On imagine l’Inde comme un continent aride et une population grouillante dans les villes. Les températures sont chaudes toute l’année avec des pics dépassant les 45°C à Delhi voire plus de 50°C dans les villages du Rajasthan.
Alors quand la mousson arrive aux alentours du mois de juin, selon les régions, les indiens sont heureux et dansent sous la pluie. Si vous leur posez la question « quelle saison préférez-vous? » ils vous répondront ‘la mousson’. Alors que nous, Européens, attendons avec impatience l’été et le soleil que nous aurons seulement pour quelques mois.
L’Himachal Pradesh est une région à part. Les températures sont plus douces, froides en hiver, la neige couvre les sommets des montagnes une bonne partie de l’année.
C’est pour cette raison que les britanniques avaient d’ailleurs choisi cette station d’altitude comme villégiature d’été pour fuir la chaleur des grandes villes.
Aujourd’hui, cette région est devenue un paradis pour les amateurs de trekking, de parapente ou encore de ski.
C’est à McleodGanj que j’ai choisi de m’installer, un village situé sur les hauteurs de Dharamshala, à environ 2000 m d’altitude. Les hôtels sont construits à flanc de montagne avec une vue imprenable sur les sommets enneigés.
Par contre, préparez-vous à beaucoup marcher, nous sommes ici en village d’altitude, et surtout à monter et descendre des escaliers… Afin de rejoindre le centre animé du village, vous devrez monter une centaines de marches.
Comme les voitures et les camions ne peuvent accéder aux hôtels situés en contrebas, les livraisons doivent donc se faire à pied. J’ai vu des indiens porter plusieurs cartons de bouteilles sur la tête et des femmes des sacs de riz et toutes sortes de ravitaillement. Je vous laisse imaginer la dureté de cette tâche par une température à plus de 25°C.
J’ai choisi l’hôtel Pink House, un hôtel simple et à petit prix qui offre une très belle vue sur la vallée. Les chambres sont correctes, certaines ont été rénovées et décorées de jolies peintures murales. Le service est parfois inattendu, l’anglais n’étant pas toujours bien parlé. Mais le personnel a toujours été adorable durant mon séjour.
Magnifiques peintures murales réalisées pendant mon séjour par un indien et des routards
espagnols et italiens de passage dans l’hôtel.
Mais le village de McLeod Ganj possède une particularité
Il est devenu le lieu de résidence du Daï-Lama, chef spirituel de la communauté bouddhiste tibétaine.
Les Daï-Lama sont des moines réincarnés de Bouddha. Les Tibétains les vénèrent comme des dieux chargés de la représentation et de la protection du Tibet et du peuple tibétain. Le Daï Lama défend les valeurs humaines, l’harmonie entre les religions et la non-violence.
C’est à McLeod Ganj que le quatorzième Daï-Lama a choisi de s’exiler en 1959 et d’installer son gouvernement après les atrocités commises par les Chinois contre son peuple au Tibet.
Des milliers de Tibétains, des familles, des enfants se retrouvant orphelins durant l’exode, bravent le froid des montagnes de l’Himalaya et arrivent sur cette terre d’exil. Une terre difficile d’accès, coincée entre les montagnes, détruite par un important séisme en 1905. Une terre au climat rude en hiver, noyée sous la mousson en été.
Mais une terre d’accueil où un peuple a pu retrouver une identité et une culture, bafouées sur sa terre d’origine.
Aujourd’hui encore, des milliers de Tibétains passe la frontière entre la Chine et l’Inde au péril de leur vie et viennent trouver refuge à Mcleod Ganj. Le village abrite environ 15 000 réfugiés et moines tibétains.
L’influence Tibétaine est présente partout, dans les temples, les écoles, les monastères, les centres de méditation, les écoles de yoga…
Dès le matin, on peut voir les moines drapés de rouge déambuler autour des temples et réciter des mantras en faisant rouler des moulins à prières.
Les dévots se livrent à des rituels debout, les mains jointes au dessus de la tête puis sur la poitrine, ils s’inclinent et s’allongent au sol. Ces rituels peuvent durer des heures.
Ne manquez surtout pas la visite du Temple du Daï-Lama, un vrai havre de paix où vous pourrez suivre le quotidien des moines bouddhistes et apercevoir la résidence du Daï-Lama.
Le marché d’artisanat Tibétain
On y trouve bijoux, vêtements, statues de Bouddhas, objets pour la méditation, le yoga… Très peu de Tibétains parlent anglais mais vous arriverez à vous faire comprendre. J’ai même rencontré un vieil homme Tibétain qui parlait français, l’un de ses frères s’étant exilé en France. Il était tellement heureux de pouvoir parler avec une touriste française.
Les momos, sorte de raviolis cuits à la vapeur, sont cuisinés à tous les coins de rue.
Le four servant à la cuisson du poulet Tandoori
Le poulet est enfilé sur des brochettes et cuit à la braise. Un délice… Vous pourrez voir la vidéo sur mon blog.
En passant dans la rue, vous ne pourrez manquer le chant répétitif des petits Tibétains qui apprennent l’alphabet à l’école. Après dialogue avec la Direction de l’école, j’ai obtenu l’autorisation de filmer une classe. J’ai également publié une petite vidéo sur mon blog OneDay-OneDream.com
Les touristes viennent ici pour découvrir la religion Bouddhiste, assister à des conférences données par le Daï-Lama à certaines périodes de l’année, des cours de yoga, des cours de langue, de cuisine, des séances de méditation.
Vous pouvez aussi vous rendre utile en participant à des travaux de bénévolat pour aider la communauté Tibétaine. Le site web Lha Charitable Trust vous donnera toutes les informations pour vous inscrire à un programme.
On rencontre beaucoup de touristes étrangers à McLeod Ganj mais c’est une région également très fréquentée par les familles indiennes qui viennent passer le weekend pour fuir la chaleur des grandes villes.
La campagne environnante offre également de belles promenades en montagne, trecking, plantations de thé, écoles tibétaines, marchés colorés… Un Etat différent de l’Inde telle qu’on l’imagine, mais un Etat qui mérite une halte lors d’un voyage en Inde.