Des volcans, mais pas seulement, sur l'île de La Palma

Forum Canaries

Bonjour à tous,

Après Ténérife et La Gomera en 2019, Grande Canarie en 2021, retour aux Canaries en mai 2023 avec un séjour de deux semaines partagées entre La Palma et Ténérife. Vous trouverez ci-dessous le résumé de la semaine passée sur l’île de La Palma, la suite à Ténérife fera l’objet d’une publication ultérieure.

Pour rejoindre cette île, nous avons opté pour des billets séparés : d’abord un vol Transavia pour Ténérife Sud, changement d’aéroport puis second vol depuis l’aéroport Ténérife Nord vers La Palma opéré par Binter. Location de voiture auprès de Cicar pour toute la durée du séjour.

Nous avons fait le choix d’un seul lieu d’hébergement pour les sept jours et sommes tombés sous le charme une belle villa située à Tijarafe, à 500 mètres d’altitude sur la côte Ouest, avec comme seul vis-à-vis l’océan à perte de vue.

La situation de notre hébergement, le relief de l’île et des contraintes locales liées à des chantiers routiers ont déterminé nos choix en matière de visites et d’activités où la randonnée occupe toujours une place de choix. De ce fait, nous avons exclu toute la façade Est pour nous concentrer sur le Nord, le Centre et accessoirement le Sud.

Parmi nos centres d’intérêt, le tout nouveau volcan surgi de terre à la suite de l’éruption volcanique longue de plus de 85 jours fin 2021. Alors commençons par-là !

Une telle approche est possible en se joignant à une randonnée accompagnée dont le lieu de rendez-vous est à l’office de tourisme de El Paso. Depuis ce point, des taxis amènent les visiteurs au point de départ de la randonnée dans le parc naturel de Cumbre Vieja. Au gré des explications du guide à la fois sur la topographie de l’île, sur le déroulement de l’événement et ses conséquences, sur les différentes éruptions ayant jalonné l’histoire, nous descendons progressivement dans une combe jusqu’à un belvédère situé à 150 mètres du cratère nord du volcan qui a été baptisé « Tajogaite ». Du cône volcanique d’où s’échappent encore quelques fumerolles aux coulées de lave s’étendant jusqu’à la côte, de la vallée de Aridane à nos pieds aux contreforts de la Caldera de Taburiente, la vue est saisissante partout à la ronde. Une visite aussi impressionnante qu’intéressante !

Nouveau volcan Tajogaite

Jusqu’en 2021, le cratère le plus jeune de La Palma était le volcan Teneguia, situé à la pointe sud de l’île, dont l’éruption remonte à 1971. Nous avons souhaité l’approcher lui aussi au cours d’une belle randonnée en boucle, haute en couleurs, entre la teinte noire des cendres volcaniques, pourpre des alentours torturés du Roque Teneguia, grise de sa cheminée volcanique sans oublier le vert éclatant des vignes dont on se demande comment elles peuvent s’épanouir sur un terrain aussi hostile (et pourtant si fertile !). La randonnée peut être prolongée jusqu’au phare tout au sud, mais nous avons préféré rejoindre les alentours du sémaphore en voiture. Petite balade dans les salines et excellent restaurant sur place !

Autour du Roque Teneguia

Si la moitié Sud de La Palma se définit par une enfilade de volcans, tous issus d’éruptions, le centre de l’île est, lui, occupé par une caldera, la Caldera de Taburiente, dont l’origine est due à un effondrement. Née d’une succession d’affaissements d’un ancien volcan qui devait culminer à 4000 ou 5000 mètres, il y a 150 millions d’années, elle se présente comme une véritable forteresse naturelle de plus de 9 kilomètres de diamètre et de 1500 mètres de profondeur. Elle servait déjà de refuge aux populations préhispaniques.

Nous l’avons abordée de trois manières différentes, d’abord en y jetant un premier coup d’œil depuis son rebord nord sur la Haute-Route LP-4, puis au détour d’une petite promenade aux abords du mirador de la Cumbrecita (dont l’accès est soumis à autorisation) et enfin depuis l’intérieur de sa vallée au cours d’une descente de 1000 mètres de dénivelé sur 13 kilomètres entre le mirador de Los Brecitos (accès en taxi uniquement) et le Barranco de Las Angustias.

Depuis le Mirador Los Andenes (+2400 m)

Depuis le Mirador La Cumbrecita

Ce dernier parcours est l’occasion de traverser une magnifique pinède, de longer puis de traverser le Rio Taburiente et d’autres rios secondaires, de découvrir le doigt rocheux du Roque Idafe qui est aussi le plus important lieu de culte guanche de l’île, de faire un écart jusqu’à une étonnante cascade de couleurs avant de finir dans la gorge des angoisses, pas aussi angoissante qu’attendue. Bref, une randonnée mémorable dans une caldera que nous aurons vue sous toutes les coutures ! :wink:

Roque Idafe

Après le Sud et le Centre, revenons plus près de notre lieu d’hébergement et dirigeons-nous vers le Nord, une région sauvage marquée par de profondes gorges dégringolant depuis les sommets jusqu’au bord de mer ou presque, laissant très peu de place aux installations humaines en dehors de quelques hameaux isolés.

C’est le cas d’un barranco accessible depuis le village de Las Tricias qui cache en son sein un grand nombre de dragonniers, certains centenaires, parfois regroupés en bosquets. Ces lieux reculés ont attiré à partir des années 1960 des communautés hippies allemandes dont les descendants ainsi que de nouveaux arrivants sont encore nombreux à goûter ici à une vie loin du monde et proche de la nature. Ils se sont notamment installés dans une partie des Cuevas de Buracas, des grottes qui datent de l’ère préhispanique et qui recèlent également quelques gravures rupestres. Une balade instructive aussi bien côté botanique qu’historique !

Dragonniers de Buracas

On trouve des chemins et des paysages encore plus sauvages à la pointe nord-ouest de l’île, au bout d’une étroite route en cul-de-sac menant au hameau de Juan Adalid. Le bout du monde ! Là débute une randonnée aux parfums d’aventure, avec un sommet panoramique (Montaña de la Centinela), un fantastique barranco (Barranco Santo Domingo), une pointe sublime (Punta del Mudo) aux falaises grandioses plongeant dans l’océan sans oublier une végétation typique mêlant palmiers, euphorbes, figuiers de Barbarie et nombre de plantes succulentes endémiques, en fleur à cette période de l’année.

Barranco Santo Domingo

Si l’on n’a pas froid aux yeux, on peut même atteindre au prix d’une descente raide et glissante une plage improbable située au pied de la Punta. Pas assez aventuriers, nous avons exclu cette option mais retenu d’autres plages et criques desservies par des routes acrobatiques, réputées pour mettre à vif les nerfs des conducteurs tout comme des passagers.

C’est le cas de l’ancien petit port de pêcheurs, Poris de Candelaria, situé au bout d’une route raide, étroite et sinueuse au départ de Tijarafe. Depuis le parking, il faut continuer à pied une dizaine de minutes avant de découvrir quelques cabanes de pêcheurs, devenues des maisons de week-end et de vacances, blotties les unes contre les autres sous une immense voûte rocheuse haute d’une cinquantaine de mètres, battues par les flots, où l’on s’attendrait presque à voir accoster un bateau de pirates. :wink:

Poris de Candelaria

Même topo pour atteindre la plage de la Veta, quelques kilomètres au nord de Tijarafe : une route du même acabit que la précédente que nous avons trouvé encore plus stressante dessert un parking en surplomb de la mer. Par un tunnel éclairé (interrupteur à l’entrée) suivi d’un sentier plongeant vers l’océan, nous arrivons sur cette plage de sable noir, tout étonnés d’y trouver aussi une quinzaine de maisons de villégiature adossées à la falaise, uniquement accessibles à pied ou en bateau. Encore un bout du monde comme on les aime !

Playa de la Veta

Bref, c’est une île qui nous en a fait voir de toutes les couleurs :wink: : du noir des cratères volcaniques au vert tendre des pins, du bleu atlantique de l’océan à l’azur du ciel, du gris basalte des rochers au blanc rosé des salines, sans oublier à cette époque de l’année la teinte mauve des jacarandas en fleur ainsi que les touches rose brillant des vipérines et jaune soleil des genêts, endémiques des zones d’altitude.
Sans aucun doute, una isla bonita, une très belle île qui a comblé toutes nos attentes !

Après La Palma, nous avons poursuivi notre voyage à Ténérife, mais ça, c’est une autre histoire. :wink:

En attendant, vous trouverez plus de détails, de cartes et de photos dans la version publiée sur notre site. Vous y trouverez aussi le récit de nos précédents voyages aux Canaries ainsi que tous nos autres Fabuleux Voyages, en France, en Europe et ailleurs.

Bonne lecture et d’avance, merci de nous avoir lus :slight_smile:

Krikri et RV

3 « J'aime »

Bonjour Krikri,
Ton récit était très attendu et je ne suis pas déçue :smiling_face_with_three_hearts:
Quelle merveille cette île, cela fait longtemps qu’elle me fait de l’oeil, après la visite de La Goméra, mais là, pas d’hésitation, destination à prévoir …elle n’est pas nommée la Isla Bonita pour rien !!
Je vais continuer ma lecture sur ton blog et saurai où m’adresser pour des renseignements supplémentaires.
Merci Krikri et bon week-end.
Cordialement.
Michèle.

Bonjour,

On dirait une “merveille de la nature”, entre paysages grandioses, formes variées, mélange de couleurs, plantes inhabituelles, etc…
C’est sur que c’est une invitation au voyage .

Merci à vous .

Salutations.

1 « J'aime »

@ michèle et puma,

Merci à tous les deux pour vos messages. :slightly_smiling_face:

Après une semaine passée dans le massif du Devoluy, en famille, je vais m’atteler à terminer mon récit par la partie concernant Ténérife.

Alors à très vite pour une nouvelle “invitation au voyage” :wink:

Voici… la suite à Ténérife

Bonne découverte :slightly_smiling_face:

Bonjour,

Bien aimé toutes les images du “volcanisme”, et toutes ces plantes ou très beaux cactus .

Merci .
Bonne continuation .

Bonjour Krikri,
Un grand merci pour ton carnet de voyage Ténérife.
Plein de souvenirs, bien que nous ne soyons restés que 4 nuits dans le massif du Teno.
J’adore ces grandes fleurs de vipérines, absolument spectaculaires !!
Un vrai dépaysement !!
Bons prochains voyages.
Cordialement.
Michèle.

Salut Puma,

Bien aimé… toutes ces plantes ou très beaux cactus

L’un des avantages qu’offre un séjour au mois de mai, c’est d’assister à la floraison de toutes ces plantes pour la plupart endémiques.

En tout cas, merci pour ton message et à + ! :slightly_smiling_face:

Coucou Michèle,

J’adore ces grandes fleurs de vipérines, absolument spectaculaires !!

Nous aussi, on a adoré. Et que dire de leurs couleurs du rose brillant au bleu gentiane sur les hauteurs de La Palma jusqu’au rouge corail au pied du Teide à Ténérife. :slightly_smiling_face:
C’est un des avantages de cette saison. En septembre 2019, nous avions dû nous contenter de leurs “squelettes”! :wink:

Je te souhaite un bel été, plein de beaux voyages et de beaux carnets !

A+ :kissing:

@sylvielibourne

Merci pour le petit cœur attribué à ce récit ! :hugs:

Capture d'écran 2024-04-28 113553

J’en profite pour répondre à ta question posée ailleurs…

A ma connaissance, on peut aller sur les trois îles (La Gomera, La Palma et El Hierro) depuis Ténérife. On peut aussi aller de La Gomera à La Palma et vice versa, mais on ne peut pas aller à El Hierro ni depuis La Gomera ni depuis La Palma. A vérifier auprès des deux compagnies de ferries : Fred Olsen et Navieras Armas.
Quant à la location de voiture, il faut interroger Cicar qui en principe autorise le transport de ses véhicules en ferry mais à voir si c’est intéressant au niveau du coût.

Je te souhaite un bon séjour dans ces îles ! :slightly_smiling_face: N’hésite pas si tu as des questions.

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Bonjour, merci beaucoup pour ces informations précieuses Krikri.
Alors oui j’ai d’autres questions : je dispose de 25 nuits à partager dans ces 3 îles, je n’arrive pas à me décider sur le montage de mon voyage. C’est à dire, par quel ordre les visiter ?
Combien de temps sur chacune d’elles ?
Je pensais 10 nuits sur La Gomera, 10 à La Palma et 5 à El Hierrio ?
Qu’en penses tu ?
J’ai déjà réservé ma dernière nuit à Tenerife non loin de l’aéroport car notre vol est tôt le matin.
Vive les voyages :airplane:
Sylvie

“Vive les voyages” :airplane:

Les Canaries sont une des 17 regions d Espagne.
Vous avez un “montage” a faire , ce qui ne vous empeche pas d apprendre.
10 ou 9 ? That is the question ?

Equinoxe magazine, c est le magazine de Barcelone:
“En Espagne, l annee 2024 battra tous les records de tourisme…Autre probleme: l impact ecologique du voyage. Cette annee, les tarmacs espagnols verront atterrir plus d avions que jamais . En effet, 240 millions de vols sont estimes en 2024, soit 13,5 % de plus qu il y a un an et ce malgre l augmentation du prix du billet”.
Vroum vroum :airplane::small_airplane::flight_departure::flight_arrival:

Je vous laisse avec votre mantra qui va vous eclairer sur la question cruciale , vaut il mieux 4 nuits a El Hierro au lieu de 5 ?
Je ne sais pas comment au 20e siecle sans internet ils faisaient.

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Bonjour Sylvie

C’est toujours avec grand plaisir que je réponds aux questions… en restant toujours dans la nuance et la modération ! :wink:

Je voudrais revenir sur mon affirmation précédente “On peut aussi aller de La Gomera à La Palma et vice versa”. En faisant une simulation, je me suis aperçue qu’il y avait forcément une escale à Ténérife entre La Gomera et La Palma et vice versa. Le trajet direct possible il y a encore quelques années ne l’est manifestement plus. Ton montage risque d’être assez compliqué. :thinking:

Je ne connais pas (encore) El Hierro qui bien qu’elle soit petite n’est semble-t-il pas si facile à appréhender. 5 nuits me semblent être un bon compromis. 10 jours à La Gomera me semblent, au vu de mon expérience, un peu beaucoup, 7 à 8 jours sont de mon point de vue suffisants. Quant à La Palma, je pense qu’on peut y passer plus de 10 jours sans s’y ennuyer (en prenant dans ce cas au moins deux points de chute différents). Voir aussi ce qu’en dit Yilian ICI, elle a passé 15 jours à La Palma.

Bref, je pencherais pour le tiercé : 5/7/13 :joy:

J’irais d’abord dans la plus éloignée des trois (El Hierro), puis dans la plus éloignée des deux restantes (La Palma) pour finir par la plus proche (La Gomera). Mais il faudra surtout tenir compte des liaisons en ferry qui ne seront pas simples à gérer.

Voilà en tout cas les réflexions que m’inspirent tes interrogations ! Bonne préparation :slightly_smiling_face:

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“Fabuleux”…
Vous etes restes 1 ou 2 semaines il y a quelques annees.

Pour les iles c est impossible de dire il faut rester la tant de jours.
Nous on a vecu dans les iles on y a la famille les amis on n est pas des touristes.
Vous vous appuyez sur quoi pour dire qu il ne faut rester que 5 jours a El Hierro que vous ne connaissez pas ou 13 jours a la Palma parceque c est une grande ile.?
Vous n avez fait qu un bref passage aux Canaries il y a quelques annees.
Certains trouveraient que 25 jours a El Hierro c est trop peu. Et d autres s ennuient a La Palma au bout de 3 jours.
Impossible de repondre , c est ce qu il faut dire et expliquer pourquoi.

(On a demande a la direction du routard pour l attribution des carnets d or.
La direction nous a repondu que ce n etait pas eux qui mettaient ca mais une machine au nombre de messages mis sur differents pays et differents sujets.
C etait un aparte ).

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Bonjour Kiki,
merci de m’avoir répondu si rapidement. Tes messages sont très constructifs, je suis restée quelque temps sans venir sur ce forum pour des problèmes familiaux, malheureusement, je constate que la bienveillance a un peu disparue de ce forum… la personne concernée se reconnaîtra. Donc, je vais me renseigner de plus près par rapports aux ferries, peut être que mon séjour étant en hiver, certaines lignes sont annulées? Je vais jouer ton tiercé, n’en déplaise au réfractaire. Je vais maintenant voir le carnet de Yilian également. De tout cœur merci de m’avoir aidée.
Sylvie

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