(Suite des carnets 18)
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Hier soir, malgré le « all inclusive » de Xel-Ha (dont nous n’avons pas abusé car nous étions toujours dans l’eau…si tout le monde fait comme nous, finalement, ç’est plutôt rentable leur formule), nous avons du combler notre petit creux dans l’unique crêperie de Tulum. Cela a la couleur, l’apparence de la crêpe française…mais la comparaison s’arrête là. Bien fait pour nous. Le nutella lui, est international et ça me fait du bien de le retrouver.
Nous ne nous sommes pas éternisé pour notre dernière soirée à Tulum et sommes rentré assez vite au Don Diego, car une journée passée dans l’eau surtout après les repas, j’allais dire « laisse des traces » enfin « travaille » l’organisme et ressentant quelques petits dérèglements au niveau digestif, nous avons préféré, (bien fatigués il faut le dire) nous coucher.
Ce matin, après un copieux petit déjeuner (avec un petit gâteau différent à chaque fois et confectionné, nous dit-on, par Stéphane), nous quittons l’hôtel. Auparavant, (ça sert d’être dans un établissement tenu par des français !) ils auront, à notre place, effectué la confirmation du vol retour auprès de la compagnie Corsaire.
Nous voici en route pour la dernière étape de notre autotour : Playa del Carmen située à une soixantaine de kilomètres en remontant la Riviera Maya et à quarante-cinq kilomètre encore avant l’aéroport de Cancun.
Le Paraiso Azul que j’ai réservé se situe au cœur de la ville. A la fois près des plages et à deux pas de la 5ème avenue, artère piétonne qui offre une succession de petites boutiques, restaurants et bars musicaux…C’est sûr qu’ici, ce n’est pas la même ambiance qu’à Tulum et c’est pourquoi je l’ai choisie pour notre dernier jour.
C’est une Suisse parlant français qui nous accueille dans son établissement pourtant très mexicain. Une oasis de charme, verdoyante, croulant sous la végétation qui coupe les bruits de la ville. Bizarrement, ce sera plus calme qu’au Don Diego. Les chambres sont claires, spacieuses avec de grands lits 160 pour chacun…De ma fenêtre en posant les valises, j’aperçois par la fenêtre un pan en liberté…
L’hôtel nous donne un passe-droit pour accéder aux transats de la plage privée d’un autre hôtel en front de mer. (l’hôtel Del Mar) (original, on ne risque pas de le perdre, celui-ci) Nous y allons de suite. La Suisse, très accueillante (et peut-être bien intéressée au pourcentage), nous y a recommandé le restaurant, très bon parait-il.
Après avoir retenu notre transat auprès d’un placeur (on est loin des plages désertes de Tulum, les transats se touchent, alignés sur plusieurs rangs…) nous nous attablons au petit resto contigu. Nous renouons avec les spécialités locales en choisissant des enchiladas et mangeons en effet très bien, les pieds dans le sable…
Nous passons l’après-midi à farnienter sous notre parasol.
Nos oreilles sont bientôt attirées par des voix françaises chantant. C’est un couple de petits jeunes qui passant de transat en transat, se plantent devant ceux qui le désirent pour entamer une ritournelle de leur composition et se faire ainsi quelques sous. Le garçon joue de la guitare et la fille semble enceinte. Ils s’arrêtent à côté de nous et une famille mexicaine très sympa veut tout savoir d’eux et finit par leur offrir des rafraîchissements. Puis, c’est notre tour. Ils chantent et s’assoient dans le sable pour discuter quand ils apprennent que nous sommes français et que avons des fils qui chantent et jouent aussi de la guitare. Ils sont au Mexique pour trois mois et, afin de se payer leur voyage, se sont improvisés chanteurs de plage. Ils viennent du Chiapas et n’aiment pas trop Playa Del carmen. Surtout les américains qui les écartent d’un geste comme s’ils chassaient des mouches. Ce petit couple est adorable. Nous leur souhaitons bonne chance après leur avoir donné quelques pièces.
Je ne me baigne pas, toujours dérangée pas les excès de trempette de la veille. A un moment, j’ai tellement chaud que je tente une immersion rapide et tandis que je m’adresse à Gilbert avec moi dans l’eau, j’entends un cri (le cri d’une otarie accouchant d’un tesson de bouteilles) : « Des françéééééés !!! » .Je me retourne. Une caricature de Christiane des Bronzés (Dominique Lavanant) est derrière moi, bouche en cul de poule et lunettes blanches grosses comme des hublots). Mon Dieu, quelle chance, vous êtes francèèèèèèèèèès ! »
Les premiers qu’elle voit en dehors de son hôtel dans lequel elle est depuis une semaine !
Oui, heu…nous sommes français…c’est pourquoi ? Non, je rigole, je suis plus sympa. Je m’exclame à mon tour « mais que le monde est petit ! ». J’ai le bedon dans l’eau et suis pressée de sortir…Pas envie d’être à nouveau détraquée…Mais Christiane continue…et de me décrire sa sortie de la veille en jeeeeeeeep ! et de me décrire ses sensations sur ce Mexique foooooormidable ! et j’en passe et des meilleures…et pendant ce temps, ça commence à gargouiller sec et je dois me sauver sous ses yeux ébahis pour demander des toilettes.
En fin d’après-midi, nous irons faire un tour de ville. L’avenue est grouillante d’activité.
Le temps est de plus en plus lourd. Nous accomplissons ce que nous croyons être nos derniers achats. Je dégote un joli tapis pour Florian après ferme marchandage. Enfin un qui se tienne bien car ceux que je rencontre habituellement ont la consistance molle d’une couverture.
Je rencontre des anges insolites que je photographie pour Anna.
En général, tout est plus cher ici que partout où nous sommes allés au Mexique. Qu’est-ce que ça doit être à Cancun ! Il y a des vendeurs de hamacs pleins les rues mais nous décidons de nous rendre à la fabrique que nous a conseillé Stéphane. Nous avons l’adresse sur un bout de papier.
Tandis que nous nous dirigeons vers l’avenue en question, bien en retrait du centre ville, un orage s’abat soudainement. Il se met à pleuvoir des trombes d’eau et la rue se change bientôt en torrent. Nous hésitons à rouler car l’eau atteint presque le haut des roues car il n’y a pas de bouches d’écoulement ou c’est qu’elles sont bouchées…
Sous la pluie diluvienne, impossible de se repérer…Nous refaisons plusieurs fois le même trajet sans trouver la fameuse fabrique de hamacs.
Nous rentrons bredouilles et retournons à l’hôtel nous préparer pour le soir. Nous aurons seulement eu deux averses pendant notre séjour, le premier et le dernier jour…
L’orage a cependant été si violent que l’électricité s’en trouve coupée…Pas de partout mais notre hôtel y a droit. Ce qui signifie que la clim est coupée…et la chaleur devient vite insupportable. Une fois prêts, nous quittons notre chambre pour regagner la rue encore toute ruisselante. La pluie s’est calmée et l’atmosphère dehors, s’est à peine rafraîchie.
Nous irons boire une téquila-orange dans un bar musical dont on nous a donné l’adresse sur la plage.
Nous profiterons de notre dernière soirée, en arpentant les rues animées. Parcourerons inlassablement les boutiques de souvenirs ouvertes jusqu’à 11 h du soir car c’est le moment où jamais… Nous dînerons d’une crêpe au nutella malgré tous les restos alentour car nous n’avons pas faim et n’avons envie de rien d’autre…J’ai envie de musique latino, de me trémousser sur un air de salsa mais ce qu’on entend dans les rues, déversées par les bars ou boites de nuit, ressemblent d’avantage à des tubs américains …Si, là, en pleine rue, je vois un couple se déhancher sur une musique latino…ça me donne trop envie…Mais je donnerai ma main à couper qu’ils sont français… Finalement, nous rentrerons sans avoir danser et je suis un peu déçue.
Nous rentrons à tâtons car l’électricité n’est toujours pas revenue. Et la Suisse qui n’est pas là. Probablement, chez elle, à l’extérieur de la ville, sa chambre toute lumière allumée !
La chambre sans clim est étouffante et je la trouve beaucoup moins accueillante. On doit ouvrir les fenêtres et je m’endors avec les clameurs de la rue.
Le lendemain, nous allons petit-déjeuner sur la plage à l’hôtel del mar. Il y a déjà des gens qui se baignent. Faut dire que la température de l’eau ne doit pas tellement redescendre pendant la nuit. Ici aussi, c’est copieux et excellent. Notre dernier petit dej mexicain…
Nous allons en quête de notre fabrique de hamacs non trouvée hier. Après moult renseignements auprès des habitants, nous trouvons enfin. Nous ne regrettons pas. IL y a le choix, et les prix sont plus bas qu’en ville. Nous en prenons 4 dont deux pour nous. Un long matrimoniaux et un qui fait siège. Nous nous inspirons en qualité de ceux que nous avons tant testé et aimé dans les hôtels. C’est-à-dire avec une maille bien resserrée et avec beaucoup de fils afin qu’ils ne blessent pas le dos. Nous espérons pouvoir les passer à l’aéroport en bagages indépendants de notre valise.
Nous retournons à l’hôtel del Mar pour le déjeuner, on y mange bien et nous sommes bien sur la plage à l’ombre des palmiers. Nous croisons des mexicains qui jouent de la musique dans la rue ou devant les restaurants pour gagner quelque argent.
Attablée face à la mer, j’hésite à me baigner car nous avons rendu la chambre de l’hôtel et je n’aurai rien pour me doucher avant l’aéroport. (et nous n’arriverons que demain après-midi ). Je résiste, résiste mais c’est bien tentant…Je vais cependant me mettre en maillot de bain dans les toilettes du resto. Puis je me rhabille en tenue de ville pour y retourner.
Nous passons le début d’après-midi à refaire les boutiques que nous connaissons par cœur mais que faire d’autre ? Finalement, comme nous crevons de chaud, nous retournons sur la plage pour nous attabler à l’ombre d’un cocotier. Là, avec le vent et une agua fresca glacée, c’est nettement mieux. Nous allons rester là et n’en plus bouger jusqu’à 18 h, heure de notre départ à l’aéroport.
Cette fois, je ne peux plus tenir. Je vais me rechanger aux toilettes et me jette dans la mer émeraude…Tant pis que je rentre pleine de sel, ça vaut le sacrifice….Et une dernière fois, je m’immerge dans cette eaux translucide et chaude, sous les yeux amusé se G qui lui, ne quittera pas son ombre, et je pique une tête inlassablement, m’abreuvant de ce paysage paradisiaque, gravant en moi à jamais, ces moments inoubliables passés au Mexique…