suite du carnet 2)
Après une nuit d’un match laborieux au sujet de la clim (c’est moi qu’es gagné !) au cruel dilemme, ronronnement de la machine contre fournaise, nous sommes réveillés, comme la veille, aux aurores. Nous en profitons pour mettre au point le plan de la journée. G qui ne sait rien du voyage, découvre jour par jour ce qui l’attend.
Un solide et délicieux petit déjeuner au bord de la piscine : Vrai jus d’orange pressé de frais, assiette de fruits tropicaux, œufs brouillés au jambon et aux fromages, toasts, crêpes dont le mot anglais pan cake est traduit bizarrement entre parenthèse par un autre mot anglais hot cakes. Un service sans faille, le personnel est charmant, attentif, aux petits soins…
Bon, il n’y a toujours pas de moustiques. Mais sur le site ? Avec ma bonne conscience habituelle (et ma petite phobie), je choisis de me prémunir : Bombardement de répulsif, baskets, vêtements longs.
Nous voilà sur le site à 8h30 après 500 m d’un petit chemin garni d’arbustes en fleurs. (Grrrr ! j’avais prévu 8h !). G se marre, on a le temps ! Il se marre moins quand on apprend que le guide français est parti avec un groupe à 8h. Mince alors !
Un guide se propose. Il parle toutes les langues et se met actuellement au français, peut-être pourra-t-il nous aider ? (100 pesos de rabais). Nous acceptons pour le prix de 500 pesos. (g non familiarisé encore avec les pesos lui donnera généreusement 100 pesos de pourboire ! Recomptant en fin de courses ce que nous aura coûté cette petite folie, on réalise qu’on vient de donner environ 55€ ! Oups ! Il va falloir tirer les cordons de la bourse si on veut finir le voyage…)
Mais le guide est parfait. Il nous accompagne près de 3 h de temps sur le site qui est merveilleux. Au petit matin comme ça, le temps semble être suspendu. Il n’y a pas grand monde, la terre est encore toute humide de la pluie diluvienne d’hier soir. On entend les cris d’oiseaux au-dessus de nos têtes, des oiseaux magnifiques à la queue infinie.
Le guide se débrouille pas mal dans notre langue mais c’est lui qui aurait du nous payer car nous lui donnons un bon cours de français. La prononciation apprise sur les livres, ce n’est pas encore ça, il faudra qu’il passe à l’audio.
Cette fois nous nous attardons sur chaque monument. Nous réalisons combien hier à Ek Balam nous sommes passés à côté de tout…Là, tout prend son sens. Le moindre hiéroglyphe nous est expliqué, chaque inclinaison dans la construction a son importance… Nous apprenons comment les solstices d’été conféraient une lumière particulière sur les escaliers par exemples, dessinant un serpent de lumière le long de ses marches…
A un moment donné, le guide frappe dans ses mains et en écho, résonne en direction de la pyramide ce que l’on pourrait prendre pour le cri d’un aigle. Les mayas étaient vraiment des as d’ingéniosité.
Nous sillonnons à travers une architecture vieille de plusieurs millénaires, essayant d’imaginer ce que pouvait être à l’époque ces monuments nantis de leur couleur polychrome d’origine…Ce devait être magnifique…
Nous ne pouvons monter sur la grande pyramide, c’est désormais interdit depuis qu’en novembre dernier, une anglaise s’y est tuée en chutant…Notre guide rencontre l’un de ses acolytes, il a un look d’enfer avec ses cheveux longs poivre et sel, ses tatouages et piercing et son collier en queues à sonnette autour du cou qui tintent encore. Je lui demande si je peux le photographier. Il se prête de bonne grâce à condition que je pose avec lui. C’est donc g qui prend la photo alors que le guide au collier met son bras autour de mes épaules. Pour le remercier, prise d’un élan irréfrénable, je lui fais la bise. Il semble surpris, je réalise trop tard que ce ne doit pas être la coutume chez eux de s’embrasser. J’ai honte de ma spontanéité. Mais c’est fait. Il ne semble pas m’en tenir rigueur.
Les trois heures passent vite. Nous avons pris de nombreuses photos. Les cars déversants leurs touristes sont arrivés en même temps que la chaleur qui se fait de plus en plus sentir. Le guide nous ramène à l’entrée et nous nous quittons. Quelques minutes plus tard, nous le croiserons en vélo, le sourire en banane après avoir découvert son généreux pourboire. Sa journée est finie, à seulement midi, il peut rentrer chez lui, il a bien gagné sa journée…