Arrêtez de vouloir monter sur le dos des éléphants en Thailande

Forum Thaïlande

Suite à plusieurs articles parus dans les journaux parlant d’incidents avec les éléphants, j’ai voulu savoir pourquoi ces ballades à dos d’éléphants étaient tellement controversées ! J’avoue que j’ai aussi fait cette excursion à dos d’éléphant lors de mon dernier voyage à Chiang Mai… mais ce que j’ai appris depuis m’a révoltée !

Au début, je ne voyais pas le problème du moment que ces pachydermes ne pouvaient plus travailler dans les champs ou avec le bois depuis 1989 (signature d’un traité); pourquoi ne pas les utiliser pour promener les touristes ?

Le problème est surtout la domestication des jeunes éléphants. Ils subissent alors un rituel, connu sous le nom de “Phajaan” (voir sur le net).

Aller voir ces majestueux animaux, intéressez-vous à eux : comment ils vivent, comment ils se déplacent, que mangent-ils, observez-les, caressez-les…mais renseignez-vous avant de décider de faire une de ces ballades à dos d’éléphants !

Je ne suis jamais montée et ne monterai jamais , je préfère le dire d’entrée.Mais je hais les donneurs de leçons !

C’est quand même un peu facile de dire ca après avoir fait l’experience …

Perso, je pars bientôt en Thailande et on essaye de se renseigner avant de leurs conditions la bas :slight_smile:

Hello Skippy
En fait, je voulais juste attirer l’attention des touristes sur une réalité que beaucoup ne connaissent pas avant de partir en Thailande. Là-bas, sur place, on nous vend plein d’excursions à dos d’éléphants et l’on pense que c’est OK, que ces animaux sont bien traités et très coopératifs, etc…ce qui est faux !
Si mon post permet à quelques uns de renoncer à monter un éléphant, ça fera peut-être baisser l’offre et la demande, au final.

Bonjour skippy
Moi je ne hais pas, mais je n’aime pas trop non plus
:wink:

Cela dit, pour notre première fois en Thaïlande, j’avoue qu’on est montés 20mn à dos d’éléphant, un peu beaucoup foutage de gueule touristique et aussi visiblement gros ennui de ces pauvres bêtes à faire 50 fois le même petit trajet dans la journée
“Avantage” : c’était à Samui, en forêt, près des cascades Namuang Water Fall, à l’ombre, et dans le lit de la rivière. Ce qui change du tout au tout de ces mastodontes d’Ayutthaya qui marchent toute la journée sur l’asphalte en plein soleil avec des nacelles à 2 ou 3 dessus plus le mahout

Notre 2ème fois fut chez François, au Ganesha Park, sur la foi de tout ce que j’avais lu sur ce super “éléphanthérapeute” qui recueille des bêtes “en fin de carrière” et leur fait vivre une douce retraite

Vous imaginez le boucan, s’ils se mettent pas à ronronner ?

Un mahout est mort avant-hier dans la région de Chiang Maï, tué par son éléphant devenu fou furieux. Puis le pachyderme s’est enfui dans la jungle avec les trois personnes qu’il promenait sur son dos (un couple de touristes chinois avec leur enfant). L’animal a pu finalement être ramené à la raison et les touristes sont indemnes, nous dit le Bangkok Post, mais traumatisés.

Cordialement,
PVM

Même escroquerie à Ko Chang : 1000 baht par personne pour une ballade sur le dos d’un pachyderme dans la jungle sous un cagnard d’enfer.Faut dire que ma compagne m’avait forcé la main.Qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour leur faire plaisir.
notre internaute aurait dû mettre son avis dans la rubrique " arnaque".
J’ai beaucoup rigolé en imaginant les touristes chinois traumatisés hurlant dans la jungle.Pauvre bête ,lui infliger ça…

Ca se fait sur le site même d’Angkor au Cambodge
C’est beau à voir, avec leur harnachement rouge et or, un peu comme à Ayutthaya
Mais…
:frowning:

Bonjour,

Le mot “Phajaan”, - qui, d’après le Royal Thai General System, doit être romanisé sous la forme “Phachan” - existe bel et bien. Il est formé du verbe “pha” (ผ่า) : diviser, séparer, et de l’adverbe “jaan” (จ้าน) : intensément, considérablement. On notera que le mot ne concerne pas uniquement les éléphants, il a un sens plus général et s’applique notamment à toute pratique magique visant à couper des liens, à séparer des personnes.

“Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage”, disait sagement Montaigne. Même si c’est bien difficile pour un Occidental, je pense qu’il faut essayer de comprendre qu’il ne s’agit pas simplement d’une technique de dressage, d’une torture destinée à casser la volonté de l’éléphant et à le rendre docile. Si ce n’était “que” ça, ce serait effectivement révoltant, car il existe d’autres méthodes bien plus douces pour y parvenir. Le problème, c’est que ce n’est pas “que” ça. C’est également une cérémonie religieuse, une série de rituels symboliques destinés à séparer l’éléphanteau de sa mère et à le débarrasser des mauvais esprits qui le hantent. Les Européens éclairés, imprégnés de l’esprit des Lumières, pourront sourire ironiquement, mais, qu’ils le veuillent ou non, c’est une dimension qu’on ne peut pas balayer d’un revers de manche. Et qui a seulement fait l’effort d’essayer de se documenter un minimum sur les significations spirituelles profondes du phachan ? D’essayer au moins d’en comprendre les sources, les implications ? Certes, ça n’excusera pas les souffrances infligées aux pachydermes, mais ça permettra certainement de mieux juger en connaissance de cause. Si l’on ne considère pas cette dimension religieuse et mystique, si l’on ne cherche pas au moins à la percevoir, puis à l’approfondir, on ne comprendra jamais rien à l’esprit thaï, animiste, peuplé dès l’enfance de fantômes, de divinités malfaisantes ou tutélaires, d’esprits des ancêtres, de fatalité du karma.

Les éléphants sont sacrés en Thaïlande. Le roi Naraï faisait manger les siens dans de la vaisselle d’or. Je vais sûrement choquer et faire hurler en disant cela, mais je ne suis pas sûr que, dans l’esprit d’un mahout thaï, même confusément, même sans mots pour le dire, le phachan ne soit pas perçu comme une marque de respect envers l’animal, voire un acte d’amour.

Sur les rapports entre l’homme et l’animal, voilés par les fantômes des âmes défuntes, on pourra lire avec profit “L’empailleur de rêves” de l’écrivain thaïlandais Nikom Rayawa, traduit en français par Marcel Barang aux Éditions de l’Aube. Un concentré d’âme thaïe, bien impénétrable pour un Occidental.

Cordialement,
PVM

Merci PVM pour ces nouveaux développements passionnants

C’est un pseudonyme ou bien son vrai nom ?
C’est trop bizarre
:-)))

Bonjour Fomec,

Pour Marcel Barang, c’est très certainement son vrai nom. Il oeuvre inlassablement pour faire connaître la littérature thaïlandaise depuis déjà pas mal d’années.

http://www.liberation.fr/livres/2004/09/16/thai-crayon_492587

Cordialement,
PVM

Sujets suggérés

Services voyage