Cubains riches et pauvres?

Forum Cuba

Je vais à Cuba depuis 1986. Depuis les dernières années, j’ai remarqué une différence dans l’apparence de plusieurs cubains, surtout des jeunes (mais pas toujours), que je m’explique mal: bijoux en or, vêtements de marque, cellulaire dernier cri, etc. Moi-même, je ne pourrais me payer la plupart de ces items. En parcourant le site Revolico, j’ai constaté que le marché d’objets est de haut niveau et assez coûteux. J’essaie de comprendre comment ces jeunes cubains de plus en plus nombreux peuvent se donner accès à un tel mode de vie, qui exigerait des revenus 400 ou 500 fois plus grands que ceux qu’ils ont réellement… À chaque année, ce phénomène me semble prendre de l’ampleur…et je n’arrive pas à saisir ce qui le génère et le rend possible. Quelqu’un peut-il m’éclairer?

Je pense que la jeunesse cubaine a soif de consumérisme. Pas seulement la jeunesse, la population d’une manière générale.

Les salaires théoriques versés ne couvrent que les besoins élémentaires et alimentaires.
Quand on a accès à l’argent, c’est l’étalage : bijoux, fringues, hi-tech…

L’argent provient soit de remesas ( familia fuera), soit de petits business très lucratifs (jineterisme, ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, c’est moi qui l’ai inventé !).

Il y a aussi les exilé(e)s qui affichent ostensiblement leurs “cadenas de oro”.

Des bijoux parfois loués aux Etats Unis pour afficher sa réussite de femme de ménage…

combien de jineteros ont aussi une (ou plusieurs) étrangères au chaud, qui les abreuvent d’argent, de gadgets…

lisez donc le forum nord américain spécialisé sur Cuba…

la file d’attente, devant le consulat de la 7e dépasse l’entendement !

pinga express, le billet loto gagnant du jinetero !

les gens qui ont fait leur trou dans le tourisme touchent aussi beaucoup d’argent, au contact avec les étrangers (le fameux jineterismo)

Ah là je suis dans mon élément, si on parle de consumérisme, je peux aisément me reporter à de nombreuses connaissances de mon cher pays capitaliste pour reconnaître qu’en dépit souvent de très faibles revenus, certaines personnes choisissent d’engloutir leur argent sur des signes distinctifs de richesse, quitte à vivoter tout le mois. Les entourloupettes pour augmenter son pouvoir d’achat, l’ambition de posséder plus, la compétition individuelle, voilà bien des points de repères familiers sur la nature de l’homme en général. Eh bien, je crois que le Pape devrait être fier: Cuba s’est ouvert au monde et le monde à Cuba!

Le Cubain est très matérialiste. Les remesas sont en constante augmentation, proportionnellement au nombre d’exilés. L’or 9 carats a depuis longtemps un grand succès à Cuba, et les bijoux fantaisie aussi, tout comme les montres de marque (exemple : Rolex achetée moins de 100 cuc).Même si le nombre d’ouvertures de lignes téléphones portable augmente chaque année, il y a ne serait-ce que 3 ou 4 ans, beaucoup de Cubains avaient de beaux téléphones, mais sans puce ni contrat.

Et ceci ne se voit pas qu’à Cuba. En Europe (j’ai pas d’info pour les USA), surtout en Espagne, un Cubain fera très vite un crédit ou plusieurs pour s’acheter une voiture neuve, BMW de préférence. Dans la majorité des cas, le véhicule sera revendu moins de 2 ans après. En plus, et comme quoi même en Europe le Cubain est très fort pour rendre l’amour aveugle, il arrivera à mettre le crédit au nom de sa copine. J’ai vu pire une fois. Un Cubain a demandé à sa copine de faire un crédit de 6.000 euro pour un voyage à Cuba. Elle a accepté, il est parti 3 semaines, en refusant qu’elle vienne avec lui, et à son retour, il l’a plaquée… elle avec son crédit. A Cuba, il a fait le généreux, cadeaux à toute la famille, restaurant, etc. il a claqué 11.000 euro en trois semaines, alors qu’en Espagne, c’est un salaire annuel… et pas le sien.

L’habit ne fait pas le moine, ni la chaîne en or le riche. Le Cubain aime montrer sa richesse, surtout s’il n’en a pas. J’en connais un qui vit à Barcelone et qui a un magasin de fringue avec sa copine. Un jour, il a rencontré un ami à moi à La Havane, et il lui racontait qu’il avait un magasin de fringues de marques dans Barcelone, tout fier de sa “pseudo” réussite. Il ne savait pas qu’en fasse de lui, il y avait un mec très modeste qui va à Cuba 5 fois par an en première classe. En plus, devant lui, il se vante, et après, il n’envoie jamais d’argent à sa mère ou ses grands-parents car il a toujours des difficultés financières. Il n’a même pas vu son grand-père, qui l’a pourtant élevé, lorsque celui-ci est venu passer presque 2 ans en Europe (Espagne et France) et qu’il n’a même pas pu (voulu) participé à l’achat de son billet d’avion).

Le Cubain est comme ça… signe extérieur de richesse qu’il n’a pas.

Mais chaque année, et c’est prouvé, la différence entre le pauvre et le riche grandit chaque année, comme partout dans le monde. La santé gratuite est de plus en plus chère, et surtout pas gratuite.

Et où donc se trouve ce forum nord américain?

Bonsoir

j’aime bien cette phrase de Revenant, elle résume tout !

Mais ce qui compte le plus pour Cuba, c’est qu’il y est au moins un tiers de la population qui vive en dehors de Cuba, pour envoyer de l’argent à ceux qui sont sur place. La seule façon pour que ce système perdure encore mille ans. Pas plus compliqué que cela, demandez à Fidel ou à Raul. La pa ix sociale sera assurée, mais la sécurité sociale sera de moins en moins assurée.

Jacques JDSDF a Cuba

il y a effectivement de rares européennes à entretenir, ici ou à Cuba, des jineteros, la prostitution soft est effectivement une bonne manière de faire rentrer des sous, la crédulité féminine est en général sans limites

les hommes ont plus tendance à consommer et se tirer, les femmes veulent vivre leur passion, la est la différence

il y avait un forum cubano-canadien qui se nommait cuba amor, il semble avoir disparu :

on y trouvait les histoires échangées entre ces dames, leurs soucis pour envoyer des sous à leur novio, les couts téléphoniques etc… comment se marier et obtenir un visa pour leur chum… comment emmener mon ‘‘cubain’’ dans un tout inclus, comment aller en casa avec lui… liste non limitative

de gentilles filles qui trimaient dur pour donner cet argent, victimes de pinga express

le forum de tourisme nord américain sur lequel se trouvent de nombreux sujets liés à la relation cubain canadienne est connu de tous, je vous laisse le chercher

De tous mes voyages, je retiens que l’avidité est un trait commun à l’être humain: je l’ai vu en Italie, en Grèce, en France, au Canada, aux États-Unis et à Cuba et je suis persuadée qu’on la trouve en Inde, en Afrique, etc…
Vu sous cet angle, il n’y a que les trucs et les tours de passe passe qui soient culturels, non? Cependant, ce qui m’a amené à écrire ce billet sur Cubains riches et pauvres, c’est que les trucs et tours de passe passe que je voyais généralement à Cuba étaient principalement associés à la survie alors que depuis quelques années, ils semblent plus proches d’une sorte d’avidité de biens superflus et symboliques (et bienvenue dans la mondialisation!).
En ce qui a trait à la survie, mon expérience personnelle m’a surtout amené à voir des touristes, allemands, italiens, australiens, canadiens, etc. profiter sans vergogne des femmes à 5 pesos sur la rue, j’en ai engueulé plus d’un! À certains égards, ils sont pires que bien des jineteros cubains, ce n’est pas la survie qui les motivent mais l’opportunisme: combien de dégueulasseries j’ai entendu de leur bouche!

En fait, riches comme pauvres, ils faut qu’ils se fassent remarquer.

Ils m’ont fait penser à nos jeunes frimeurs bien de chez nous, vous savez ceux avec la panoplie complète (bagouses, lunettes de soleil, boucles de ceinture rutilantes, etc…).Comme dit plus haut, c’est en fait universel ce besoin de se faire mousser. Mais là, c’est tout un peuple qui est atteint :frowning:

Un peu énervant au bout de 15 jours de voir tous ces matamores se pavaner sans cesse…

Tout un peuple ? A mon avis, tu n’as pas vu grand monde. Hélas, ce n’est pas tout le peuple qui a la possibilité de montrer cela. Cuba ne s’arrête pas à la rue Obispo, O’Reilly, ou à la place de la Cathédrale. Il ne faut pas, aussi, être comme les pies et ne voir que ce qui brille. La majorité des Cubains reste modeste, n’a pas de chaîne en or ou en toc, et ne fréquente aucun magasin en devises. Le peuple n’est pas dans la rue. La Vieille Havane ne reflète qu’un poster touristique, un peu comme Varadero. Tout est fait pour montrer la beautés aux touristes; et le Cubain y est justement pour le touriste. Passer une journée à faire les rues de Centre Havane ou d’autres quartiers encore plus “oubliés” de la Havane montre une autre réalité.

la prostitution féminine existe, hélas, dans tous les pays du monde et elle est plutot soft à Cuba, toutes proportions gardées :

la prostitution hétérosexuelle masculine, les jineteros qui sont entretenus par des touristes femmes venues en nombre d’ Amérique du nord faire du tourisme sexuel a pris, à Cuba et probablement dans d’autres pays (la Rep Dom ?) une ampleur incroyable

les clientes, en majorité canadiennes sont nombreuses… pour ceux qui en doutent, regardez la file d’attente ''pinga express ‘’ de ces beaux cubains, souvent issus de l’oriente, devant le consulat canadien à Miramar

ils attendent tous pour toucher leur billet de loto… le visa pour aller au Canada rejoindre celle qui espère et a payé (cher) pour cela !

**pinga express (argot cubain) billet d’avion gratuit pour quitter le pays , offert par une touriste nord américaine et payé avec … la pinga

une industrie qui marche très fort

Je me relis, et il ne me semble pas avoir indiqué où je me suis baladé…Comment peux-tu donc citer des lieux sans savoir où j’ai été ?!

Désolé, mais je ne me suis pas contenté d’arpenter les quelques lieux touristiques que tu cites et j’ai vu partout le même goût pour la frime.

Non, je ne cite pas les seuls lieux que vous auriez pu fréquenter, mais je me réfère à ce que vous avez écrit, à savoir “…c’est tout un peuple qui est atteint”.
Je cite uniquement une partie des principaux lieux où l’on voit ce genre de personnages. 99,5% du reste de l’île, hormis Varadero et autres lieux massivement touristiques, on n’y voit pas ce genre de comportement, pour la simple raison qu’il aurait pas du tout le même effet.

Par contre, en effet, si vous avez vu cela partout, c’est justement parce que vous n’êtes pas allée partout. Ne le prenez pas mal, mais on ne va pas “repeindre toute la maison si juste une fenêtre est pourrie”.

certains découvrent Cuba en liberté, hors des circuits touristiques, en routard, à divers niveaux de confort

d’autres ont besoin d’un (d’une en l’affaire) guide pour leur tenir la main , leur préparer le terrain (et toucher sa com pour les réservations…) en niant la véracité de l’analyse ou vont en tout inclus bien cocoonés…

c’est sur que le premier groupe - la majorité des forumistes - et le second, auquel appartient ‘‘voyageur’’ ne voient pas le même Cuba, entre Varadisney et la Havane hyper touristique et le fin fond de la province de Pinar…

Le plaisir de briller et se pavaner ne me semble ni exclusivement cubain ni masculin, ni forcément lié à la richesse. Les Italiens, par exemple, adorent tout ce qui brille, du dessin de leur tee-shirt au simple sac de plage, il y a quelque chose de très latin dans cela. J’ai un ami cubain qui cultive et aussi élève des cochons, lui et sa femme adore tout ce qui a une allure exubérante, les couleurs fortes et criardes, les gâteaux multicolores. Ils disent que la culture cubaine actuelle est très influencée par le mode de vie portoricain (probablement via les courants musicaux). La culture latine est loin d’être discrète et austère, les peintres cubains en sont un exemple frappant) et déjà lors de mon premier voyage à Cuba en 1986, ce goût pour l’exubérance était présent quoique teintée de la triste période russe grise et beige.
Alors, non, pas juste des matamores, les cubaines aussi adorent les maquillages insolents, les talons aiguilles et vêtements affriolants (mes amies cubaines adorent tout cela!). Et par ailleurs, la richesse n’est pas tant associée à ce caractère culturel préexistant qu’à l’accès à des biens coûteux qu’on expose au regard (chaussures Nike, cellulaire, vêtements de grande marque, etc.)

Comme le précédent, encore un qui répond sans avoir lu et/ou compris quoi que ce soit !!
J’ai fait appel à une guide pour une demi-journée à La Havane et pour rien d’autre. Pour le reste déplacement en bus Viazul et réservation perso en casa ou hôtel.
La Havane, Vinales, Cienfuegos, Trinidad, Santa Clara et seulement un stop à Varadero d’un après-midi et d’une nuit pour couper la route jusqu’à La Havane. Je me suis baladé aussi bien dans les quartiers touristiques que populaires.
Mais bien sûr, ces villes et les alentours, ce n’est pas Cuba !
Votre cas est décidément désespéré.
Continuez a idolâtrer votre île chérie, moi je suis déjà parti vers d’autres cieux…
Adios

Non Voyageur, Viaje_Cuba n’est pas 1 de plus qui n’a pas lu ton post, mais seulement 1 de + qui l’a lu et qui a lu ce que tu as écrit, à savoir “c’est tout un peuple qui est atteint” ou encore “j’ai vu cela partout”. Tu dis avoir vu cela partout, nous on te dit que tu n’es pas allé partout. Tu nous cites 5 villes et Varadero, mais Cuba ne se résume pas à ces 5 villes. Tu as parcouru même pas le millième de l’île, et tu penses avoir tout vu.J’avoue, j’adore Cuba sans pour autant l’idolâtrer. Je critique ce qu’il y a de critiquable à mon goût et à celui de ma belle famille et amis qui vivent là-bas, mais je sais aussi défendre ce qui est défendable. Une grande majorité du peuple vit avec autant d’argent que tu as dépensé à l’aéroport en Europe pour te payer un sandwich, une boisson et un café, et avec la même chemise et le même pantalon que tu as jetés l’année dernière parce que troués (j’exagère un peu là). Tu n’as rien vu du peuple en dehors de ceux que tous les touristes voient. Plus loin, il y en a des milliers, que dis-je, des millions, que ces mêmes touristes ne verront jamais et qui sont la vraie âme de Cuba.

C’est marrant cette propension à toujours nier que les habitants des villes ne sont pas Cubains ou Français, ou autre.
Si tu visites Lyon, ce ne sont pas des “vrais” Français que tu a rencontré. Mais non, pour celà il faut aller en Lozère.
Le mythe du bon sauvage revisité par des touristes qui se prennent pour des ethnologues et vont vous expliquer le pays mieux que quiconque.

Oui que ce soit dans les villes ou ailleurs même Varadero, le cubain n’est pas differents, Leurs attitude, leurs vies leurs plaisirs n’ont pas changé parce qu’ils se sont installés dns une grande ville.

Effectivement le snobisme j’ai rencontré des vrais sauvage, existe chez certains touristes, comme je suis un Routard un vrai etc…pour se definir.

15 ans de cuba + de 20 voyages

Bonjour

Depuis le 4 avril 2012 à ce jour le 24 décembre 2015, je n’ai pas changé d’avis, je maintiens ce que j’ai dit en 2012 et malheureusement cela c’est encore aggravé.

Jacques DEPOLLIER de JDSDF à Cuba
1995 >< 2015 = 20 ans de Cuba = + de 70 voyages

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