean Saint-Martin - Le Cap - Afrique du Sud - 2018 - Récit souvenirs 2021

Carnet de voyage sur Routard.com :Réserve de Hluhluwe, Santa Lucia et en pays zoulou

Bonjour

nous souhaitons partir du 10 au 19 novembre en Afrique du Sud et faire ce qu’il y’ a à voir autour du Cap comme vous mais aussi voir les big 5. Quel était votre planning ? Où êtes-vous aller ensuite pour voir les big 5 ?

Un beau voyage en perspective … à la fin de mon récit il y a un lien vers une partie de la suite du voyage et mes souvenirs de visite en Pays Zoulou où l’on peut voir des animaux … après, la région du Parc Kruger est la plus favorable bien sûr pour voir les Big Five, outre l’immense Parc il y a aussi d’intéressantes réserves à parcourir.
Concernant le voyage, c’était un voyage accompagné, classique et très intéressant depuis Le Cap vers les réserves et parcs et faune … de bons souvenirs.

Merci pour ce beau partage.
Je viens fin octobre avec mes ados. Ce “guide” va bcp M aider.

Merci pour le message et bon et beau voyage dans en AFS, le dépaysement sera au rendez-vous.

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