J’ai longuement échangé avec un “projeteur” sur la faisabilité et nous sommes arrivés à la conclusion que les contraintes étaient telles que son projet n’était pas viable, alors qu’il possédait déjà l’immeuble.
Pour le reste, il faut savoir qu’en France, contrairement à nombre d’autres pays européens (dont l’Allemagne) nous ne sortons pas d’une crise du logement dans les zones attractives (là où vont les voyageurs) telle que le bâti coûté une fortune et augmente d’année en année incroyablement plus que la hausse des prix générale (2011: +14% à Paris!!). C’est dû au fait que notre population croît nettement chaque année, et surtout dans ces zones (si vous voulez mettre une AJ en Lorraine ou dans le Pas de Calais, vous trouverez un bâti pas cher, mais quel sera le taux annuel de fréquentation?) Premier point.
Second point, sur le fait que les instances qui promeuvent le tourisme recherchent plutôt le haut de gamme. Je dis ce qui est, je ne défends pas le choix.
Troisième point. Gouverner, c’est choisir et quand une collectivité n’a pas de quoi loger des familles entassées dans des taudis, abriter des SDF, si elle dépense beaucoup d’argent pour subventionner une AJ soit à l’achat, soit à la rénovation (les normes de sécurité plus d’accessibilité aux handicapés exigibles dès 2013 font grimper le prix d’une manière exponentielle) , la réaction de l’opinion publique sera saignante.
Quatrième point pour Paris et d’autres grandes villes: la concurrence sera rude avec des hôtels voire des campings sis en banlieue ou dans la RP, un peu plus loin, pas à plus de 30-40mn par le RER. Je prends pour exemple le camping de Jablines, à 30mn de paris, plein de mai à septembre inclus.
Cinquième point et là je me répète. dans pas mal de pays il y a des réseaux centenaires, genre YMCA, dont les locaux sont largement amortis. C’est dommage mais ce n’est pas la tradition française, donc tout serait à créer dans un contexte nouveau où l’individualisme est plus présent: à prix égal, voire pour un peu plus et souvent moins, les voyageurs préféreront une chambre dans un hôtel bas de gamme, accessible par le RER ou les trains de banlieue, qu’à un dortoir (parce que je me répète, la chambre en plein paris, à 8.400 euros le m2 en moyenne…)
Pour ma part entre ma tante à 40mn du centre ville ou un dortoir dans la ville, je n’hésite pas: ma tente! Et si j’ai plus d’argent, un mobil home ou une chambre d’hôtel.
Enfin, pour ta conclusion… Bien entendu que je laisse à chacun le droit de rêver!^^
Simplement, ce dont j’ai peur (parce que dans mon entourage quelqu’un a été victime d’une énorme escroquerie), je mets en garde de la façon la plus nette pour éviter que des aigrefins ne plument les gentils rêveurs qui auraient un bien, et qui s’en feraient dépouiller le plus légalement du monde par le biais de “rêves orientés”…
Et parce qu’il faut être constructif, j’ai signalé une piste de recherche. Pour qu’une AJ soit non pas rentable (j’y crois peu) mais d’un coût raisonnable et susceptible d’intéresser des collectivités qui verraient le tourisme se développer, et qui de ce fait verseraient une subvention raisonnable, réfléchir à un concept original tel que l’hébergement en lui même serait un motif de séjour. Yourtes, habitations troglodytes, cabanes dans les arbres, etc.
Parce que ou on est dans une zone touristique qui cartonne toute l’année (ex. Paris, Lourdes, Mont St Michel, etc.) et dans ce cas le prix du bâti rend le projet irréalisable.
Sinon, ça ne serait plein que deux mois par an, et le déficit, de ce fait, serait vertigineux
Ma suggestion - pour peu qu’elle franchisse les barrières du code de l’urbanisme, des normes de sécurité, etc. permet de pallier cet inconvénient.
Un détail. Contrairement à ce que tu écris, France Domaine gère fort bien le patrimoine à céder, et fait des cessions soit au juste prix (et quand il y a de rares entorses à cette règle par intervention d’en haut, le scandale éclate: voir l’affaire de l’hippodrome de Compiègne où un ex ministre du budget devra en répondre devant la justice) , soit à des “causes justes”.
La caserne de Sourdun, par exemple, a été cédée pour rien à l’éducation nationale qui en a fait un internat. Mais une caserne a beau être un lieu d’hébergement, il avait beau y avoir déjà des chambres, des sanitaires, des lieux de vie commun, du terrain, des installation sportives etc. (donc a priori ça baignait) la mise en conformité a coûté fort cher.
Autre exemple: tel vieux tribunal, beau bâtiment vaste datant du XVIIIe siècle, a vu ses innombrables acquéreurs désireux d’en faire un lieu d’hébergement renoncer: mettre des portes coupe feu, un escalier de secours, une extraction de fumée, une alarme, un éclairage de secours et plein d’autre chose encore rendait le prix final inaccessible bien que le prix d’achat était raisonnable. Au final, ce sera un musée doublé d’un point de vente (antiquités)
La vieille prison de Meaux a attiré les regards et les convoitises. Mais le bâtiment qui est un témoin de l’architecture carcérale du XIXe siècle ne peut être modifié qu’aux marges. Elle a été cédée pour une valeur symbolique à la ville qui y mettra son école de musique. des centaines de milliers d’euros seront néanmoins dépensés!
Idem pour la sous préfecture de cette ville, que le département va céder. Vu les contraintes, on ne sait pas trop quoi en faire - mais d’un coup d’oeil, je sais qu’on ne pourra pas en faire une AJ… parce que j’ai été membre de commissions de sécurité.
Malheureusement, (quoique)** il est probable qu’elle sera lotie en appartements
** si c’est par l’office HLM… la liste d’attente pour avoir un logement est telle que le mal peut être un bien!