Bonjour, réponse un peu tard mais si elle peut être utile à quelques uns d’entre vous qui prévoieraient d’emprunter le Chemin du Nord, voici quelques indications. J’ai réalisé le périple en août-septembre 2018 (33 jours) sur le Camino del Norte jusqu’à Oviedo et sur le Camino Primitivo jusqu’à Saint-Jacques. Ayant dans l’esprit davantage l’idée d’un pèlerinage que celle d’une visite touristique de longue durée, je ne me suis pas engagé sur ce périple pour la visite des grandes villes mais avant tout pour profiter des paysages tant vantés du Chemin (la côte atlantique fait penser à bien des égards à la Bretagne, et d’ailleurs certains des Espagnols du Nord présentent parfois les caractéristiques physiques des Bretons : origines celtibères, ou bien apport wisigoth ?) et des moments de solitude méditative qui peuvent accompagner le marcheur.La sortie d’Irun n’est pas si longue. Les 7 premiers jours jusqu’à Bilbao-Portugalete sont, d’un point de vue de paysage, très agréables (on est dans le pays basque espagnol, entre montagne et mer) ; malheureusement, les gens qui débutent ne sont pas conditionnés et c’est un peu la course au gîte (les gens, au lieu de prendre leur temps, se lèvent à 5h ou 6h du matin et se précipitent jusqu’à la fin de l’étape… ampoules et tendinites garanties !). L’esprit de compétition est là, très étrange… Ambiance trekPour ceux qui réalisent le périple tranquillement, sans pression particulière, le démarrage un peu forcé a quelque chose de rebutant. Surtout, l’on s’attend à ce que le Camino del Norte soit davantage préservé que le Camino frances (ce qui est sûrement le cas, mais à trop relativiser, on accepte tout…).
J’ai trouvé qu’il y avait vraiment beaucoup de monde sur le Chemin, au moins les 10 premiers jours jusqu’à Santander, ce qui rend les entrées et les sorties de ville un peu laborieuses et oblige parfois, quand on n’a pas de sac de couchage ou qu’on a marché très longtemps et qu’on a besoin d’un lit, de réserver la chambre d’hôte/l’auberge de pèlerins. Il y a beaucoup d’infrastructures avec bien sûr une variation de prix allant du rudimentaire au moyen-haut de gamme. A noter qu’il existe parfois des petites maisons d’hôte très bon prix avec accueil des plus chaleureux qui valent davantage le coût que les auberges de pèlerin à proprement parler (je recommande, à une heure et demi-deux heures de Santander, l’Albergue « La Santa Cruz » à Santa Cruz de Bezana… la dame est francophone et si la maison se trouve en zone commerciale/industrielle avec ronds points et tout le tralala, la qualité du confort, de la nourriture et la chaleur humaine valent vraiment le détour).Le Camino del Norte est un beau chemin : on ne perd jamais très longtemps de vue la mer une fois qu’on a quitté les dernières montagnes basques. Il y a de jolis chemins, mais globalement trop de monde, trop de macadam/de béton (ça use la cheville et la semelle, mais j’avais de bonnes godasses). Beaucoup d’infrastructures de fait, ce qui peut se révéler un avantage comme un désavantage : l’accueil est plus professionnel, car payant, donc moins naturel et quasiment jamais gratuit. Le comportement de certains marcheurs peut expliquer également l’indifférence voire l’agacement de certains locaux (ordures jetées, bruit – musique sur enceintes bluetooth, par ex).Degré de difficulté : facile à moyen (quelques montées et descentes un peu raides dans le pays basque, mais rien d’insurmontable pourvu qu’on se respecte soi-même, à savoir : s’arrêter quand il le faut, garder une cadence douce, boire de l’eau et manger quand nécessaire).Oviedo est la ville coup-de-cœur, moi qui n’aime pas du tout les villes en randonnée. Agréable, centre-ville charmant avec sa cathédrale gothique (flamboyant ?) et sa galerie des rois des Asturies. Lorsque j’y étais, il y avait par ailleurs des jeunes gens déguisés à la médiévale. L’ambiance était calme et il n’y avait pas trop de monde.Le Camino Primitivo, comparé au Camino del Norte, connaît parfois des montées un peu plus sèches, mais le décor montagneux est plaisant et j’aurais aimé en profiter davantage. De très chouettes petites villes là-aussi, des forêts : globalement la nourriture y est un peu plus chère dans les bars, mais peut se révéler de très bonne qualité (bien que de manière générale, le pays basque et la Cantabrie se soient révélés meilleurs sur ce plan-là).Les derniers jours à Saint-Jacques sont une épreuve : tout le monde devrait s’y attendre, de croiser des cars de touristes, de demi-pèlerins. C’est Disney-Land, du macadam, des gens partout, la nature désœuvrée. C’est un peu « l’étape de montagne » comme on dit… mais il faut s’accrocher jusqu’à la cathédrale de Santiago. C’était mon petit retour sur le Chemin. J’ai utilisé le guide Chemin de St-Jacques – Camino del Norte – Le long de la côte d’Irun à St-Jacques-de-Compostelle aux éditions « Rother » (Cordula Rabe) et pour le Camino Primitivo, j’ai utilisé Internet (il existe de nombreux sites disponibles).
En conclusion, je dirai : pour ceux qui s’interrogent de la difficulté technique du périple ou du nombre de gîtes et d’auberges, ne vous inquiétez pas. Le balisage est par ailleurs globalement très bien fait. L’important, c’est de garder en vue l’objectif et d’avoir conscience de ses faiblesses.
Bonne route !
Ne pas hésiter à me contacter par MP pour plus de détails.